"Les rapports entre Cluny et Citeaux au XIIème siècle", une conférence de Gérard Beureux pour la SAHC
François Poillotte, Président de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais (SAHC) a présenté au public venu nombreux , Gérard Beureux, Président de l'association "Renaissance de l'Abbaye de Clairvaux".
La conférence de Gérard Beureux a présenté ce qui a semblé opposer au XIIème siècle les monachismes clunisien et cistercien, car les premiers abbés de Cîteaux, puis saint Bernard lui-même, n'avaient pas les mêmes convictions que Pierre le Vénérable, abbé de Cluny.
Gérard Beureux a, tout d'abord, présenté la règle de saint Benoît qui inspira le monachisme occidental.
Cette règle équilibre la vie spirituelle : prière, ascèse, chasteté, pauvreté, culture intellectuelle et travail manuel.
Cette règle fut adaptée par Benoît d'Aniane (qui fut moine à l'abbaye de Saint-Seine entre Châtillon et Dijon) et acceptée en 817 à Aix la Chapelle.
Les abbayes de Citeaux et de Cluny n'appliquèrent pas cette règle de la même façon, c'est ce qui alimenta une controverse entre les clunysiens et les cisterciens.
Gérard Beureux a présenté tout d'abord l'abbaye de Citeaux qui fut fondée par Robert de Molesme.
L'abbaye de Citeaux
Robert, né à Troyes fut abbé à Montier-la- Celle, puis à Tonnerre. Il avait une vision critique des monachismes et désirait appliquer la règle de saint Benoît dans toute son austérité.
Il obtint du pape l'autorisation de créer en 1075, une abbaye à Molesme dans le but d'appliquer la stricte règle de saint Benoît.
Mais peu à peu, les dons des puissants affluèrent à l'abbaye, les donateurs devinrent trop présents, demandant des prières , ces dernières occupant la totalité du temps.
Robert désirant revenir à la règle initiale se retira en ermite quelque temps dans la forêt de Collan, où il rencontra Albéric
Il décida de créer une autre abbaye dans la plaine dijonnaise, dans un lieu appelé "cistelles", une abbaye qui appliquerait la stricte règle de saint Benoît et serait dédiée à Notre-Dame.
Cette abbaye, créée par Robert de Molesme et 30 de ses compagnons en 1098, se nomma l'abbaye de Citeaux, son ordre strict devint "cistercien".
Les moines de Molesme, privés de leur Abbé, se plaignirent au Pape et ce dernier obligea Robert à revenir à Molesme.
Cette statue photographiée dans l'église sainte Madeleine de Troyes montre Robert et les deux abbayes qu'il a créées : Molesme et Citeaux :
Robert, contraint de revenir à Molesme, céda sa place d'abbé à Albéric.
Peu de temps après, Bernard de Fontaine, parti de Châtillon avec trente compagnons, arriva à Citeaux, et ainsi l'effectif des moines fut triplé.
Il fallut donc créer d'autres abbayes cisterciennes qui seront les premières "filles" de Citeaux.
Ce seront : La Ferté (1113), Pontigny (1114) , Clairvaux (1115) et Morimond (1115)
Afin de retrouver dans toutes les fondations la même interprétation de la règle bénédictine du VIe siècle, Étienne Harding, troisième abbé et successeur d'Albéric, en collaboration avec les quatre abbés des premières filles et ses moines, rédigea le texte constitutionnel fondamental de l’Ordre de Cîteaux, la Carta Caritatis, la Charte de charité.
Les trois premiers abbés de Citeaux , Robert Albéric et Etienne Harding :
La Carta Caritaris établit un lien de charité et d'entraide entre chaque maison et inclut diverses mesures d'observance.
L'abbaye de Clairvaux fut fondée par Bernard de Fontaine, qui y appliqua la stricte règle de saint Benoît et la Charte de Charité.
Gérard Beureux a évoqué ensuite l'abbaye de Cluny.
L'abbaye de Cluny
L'abbaye de Cluny fut fondée par le Comte de Macon, Guillaume 1er duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne. Elle fut placée sous l'autorité du Pape.
L'abbaye fut créée en 910 par Bernon, un abbé venant de Baume les Messieurs.
Guillaume 1er permit à l'abbé d'être choisi par les moines et mit l'abbaye sous la protection du pape , Serge III à l'époque.
De ce fait Cluny devint une abbaye "immunitaire" c'est à dire non dépendante de l'évêque et des seigneurs de la région.
L'abbaye de Cluny connut des constructions successives, la première par Bernon en 610, la seconde par Maïeul de Cluny en 1035-1040, la troisième par Hugues de Semur (en Brionnais) en 1080. Elle fut achevée en 1220.
(Hugues de Semur)
Gérard Beureux nous a révélé que l'abbaye de Cluny était à cette époque le plus grand édifice religieux d'occident . Elle le resta jusqu'à la construction de la basilique saint-Pierre de Rome.
