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Le Téléthon de Laignes pourra être soutenu par des dons....

Publié le par Christaldesaintmarc

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Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a réalisées pendant le premier déconfinement...

Publié le par Christaldesaintmarc

 Merci à Jean-Pierre Gurga de nous offrir de si beaux clichés qui nous font revivre des moments où la flore, la faune et nous étions...libres !

Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

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Jean-Pierre Gurga vous offre de merveilleuses photos qu'il a  réalisées pendant le premier déconfinement...

 

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La Bibliothèque Municipale annonce sa réouverture pour mardi 1er décembre !

Publié le par Christaldesaintmarc

La Bibliothèque Municipale annonce sa réouverture mardi 1r décembre !

Réouverture de la bibliothèque

 La bibliothèque sera ouverte aux horaires habituels dès le mardi 1er décembre.

 Nous vous demandons de prendre rendez-vous ou de nous appeler avant de passer à la bibliothèque, afin de limiter le nombre de personnes et de vous éviter d'attendre dehors. Une fois arrivé(e)(s) à la bibliothèque, il suffit de sonner !

La boîte retour de livres tout comme les boîtes à livres en ville sont ouvertes, et un service de drive est toujours mis en place pour ceux qui le souhaitent.

Contactez nous au 03 80 91 38 64 ou par mail à bib.chatillon-sur-seine@wanadoo.fr.

Le masque est obligatoire dès 6 ans, avec lavage de mains à l'arrivée. Nous prenons toutes les mesures nécessaires (désinfection, quarantaine de vos retours, aération) pour assurer votre sécurité. A la bibliothèque vous n'attraperez que des bons livres !

Fermeture pour les fêtes

La bibliothèque sera fermée pendant les vacances scolaires de fin d'année, soit du 21 décembre au 3 janvier 2021.

Des bibliothécaires confinées ?

Petit reportage en coulisses... : pendant ce confinement automnal l'équipe de la bibliothèque a continué à travailler en interne.

Ne pouvant plus accueillir de public, l'équipe est venue animer directement sur place des lectures dans de nombreuses classes de toutes les écoles de Châtillon (des tout-petits au CM2), à la crèche, au relais petite enfance, à l'institut médico-éducatif,... tout en préparant vos drives, commandes et réservations !

 Nous avons également travaillé sur notre fonds patrimonial, et fait découvrir à une jeune stagiaire l'envers du décor de notre métier.

Nous en avons profité également pour faire le plein de nouveautés pour la fin d'année, et de vous préparer une jolie surprise... : de nombreuses nouveautés DVD arriveront prochainement !

 Au plaisir de vous revoir bientôt !

 

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"La surprise de Châtillon" du 19 novembre 1870...vue du côté prussien, s'intitule "l'attaque de Châtillon" !

Publié le par Christaldesaintmarc

 J'ai reçu, au début de l'année 2020, un mail venant d'Allemagne qui m'a beaucoup intéressée et auquel j'ai immédiatement répondu.

Voici la teneur de ce mail :

Bonjour ChrisTal,

 

En cherchant sur Internet des informations sur le raid de Châtillon 1870, j'ai par hasard trouvé votre blog du 9 juillet 2008.

 

Je m'intéresse  à cet événement de la guerre franco-prussienne, car les soldats allemands qui ont combattu à Châtillon viennent de ma ville natale de Hamm, en Westphalie, et des environs.

 

 Je suis ingénieur en mécanique et je travaille sur une base volontaire depuis plus de 40 ans dans l'archéologie et la préservation des monuments de ma ville natale de Hamm. La recherche sur l'histoire de la ville est l'une de mes priorités.

 

Des échanges intenses avec cet historien allemand ont suivi, car ce monsieur me demandait des photos des monuments allemands au cimetière Saint-Jean de Châtillon, et les renseignements côté français, de la fameuse "surprise de Châtillon".

J'ai tout de suite envoyé ce mail à Dominique Masson qui est immédiatement entré dans nos échanges. Dominique Masson et moi lui avons  fait des photos, je lui ai envoyé les cahiers du Châtillonnais concernant la guerre de 1870 dans notre région, Dominique Masson lui a confié des documents tirés de ses archives personnelles.

Günter Wiesendahl, c'est le nom de cet historien passionné, a ensuite rédigé un article dans le journal de la ville de Hamm, et voici ce qu'il m'a annoncé hier :

 

Notre quotidien de Hamm, le "Westfälische Anzeiger", a publié aujourd'hui mon article sur "l'attaque de Châtillon".

L'essai a dû être raccourci par moi en raison de l'espace limité. Certaines images n'ont pas pu être imprimées non plus.

 

Je ne vous envoie donc pas seulement la page du journal, mais aussi l'intégralité de mon article sous forme de fichier PDF.

 

Voici donc l'histoire de la "surprise de Châtillon" vue du côté prussien,

racontée par Günter Wiesendahl. En comparant avec celle contée par Ricciotti Garibaldi, vous verrez qu'elle est bien différente, ce qui est bien normal !

 

 http://www.christaldesaintmarc.com/garibaldi-la-surprise-de-chatillon-un-notule-d-histoire-de-dominique-m-a204217938

 

Le PDF de Günter Wiesendahl était en langue allemande, trop long et trop lourd pour être publié ici, j'ai donc essayé de le traduire à l'aide d'un traducteur "automatique", puis de le présenter d'une autre manière.

J'ai été obligée de reconstruire les phrases traduites pour qu'elles soient compréhensibles, mais je suis sûre de ne pas les avoir trahies.

Voici donc :

 Der Überfall von Châtillon-sur-Seine

(L'attaque de Châtillon sur Seine)

 (Un épisode de la guerre franco-prussienne de 1870/71)

( Günter Wiesendahl, novembre 2020)

 Au petit matin du 19 novembre 1870, au milieu de la guerre franco-prussienne, les soldats d'occupation allemands dans la petite ville française de Châtillon-sur-Seine en Bourgogne furent réveillés par de violents coups de feu.  Une commande d'irréguliers français qui venait de deux directions pénétra dans la ville vers six heures et attaqua l'occupation allemande.

Châtillon est situé au nord-ouest de Dijon sur la haute Seine et était une ville étape importante pour les troupes allemandes en raison de son emplacement sur une voie ferrée.

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

 Cette attaque à Châtillon a été un coup de tonnerre pour les habitants de la ville de Hamm et de la région

 Etait sur place le bataillon de défense Unna, dont la plupart des soldats venaient de Hamm et des villages environnants.

 Le service militaire  chez les Prussiens commençait à l’âge de  20 ans, il comprenait trois ans de service actif et deux ans dans la réserve pour servir en cas de guerre.

Ensuite, le service Landwehr allait jusqu’au  39e anniversaire de l'individu, toujours en service dans le Landsturm pour des menaces de guerre extrêmes, et même s’il le fallait jusqu'à l'âge de 50 ans.

 Les soldats de la Landwehr étaient souvent des pères de famille dont les défenses et les soins de la famille étaient un lourd fardeau. Leur tâche dans la guerre consistait à sécuriser l'arrière-pays ennemi capturé, en particulier les lignes d'approvisionnement.

Le membre du parlement de l'état Louis Wilhelm Uhlendorff a passé trois jours après la Déclaration de guerre française le 22 juillet 1870 à Hamm.

 "la foule robuste des ruraux Wehrmänner ", a rejoint le 2e bataillon (Unna) du 3e régiment Westphalian Landwehr No.16

Pendant  presque quatre mois, leur effort de guerre s'est passé sans contact avec l’ennemi.

 Le 12 septembre, ils étaient à Saargemund puis à Pont-à-Mousson, le 16 novembre ils sont partis de Chaumont en deux jours de marche pour Châtillon-sur-Seine.             

 Le bataillon a été affecté à trois compagnies (472 hommes),  il a rétréci, et a ensuite été remplacé par un escadron du 5e Réserve du régiment de hussards (93 hommes) renforcé.

 Le bataillon et état-major régimentaire de la Landwehr étaient sous la direction du major von Bockelmann , du colonel von Lettgau et du major von Alvensleben .

L'état-major du régiment de hussards avait également emménagé dans ses quartiers à Châtillon.

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

 Le quartier-maître qui avait été envoyé en avant, avait choisi des quartiers privés parce que l'hébergement de masse proposé ne semblait pas utile.
C'est comme cela qu'ont été distribués des soldats dans les maisons privées de toute la ville, qui comptait environ 4 900 habitants.
Les officiers des hussards ne se sentaient pas à l'aise avec ce type d'hébergement, aussi ils se sont organisés autrement :
Ils ont réquisitionné  trois grandes granges et y ont logé leurs cavaliers avec les chevaux.
Cependant, eux-mêmes ont emménagé dans des quartiers privés loin de leurs hussards.

 Les officiers du  bataillon Landwehr à Unna étaient logés à  l'hôtel Côte-d'Or dans la rue de Dijon
 
Ce type de cantonnement n'aurait été possible qu'en paix, mais il fut un des aspects préalables à la catastrophe du 19 novembre 1870.
    
La confiance dans la direction du régiment devint particulièrement claire dans le fait que, la veille, toute la force d'occupation se montrait "sans fusil" sur la place de la ville.

Les armes sont donc donc restées sans surveillance dans des maisons privées pendant des heures.
On se sentait parfaitement en sécurité et on s'imaginait que l'ennemi était loin.
 
Les soldats de l'armée ont rapidement eu l'impression que les familles françaises n'étaient pas  très différentes des leurs en Allemagne. Ils étaient donc aveuglés de confiance.

Alors, qui était l'ennemi à craindre?
 Le grand armement  des Français avait été brisé peu de temps après le déclenchement de la guerre, Paris était déjà assiégé.


 Contrairement aux attentes, de nouvelles armées avaient été créées à la hâte  ce  qui, cependant, n'a pas duré longtemps en raison d'une mauvaise organisation.


 Beaucoup plus dangereux pour les Allemands, en revanche, étaient les associations d'auto-défense qui s’occupaient
des lignes terrestres exploitées et d'approvisionnement, et surveillaient les troupes d'occupation et les Allemands de passage.


Les unités de troupes ont attaqué depuis une embuscade.

L'un de leurs dirigeants les plus célèbres était Giuseppe Garibaldi (1807-1882), un combattant de la liberté qui sa vie durant fut combattant en Amérique du Sud et en Italie

 Avec un volontaire italien dans certaines compagnies de commandos, Giuseppe Garibaldi avait marqué contre les Allemands des succès sensibles.

Il avait entendu parler de l'entrée, par ses espions, des troupes expérimentées de la Landwehr à Châtillon  et aussi du fait que les unités de combat allemandes n’étaient pas proches.

 Il a envoyé son fils Ricciotti et, avec lui , environ 400 combattants de la 4e brigade, composés de Fusiliers savoyards, de carabiniers d'Isère et du Doubs et de Francs-tireurs  d'Alsace d'Autun en marches nocturnes sur une distance d'environ 100 km en passant inaperçus à proximité immédiate de Châtillon.

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

 Ricciotti a formé deux colonnes qui, le 19 novembre , à six heures  inaperçues dans la ville, ont pris deux directions différentes.

