Une bien agréable soirée en compagnie de "l'amoureux des bancs publics", autrement dit Georges Brassens, nous a été offerte par la médiathèque Victorine de Chastenay
"L'amoureux des bancs public" fut un délicieux spectacle, interprété par Nathalie Guéraud, conteuse et chanteuse, et Patrick Pompon musicien et comédien.
Nathalie Guéraud a évoqué Georges Brassens, un poète et musicien exceptionnel, malheureusement un peu oublié de nos jours, peu connu de la jeunesse actuelle (bien que ses textes soient étudiés dans les écoles)...
Le catalogue de ses chansons se trouve en Angleterre, c'est peut-être pour cela !
Que c'est dommage ... alors merci aux deux interprètes d'avoir fait revivre l'humanité , la bonté, la tendresse...mais aussi le caractère libertaire de Georges qui, il faut l'avouer, nous plaisait bien !!
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Nathalie nous montre la photo de la mosaïque qui se trouvait à la station de métro "Porte des Lilas (mosaïque détruite actuellement...)
Cette mosaïque évoquait le seul film où Georges Brassens a figuré en tant qu'acteur, le charmant film de René Clair intitulé "Porte des Lilas"
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Nathalie Guéraud et Patrick Pompon ont ensuite interprété de nombreuses chansons de l'ami Georges, en commençant par...
La chanson pour l'Auvergnat
Elle est à toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui, sans façon
M'as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m'as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M'avaient fermé la porte au nez
Ce n'était rien qu'un feu de bois
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d'un feu de joie
Toi, l'Auvergnat quand tu mourras
Quand le croque-mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel
Au père éternel.
Le succès de Georges Brassens vint assez tard, nous dit Nathalie.
Il fut découvert par son ami René Fallet et poussé sur la scène par Patachou... Ensuite l'accueil du public fut fulgurant, c'était mérité... Malheureusement il mourut assez jeune, mais ses chansons sont toujours là, pour l'éternité.
Patrick Pompon a rythmé les paroles de la conteuse de petites touches d'accordéon....et a accompagné les chansons des mélodies de Georges Brassens.
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La non-demande en mariage
Ma mie de grâce ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche
Tant d'amoureux l'ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège
J'ai l'honneur de
Ne pas te de-
mander ta main
Ne gravons pas nos noms au bas d'un parchemin
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La mauvaise réputation
Au village, sans prétention
J'ai mauvaise réputation
Qu'je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme
Mais les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non, les braves gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi
Le gorille
C'est à travers de larges grilles
Que les femelles du canton
Contemplaient un puissant gorille
Sans souci du qu'en-dira-t-on
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement, ma mère
M'a défendu d'nommer ici
Gare au gorille!
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Pauvre Martin
Avec une bêche à l'épaule,
Avec, à la lèvre, un doux chant,
Avec, à la lèvre, un doux chant,
Avec, à l'âme, un grand courage,
Il s'en allait trimer aux champs!
Pauvre Martin, pauvre misère,
Creuse la terre, creuse le temps!
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Les amoureux des bancs publics
Les gens qui voient de travers pensent que les bancs verts
Qu'on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Mais c'est une absurdité car à la vérité, ils sont là c'est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s'bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s'disant des "je t'aime" pathétiques
Ont des petites gueules bien sympathiques.
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Une chanson peu connue de Georges Brassens, un hommage émouvant à ses parents :
Maman, Papa
Maman, maman, en faisant cette chanson
Maman, maman, je redeviens petit garçon
Alors je suis sage en classe
Et, pour te faire plaisir
J'obtiens les meilleures places
Ton désir
Maman, maman, je préfère à mes jeux fous
Maman, maman, demeurer sur tes genoux
Et, sans un mot dire, entendre tes refrains charmants
Maman, maman, maman, maman
Papa, papa, en faisant cette chanson
Papa, papa, je redeviens petit garçon
Et je t'entends sous l'orage
User tout ton humour
Pour redonner du courage
À nos coeurs lourds
Papa, papa, il n'y eut pas entre nous
Papa, papa, de tendresse ou de mots doux
Pourtant on s'aimait, bien qu'on ne se l'avouât pas
Papa, papa, papa, papa
Maman, papa, en faisant cette chanson
Maman, papa, je redeviens petit garçon
Et, grâce à cet artifice
Enfin je comprends
Le prix de vos sacrifices
Mes parents
Maman, papa, toujours je regretterai
Maman, papa, de vous avoir fait pleurer
Marinette
Quand j'ai couru chanter ma petite chanson pour Marinette
La belle, la traîtresse était allée à l'opéra
Avec ma petite chanson, j'avais l'air d'un con, ma mère
Avec ma petite chanson, j'avais l'air d'un con
Quand j'ai couru porter mon pot de moutarde à Marinette
La belle, la traîtresse avait déjà fini d'dîner
Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con, ma mère
Avec mon petit pot, j'avais l'air d'un con
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Dans l'eau de la claire fontaine
Dans l'eau de la claire fontaine
Elle se baignait toute nue
Une saute de vent soudaine
Jeta ses habits dans les nues
En détresse, elle me fit signe
Pour la vêtir, d'aller chercher
Des monceaux de feuilles de vigne
Fleurs de lis et fleurs d'oranger
Avec des pétales de roses
Un bout de corsage lui fis
La belle n'était pas bien grosse
Une seule rose a suffi
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Les copains d'abord
Non, ce n'était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu'on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s'appelait les Copains d'abord
Les Copains d'abord
Ses fluctuat nec mergitur
C'était pas d'la littérature
N'en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses matelots
N'étaient pas des enfants d'salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d'abord
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Beaucoup d'applaudissements ont salué les merveilleux interprètes d'un hommage bien mérité à un poète éternel....
Le pot de l'amitié (chère à Georges !) fut ensuite partagé avec Nathalie et Patrick, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Merci à la médiathèque Victorine de Chastenay de nous avoir offert ce spectacle doucement nostalgique qui nous a montré tout l'art poétique d'un personnage hors du commun, Georges Brassens....