L'abbatiat de Pons de Melgueil fut marqué par des crises internes : il démissionna, mais tenta de revenir après de nombreuses péripéties à Cluny, Finalement le pape le fit emprisonner.
Son successeur Hugues II mourut rapidement et fut remplacé par Pierre de Montboissier que l'on appela Pierre le Vénérable.
C'est sous cet abbatiat qu'éclata une controverse entre Bernard de Clairvaux et Pierre le Vénérable.
La controverse :
Bernard, abbé de Clairvaux, fut très contrarié lorsqu'un de ses cousins qui était moine dans son abbaye, la délaissa pour se faire moine à Cluny, débauché par Matthieu d'Albano * (cardinal qui avait été l'artisan de la déchéance de Pons de Mergueil)
Très fâché, Bernard écrivit une lettre à son cousin Robert où il accumulait les récriminations sur l'abbaye de Cluny.
Cette lettre fut écrite sous une pluie battante...mais miraculeusement ne fut pas mouillée. On l'appela "la lettre sous la pluie".
La lire en cliquant sur ce lien :
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/it/ebp.htm
Cette lettre n'obtenant pas de réponse, Guillaume de Saint-Thierry conseilla à Bernard de Clairvaux d' (vulgairement parlant ) "en remettre une couche".
Bernard rédigea alors une seconde lettre en latin, nommée "Apologie à Guillaume de Saint-Thierry, " où il dénonça par exemple les murs couverts d'or de l'abbaye de Cluny, la somptuosité des vêtements, l'abondance des repas etc......
Pour lui, l'abbaye de Cluny n'appliquait pas totalement la règle de saint Benoît qui, rappelons-le, oblige les moines à la pauvreté et à l'ascèse.
A lire en cliquant sur ce lien (chapitre VIII particulièrement)
https://fr.wikisource.org/wiki/Apologie_%C3%A0_Guillaume_de_Saint-Thierry
Pierre le Vénérable défendit la modernité , il prétendit qu'il fallait faire évoluer le monachisme.
Il faut se souvenir, nous dit Gérard Beureux, que l'abbaye de Cluny était une abbaye "immunitaire", l'évêque et les seigneurs n'avaient aucun droit sur elle, seulement le pape, ce qui laissait aux moines une certaine liberté, et l'abbaye pouvait s'enrichir à loisir.
Pierre le Vénérable, au grand dam de Bernard de Clairvaux, avait déjà fait un petit scandale en accueillant à Cluny Abélard qui s'était opposé violemment à Bernard de Clairvaux au concile de Sens.
Heureusement le conflit s'apaisa...chacun fit preuve d'humilité.
Mais curieusement, après la mort de Bernard, les moines de Clairvaux s'enrichirent...comme ceux de Cluny !!
En 1708, grâce à un patrimoine considérable, l'abbé de Clairvaux construisit de nouveaux bâtiments dans un style somptueux qui n'avait plus rien à voir avec l'austérité des origines....
Gérard Beureux fut très applaudi pour cette conférence extrêmement enrichissante.
Il répondit ensuite à quelques questions concernant, par exemple l'ordre des "Trappistes" qui observent toujours la "Stricte Observance"
*Matthieu d'Albano (✝1134) fut un moine bénédictin, cardinal et légat pontifical. Il représenta notamment le pape au concile de Troyes de 1129, au cours duquel fut officiellement reconnu l'Ordre du Temple que soutenait Bernard de Clairvaux.
Gérard Beureux était venu en 2013 , sous les auspices de l'Association Culturelle Châtillonnaise, présenter une très belle conférence sur les fondateurs de l'ordre Cistercien, de Robert de Molesme à Bernard de Clairvaux, à consulter ici :
Deux conférences de Laurence Parisot, naturopathe, sur "bactéries, virus et vaccins" bientôt à Châtillon sur Seine
Laurence Parisot, naturopathe-ingénieur pharma, a le plaisir de vous proposer une nouvelle conférence pour commencer l'année 2022, avec encore une fois un sujet d'actualité :
Bactéries, virus et vaccins - Eclairages
Pour cette conférence Laurence Parisot enfilera sa casquette de scientifique. Mais celle du naturopathe n'est jamais très loin et les ponts sont nombreux.
Toutes les questions seront les bienvenues et elle espère que cette présentation suscitera des échanges !
2 dates sont possibles:
Vendredi 11 mars et vendredi 25 mars, à 17h30
A la salle des conférences du Musée du Pays Châtillonnais
Entrée 5€
Il est recommandé de s'inscrire :
Auprès de Laurence Parisot au 06.75.46.89.08
ou à l'Office du tourisme au 03.80.91.13.19
ou contact@tourisme-chatillonnais.fr
A ce jour le "pass vaccinal" est toujours requis, la conférencière adaptera la consigne en fonction de possibles évolutions courant mars.
Venez nombreux, les conférences de Laurence Parisot sont toujours passionnantes et très utiles !