 Après que les quelques gardes aient été rendus inoffensifs, ils ont commencé immédiatement la recherche des maisons pour y trouver les soldats allemands.

Ces derniers ont été surpris et capturés dans leur sommeil. Certains de ceux qui ont résisté ont été poignardés à mort avec des baïonnettes dans leur lit ou sont tombés sous la grêle des balles dans les rues.

Un grand nombre de soldats ont été capturés et n'ont pas été blessés hors de la ville par les irréguliers.

Des particuliers, résidents de Châtillon, ont pris part à l'action et ont tiré par les fenêtres dans les rues étroites depuis les maisons, sur les soldats allemands.

D'autres ont caché des hommes dans les caves et sous les lits des chambres d'enfants ou leur ont permis de le faire

Évadez-vous à travers les jardins et les cours arrière ! criaient-ils.

Cela ne s'est certainement pas toujours produit avec une  pure et grande  convivialité, mais surtout par la peur justifiée d'actes de vengeance de la part de la Force d'occupation.

 Les hussards, cependant, ont été piégés avec leurs chevaux dans les trois granges devant des éléments individuels qui avaient été installés avant l'attaque.

Leur service terminé ils sont allés dormir dans les granges. Les chevaux n’étaient  plus sellés.

 Depuis les maisons voisines les irréguliers avaient un champ de tir dégagé.

Il n'y avait pas de commandant présent, les fusils n'avaient pas de munitions appropriées (!) e et les hussards n’avaient  seulement qu’un sabre tiré.

Puis, lorsqu'un hussard fut abattu, les cavaliers, dans la plus grande grange, prirent leurs chevaux.

 Des sources françaises rapportent que  les officiers allemands de l'hôtel Côte-d'Or, ensemble le soir avant l'attaque,avaient mangé dans la salle à manger.    

 Par conséquent, le lendemain la première attaque fut  contre cet hôtel.

Après une violente fusillade, les officiers sont partis en prison.

Le Capitaine Bardeleben et L'adjudant von Rabbe ont été gravement blessés. Le major von Alvensleben a été encore plus touché.

Il a quand même pris le temps de bien s'habiller dans ses quartiers privés et puis s’est enfui par la porte du jardin

On ne savait pas s'il s'enfuirait hors de la ville et s’il voulait reconnecter les soldats.

En tout cas il a offert, avec son casque argenté brillant, une cible bienvenue pour les irréguliers...

Un coup de feu a mis fin à sa vie .

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

Le Kaiser, nouvellement couronné, a vu cela après la guerre et a interdit le transfert du corps du major von Alvensleben en Allemagne, quoi qu’il fut un officier tombé au combat.    

Après environ trois heures, les irréguliers ont quitté Châtillon et ont emmené leurs victimes, mises en sécurité le plus rapidement possible. Cela se composait de 160 soldats, 5 officiers, un payeur et un jeune médecin.

De plus, les bagages de la 4e compagnie et le chariot de sutler des hussards ont été perdus.

Les quelques 70 chevaux de cavalerie étaient cependant la proie la plus importante pour les irréguliers, car après les batailles de cavalerie perdues au début de la guerre, les Français ne possédaient guère de chevaux d'équitation, mais ils en avaient un besoin urgent et nécessaire pour les services de messagerie et de repérage rapides.

Le résultat le plus douloureux de l'attaque pour les troupes allemandes fut  la perte d'une partie des compagnies Landwehr composées de huit morts et huit soldats blessés et deux officiers blessés grièvement

 Les hussards enregistrèrent un mort et un blessé  : Reiter, plus le major von Alvensleben.

Trois des autres blessés sont morts par la suite de leurs blessures graves. Les assaillants ont fait six morts et dix blessés de retour à Chatillon. Trois habitants de Châtillon ont été pris entre deux feux et ont été également tués.           

 Ricciotti Garibaldi a été célébré comme un gagnant partout sur le chemin du retour.et, d'autant plus, que son peuple a évalué le nombre d'Allemands morts à environ 120.

 Au début, puisque les officiers ne s’étaient pas rencontrés à Châtillon dans la matinée du 19 novembre, ils n'avaient pas encore un aperçu de la situation dans la ville.

Pour la réoccuper ils utilisèrent un petit département scout qui était encore présent.

La tente fut tirée depuis les maisons, mais pouvait toujours se déplacer au moyen de signaux de trompette pour attirer des camarades cachés à l'extérieur.  Mais seulement le nombre était limité à 300 personnes

 Les troupes allemandes, avec des convalescents, ont été renvoyées dans leurs unités en Allemagne.

Puis la ville de Châtillon fut  réoccupée. Après avoir passé la nuit à l'extérieur avec le harcèlement des résidents restants,  l'équipage s'est retiré à 37 km de distance avec des "nourritures et boissons exquises"

On ramena des otages de Chateauvillain.. Un faux rapport sur l'approche de grands groupes d'autodéfense  fit sensation parmi les Troupes.

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

 Des soldats allemands (probablement du bataillon Unna Landwehr) devant le château incendié Marmont à Châtillon.Selon le propriétaire, le feu n'était pas garanti. La plaque chauffante a éclaté.. (Archive Dominique Masson)

Le 22 novembre, à Châtillon le bataillon Landwehr Unna était de nouveau présent et renforcé par quatre compagnies du bataillon Landwehr Soest

 Les citoyens de Châtillon, dans la mesure où ils étaient  encore dans la ville, attendaient maintenant une grande cour criminelle.

Cela a été fait par les soldats de bataillons existants de Braunschweig, s'appelant fièrement "la brigade noire" .

Ceux-ci ont  obtenu la permission de piller la ville. Les maisons ont été abattues et d’autres  ont été incendiées.

Il faut dire que ces excès et leurs cruautés ont conduit à un profond mépris de la part des Français pour les troupes allemandes.

                                                                                                                                                                            Le gros problème fut la compensation demandée par les commandants allemands : un paiement d'un million de francs.

Le maire de la ville a échoué dans des négociations difficiles

Le montant à payer immédiatement était de 61 503 francs.

92.000 francs supplémentaires ont été demandés au moment des négociations de paix, dans les demandes générales de réparation des Allemands.

Un soldat de la Landwehr, dans le "Westfälischer Anzeiger",   après le briefing des événements, indiqua sa « désapprobation la plus résolue ».

« Le cœur tourne dans son corps quand on se promène dans les rues locales. Les résidents, en tout cas  la plupart d'entre eux, ont fui, et la ville autrement belle et certainement riche offre maintenant une image terrible. […] Cette dévastation est d’autant plus regrettable qu’au moins  la quatrième partie de tout notre équipage le 19 novembre, avec le sacrifice de leur propre une vie de citoyens locaux est sauvée. [...] C'est touchant d'entendre quelle peur les citoyens locaux ont eu de nos soldats cachés.  »      

Le raid réussi à Châtillon a naturellement conduit les irréguliers à se battre à nouveau.

 Pour les troupes allemandes qui ont été entraînées pour les batailles en plein champ, les menaces constantes posées par les irréguliers ont été difficilement supportables.

 « L'ennemi a plongé. Il s'est ouvert de nulle part, a frappé et a pratiquement disparu à nouveau dans nulle part.

Ça ne pouvait pas avoir été  fait sans l'aide des riverains, on en était sûr et on a exprimé toute notre colère sur eux, au nom d'eux ».

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

Un officier supérieur du quartier général allemand a écrit:

« La petite guerre contre les Francs-tireurs laisse de plus en plus l'humanité et le christianisme sortir des rangs . Ces terribles incendies  continuent, des communautés villageoises entières sont complètement brûlées pour leur comportement hostile. »

 Le maire de Châtillon d'alors, M. Achille Maître a écrit ses réflexions à ce sujet dans son journal.

Il a rejeté une telle attaque comme un danger pour la ville et inutile pour le pays .

 Il aurait aimé prendre des mesures pour conjurer le malheur mais  il ne pouvait pas le faire et donc il n'y avait que l'attente et « les mains de Dieu. »

Il a également noté que les irréguliers étaient courageux mais aussi extrêmement maladroits

 À son avis, ce serait également une explication du faible nombre de morts et de blessés subis par les Allemands.             

Dans leurs rapports sur la catastrophe, les commandants du bataillon ont exagéré les prétendues supériorités  ennemies  afin de détourner l'attention de leur inconduite flagrante.             

Des sources françaises rapportent que le colonel von Lettgau (né en 1819) a été dégradé lorsque l'armée a été libérée.    

Mais c'était le contraire  il était toujours aux commandes il  a d’ailleurs été honoré avec des médailles après la guerre et est mort en 1885 avec le grade de Général major à la retraite. Cela ne lui avait donc pas fait de mal.             

Ceux qui ont souffert, bien sûr aussi,  ce sont les habitants de  la lointaine Westphalie.

Celle-ci n’ a eu initialement, pendant cinq jours, aucune connaissance de l’attaque de ses soldats, en tout cas pas avant  le 24 novembre 1870.

Le « Westphalien-Tableau de bord "  mentionna :

« La Landwehr Bataillon Unna  et deux Escadrons 5. Reserve- Husa- régiment  ont été attaqués à Châtillon et ont perdu 120 hommes et 70 chevaux »

L'excitation à Hamm était bien sûr sans limites. Que signifiait la perte de 120 hommes? Étaient-ils morts, blessés ou prisonniers ?

Pas avant le 29 novembre, donc dix jours après le raid , le WA ne devint capable de fournir un Rapport, compilé à l’aide de lettres postales sur le terrain et d’autres journaux,imprimés.

Mais les victimes étaient toujours portées disparues.

Le 3 décembre, les citoyens de Hamm purent obtenir des informations plus détaillées dans une édition supplémentaire

 La société a de nouveau donné des détails et partagé les noms des morts et Des blessés.

 Une  lettre du sergent Carl Wencker qui a été fait prisonnier a mentionné les noms des soldats capturés par les irréguliers et a souligné que «les Français les traitent avec toute la courtoisie possible».

 De Hamm et les communautés qui font partie de la ville aujourd'hui sont morts au cours du Raid , les soldats Eduard Schröder (maître cordonnier), Christian Bussmann appelé Wiemer (brasseur chez Furmann), Wilhelm Schäfer (Pelkum) et Friedrich Vatheier (Tout).

Les soldats Bennekämper, Taube et Ferdinand ont été blessés .

Eickelmann ouvrier du chemin de fer de Westphalie, grièvement blessé, est mort le 25 Novembre à l'hôpital citoyen de Châtillon.

En captivité, il y eut 33 soldats, hommes de la 1ère compagnie et deux hussards, plus une famille de sutlers de Hamm.

Leur internement, dans plusieurs endroits différents, a duré jusqu'à la fin de la guerre.

Les familles des morts et des prisonniers ont reçu le Soutien des comités d'aide fondés.

Les veuves des morts ont remercié le Landwehrmann Eduard Schröder qui a fait   une publicité de journal pour collecter de l'argent Le boucher Hermann Juckenack a fait un don de porc.

Dans la nuit du 23 mars 1871, près de 1100 soldats de la Landwehr du bataillon se sont réunis.

L'Unna a pris le train pour Hamm et a été accueillie par les mots:

« Avec un cœur anxieux nous avons suivi le bataillon Landwehr mais aujourd’hui avec beaucoup de joie et de fierté, nous le voyons rentrer victorieux ».   