"Louise Michel, ou Louise Maboul"par la Compagnie "le Rocher des Doms"
"Louise Michel, Louise Maboul" est une très belle création de la Compagnie "le Rocher des Doms", dont le metteur en scène Sylvain Marmorat a longtemps vécu à Châtillon sur Seine.
Seule, au crépuscule de sa vie. Louise Michel se parle et raconte pourquoi elle écrit ses mémoires pour la troisième fois , et comment elle a brûlé le premier manuscrit.
« Mais qui peut dire où finit la vie, où commence la mort : tout n’est-il pas au contraire vie et transformations éternelles. »
Un conférencier passionné par son sujet nous livre ses recherches.
Ses supports sont des vidéos...
mais aussi des textes de Jules Vallès, de George Sand, des écrits de Xavière Gauthier...
La parole passe de l’un à l’autre.
Louise se raconte et nous offre les moments forts de sa vie.
Nous découvrons son enfance en Haute-Marne, ses débuts d’institutrice à Audeloncourt, son combat pendant la Commune...
Elle chante la Marseillaise...
Elle raconte son procès, son désespoir lors de son emprisonnement à Auberive et enfin son voyage sur le "Virginie" qui l’emmène en Nouvelle Calédonie où elle est déportée.
Dans son exil, elle échangera beaucoup de courriers avec Victor Hugo...
Mais au soir de sa vie, Louise conservera absolument tous ses idéaux de justice, de liberté, de fraternité, de générosité, de confiance dans le genre humain. Et elle les criera toujours haut et fort....
« Ma vie est pleine de souvenirs poignants, je les raconterai souvent au hasard de l’impression ; si je prends pour ma pensée et ma plume le droit de vagabondage, on conviendra que je l’ai bien payé. »
Et la surprise finale de ce très beau spectacle ce fut l'écoute du "rap" d'Esotériq , composé sur les paroles de la "manifestation de la paix", poème de Louise Michel ...
Le long des boulevards, disant : la paix ! la paix !
Dans l’ombre on est guetté par les meutes serviles.
O liberté ! ton jour viendra-t-il jamais ?
Et les pavés, frappés par les lourds coups de canne,
Résonnent sourdement, le bandit veut durer ;
Pour rafraîchir de sang son laurier qui se fane,
Il lui faut des combats, dût la France sombrer.
Maudit ! de ton palais, sens-tu passer ces hommes ?
C’est ta fin ! Les vois-tu, dans un songe effrayant,
S’en aller dans Paris, pareils à des fantômes ?
Entends-tu ? dans Paris dont tu boiras le sang.
Et la marche, scandée avec son rythme étrange,
A travers l’assommade, ainsi qu’un grand troupeau,
Passe ; et César brandit, centuple, sa phalange
Et pour frapper la France il fourbit son couteau.
Puisqu’il faut des combats, puisque l’on veut la guerre,
Peuples, le front courbé, plus tristes que la mort,
C’est contre les tyrans qu’ensemble il faut la faire :
Bonaparte et Guillaume auront le même sort.
Les acteurs Laurence Boyenval et Sylvain Marmorat ont été très applaudis.
Mise en scène et jeu : Sylvain Marmorat et Laurence Boyenval
Costumes : Louisa Breysse
Lumières et régie : Léa Pierre
rap : Esotériq
Montage vidéo : Vincent Rabout
Affiche : Vincent Marziali
L'atelier "Au Musée masqué" a enchanté les enfants ...et leurs grands-parents !
L'équipe du Musée du Pays Châtillonnais a invité les enfants pour une visite du musée sur le thème du carnaval, suivie d’un atelier créatif « décore ton masque de fête ».
Mais c'est Djo qui a entraîné le petit groupe, tout d'abord pour une visite du musée, en leur en faisant connaître les merveilles, d'une façon ludique bien évidemment.
Djo a tout d'abord expliqué l'origine des masques au cours des âges...
Devant le magnifique vase de Vix, il a conté l'histoire de Méduse qui pétrifiait les humains d'un seul regard, mais que Persée put vaincre avec ruse.
Auprès du bacchus retrouvé, Djo a évoqué les fêtes folles de l'Antiquité appelées "bacchanales"....
L'histoire de l'évêque saint Claude de Besançon a intéressé les enfants...
ainsi que celle de la vie d'une reine...
La visite éducative du musée terminée, Djo a entraîné les enfants dans la salle d'activités, qu'il avait décorée auparavant de façon joyeuse , colorée....avec des ballons et des masques suspendus .
Confetti, bonbons, ballons à gonfler attendaient aussi les futurs artistes !
Et même, un vaillant militaire a participé à la fête !
Tout ce qu'il fallait pour réaliser des masques de toute beauté était là... plumes, laines....
pierres de couleur...
perles...et bien sûr de la colle !
Djo a aidé les enfants avec beaucoup de douceur et de pédagogie !
et voilà les résultats !
Qu'ils sont magnifiques ces petits artistes avec leurs masques colorés, ça méritait bien une photo devant le plus beau vase de l'Antiquité !
Nota Bene:
Un petit message aux Châtillonnais, de la ville et des villages , vous croyez connaître tout ce que contient notre musée ?
Eh bien vous avez tort !
en effet madame la Conservatrice et son équipe ont remodelé les salles, ont fait apparaître des œuvres cachées, ou mal exposées, de pures merveilles qu'il vous faut absolument aller découvrir..
Par exemple une sainte Trinité incroyable.
Et puis vous pourrez admirer la "guest-star" le "Bacchus enfant" très bien présenté dans la salle de Vertillum !
Une jolie sortie au bord du lac de Marcenay, avec la société mycologique, à la recherche de champignons d'hiver.....
Il faisait exceptionnellement beau ce jeudi 17 février 2022...un temps idéal pour les mycologues de la Société Mycologique du Châtillonnais qui ont pu aller à la rencontre de champignons d'hiver, au bord du lac de Marcenay.
De très beaux panneaux ont été installés près du lac pour en indiquer les points intéressants.
Les mycologues ont emprunté le chemin qui mène à l'observatoire des oiseaux.
Au début de la promenade de beaux Trametes Versicolor attirent l'attention.
La base du tronc est littéralement "ourlée" de champignons !
Puis, tout au long du chemin, nous découvrons des pézizes....ces champignons très colorés, pour qui j'ai toujours eu un coup de cœur...
L'un est rouge, l'autre orange...
.
Une adorable petite famille....
D'autres champignons très colorés...
Des panneaux nous expliquent l'intérêt de laisser le bois mort en place, car il peut nourrir ou abriter de nombreuses espèces tant animales que végétales.
comme les pics !
quelques feuilles de lierre, photographiées pour leur beauté.
Le joli pont de bois qui surplombe le canal d'alimentation du lac, nous permet de prendre le chemin qui mène à l'observatoire des oiseaux.
Des jeux ont été installés près de l'observatoire...
A l'intérieur des panneaux explicatifs très intéressants
Par la fenêtrede l'observatoire on peut voir, très au loin, sans doute des foulques macroules...hélas mon APN n'était pas assez puissant !
Beaucoup de cygnes blancs peuplent le lac...et curieusement on aperçoit aussi un cygne noir....
Voici le groupe de mycologues : photo à cliquer !
Les mycologues se sont ensuite rendus dans la salle des Fêtes de Vix pour déguster leur rituelle galette des rois...
Marie-Geneviève Poillotte, Présidente d'Honneur de la Société Mycologique du Châtillonnais a évoqué le problème de la disparition (si rien n'est fait) des étangs des Marots, joyaux historiques et culturels de notre patrimoine Châtillonnais .
Une action va être bientôt programmée pour la sauvegarde d'au moins deux étangs, je vous tiendrai au courant bientôt.
Châtillonnais, si vous voulez préserver notre patrimoine, il faudra soutenir l'action de la Société Mycologique associée à la Société Archéologique et Historique, pour sauver les étangs des Marots !
Nous comptons sur vous !
La restitution du Bacchus au Musée du Pays Châtillonnais
La restitution de la statue de Bacchus enfant au musée du Pays Châtillonnais
Une récupération hors du commun
Arthur Brand, Néerlandais, est le fondateur d’Artiaz, société indépendante de recherche et de conseil dans le domaine de l'art et des antiquités, monde complexe et souvent opaque, dont les missions que lui confie des clients le conduisent, notamment, à traquer des œuvres d’art volées.
On le surnomme "L'Indiana Jones du monde de l'Art"
Dans le courant de l’année 2019, Arthur Brand découvre, entre les mains d’un homme, une très belle statue antique en bronze figurant Bacchus sous les traits d’un enfant potelé.
(Photo AFP John Thys)
La très grande qualité de la statue interroge Arthur Brand qui s’empresse de faire vérifier sa présence par la police néerlandaise dans PSYCHÉ, la base de données des œuvres d’art volées d'Interpol.
La statue n’y figure pas…
Et pour cause, malgré un dépôt de plainte et une enquête de gendarmerie en 1973, ce vol n'avait fait l’objet d’aucun signalement particulier et n'était donc pas dans les bases de données de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels - OCBC (Treima II) et de la gendarmerie nationale (TAJ) qui sont reversées ensuite dans la base de données PSYCHÉ d'Interpol.
Intrigué et surtout convaincu que cette pièce était d’origine archéologique, Arthur Brand ne lâche pas.
Il entame des recherches sur Internet et finit par découvrir une information essentielle, un article publié en 1927 de B. Van De Velde intitulé Le Bacchus de Reims et celui de Vertault publié dans le Bulletin de la Société archéologique du Châtillonnais de mars 1927.
Il partage l’information avec le chef du Art Crime Unit, département spécialisé de la police néerlandaise qui s’empresse de contacter son homologue français, chef adjoint de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC).
La question est alors de savoir si la pièce de collection mentionnée dans l’article de 1927 est toujours au musée de Châtillon-sur-Seine et si elle est unique.