Les prisonniers de Châtillon retournèrent également à Hamm.  

Entre-temps, les deux États avaient adopté des lois permettant l'acquisition de tombes de soldats planifiées par l’État.

Mais comme les tombes individuelles s'étendaient souvent bien au-delà de la zone dans une paroisse ou même dans un cimetière, il devait y avoir cinq ans de décomposition des restes de tous ces différents morts.

Quelques tombes individuelles furent exhumées et divisées en deux catégories, séparées par nationalité.

 Les tombes furent enterrées dans le cimetière communautaire respectif.

La période de cinq ans  a expiré en 1876 et la réorganisation a commencé immédiatement dans toutes les régions de France et était souvent accompagnée de l'érection d'un monument.           

 Ce fut la même chose à Châtillon.

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

Pour séparer les tombes allemandes et françaises, le gouvernement  a acheté une grande zone de terrain.

Avec l'exhumation, les pierres tombales temporaires ont également été enlevées  .

Alors que les six guérilleros français avaient obtenu un obélisque richement décoré, la pierre commémorative des Allemands a été gardée un peu plus simple et couronnée d'un aigle prussien, aujourd'hui disparu.

 Les Français enterrés sont anonymes mais les noms des 54 Allemands sont répartis de part et d'autre de la base, gravés avec le grade et l'unité militaire. Les cinq soldats de Hammer Landwehrsont répertoriés avec eux.    

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

 Il existe, en tant que tombes uniques, deux autres tombes d'officiers,y compris la tombe du Major von Alvensleben.

"La surprise de Châtillon" ...vue du côté prussien !

 Le quartier des deux obélisques dans le cimetière Saint-Jean de Châtillon sur Seine donne l'impression que les adversaires acharnés dans la mort se sont réconciliés .

"La surprise de Châtillon" du 19 novembre 1870...vue du côté allemand, s'intitule "l'attaque de Châtillon" !

Malheureusement, la réconciliation n'a pas duré longtemps.

Les deux guerres mondiales ont attisé «l'hostilité héréditaire» entre les Allemands et les Français à nouveau de façon dramatique.

Durant la Seconde Guerre mondiale  surtout, le centre de Châtillon a été détruit lors de deux raids aériens. 15 mai et le 15 juin 1940, l'armée de l'air allemande a bombardé la ville avant qu'elle ne soit occupée.

 Ce n'est qu'après de violents combats en septembre 1944 que la ville a été libérée.

Espérons que l'amitié franco-allemande tant vantée et une Union européenne forte qui fonctionne depuis 75 ans, nous protégera pour toujours de nouvelles guerres.

 Remerciements:

 Une connexion a été établie via le blog internet de Christiane Talfumière à Châtillon, puis avec l’historien M. Dominique Masson.

L'objectif est de préserver tout ce qui est historique, monumental, dans et autour de la ville. L'intérêt architectural et artistique doit être préservé et protégé.

L’Association des Amis du Châtillonnais est très active et a, par exemple , récolté plus de 300 écrits historiques et les a édités.

Trois brochures avec des informations détaillées sur l'événement  à Châtillon pendant la guerre de 1870/71 m’ont été envoyées par Christiane Talfumière. Ces documents et Leurs photos ont pu être utilisés pour ce texte.

Une exposition sur les événements de guerre de 1870 était prévue à Châtillon sur Seine pour novembre 2020, mais elle a dû être reportée en raison de la crise sanitaire due au Covid 19 .

 Sources principales:

 Rapports dans "Westfälischer Anzeiger et Wochenblatt pour la ville et le quartier de Hamm".

 Rapports dans "Hellweger Anzeiger und Bote, liés à la circulaire officielle pour le District de Hamm ".

 De Georg Cardinal, Kgl. Prusse. Le colonel a pris sa retraite, la guerre à l'arrière

Connexions des armées allemandes et du service de scène, partie 3, 1er volume, Berlin 1895. La 4e section commençant à la page 35 est intitulée: Sur la voie ferrée

Ligne de scène avant leur restauration. L'entrée des troupes de scène au

Route et voie ferrée Chaumont - Chatillon sur Seine. - L'attaque de Châtillon par un corps de patrouille français et les événements du 15 au 23 novembre, pages 35

Les trois sources suivantes sous forme de brochure ont été obtenues auprès de l'Association des Amis duChâtillonnais ", mis à disposition notamment par Mme Christiane Talfumière:

 Diey, Michel, "Les Cahiers du Châtillonnais", 1870-1871, La Guerre oubliée dans le

Chatillonnais ,, n ° 151, un total de 150 pages, plus un grand nombre d'annexes.

 Dormoy, P.A., Armée des Vosges, Souvenirs d'avant - Garde, Vol. II Châtillon, Paris 1887. Nouvellement publié dans la série "Les Cahiers du Châtillonnais" sous le titre: 19 novembre 1870: La Surprise de Châtillon, Association des Amis du Châtillonnais, Nr. 309, un total de 22 pages.

Maître, M. Achille, Châtillon-sur-Seine, pendant la guerre de 1870-71, Souvenirs de M. Achille Maitre, Ancien Maire de Châtillon, Tours 1902.

Cet article a été publié le 20 novembre 2020 dans le "Westfälische Heimatbl Blätter", un

Supplément au "Westfälischer Anzeiger", publié en grande partie abrégé.

1 Westfälischer Anzeiger, 23 juillet 1870

2 Westfälischer Anzeiger, 20 septembre 1870. Rapport sur la mort du militaire Wilhelm Börger de Pelkum

à Saargemünd. Le corps a été amené à Hamm par le beau-père de Börger.

3 Westfälischer Anzeiger, 5 novembre 1870

4 Westfälischer Anzeiger, 24 novembre 1870

5 Contrairement aux premiers rapports, il n'y avait pas deux mais un seul escadron du 5e Reserve Hussar

Regiments in Châtillon stationiert.

6 Des béliers. L'arrivée du bataillon Unna et le déménagement dans les quartiers sont décrits ici à partir de la page 37.

7 Les détails de l'attaque sont décrits dans plusieurs lettres postales qui ont été envoyées au 29 novembre 1870 à

Westphalian Anzeiger ont été publiés. Dans le Hellweger Anzeiger et dans le Westfälische Zeitung

il y avait des rapports similaires utilisant les lettres postales sur le terrain. Une question factuelle, très critique de Von Aries rend compte des événements

 Et pour les germanistes, voici l'article paru dans le journal de Hamm :

Mais une question se pose :

Que sont devenus les soldats français prisonniers emmenés par les Prussiens à Hamm ??

Vous le saurez demain !

 

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Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Publié le par Christaldesaintmarc

  Günter Wiesendahl, l'historien de la ville de Hamm en Westphalie, qui m'a envoyé son passionnant article sur la "surprise de Châtillon" du côté prussien, que vous pouvez relire ici :

 

http://www.christaldesaintmarc.com/la-surprise-de-chatillon-vue-du-cote-prussien-a204230112

 

m'a aussi fait des révélations extraordinaires : des soldats français, qui ont été emmenés par les allemands, en tant que prisonniers, durant cette guerre de 1870, et qui sont morts là-bas, reposent dans le cimetière de sa ville !

Ecoutons monsieur Wiesendahl :

 

  Je me suis intéressé à la guerre en 1870/71 lorsque j'ai remarqué les tombes des soldats dans le cimetière Est de Hamm. Au début, je n'avais aucune explication. Pourquoi des tombes de soldats à Hamm, également avec des noms français, puisque la guerre n'avait eu lieu qu'à partir du sol français?


Au début, mon enquête était très imparfaite, mais ensuite les sources ont bouillonné. J'ai ensuite résumé mes résultats de recherche dans un essai que je vous ai déjà envoyé. "L'attaque de Châtillon" du 19 novembre 1870 a occupé pendant des semaines une large zone de notre quotidien ("Westfälischer Anzeiger").


 Hamm était déjà une importante jonction ferroviaire en 1870 à travers laquelle de nombreux soldats blessés et malades ont été transportés pendant la guerre.

 

Un grand nombre de ces soldats allemands et français sont restés à Hamm et ont été placés dans des hôpitaux de fortune.

 

Les femmes Hammer s'occupaient des soldats sous surveillance médicale.

 

Beaucoup ont été relâchés en bonne santé - mais certains sont morts à Hamm.

 

Ceux-ci ont été enterrés dans le cimetière de Hamm dans une zone séparée pour les soldats catholiques et les soldats protestants.

 

Aucune distinction n'a été faite entre les soldats français et les soldats allemands.

 

Ils se trouvent côte à côte dans l'ordre dans lequel ils sont morts et leurs tombes portent une simple pierre avec leur nom de famille.

 

Des soldats français ont également été enterrés avec les honneurs militaires.

 

Certains parents ont décoré les tombes après la guerre avec des dalles ou monuments funéraires élaborés.

 

Une famille française était également à Hamm pour ériger un monument.

 

Les tombes ont survécu intactes depuis 150 ans et sont maintenant sous la protection des monuments, à ma suggestion.

 

Les tombes des soldats dans les deux parties du cimetière doivent maintenant être réparées après 150 ans. Les pierres doivent être nettoyées et soulevées et les écrits doivent être rendus plus visibles. J'espère que suffisamment d'argent pourra être collecté pour cela.

 

 Voici le plan d'une partie des tombes des soldats enterrés au cimetière de Hamm ,vous pourrez y lire le nom de soldats français :

 

La "Surprise de Châtillon" vue du côté prussien !!

 Voici les photos de ces tombes :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Garny :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Doldat Grosgogeat :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Buduin :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Couty :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Julie :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Sodat Lenoir :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Diou :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Tirel :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Melzassard :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Lavery :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Puenae :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Guerin :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Pincet :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Javey :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Philippe :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Durand :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Marcheron :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Teulières

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Linard :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

Soldat Lorenzot :

Des soldats français tombés pendant la guerre de 1870 sont enterrés en Allemagne, dans la ville de Hamm

 

 En 2010, Gunter Wiesendahl a fait des recherches approfondies sur les tombes et il a noté son enquête dans un essai que voici :

 

  (Hélas, ce texte est en allemand, je n'ai pu le traduire, si des germanistes peuvent le faire ce serait sympa d'en donner la traduction)

 

 

 Monsieur Wiesendahl me révèle aujourd'hui une très bonne nouvelle :

Le pasteur de l'Église catholique m'a promis que les tombes des soldats dans la partie catholique de l'Ostenfriedhof à Hamm seront rénovées au printemps. L'argent est disponible. La plupart des Français y sont enterrés. Je dois encore intervenir un peu auprès de la paroisse protestante.

 

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Denis Bourtequoy lance un appel aux malades parkinsoniens du Châtillonnais pour la création d'un relais d'entraide

Publié le par Christaldesaintmarc

 Mon voisin, Denis Bourtequoy, bien connu dans le domaine de la musique (il fut Président de la Lyre Châtillonnaise durant de nombreuses années), me demande de publier une requête aux Châtillonnais qui souffrent de la même maladie que lui, ce que je fais bien volontiers.

Je rends hommage à son courage, à sa volonté d'assumer sa maladie et à son désir d'aider les autres patients atteints de cette difficile pathologie.