C’est ainsi que le 6 décembre 2019, en début de soirée, sonne le téléphone de la nouvelle directrice du musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix, Catherine Monnet, conservatrice en chef.
Au bout du fil, un commandant de police, chef adjoint de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). Après les présentations d’usage s’ensuit un dialogue à peu près semblable à cela :
⦁ Les collections du musée comportent une statue de Bacchus enfant, est-elle toujours bien là ?
⦁ Ah non, c’est une copie en plâtre qui est exposée, car l’original a été volé voilà plusieurs décennies. Vous l’avez retrouvée ?
⦁ Vous avez le dépôt de plainte ?
⦁ Je ne peux pas vous répondre d’emblée, je dois chercher.
⦁ Elle était inscrite à l’inventaire ?
⦁ Certainement, oui, je vais vérifier.
⦁ Vous avez des photos ?
⦁ Je ne sais pas, il n’y a pas de dossier d’œuvre ici. Je vais chercher. Je peux en savoir plus ?
⦁ Non, pas pour l’instant. C’est très urgent. Savez-vous s’il a pu en exister plusieurs exemplaires identiques ?
⦁ Non, dans ce type de production, chaque pièce est unique, ou à tout le moins, certains détails sont uniques comme les reparures.
⦁ Très bien. On a peut-être une chance de la récupérer, mais elle n’est pas enregistrée dans la base de données des œuvres d’art volées d'Interpol. Il y a vraiment urgence. Ce genre d’affaires est toujours très délicates, très complexe, surtout plusieurs années après le vol. Dès que vous avez des éléments, vous nous les transmettez par mail.
⦁ Je ne peux rien savoir du tout ?
⦁ Non. Il va falloir patienter. La plus grande prudence est de mise dans ce genre d’affaires.
L’enthousiasme né de ces nouvelles de l’œuvre est refroidi, mais tout ce qu’il est possible de faire doit être entrepris pour qu’elle revienne au musée.
Faute de documentation immédiatement accessible, Catherine Monnet, en poste depuis avril 2019, prend l’attache du conservateur du musée, Jean-Louis Coudrot, parti à la retraite en 2012 pour lui demander s’il dispose d’informations et notamment l’année du vol.
Réponse : C’était dans les années 70, peut-être 75 ?
Une première piste…
Qui dit vol, dit dépôt de plainte et peut-être enquête.
Le contact avec la gendarmerie de Châtillon-sur-Seine reste vain, car l’histoire étant très ancienne, il faut contacter les archives de la gendarmerie nationale, au Blanc (36) pour espérer remettre la main sur la plainte.
Contact avec le service des archives de la gendarmerie.
Il faut disposer non seulement de l’année du vol, mais de la date précise et du nom du plaignant.
Qui avait déposé plainte ?
René Joffroy, conservateur bénévole du musée, exerçait ses fonctions de conservateur du musée des antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye, il y avait peu de chance que ce soit lui, par contre sur place, c’était René Paris qui faisait office de conservateur. On tente René Paris.
Et la date précise ?
Des articles de journaux avaient bien dû relater ce cambriolage.
Allo, le Bien Public, je recherche un ou des articles susceptibles de relater un cambriolage au musée de Châtillon-sur-Seine vers 1975.
Dans la journée, est reçu un article précisant la date du vol, la nuit du 18 au 19 décembre 1973.
En parallèle, d’anciens courriers faisant référence à ce vol sont exhumés des archives du musée, notamment le rapport de René Joffroy au directeur des musées de France.
La poursuite des recherches dans l’accumulation non classée de la documentation du musée permet de retrouver une ancienne demande adressée au procureur de Dijon et une autre auprès des Archives de la gendarmerie par Nadine Berthelier, première conservatrice non bénévole du musée, en 1992, afin de transmettre le dossier à l’OCBC… ce qu’elle n’eut pas le temps de faire avant sa mutation et qui fut oublié par la suite.
Enfin, la copie du procès-verbal de l’enquête préliminaire de la gendarmerie est retrouvée.
Le vol avait eu lieu dans la nuit du 18 au 19 décembre 1973.
Une enquête sur place, particulièrement poussée, avait alors été conduite.
Il reste à s’assurer que la pièce localisée est bien la statue de Bacchus inscrite à l’inventaire du musée.
Différentes photographies anciennes sont conservées, dont des négatifs sur plaque de verre de bonne qualité :
et une copie qualitative en plâtre est exposée en salle.
Les différents documents sont transmis au fur et à mesure à la personne référente de l’OCBC qui les transfèrent à son homologue néerlandais.
L’ensemble de la documentation réuni ne laisse aucun doute.
La statue localisée par Arthur Brand est bien celle qui avait été volée en 1973 au musée de Châtillon-sur-Seine.
Pour une ultime vérification, Arthur Brand en a transmis des photos à la police néerlandaise qui les a transmises à Catherine Monnet par l’intermédiaire de l’OCBC.
Les photos ne laissent pas vraiment de doute.