Denis Bourtequoy

Une maladie qui m'a atteint par surprise, c'est la maladie dite de Parkinson.

J’ai fait la connaissance de cette pathologie en Mai 2016 où une scintigraphie du cerveau m’a révélé sa présence.

Cette maladie génère quelques symptômes difficiles à vivre :

- Difficulté pour marcher, côté  Jambe Gauche ( ça dépend du moment de la journée )
- Problème de déglutition
- Surplus de salive
- arthrose pouce gauche
- tendance à fatiguer rapidement
- absence en face d’une personne avec qui je ne me sens pas bien.
- fin de cycle du modopar ( Toutes les 4 heures ) : difficultés ci dessus.
- tremblements rares.
- mal aux articulations + difficulté à se relever
- lenteur pour éxécuter tous mouvements .

J’admire aussi les aidants qui n’ont pas une vie facile auprès des malades car au fil de la journée, nous avons des moments où ça va bien et d’autres où ça ne va pas.

Pour atténuer ses symptômes :

-Musique :

écouter de la musique et en faire :Clarinette ( au sein de la Lyre Châtillonnaise depuis 1970 + orchestre Tamalous), saxo ténor et un peu guitare
Pendant cette période de confinement, je poste régulièrement sur Face book des interprétations musicales.

-Sport :

marche, vélo VAE au sein club châtillon Cyclotouriste
( après 3 heures de vélo, je suis fatigué, mais moralement j’ai retrouvé du tonus )
Si nous n’avons pas d’activités physiques , le fauteuil roulant nous attend.

- Petits enfants

Il y a environ 1 mois, mon épouse avait acheté un magazine de santé, sur lequel figurait un reportage sur Pascaline Metzger, une jeune alsacienne  qui a aujourd’hui 51 ans et qui a été diagnostiquée Parkinson à l’âge de 45 ans.

Elle a créé une association  «  vivreavecparkinson » . Vous pouvez retrouver cette association sur facebook ou sur :

www.vivreavecparkinson.fr

Son remède, c’est le sport.
Grâce à son association, je suis déjà rentré en contact avec une personne de Lyon.

Nous pouvons ainsi discuter de nos problèmes de santé et trouver ensemble ce que nous pouvons faire pour les atténuer .

C’est pourquoi ,J’aurais bien aimé créé un relais à Châtillon sur Seine, afin de partager notre savoir sur Parkinson , pour notre région du Châtillonnais.

N’hésitez pas à m’appeler pour discuter ensemble.

Tél. 06 89 29 36 85 et Mail : denis.bourtequoy@orange.fr

En fonction des retours liés à cet article , je pourrai envisager des rencontres quand la situation sanitaire le permettra .

Vive la vie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

L'association vivre avec Parkinson organise une course virtuelle les 27 28 29 novembre , en vous inscrivant sur www. Vivreavecparkinson.fr .
les fonds récoltés iront au centre de réadaptation Parkinson de Mulhouse  


Denis Bourtequoy
Né le 31 Janvier 1955 à Châtillon sur seine
Habite à Châtillon sur seine
Retraité
Profession exercée auparavant :
employé de banque de 1973 à 2013

Autre maladie:
Maladie de Crohn depuis 2007.




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"La surprise de Châtillon", Garibaldi, un notule d'histoire de Dominique Masson

Publié le par Christaldesaintmarc

 

NOTULE D’HISTOIRE

La Surprise de Châtillon-sur-Seine

(19 novembre 1870)

Il y a 150 ans, le 19 juillet 1870, commençait la guerre franco-prussienne, opposant la France à une coalition d’états allemands, dirigés par la Prusse.

Cette guerre entraîna la chute de l’empereur Napoléon III,  l’empire étant remplacé par la République, le 4 septembre, proclamée par Gambetta.

L’italien Joseph (Giuseppe) Garibaldi, va se mettre au service du gouvernement français, réfugié à Tours, qui lui confie le commandement de tous les corps-francs de la zone des Vosges et une brigade de gardes mobiles.

Il va organiser son armée en quatre brigades, sous le commandement de ses deux fils, Ricciotti et Menotti, de Delpech, et du polonais Bossak-Hauké ; son ami Philippe Toussaint Bordone sera chef d’état-major.

Cette guerre ne se terminera que le 28 janvier 1871.  

Ricciotti a raconté dans ses souvenirs, parus en 1899, un épisode important de cette guerre dont il a été l’instigateur, l’attaque des prussiens à Châtillon, le 19 novembre 1870, l’une des rares victoires françaises de cette guerre.

 

"Garibaldi, la surprise de Châtillon", un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 1 : Les souvenirs de Ricciotti Garibaldi (1899)

En voici l’extrait concernant l’attaque qui s’est déroulée à Châtillon:

« L’ennemi ayant occupé Dijon, nous fûmes obligés d’effectuer un immense détour par Lons-le-Saulnier, Bourg-Macon, Chalons, et Chagny, soit 26 heures de chemin de fer.

On avait bien télégraphié aux diverses gares principales pour avoir des vivres, mais en aucun endroit nous n’avons trouvé une miche de pain,-mésaventure égale était d’ailleurs arrivée aux restant de l’armée-, de sorte que nous arrivâmes à Autun esquintés et affamés.

A Autun, le petit Séminaire-un immeuble très vaste-nous fut désigné comme quartier, et malgré la tension des rapports que l’on voulut créer, très facticement, entre nos chefs et l’élément clérical de cette très cléricale cité, nos relations avec les Révérends Pères du Petit Séminaire ne manquèrent jamais d’être très cordiales.

Des faits que je raconterai le prouveront.

Connaissant les habitudes de mon père, je m’empressai d‘organiser tous les services nécessaires à la bonne marche d’une colonne volante, laquelle devant être nécessairement presque toujours éloignée de sa base d’opérations, et obligée de se rendre autant que possible indépendante des ressources de l’armée à laquelle elle appartient.

De sorte que lorsque, le 14 novembre, arriva l’ordre de marche, tout était prêt.

"Garibaldi, la surprise de Châtillon", un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 2 :L'Etat-Major de Garibaldi

Dans la nuit du 13, je fus appelé au quartier général de l’armée et, là, je trouvai mon père qui examinait une grande carte de France.  

Tu sais, me dit-il, que les armées prussiennes marchent sur Paris, et pour cela elles doivent forcément utiliser les diverses lignes de chemin de fer qui vont du Rhin vers la capitale.

La destruction de ces lignes peut retarder leur marche et les inquiéter.

Tu partiras avec tes hommes pour remplir cette mission.

Il s’agissait de traverser la moitié de la France, en passant par des départements où déjà dominaient 400 000 prussiens.                                                                                  

Regarde un peu toi-même, me dit mon père, si sur cette carte les tunnels des voies ferrées sont indiqués.

Je regardai. Un tunnel était indiqué près de Bar-le-Duc, précisément sur la ligne Strasbourg-Paris. J’appelai son attention sur ce point.                                                                          

Très bien, me dit-il. Pars dans cette direction et fais le mieux que tu pourras. Avant ton départ, je te remettrai des instructions écrites.                                                                               

Ces instructions, qu'il me remit,disaient :                                                              

En partant d’Autun, tu dois prendre la direction de Semur et de Montbard pour troubler les communications de l’ennemi, lequel occupe d’un côté Troyes et Auxerre, et, de l’autre, Dijon.

Si tu peux arriver, par Montbard, Châtillon, Chaumont, Neufchâteau, sur la grande ligne de communication de l’ennemi-laquelle va de Strasbourg à Paris- l’opération deviendra beaucoup plus ardue et plus importante…

Arrivé sur ces lignes de communication, il est urgent d’y détruire les voies ferrées et les télégraphes.

Effectuer cette destruction sur la ligne de Strasbourg à Paris serait un véritable coup de main.              

Pendant que nous parlions des difficultés éventuelles qui pouvaient se présenter, survint Bordone, auquel le général communiqua les instructions qu’il m’avait données.

Bordone nous mit au courant des nouvelles arrivées à l’état-major sur le mouvement des détachements prussiens qui, de l’Est, marchaient vers l’Ouest, en passant par Châtillon-sur-Seine et Montbard.

Il ajouta même qu’un officier français, lequel me fut ensuite présenté, conseillait des tentatives de surprise dans cette direction.

Ainsi prit naissance le mouvement qui s’acheva par la surprise de Châtillon.

Et cette surprise ne fut pas, comme prétendent certains écrivains français, préparée à Autun, mais elle fut décidée seulement quand nous arrivâmes à Coulmier-le-Sec, à la suite de nouvelles précises recueillies sur ce dernier point.

D’ailleurs, elle ne pouvait être préparée, ni même conçue avant, les Prussiens n’ayant occupé Châtillon que le 17 novembre, c’est-à-dire un jour avant notre coup, et trois jours après noter départ d’Autun.

Notre première étape nous conduisit à Lucenay.

Le lendemain, nous continuâmes jusqu’à Saulieu, accompagnés d’une pluie qui nous trempa jusqu’aux os ; mais dans cette localité nous fûmes admirablement accueillis par une population des plus hospitalières.

A Saulieu, nous restâmes toute la journée du 16 pour avoir des nouvelles.

Le lendemain(17 novembre), de bonne heure, nous partîmes pour Semur, où nous arrivâmes à 5 heures du soir.

Des nouvelles recueillies là, nous décidèrent à continuer la marche jusqu’à Montbard, que nous atteignîmes à la nuit, en bon ordre, quoique très fatigués, car nous avions fait en cette journée une étape de soixante kilomètres environ.

Bien qu’à notre arrivée tout Montbard dormit, un moment après la ville entière s’illuminait et les habitants nous accueillirent avec cordialité, nous prodiguant tout ce dont nous avions besoin.

Repartis le matin du 18, nous arrivions vers midi à Coulmier-le-Sec.

Nous nous trouvions alors au milieu d’un département fortement occupé par les Prussiens ; une de leurs principales lignes de communication le traversait dans toute sa longueur, passant par Châtillon.

Pour cette raison, de sérieuses précautions durent être prises.

La compagnie des Vosges fut poussée jusqu’à Nesle ; les Dolois furent placés au Chemin d’Aisey et la compagnie du Doubs, sur la route d’Avallon.

Coulmier-le-Sec fut entouré d’une série de postes solides et d’une chaîne de sentinelles, qui avaient reçu l’ordre très sévère de laisser entrer tout le monde, mais de ne laisser sortir personne.

Cet ordre donna lieu à des scènes très curieuses : tantôt c’étaient des maris séparés de leurs femmes ; puis des femmes séparées de leurs maris, qui se présentaient au siège du commandement pour réclamer un laisser-passer.

Mais la mesure devait être générale et je refusai à tous.

De là des plaintes et des imprécations.

Le préposé à la poste, un gros homme obèse plein de son importance, était arrivé à ce moment et, lorsqu’il apprit que lui aussi était prisonnier, il entra dans une violente colère qui faillit le faire éclater ; il mena un tapage furieux et acheva de me menacer-par vieille habitude-des foudres du Procureur impérial.

Dans sa colère, le pauvre homme oubliait que l’empire n’existait plus.

La municipalité même vint en forme officielle me faire des remontrances et me demander de rapporter l’ordre draconien et,comme dit Thiébault, les habitants de Coulmier en arrivèrent à désirer que les prussiens vinssent nous chasser.

On comprendra que le maintien strict de cet ordre était indispensable : 4000 Prussiens étaient signalés à Laignes, sur notre gauche et 1000 autres avec de la cavalerie étaient sur notre front à Châtillon.

Il fallait que l’ennemi ne pût avoir des nouvelles sur notre compte que le plus tard possible.

Or, par le simple mouvement journalier d’une population, les nouvelles se répandent avec une rapidité étonnante.

Plusieurs habitants de Châtillon, qui étaient venus à Coulmier, nous donnèrent des informations précieuses sur la garnison prussienne occupant cette localité, et c’est alors qu’un coup de main de ce côté fut décidé.

Un meunier, qui me fut désigné comme digne de la plus absolue confiance, eut l’autorisation de sortir de nos lignes et fut chargé de prévenir le maire de Châtillon de ce que nous préparions.

Il paraît que l’idée ne fut pas trop du goût du maire de Châtillon, M. Achille Maître, et voici ce que lui-même en a écrit, et qui est rapporté par M. Henri Genevois :    

Je considérais cette attaque comme pleine de périls pour la cité et complétement inutile pour la patrie.

Mais comme la ville et le château étaient remplis de Prussiens, il était impossible de sortir à cette heure (il était 8 heures du soir) et de prendre des mesures en vue de conjurer le danger qui nous menaçait.

Il ne nous restait plus qu’à nous en remettre à la volonté de Dieu-et c’est ce que nous fîmes.

Et M. Henri Genevois, dans son livre « Les coups de main pendant la guerre », ajoute ironiquement 

Il faut croire que, ce jour-là, la Providence était mal disposée envers les armées prussiennes, puisque les ferventes prières du maire de Châtillon ne purent détourner de nos ennemis l’orage qui les menaçait.                                         

Entre-temps, dans la soirée, nous était parvenue la nouvelle que huit mille rations avaient été exigées pour le lendemain à Châtillon.

Le nouveau corps que cette réquisition annonçait devait probablement arriver l’après-midi.

Il n’y avait donc plus de temps à perdre.

"Garibaldi, la surprise de Châtillon", un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 3 : Attaque devant l'hôtel de la Côte d'Or (archives Municipales de Châtillon sur Seine)

A minuit, nos compagnies détachées entrèrent, et après avoir laissé les sacs sous une faible garde, à une heure, notre petite colonne se mit en route.

La nuit était obscure et il pleuvait.

Afin d’empêcher d’éventuelles fausses alertes et pour qu’aucun homme ne put s’égarer en route, la colonne marchait en ordre serré.

Arrivés à un certain point, notre guide, un brave jeune homme du pays, nous montrant un coin plus noir dans la campagne obscure, un peu en dessous de la route où nous étions, nous dit : Voilà Châtillon.

Quelques minutes après nous arrivions à un hameau dont le nom nous permit de nous orienter.

Là, nous fîmes halte, et ayant réuni les officiers, je leur expliquai brièvement mon projet.

Nous n’allions pas engager une bataille, leur dis-je, mais tenter un coup de main.

Il fallait chercher de combattre le moins possible, mais faire rapidement les plus grandes prises possibles de prisonniers et de matériel.

Michard et ses chasseurs  devaient attaquer le côté de la ville où se trouvait le principal hôtel (de la Côte d’Or) et tâcher de s’emparer des officiers qui y étaient logés.

En même temps, avec le restant de la colonne, moi, je serais entré dans le village par la rue principale.

Après l’affaire, le lieu de réunion devait être le hameau où nous nous trouvions à ce moment.

La surprise des francs-tireurs fut grande lorsqu’ils apprirent que, dans quelques minutes, ils se trouveraient nez à nez avec l’ennemi.

Paul Sigrist, dans « Un épisode de la Campagne de 1870 », rapporte ces paroles de Michard : 

Seul, Ricciotti Garibaldi, commandant la 4me brigade, savait où nous allions.

Nous tous, croyons être partis pour faire sauter le viaduc de Saverne.

Mais quand j’eus fini mon petit discours par ces mots : Allons, en avant, Francs-Tireurs !, tous, joyeux, se mirent en mouvement.

Michard, avec ses hommes dut rétrograder de quelques centaines de pas, afin de prendre une petite route traversant la Seine sur un pontin (la Seine n’a ici que quelques mètres) et conduisant droit à l’Hôtel de la Côte d’Or.

Le restant de la colonne poursuivit sa marche par la route principale qui tournait à droite et descendait dans la ville.

Arrivés à un certain point, nous fîmes de nouveau halte, et j’envoyai en avant six hommes sous les ordres d’un officier afin de surprendre, si c’était possible, les sentinelles.

En attendant, je formai la colonne d’attaque sur l’ordre de marche, c’est-à-dire sur deux files, une à chaque bord latéral de la route.

Les cavaliers devaient rester en queue.

La colonne s’avancerait dans la ville et au commandement de : halte ! tous devaient s’attaquer aux portes et y chercher les Prussiens.

En ce moment, retourne vers nous un des six hommes envoyés en avant pour supprimer les sentinelles.

Il nous apprend qu’on n’a trouvé ni sentinelle, ni poste de garde.

M. Dormoy dit, à ce propos, dans les « Souvenirs d’Avant-Garde » :

Vraiment, il nous fut dit par la suite qu’il y avait bien deux sentinelles, mais leur surprise fut telle de se voir près des francs-tireurs, qu’elles s’échappèrent sans tirer.

Je n’en pouvais croire mes oreilles et, un moment, je craignis qu’au lieu de faire une surprise à l’ennemi, celui-ci ne nous eut tendu un piège ou, au moins, qu’il ne fût parti.

Cependant, notre service d’informations nous avait tenu au courant de tout ce qui concernait le corps prussien gîté là, et il était impossible que son départ se fut accompli sans que nous en fussions prévenus.

Les renseignements que j’avais, tant sur l’ennemi que sur la topographie de la localité, étaient si complets, que nos hommes étaient surpris de la précision de détail avec laquelle tous les ordres étaient donnés.

Mais, en guerre, comme disait mon père, avant tout il faut la chance.

Et je dois reconnaître qu’en cette circonstance la chance nous favorisa amplement.

La colonne s’avança lentement.

Les sabots ferrés de mon cheval frappant sur la route caillouteuse étaient le seul bruit que l’on entendit.

Quelque rare habitant trop matinal que nous rencontrions reçut à voix basse le conseil de se cacher et, effrayé, se prenait à fuir en murmurant : Mon Dieu ! Mon Dieu !

Ce fut un de ces moments où naissent des émotions dont le souvenir reste vivace à travers les années. 

 Lorsque la colonne eût occupé la route principale dans presque toute sa longueur, je donnai l’ordre de faire halte.

Et aussitôt on n’entendit plus que le bruit des crosses de fusil frappant furieusement contre le bois des portes.

La scène qui s’ensuivit est difficile à décrire.

Toutes les fenêtres s’ouvrirent comme par enchantement, chacune d’elles garnie d’une ou de plusieurs têtes et, pendant que les portes cédaient, dans les maisons, on entendait retentir les cris des femmes et les imprécations des hommes.

Bientôt la scène changea d’aspect.

Aux cris de surprise succédaient les hurlements des hommes qui s’égorgeaient et la fusillade commença à crépiter de tous les côtés.

Naturellement, dans une telle action, aucune unité tactique ne pouvait se maintenir.

A l’intérieur de chaque maison se produisait ou une courte lutte corps à corps, ou bien les Prussiens se rendaient sans résister, et ils étaient alors aussitôt conduits à l’arrière-garde.

En moins d’une demi-heure, toutes les maisons de la grande rue étaient fouillées et on commença la même opération dans les rues adjacentes.

Le plus grand nombre des Prussiens qui n’étaient pas logés dans la rue principale, avaient eu le temps de fuir vers la Mairie où ils savaient trouver leur commandant Luttgau. 

Les écrivains prussiens prétendant que les habitants de Châtillon nous aidèrent.

Par respect pour la vérité, je dois dire que cela est inexact.

Au contraire, dans plusieurs cas, ils se montrèrent plus disposés à aider les Prussiens, en refusant de déclarer à nos hommes s’il s’en trouvait dans leur maison.

Tel fut le cas d’un propriétaire, chevalier de la Légion d’honneur, qui nia avoir des Prussiens chez lui, ce qui était faux.

La croix de la Légion d’honneur lui fut arrachée en présence des soldats, pour lui témoigner notre mépris.        

  Sur certains points, il s’agissait de véritables capitulations : les habitants auraient bien voulu livrer les Prussiens cachés dans leurs maisons, mais à la condition qu’ils fussent fusillés dans un autre endroit, afin de préserver leur intérieur de taches de sang.

Une remarquable exception, qui mérite d’être rappelée, nous fut fournie par une jeune et jolie femme qui, sans souci de la fusillade, descendit dans la rue, se joignit à un de nos détachements et l’accompagnait aux maisons qu’elle savait renfermer des ennemis.

Je me souviens d’avoir vu à une fenêtre s’avançant en saillie sur la rue, ouverte et très exposée aux balles qui sifflaient dans toutes les directions, un jeune prêtre au visage blanc comme la cire, les bras croisés sur la poitrine et les yeux tournés en haut, qui paraissait prier.

Je trouvai pour le moins curieux le choix d’un tel endroit.                                 

Voulant me mettre en contact avec les chasseurs de Michard, je m’avançai par une rue latérale.

Mon cheval étant tombé, je marchais à pied, lorsqu’il m’arriva de faire, aussi, mon prisonnier prussien.

C’était un superbe échantillon du genre, grand, haut, bien découplé, orné d’une barbe magnifique.

Il déboucha d’une porte qui s’ouvrit à l’improviste à côté de moi.

Dès qu’il me vit, frappé sans doute par les dorures de mon uniforme, il se mit vivement au port d’armes.

J’appelai des francs-tireurs et le fis désarmer.

"Garibaldi, la surprise de Châtillon", un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 4 : Le Commandant Michard

Comme il ne restait plus rien à faire dans cette partie de la ville occupée par nous, une reconnaissance fut tentée vers la mairie, mais à peine débouchons-nous sur la place qu’une furieuse décharge nous accueillit ; la Mairie était presque isolée et entourée d’une grille ; notre troupe se trouvait fort réduite en nombre, la plupart des nôtres étant encore ou dispersés ou occupés avec les prisonniers, de sorte que nous dûmes renoncer à prendre de force cet édifice où s’étaient concentrés les ennemis.

Ayant dès lors la certitude que Michard avait également réussi dans son opération, et que Welker avait pris tous les chevaux que l’on avait pu trouver, je donnai l’ordre au clairon de sonner la retraite.

Celui-ci, par une sorte de lapsus, sonna au contraire la diane.

Cette sonnerie venait vraiment un peu tard.

Mais cette erreur du clairon nous mit tous en bonne humeur.

Peu avant d’atteindre le point de réunion que nous avions fixé, nous fûmes rejoints par Michard et ses chasseurs, eux aussi chargés de prisonniers et de trophées.   