La sculpture est identique, mais il peut s’agir d’un exemplaire d’un modèle répliqué plusieurs fois.
Il faut approfondir la comparaison.
Par chance, la méthode de moulage dans la technique de la fonte à la cire perdue laisse des défauts uniques sur les pièces.
Ces imperfections font l’objet d’une reprise par le bronzier, qui insère des plaquettes de reparure rectangulaires permettant de masquer les défauts d’aspect résultant de la coulée, de l’extraction des clous distanciateurs ou du travail de soudure.
L’emplacement et la taille des diverses plaquettes de reparure sont strictement identiques.
La statue localisée par Arthur Brand est bien celle qui avait été volée au musée en 1973.
Sachant qu’en France les objets d'art peuvent être revendiqués par le propriétaire dépossédé dans les limites de la prescription acquisitive de droit commun et que les conditions de la récupération par le propriétaire dépossédé sont fonction de la bonne ou mauvaise foi du dernier détenteur, la police néerlandaise s’attache aussitôt à vérifier la manière dont le détenteur de l’époque est entré en possession de l’œuvre.
L’enquête prouve la bonne foi du détenteur…
Une transaction financière amiable
Les polices néerlandaise et française, dans le cadre de leur action judiciaire, se sont attachées à conduire toutes les vérifications nécessaires afin, éventuellement, de relever une infraction et d'agir ensuite en conséquence, mais l'action pénale est alors prescrite sur le territoire français et les conditions de poursuites du recel à l'étranger ne sont pas réunies.
Le bien est entre les mains d'un détenteur étranger dont il est démontré la bonne foi et la police néerlandaise ne relève aucune infraction à son niveau.
Il appartient donc à la Communauté de Communes du Pays châtillonnais de faire le point sur la meilleure option pour récupérer ce bien, si cela est possible :
action civile sur le territoire où se trouve le bien, déclenchement de l'Autorité centrale, ou négociation à l'amiable avec le détenteur, assortie d’une éventuelle option d’indemnisation.
Dès lors que le détenteur de l’œuvre ignore qu’il s’agit d’une œuvre volée et qu’il peut prouver qu’il en a fait l’acquisition légalement, il est déclaré détenteur de bonne foi par la police.
Une revendication de l’œuvre par les voies judiciaires, hormis d’être très couteuse, n’a aucune chance d’aboutir.
La solution la moins onéreuse et la plus pragmatique alors pour récupérer l’œuvre est une négociation à l'amiable avec, à la clé, un dédommagement financier.
Évidemment, verser une indemnité financière pour une œuvre dont on est le légitime propriétaire est peu satisfaisant, mais le détenteur est tout autant propriétaire légitime de l’œuvre que le musée.
Sur le marché de l’art, cette statue peut se négocier plusieurs millions d’euros, toutefois, dès qu’il a pu être prouvé au détenteur étranger que cette œuvre avait été volée et qu’elle est désormais dans la base de données d’Interpole, le détenteur ne souhaite plus la conserver.
En guise de dédommagement, une somme particulièrement faible au regard du prix que la vente de l’œuvre sur le marché aurait pu lui rapporter lui a été versée.
L’indemnité a été prise en charge par la communauté de communes du Pays Châtillonnais et par des mécènes, deux collectionneurs d'art britanniques, Brett et Aaron Hammond.
Voici la photo de la remise du Bacchus enfant à Catherine Monnet :
(Photo AFP John Thys)
Et après ?
Exposition en salle : la statue va se substituer à sa copie en plâtre dans les salles d’exposition permanente du musée dans les plus brefs délais.
Elle sera exposée de façon à ce que les visiteurs puissent tourner autour pour en apprécier la qualité, quel que soit le point de vue.
La mise en place d’un soclage adapté
Le poids de la pièce conjugué à l’équilibre général de la statue nécessite un soclage particulier qui a été réalisé par un agent des services techniques de la ville de Châtillon-sur-Seine.
Bichonnage, une restauration très ponctuelle
La pièce n’a jamais fait l’objet d’une restauration.
Son état de conservation est excellent, mais des restes de terre et un léger empoussièrement nécessite un « bichonnage », à savoir une opération de restauration très ponctuelle limitée à des fins esthétiques, permettant de remettre à peu de frais, l’œuvre en bon état de présentation.
Une étude approfondie ?
La détermination des techniques de fabrication nécessiterait une batterie de techniques d’examen et d’analyse : radiographies X, analyses élémentaires de prélèvements pour une détermination précise de la composition des alliages et du spectre d’impuretés du métal, coupe métallographique pour préciser les techniques de réparation, examen endoscopique, des analyses de surface par courants de Foucault et par spectroscopie de fluorescence X55 par exemple.
La radiographie X et les examens préliminaires devraient permettre de déterminer le plan de coulée de la statue et de repérer les principales réparures (nombre de pièces coulées (coulées primaires), les zones de soudage par fusion au bronze liquide pour assembler ces pièces par coulée secondaire, l’emplacement et la nature des principaux défauts de fonderie et la façon de les corriger (plaquettes, coulées secondaires…).
Des prélèvements par microforage pourraient être effectués en fonction d’observations préalables, afin de comparer la composition élémentaire des métaux utilisés pour les coulées primaires, pour les soudures et pour les réparations.
D’autres examens et analyses (endoscopie, analyses de surface) permettraient peut-être de préciser le procédé de fonte à la cire perdue utilisé, les modalités d’assemblage, l’emplacement et la forme des clous distanciateurs, les matériaux utilisés pour le décor incrusté des yeux et des lèvres par exemple.
Merci à Madame Monnet de m'avoir remis un dossier de presse très fourni, dont je me suis servie pour rédiger les articles sur le Bacchus retrouvé.
Le vol de la statue de Bacchus en 1973
Le vol de la statue de Bacchus au musée de Châtillon sur Seine
Dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 décembre 1973, un ou des individus déplombe(nt) puis fracture(nt), à l’aide d’une pierre retrouvée à l’intérieur, la vitre d’une fenêtre du rez-de-chaussée afin de la déverrouiller de l’intérieur.
Une fois la fenêtre ouverte, le/es cambrioleurs se faufilent entre les trois barreaux bien trop espacés pour être efficaces contre une intrusion pour pénétrer au rez-de-chaussée.
Pour circuler dans les différents espaces intérieurs, plusieurs portes sont forcées.
MM. Louis Dupas et André Seuriot, gardiens au musée, constatent le cambriolage en prenant leur service, le mercredi 19 décembre 1973 vers 9h15.
Les voleurs repartent avec ce qu’ils pensent être le célèbre torque en or celtique de Vix, qui n’est heureusement qu’une copie, la statue de Bacchus, un pendentif antique en or, une bague en or, 4 800 monnaies de bronze et 200 monnaies d’argent, sans oublier l’argent de la recette de la billetterie, environ 80 francs.
La pose de barreaux aux fenêtres du musée avait été entreprise, à l’initiative de René Joffroy, le conservateur du musée, en avril 1973, mais espacés de 22 cm, ils n’étaient d’aucune efficacité pour empêcher une intrusion.
(Document d’archives relatif au pendentif antique en or volé en 1973)
(Communiqué de presse de la ville de Châtillon-sur-Seine suite au vol de pièces de collection du musée)
(Article du journal le Bien Public, en décembre 1973 relatif à la polémique touchant à la sûreté des collections du musée)
(Article du journal le Châtillonnais-l’Auxois en 1973 relatant le cambriolage du musée)
Une copie en plâtre
Salomon Hermann Reinach (1858-1932), conservateur adjoint du musée des Antiquités nationales (MAN), à Saint-Germain-en-Laye, de 1893 à 1902, puis directeur de ce musée, de 1902 à sa mort en 1932, systématise les moulages en plâtre des pièces de collection de sculpture afin de les cataloguer et de faire des analyses comparatives.
C’est l’une de ces copies en plâtre qui était exposée au musée depuis le vol de 1973.
La statue de Bacchus enfant restituée au Musée du pays Châtillonnais, a été découverte à Vertillum (aujourd'hui Vertault)
Des fouilles fructueuses à Vertillum
C’est lors de fouilles menées en 1894 sur le site gallo-romain de Vertillum, à une vingtaine de kilomètres de Châtillon-sur-Seine, qu’une importante statue en bronze est découverte.
Le site archéologique gallo-romain de Vertault faisait, depuis le milieu du 19è siècle, l’objet de campagnes annuelles de fouilles conduites par la commission archéologique de la Côte d’Or, puis par la Société historique et archéologique du Châtillonnais.
(Une vue des fouilles de Vertault, photo collection "Images en Châtillonnais")
Cette pièce a été mise au jour lors de la campagne de fouilles de 1894.
(Plan original des fouilles de Vertillum conduites en 1894)
(Tirage sur papier de négatifs sur plaque de verre pour la publication de la découverte en 1896 par Antoine Héron de Villefosse. Bacchus enfant, statuette de bronze trouvée à Vertault (Côte-d'Or). Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 3, fascicule 1, 1896. pp. 51-58.)
Un chef-d’œuvre de l’art antique
Datée du tournant de notre ère (1er siècle av. n. è. et le 1er siècle ap. n. è), cette statue d’une grande beauté, pièce maîtresse de la collection gallo-romaine du musée, est sélectionnée en 1937, pour l’exposition Chefs d’œuvres de l’art français qui se tient à Paris de juin à octobre au Palais national des arts.
Cette exposition, inaugurée par Léon Blum, Président du Conseil, et Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts, est l’une des manifestations de l’Exposition internationale des Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne, qui se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937.
À l’occasion de ce que l’on appelle plus communément l’Exposition universelle, le public découvre et se délecte devant cette statue de Bacchus.
(Catalogue de l’exposition)
Bacchus figuré sous les traits d’un enfant
Représentant Bacchus sous les traits d’un jeune enfant potelé, l’atelier de production reste inconnu. Réalisée à l’aide de la technique de la fonte à cire perdue, cette œuvre est une pièce d’une importante rareté.