Notre prise fut de 164 soldats et 13 officiers prisonniers ; 72 chevaux ; 6 voitures de matériel, notamment la voiture de la poste ; tous les instruments d’un corps de musique et deux très laides cantinières.

Celles-ci, effrayées des plaisanteries dont elles étaient le point de mire de la part des francs-tireurs-et que, d’ailleurs, elles ne comprenaient pas- se réfugièrent près de moi et, pendant la marche, comme j’étais à cheval, elles s’attachèrent pour ainsi dire chacune à une de mes bottes.

Pendant que nous étions occupés d’un côté, Michard, de l’autre, avait parfaitement exécuté la mission qui lui avait été confiée.

Je lui laisse la parole. Voici le récit qu’il a fait à M. Paul Sigrist, et qui est rapporté dans « Un épisode de la campagne de 1870 » :   

 Arrivé au point qui m’avait été indiqué, je fis prendre aux chasseurs des Alpes la direction de Châtillon…

Laissant la compagnie sous les ordres de mon lieutenant Bailly, je m’avançai vers un petit pont qui traversait la Seine et j’envoyai d’abord en avant un homme avec ordre de voir s’il y avait des sentinelles ou un corps de garde.

L’homme, retournant, me rapporta qu’il n’avait rien aperçu.

Alors j’allai moi-même jusqu’au milieu du pont, et je vis un factionnaire sur  la route. 

Je retournai vers ma compagnie ; je pris six hommes et, avec eux, je traversai le fleuve à gué…

Je ne voyais point le poste, mais seulement le factionnaire.

Le visant avec ma carabine (le plus grand nombre de nos officiers portaient la carabine), je fis feu ; le coup ne partit pas.

La sentinelle, entendant le bruit, se retourne, me vise, tire et me manque.

Aussitôt je sonne la charge (avec le petit sifflet que portaient les officiers) ; la sentinelle s’enfuit vers l’auberge de la Côte d’Or.

Avec mes hommes, je me précipite à ses trousses, et l’on m’a dit après que ce pauvre diable resta cloué à la porte par cinq coups de baïonnette ; le seul souvenir du hurlement qu’il poussa en mourant faisait pâlir l’homme qui me racontait ce détail.

Nous enfilâmes l’escalier et, tout aussitôt, commença le siège des chambres occupées par les officiers.    

A ce récit, j’ajouterai que Michard tentait d’ouvrir une chambre où se trouvaient plusieurs officiers, lorsque la porte s’ouvre brusquement et un des officiers fait feu sur lui avec un revolver, mais lui brûle seulement la barbe.

Michard saisit de sa main gauche le poignet qui tient le revolver ; de sa main droite, il prend l’homme par le cou et, se servant de lui comme d’un bouclier, il s’avance dans la chambre.

Un autre officier cherche à tourner ce bouclier vivant afin de tirer sur Michard, lorsque celui-ci, par un mouvement très rapide, lâche le cou du Prussien et avec une balle de son revolver fracasse la main de son nouvel adversaire.

Michard raconte que lorsque les Prussiens se virent pris, ils demandèrent à se rendre et à être désarmés par un officier. 

Je les désarmai moi-même, dit-il.

Il mit alors l’hôtel en état de défense et ses hommes s’éparpillant à la recherche de prisonniers, des combats survinrent dans les maisons voisines et dans la rue.

Cueillons encore ce détail dans le récit de Michard :                                                   

Plusieurs Prussiens, quand nous les prenions cachés sous les lits, dans les soupentes, dans les caves, aux cabinets, sous la paille, etc. nous disaient : « Bon français-moi bon catholique-moi avoir beaucoup d’enfants », et comptant sur leurs doigts, ils nous indiquaient le nombre de leurs enfants, qui était toujours considérable. 

Plusieurs Prussiens qui, au bruit de la fusillade, s’élançaient vers l’hôtel où ils savaient que leurs officiers logeaient, étaient ou blessés ou tués par les francs-tireurs qui en occupaient les fenêtres.

En attendant, Michard, avec une forte patrouille, s’avançait vers le centre de la cité, cherchant à prendre contact avec nous, mais en passant dans la direction de la route de Chaumont.                            

Pendant sa marche, il rencontra un officier supérieur à cheval, qui fut tout aussitôt tué, au milieu de son état-major

.On apprit que c’était là le comte Alvensleben, frère des deux généraux de ce nom, chefs du IIIe et du IVe corps allemands, -et celui-ci commandait l’escadron de hussards qui se trouvait tout près de nous.

Divers objets personnels trouvés sur lui, tels que bijoux et papiers privés, reconnus pour appartenir à une personnalité éminente, furent envoyés par moi au prince Frédéric-Charles, qui commandait les troupes sur notre front, et voici la lettre que je lui envoyai :

AU PRINCE FREDERIC-CHARLES,                                                                                                 Général en chef de l’armée prussienne,

Prince,

J’ai l’honneur de remettre entre vos mains divers objets et papiers trouvés sur la personne de deux officiers supérieurs appartenant à votre armée et valeureusement tombés sous les coups de mes francs-tireurs, le 19 novembre, à l’attaque de Châtillon. 

Sachant combien elles peuvent être chères à une famille, et ignorant le nom des victimes, j’ai pensé qu’il vous serait facile de trouver une destination à ces précieuses reliques.

Le commandant de la 4e brigade, Armée des Vosges                                                   

Ricciotti Garibaldi

Ais-je besoin de dire que je n’ai jamais reçu de réponse à cette lettre, bien que par une autre source je sache que les objets sont arrivés à la destination que je leur indiquais.

La politesse n’était évidemment pas le fort du prince Frédéric-Charles.

Mais, après cette parenthèse, revenons à l’opération accomplie si bien par Michard.

Il continua son mouvement et voici qu’il se trouve face à face avec un détachement prussien.

Ceux-ci manifestent le désir de se rendre en levant la crosse du fusil en l’air.

Les nôtres s’avancent pour les désarmer, mais, brusquement, les Prussiens retournèrent leur arme et font feu.

Nos francs-tireurs leur ont fait payer cher cette ruse.

Les comptes ayant été réglés et bien réglés avec ce détachement, Michard retourne sur ses pas, réunit ses chasseurs et vient ensuite me rejoindre avec ses prisonniers et quatre voitures de matériel.

Il est superflu de dire combien nos hommes étaient joyeux de se voir réunis après cette expédition.

Il en résulta une fête improvisée d’un bel élan et qui avait ses côtés comiques.

Les casques à paratonnerre coiffaient maintenant nos francs-tireurs qui paraissaient transformés en autant de prussiens.

Et, en effet, la seule manière de porter un peu commodément ce très incommode couvre-chef était de s’en coiffer.

Une société musicale fut improvisée, où manquait une seule chose : la connaissance de la musique.

On chercha à suppléer à l’absence de mélodie par l’emploi des tambours, et vous pouvez imaginer le concert qui en résulta.

Ils semblaient tous devenus des écoliers auxquels une fête imprévue est accordée.

Le commandement ferma un œil sur le relâchement de la discipline, et il arriva que les prisonniers eux-mêmes furent gagnés par la joyeuse humeur de nos hommes.

Pauvres diables, ces prisonniers !...

Le plus grand nombre étaient réellement des pères de famille incorporés dans la landwehr, et bien contents ils furent que leur situation de prisonniers les mit à l’abri du danger d’être tués.  

                                                                                                      

Nous retournâmes ensuite sur Coulmier, et alors se produisit un de ces faits qui lient à jamais un commandant à ses soldats.

Pendant une halte un peu prolongée, j’étais descendu de cheval et je me tenais sur une pierre.

A quelque distance, je voyais mes officiers qui, réunis, discutaient avec animation.Enfin, Habert, des Dolois, l’orateur de la brigade, comme j’ai dit, se détache du groupe et s’avance vers moi, suivi par tous les autres.

Commandant, fait-il, d’un ton embarrassé, j’aurais quelque chose à vous dire.                             

Dites, répondis-je

.                                                                                                    Ce serait comme une confession à faire, ajouta Habert.                                                                

Eh bien ! Faites-la.                                                                                                      

Mais, reprit-il, c’est que ce n’est pas facile.                                                                 

Auriez-vous saccagé quelque église, malmené quelque couvent de nonnes ? Demandai-je en riant.     

En somme, voici de quoi il s’agit, dit Habert, qui avait pris son parti.

Commandant, vous avez sans doute remarqué que, pendant notre marche d’Autun à Châtillon, les compagnies cherchaient toujours à être détachées ou envoyées en service spécial(en effet, j’avais fait cette remarque, mais j’attribuais ce désir à un excès de zèle).                                                                                               

Et bien, reprit Habert, que vous l’ayez déjà compris, ou que vous veniez par la suite à en connaître les raisons, nous, vos officiers, avons décidé de vous faire une confession ; c’est que ce désir de se détacher de la ligne de marche provenait du peu de confiance que nous avions en vous.

Mais après ce fait de Châtillon, il ne me reste qu’à vous déclarer, au nom de tous, que vous pourrez nous amener partout où vous voudrez, que nous vous suivrons même les yeux bandés et jusqu’à la mort ! 

Emu jusqu’aux larmes, je remerciai ces hommes pour cet acte, qui, je le sentais, nous solidarisait désormais.

"Garibaldi, la surprise de Châtillon", un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 5 : Habert

A notre arrivée à Coulmier, nous trouvâmes le général Bossak-Hauké, le vaillant hongrois qui commandait notre première brigade, lequel ayant eu vent de notre contact avec l’ennemi, avait poussé ses troupes en avant, pour le cas où nous aurions besoin de soutien.

Les officiers prussiens, nos prisonniers, furent invités à notre table, et le général Bossak fit un beau et généreux discours digne d’un tel homme, -mais je crains que cette éloquence n’ait produit aucun effet sur nos Prussiens, pour lesquels les noms de justice et de liberté étaient obscurs, tout se résumant pour eux en leur empereur ; - et pour lesquels le mot humanité était absolument incompréhensible, s’il faut en juger par leur façon de traiter les francs-tireurs qui avaient le malheur de tomber entre leurs mains ou les villages soupçonnés de favoriser les troupes françaises.                           

En effet, j’appris que les Prussiens, au lendemain de notre coup, menaçaient de commettre des barbaries à Châtillon et j’écrivis la lettre suivante :

Au commandant des forces Prussiennes                                                                     

A Châtillon-sur-Seine

Monsieur,                                                                                                                            Je suis informé que vous menacez la ville de Châtillon de représailles, motivées, dites-vous, par l’attaque des francs-tireurs, le samedi 19 novembre.           

Je ne sache pas qu’une victoire due seulement à la bravoure d’un corps régulier puisse autoriser de semblables mesures.                                                                                                                       

Une fois pour toutes, faites la guerre en soldats qui s’élancent loyalement dans la lutte et non en vandales qui aspirent seulement à la rapine.                                                        

Menace pour menace : si vous êtes assez infâme pour mettre à exécution votre odieux projet, je vous donne l’assurance que je n’épargnerai aucun des deux cents prisonniers qui, vous le savez, sont entre mes mains.