Technique de fabrication
La fabrication de cette sculpture fait appel à la technique, d'invention très ancienne, de la fonte à la cire perdue, procédé de moulage de précision, lent, minutieux et d’application difficile.
La statue est composée d’un assemblage de plusieurs pièces réalisées indépendamment les unes des autres à l’aide de cette technique.
L’artiste conçoit et modèle les différents morceaux de la sculpture et, une fois façonnés et terminés, ils sont entourés de bâtonnets, qui sont de cire comme les morceaux sculptés eux-mêmes.
Les différents éléments de la sculpture sont ensuite enduits, par couches successives, d’une potée de matières réfractaires qui durcit en séchant et forme progressivement une chappe rigide autour des bâtonnets qui traversent l'enveloppe réfractaire.
Le tout est porté au four et chauffé progressivement ; la cire fond lentement et s'écoule par les évents constitués par la fonte des bâtonnets.
L'alliage de bronze liquide est ensuite versé doucement par ces orifices et doit remplir tous les vides occupés précédemment par la cire.
Ainsi le bronze reproduit l'œuvre originale dans ses plus menus détails : il s'y est réellement substitué, comme s'il avait été lui-même modelé par le sculpteur.
Lorsque le bronze a refroidi, le moule en terre cuite est cassé afin de récupérer la pièce sculptée en bronze.
Des plaquettes de réparure rectangulaires sont posées à différents endroits pour masquer les défauts d’aspect résultant de la coulée, de l’extraction des clous distanciateurs ou du travail de soudure. Les différents morceaux sont assemblés par soudure.
Les opérations de finition comprennent le polissage et les reprises à froid.
Il faut aussi y ajouter les incrustations pour les yeux (feuille d’argent, plaquette d’ivoire…) et la patine ou les plaquages qui peuvent recouvrir l’ensemble.
Il faut ensuite éliminer les coulures formées dans les conduits (évent et galeries d’alimentation) et tous les défauts inhérents à la fonte.
Pour la statue de Vertault, le traitement de surface reste inconnu : patine, feuille d’or… quoi qu’il en soit, un jeu de lumière a été créé par l’artiste pour opposer les parties lisses du corps, à la nébride et à la chevelure.
Les traces d’un traitement particulier des lèvres sont encore perceptibles à l’œil nu.
Quel rôle était assigné à ce type de statue ?
Les représentations de divinités aux allures d’enfants, sous forme de Bacchus ou d’Éros par exemple, sont très nombreuses dans les maisons hellénistiques et romaines.
Ce sont souvent des statuettes de taille moyenne, ce qui répond à leur rôle, purement décoratif.
Au 2è siècle av. notre ère, dans la Grèce devenue romaine, mais aussi à Alexandrie et en Italie, le luxe des villas conduit à développer les sujets de charme ou de genre, autour du monde de Dionysos-Bacchus et d’Aphrodite-Vénus, dont Éros est une figure centrale.
Il en est de même dans les demeures luxueuses de la Gaule désormais romaine à partir de 52 av. notre ère.
"Les vieux enfants" un spectacle de marionnettes, a été invité salle Espace et Loisirs par le TGB
LES VIEUX ENFANTS
Deux marionnettistes ont fait vivre devant nous l'intimité de quelques uns de nos anciens...au son préliminaire d'un ancien disque vinyle, tournant sur un vieux tourne-disque....
Nous avons fait connaissance d'Huguette, de Gérard, de Salvatore, de Suzette et de bien d'autres, qui nous ont interpelés face à cette réalité du vieillissement qui concerne chacun de nous.
Nous avons assisté à des chamailleries entre copains...
nous avons été le témoin de l'autoritarisme d'une fille envers son père....
La sieste et l'attente d'un coup de téléphone de ses enfants qui ne vient pas...
les soins nécessaires se font quand même dans la joie !...
Mais la mort vous emporte en dansant...
Nous avons vu l'ennui généré par la solitude....
et aussi la tristesse de ces anciens en regardant les photos de toute une vie...
on dansait autrefois....c'était le bon temps...
La solitude pourrait peut-être être résolue en utilisant un site de rencontres ??
peut-être un dernier compagnonnage....
et pourquoi pas un dernier voyage à deux ?
Les marionnettistes ont été très applaudis pour leur jeu magnifique, et pour l'allure de leurs marionnettes....
Mais le thème était difficile...ce n'est pas évident de voir le nuage de la mort emporter plusieurs personnes, de voir leur solitude, leur tristesse. Heureusement qu'à la fin, la Vie a repris le dessus....
Compagnie Valkyrira
Conception et jeu : Valérie Alcantara et Philippe Castellano
Musiques : Martin Garet et Benoît Byzard
Lumières : Nicolas Gauthier et nar'B
Marionnettes et scénographie : Philippe Bouvet
Une vidéo du spectacle :