Le commandant de la 4e brigade                                                                                Ricciotti Garibaldi

Voici ce que disent les rapports existant dans les archives de la commune de Châtillon et qui sont cités par Genevois (« les coups de Main pendant la guerre, p. 78-83 ») :                                               

Cette troupe (les Prussiens) ivre de vengeance, tire des coups de fusil aux fenêtres et aux portes, pénètre dans les maisons, brise ou vole les meubles, envoie au loin un convoi d’otages, les frappant à coup de bâton et crachant sur eux.

Le 22, un détachement de la brigade Kratz Koschlau, par les ordres de ce général, se livre à un pillage régulier et méthodique qui dure deux heures.

Plusieurs maisons sont brûlées ; une contribution de guerre de un million est ordonnée.

La ville s’en tire en payant comptant 153.500 francs environ.

La route Saint-Jean et le haut du quartier de Chaumont sont spécialement indiqués aux rigueurs des pillards, le général ennemi ayant été informé que les habitants de ces quartiers surtout avaient favorisé les garibaldiens.

Mais un coup de théâtre se produit : le maire, qu’on se préparait à fusiller, fut gracié :

les otages furent remis en liberté ; et dans une lettre caractéristique le général annonce une espèce de grâce spéciale.

Cette mansuétude, assaisonnée d’insultes, était due probablement à une lettre que Ricciotti Garibaldi lui avait envoyée de Montbard.

M. Henri Genevois fait allusion à la lettre que nous donnons plus haut.

Nous remîmes la surveillance de nos prisonniers aux gardes nationaux de Montbard, qui s’étaient avancés jusqu’à Coulmier à notre aide, et c’est à ces troupes civiques, renforcées des gardes nationaux de Semur accourus aussi à Montbard, que fut confié le service de la place dans cette cité, où nous arrivions le 20 novembre.

Ainsi, nos compagnies purent au moins avoir une nuit de repos.

Notre réception à Montbard fut des plus cordiales de la part de tous, spécialement du maire, M. Hugot, depuis sénateur, une sympathique et éminente personnalité.

Un essaim de jeunes filles vêtues de blanc nous reçut à notre arrivée, et bien que l’on fut en hiver, de toutes les fenêtres pleuvaient des fleurs qui finissaient par orner la carabine de nos francs-tireurs.

J’ajouterai encore que, le soir, les autorités nous réunirent tous, avec le général Bossak et son état-major, en un très cordial vin d’honneur.

Le lendemain matin (22 novembre), nous partions pour Semur.

"Garibaldi, la surprise de Châtillon", un notule d'histoire de Dominique Masson

 Figure 6 : Ricciotti et sa femme

Quel fut le résultat pratique de ce coup de main ?

Les Prussiens se sentirent sérieusement atteints dans l’un de leurs services les plus importants : celui des étapes.

Extrêmement méticuleux comme ils étaient pour le maintien dans un état d’ordre parfait de leur vaste système de communication entre les armées, en les touchant là, c’était les toucher au point le plus sensible de leur organisation militaire.

Et c’est de ce motif que naissait leur haine profonde pour les francs-tireurs, et l’extrême rigueur avec laquelle ils supprimaient ou réprimaient le moindre concours, même supposé, apporté par la population civile à ces corps francs.  

Outre la perte effective en hommes et en chevaux qu’ils subirent dans ce cas, un plus grand dommage résultat pour eux du réveil d’un sentiment d’émulation parmi tous les autres corps de ce genre qui battaient la campagne, occasionnant diverses attaques, surtout celles de Auxon-sur-Aube, de        Chambœuf, de Clos-Vougeot, etc.[i] .

En voyant ainsi menacée leur plus importante ligne de communication dans le Sud, les Prussiens furent obligés d’exécuter un mouvement de troupes de presque 20.000 hommes, mouvement qui dura quinze jours.Voici ce que relate le rapport de l’état-major prussien (partie II, pages 1273et suivantes) :                                                                           

Le 21, le général de Raatz arrivait avec sa brigade.

Le 23, il est rejoint par quatre compagnies de la landwehr et un demi-escadron.

Le général Bonin, gouverneur général de la Lorraine, envoie un détachement à Chaumont « pour protéger la ligne menacée.                                        

C’est ce que dit expressément le rapport, qui ajoute :

A la nouvelle des faits survenus autour de Châtillon, le général Werder avait aussi dirigé des troupes dans cette direction.

Le grand quartier-général prussien fait avancer le VIIe corps d’armée ou, au moins, la partie de ce corps qui était en avant de Metz, pour couvrir la ligne d’étapes de la IIe armée et pour maintenir les communications entre la VIe armée et le XIVe corps.

Une partie des troupes du général Zastrow se réunissent autour de Chaumont.     

Ajoutons à ces extraits du rapport de l’état-major, que divers auteurs prussiens, cités par Dormoy, disent que la colonne envoyée par le général Werder était la brigade Goltz, qui vint nous chercher à Montbard, treize jours après notre départ.

En raison de l’absence prolongée de cette brigade, Werder, inquiet, envoie éventuellement à son secours la brigade Degenfell.                                     

Et tout cela pour l’attaque de 416 francs-tireurs !

Notre brigade, pour ce fait, fut portée à l’ordre du jour de l’armée. En voici le texte :   

Les francs-tireurs des Vosges, les chasseurs de l’Isère, les chasseurs des Alpes de Savoie, le bataillon du Doubs et les chasseurs du Havre qui, sous la direction de Ricciotti Garibaldi, ont pris part à l’affaire de Châtillon, ont bien mérité de la République.                                                  

Au nombre de quatre cents, ils ont attaqué environ mille hommes, les ont vaincus, leur ont fait cent soixante sept prisonniers, parmi lesquels treize officiers ; leur ont pris quatre vingt deux chevaux scellés, quatre voitures d’armes et demunitions et la voiture de la poste.        

Les nôtres ont eu six morts et douze blessés,-beaucoup plus en eurent les ennemis.

Et le général m’adressait la lettre suivante :

REPUBLIQUE FRANCAISE

Liberté, Egalité, Fraternité

Commandement Général de l’Armée des Vosges                                                        

Arnay-le-Duc, 21 novembre 1870

Mon cher Ricciotti,

Je t’envoie un baiser affectueux et un applaudissement pour ta conduite de preux.                   

Salue pour moi tous les officiers et soldats qui ont pris part à la brillante entreprise et tu leur diras qu’ils ont bien mérité de la République.                                                                   

Retire-toi à Saulieu, ou à Autun si cela te convient.

Tu auras les 400 hommes de plus que tu demandes.

Je recommande mes prisonniers à la générosité française

A toi                                                                                                                        J. Garibaldi

Et le gouvernement de la Défense Nationale complimentait la 4e brigade par des honneurs spéciaux et faisait annoncer le fait de Châtillon aux autorités civiles et militaires de France par la dépêche-circulaire suivante :   

Tours, 20 Novembre 1870

A Châtillon-sur-Seine, sept ou huit cents ennemis, surpris par Ricciotti Garibaldi, ont été mis hors combat ou faits prisonniers[ii] ».

 

[i] Six jours après l’affaire de Châtillon, à Auxon-sur-Aube, 270 francs-tireurs du Doubs, commandés par Ollivier Ordinaire, du corps garibaldien, attaquaient, à quatre heures du matin, un détachement prussien de 3 à 400 hommes, des troupes d’étapes, en tuaient ou blessaient une cinquantaine et ramenaient 9 prisonniers et plusieurs voitures. A Chamboeuf, le 22 novembre, deux compagnies de francs-tireurs, Lyonnais et Vauclusiens, en tout 325 hommes, sous les ordres du commandant Lhoste, surprirent des compagnies du régiment des grenadiers de la garde badoise ; leur firent subir la perte d’une cinquantaine d’hommes et de leur lieutenant-colonel, emporté à Dijon où il mourut de sa blessure. Près de Clos-Vougeot, des francs-tireurs avaient rencontré une forte reconnaissance de cavalerie et lui avaient tué une trentaine de cavaliers.

[ii] Le 8 décembre 1870, Ricciotti Garibaldi fut fait chevalier de la légion d’honneur par le gouvernement français (mais son père aurait refusé la décoration au nom de son fils).

[1] Six jours après l’affaire de Châtillon, à Auxon-sur-Aube, 270 francs-tireurs du Doubs, commandés par Ollivier Ordinaire, du corps garibaldien, attaquaient, à quatre heures du matin, un détachement prussien de 3 à 400 hommes, des troupes d’étapes, en tuaient ou blessaient une cinquantaine et ramenaient 9 prisonniers et plusieurs voitures. A Chamboeuf, le 22 novembre, deux compagnies de francs-tireurs, Lyonnais et Vauclusiens, en tout 325 hommes, sous les ordres du commandant Lhoste, surprirent des compagnies du régiment des grenadiers de la garde badoise ; leur firent subir la perte d’une cinquantaine d’hommes et de leur lieutenant-colonel, emporté à Dijon où il mourut de sa blessure. Près de Clos-Vougeot, des francs-tireurs avaient rencontré une forte reconnaissance de cavalerie et lui avaient tué une trentaine de cavaliers.

[1] Le 8 décembre 1870, Ricciotti Garibaldi fut fait chevalier de la légion d’honneur par le gouvernement français (mais son père aurait refusé la décoration au nom de son fils).

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Stand ByMe nous fait visiter de nouveaux villages Châtillonnais...

Publié le par Christaldesaintmarc

Au volant de son bolide, avant le reconfinement, Stand ByMe a parcouru d'autres villages châtillonnais et les a filmés pour notre plus grand plaisir...

Merci à lui pour ses belles vidéos !

Belan sur Ource :

 

Montliot

 Courcelles

 

Vannaire

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Quelques notes de Fernand Daguin sur des oiseaux qu'il a observés dans le Châtillonnais...

Publié le par Christaldesaintmarc

Quelques oiseaux observés par Fernand Daguin dans le Châtillonnais, présentés dans le cabinet de curiosités du Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix :

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

Quelques observations de Fernand Daguin sur des oiseaux observés dans le Châtillonnais...

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Sur les pas de Fernand Daguin, naturaliste châtillonnais, par Marie-Geneviève et François Poillotte

Publié le par Christaldesaintmarc

Marie-Geneviève et François Poillotte vont évoquer  ci-dessous, Fernand Daguin, un naturaliste châtillonnais, passionné non seulement par l'ornithologie, mais aussi par la botanique.

En nous révélant les découvertes que Fernand Daguin a notées sur son carnet,  ils nous offrent une superbe promenade virtuelle en forêt de Châtillon...promenade qui nous est actuellement interdite, mais  dont nous aurions tellement besoin !

Merci à eux pour cet article passionnant.

Un naturaliste châtillonnais, Fernand DAGUIN et ses herborisations en Forêt de Châtillon au XIXème siècle .

Juriste de formation, avocat de profession, Fernand Daguin a marqué l’histoire locale dans la seconde moitié du XIXème siècle et les deux premières décennies du XXème siècle dans des domaines étrangers à sa formation initiale.

Son souvenir s’est perpétué à travers sa collection d’oiseaux naturalisés dont quelques exemplaires sont exposés aujourd’hui au Musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix, après avoir séjourné un siècle durant dans les annexes de l’ancien tribunal de la Rue des avocats à Châtillon.

 

Fernand Daguin, naturaliste Châtillonnais

Fernand Daguin, naturaliste Châtillonnais

Fernand Daguin, naturaliste châtillonnais

Victor Félix Fernand Daguin, fils de Aimé Daguin et de Jeanne Ravelet, est né à Châtillon, le 4 juin 1848.

Après une scolarité réussie, il fit de brillantes études à la faculté de droit de Paris, sanctionnées par un doctorat.

Il opta professionnellement pour le barreau et devint avocat à la Cour d’appel de Paris.

Mobilisé en 1870 comme lieutenant de la garde mobile au 10ème régiment de Côte-d’Or il participa sous les ordres du colonel de Grancey, à la défense de Paris.

Il intégrera par la suite l’armée de réserve comme lieutenant puis comme capitaine au 27ème régiment d’infanterie basé à Dijon.

Il terminera comme chef de bataillon de réserve. Ses activités professionnelles et autres ne l’empêchèrent pas d’assurer les fonctions de maire de la commune de Chamesson où il demeurait.

Décédé en 1922 à l’âge de 74 ans, sans enfant, le château qui lui appartenait fut vendu après son décès.

Quant à la forêt qui était également sa propriété, elle fut léguée à l’État et constitue de nos jours la forêt domaniale de Chamesson.

Titulaire de nombreuses décorations et distinctions, tant françaises qu’étrangères, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1894.

Dans des domaines très divers, Fernand Daguin nous a livré une œuvre importante, qui mériterait d’être mieux connue.

En tant que juriste, il fit diverses études sur la législation étrangère applicable dans certains domaines très particuliers.

Membre de la Société de législation comparée dont il fut le secrétaire, l’Annuaire de Législation étrangère de 1895, publia la traduction qu’il fit de la loi de Croatie-Slavonie sur la chasse du 27 avril 1893.

Le bulletin de la Société de législation comparée d’avril-mai 1907, contient un article de lui sur l’impôt sur le revenu dans le GrandDuché du Luxembourg.

Il a été également l’auteur de commentaires sur les lois françaises du 9 juillet 1889 et du 22 juin 1890 sur le parcours et la vaine pâture.

Il fut à l’origine de bien d’autres articles, comme celui sur la prison de Monaco publié dans la Revue pénitentiaire de mai 1900.

Une telle diversité dans les sujets traités met en relief la vaste culture juridique qui fut celle de Fernand Daguin.

Mais son éclectisme devait tout naturellement l’amener à s’intéresser à d’autres domaines que celui du droit.

Il se consacra à l’archéologie et publia, en tant qu’associé correspondant national de la Société des Antiquaires de France, dans le bulletin de la Société Nationale des antiquaires, notamment en 1899 et en 1902, une note sur les fouilles exécutées à Vertault (Côte d’Or) ces années-là.

Il fut aussi un excellent naturaliste et c’est surtout en cette qualité qu’il est connu des Châtillonnais ou de certains d’entre eux.

Sa collection d’oiseaux naturalisés dont nous avons fait état ci-dessus, exposée en partie au musée nous rappelle qu’il fut un ornithologue de qualité.

En 1922, peu de temps après son décès, fut publié son article sur la « Faune ornithologique de l’arrondissement de Châtillon-sur-Seine » dont la teneur a été reprise « in extenso » dans un bulletin d’avril 2004 de l’Association des Amis du Châtillonnais, auquel les amateurs de l’avifaune peuvent se reporter.

 

Fernand Daguin, naturaliste Châtillonnais

Mais il y a un domaine dont on parle peu et pourtant pour lequel Daguin se passionna tout particulièrement : la botanique, à laquelle il s’intéressa dès son enfance.

Il fit tout au long de son existence de nombreuses herborisations sur le terrain.

Ses comptes-rendus de sorties ont été consignés dans des carnets de notes qu’a bien voulu nous communiquer Dominique Masson, notre historien local.

Partons donc à la découverte des espèces végétales, présentes dans le Châtillonnais au XIXème siècle.

Nous tenterons d’établir ensuite un comparatif sur l’évolution de la flore, entre les espèces présentes autrefois et celles d’aujourd’hui.

Ces relevés, établis entre 1862 et 1922, aussi riches d’informations soient-ils, n’en demeurent pas moins très approximatifs sur les lieux de prospection et sont muets sur la description des espèces trouvées et sur l’importance des populations.

Nous ne citerons que quelques-unes des très nombreuses herborisations effectuées dans le Châtillonnais en forêt de Châtillon, plus particulièrement dans le vallon du Val-des-Choux où il aimait beaucoup se rendre. Nous n’aborderons pas celles faites ailleurs dans le Châtillonnais ou parfois très loin, dans les Alpes maritimes ou en Normandie par exemple.

Etat de quelques herborisations

Année 1862 (Daguin n’avait alors que 14 ans) 10 juillet :

Val-des-Choues (ainsi orthographié dans tous les relevés).

Trouvés : « en se rendant au prieuré par Aisey, Rochefort et Essarois, sur le bord de la route près du moulin de Busseaut, Lychnis sylvestris (Silene dioica – Compagnon rouge) ; entre la ferme du « bas de Comet » et le grand prieuré, Orchis bifolia (Platanthère à deux feuilles) ; au bord du ruisseau du Valdes-Choues, envitron à 200 mètres en aval des ruines du monastère, le Lysimachia vulgaris (Lysimaque commune ou grande Lysimaque) ; en remontant le côteau à gauche, Gentiana ciliata (Gentianella ciliata – Gentiane ciliée) et Inula salicina (Inule à feuille de saule).

En regagnant Essarois, par le sentier qui prend à droite en sortant du monastère, dans le bois à droite au-dessus du couvent, belle station de Geranium sanguineum (Géranium sanguin). »

16 août 1862 : Val-des-Choues :

« Chemin qui longe le côté gauche de la vallée au départ du monastère, en lisière de bois au-dessus de l’étang desséché (?), Gentiana germanica (Gentianella germanica – Gentiane d’Allemagne), Gentiana ciliata (Gentiane ciliée).

Dans la Combe Noire : Sanguisorba officinalis (Sanguisorbe officinale ou Grande Pimprenelle), Swertia perennis (Swertie vivace)

Fernand Daguin, naturaliste châtillonnais

Gentiana pneumonanthe (Gentiane pulmonaire)

Fernand Daguin, naturaliste châtillonnais

, Parnassia palustris (Parnassie des marais), et Cineraria sibirica (Ligularia sibirica - Ligulaire de Sibérie).

En revenant au monastère, par le côté droit de la vallée à 50 mètres environ du monastère, à gauche du chemin, Sedum telephum (Orpin reprise) » 

Année 1863 29 avril 1863 : Châtillon-sur-Seine :

« Nous avons recueilli le beau Tulipa sylvestris (Tulipe des bois ou Tulipe sauvage) dans un jardin appartenant à M. Jourdeuil. Cette plante croissait sur le bord de la Seine.

En marge se trouve ajouté la mention « Petit Versailles »

Cette station existe toujours dans le parc du château dit du « Petit Versailles ». Nous en avons trouvé une population importante à cet endroit, le 12 avril 2005.

C’est sans doute Daguin qui a introduit l’espèce, encore présente de nos jours, dans le parc du château de Chamesson.

14 septembre 1863 : Val-des-Choues :

« Sur le bord de la route qui va de Vanvey à Voulaines, sur la rive gauche de l’Ource, nous avons trouvé le Symphitum officinale (Grande Consoude) près de la fontaine Devisme (?).

A la Combe noire, nous avons recueilli quelques pieds de Cirsium anglicum (Cirse d’Angleterre), Cirsium bulbosum (= Cirsium tuberosum – Cirse tubéreux ou bulbeux) et Cirsium palustri-bulbosum (Cirse des marais).

Sur les bords du canal du Val-des-Choues croissait abondamment le Cirsium oleraceum (Cirse faux-épinard).

Année 1864 : 30 mai 1964 : Val-des-Choues :

« A la Combe noire, nous trouvons Cineraria spatulifolia (= Senecio helenitis = Tephroseris helenitis, subst helenitis – Séneçon à feuilles en spatule).

Nous remontons ensuite le ruisseau du Canal. Dans un buisson à 300 mètres en aval du monastère, nous recueillons, le Lithospermum purpureocaeruleum (Grémil pourpre et bleu), à gauche du chemin qui va du monastère à la route de Vanvey.

Dans les fentes des murs du réservoir de l’ancien couvent (?) nous récoltons l’Asplenum ruta-muraria (Rue des Murailles).

Nous suivons alors le sentier qui descend la vallée sur la rive gauche du ruisseau.

Arrivés près d’un pont de bois sur lequel passe une grande ligne forestière (Tranchée de Tête Vaillant qui coupe la route Mathey actuelle (?), nous prenons cette ligne et gravissons le coteau gauche de la vallée.

A la moitié de la hauteur de la colline, nous trouvons à gauche, Pyrola rotundifolia (Pyrole à feuilles rondes), et à droite nous rencontrons une magnifique station de Cypripedium calceolus (Sabot de Vénus).

 

Fernand Daguin, naturaliste châtillonnais

Cette station n’est plus citée aujourd’hui et paraît avoir disparu.

A quelques pas de là nous trouvons le Rubus saxatilis (Ronce des rochers).

Nous longeons la vallée et nous arrivons dans une combe en face de la Combe noire, sur le versant regardant le nord (Val Charbon ?) nous trouvons à mi coteau, le Polypodium calcareum (= Polypodium robertianum – Polypode de Robert = Polypode du calcaire), le Dentaria pinnata en fruits (= Cardamine heptaphylla – Dentaire pennée), le Cypripedium calceolus (Sabot de Vénus) en abondance mais moins beau que dans la première station.

Nous revenons au monastère par le côté droit du ruisseau.

Nous trouvons dans un marais l’Eriophorum gracile (Linaigrette frêle).

Sur le coteau, dans une ligne forestière, nous rencontrons Helianthemum canum (Hélianthème blanchâtre.) Les fleurs sont jaunes mais l’espèce doit son nom vernaculaire à ses feuilles blanchâtres recouvertes de poils).

Nous arrivons au monastère d’où nous regagnons Chamesson.

Année 1865 : 24 mai 1865 : Val-des-Choues :

« Nous sommes passés par la route forestière que nous avons prise près de Châtillon.

Nous sommes arrivés au monastère par un chemin hérissé de roches où la voiture a failli verser.

Après avoir déjeuné sur l’herbe, nous avons commencé notre excursion.

Nous avons suivi le sentier de la rive droite.

Un peu avant d’arriver à la Combe noire, nous avons pris une petite vallée, la Combe Narlin, arrosée par un ruisseau (cette vallée se trouve à gauche quand on descend la vallée principale).

Nous avons trouvé le Cypripedium calceolus (Sabot de Vénus) en abondance. Le Sabot de Vénus ne croit qu’à mi-coteau, plus haut et plus bas, on le cherche vainement ; nous avons remarqué que les pieds portant deux fleurs sont presqu’aussi nombreux que ceux qui sont uniflores (situation également fréquente de nos jours dans les populations).

En remontant cette petite vallée nous avons recueilli le Dentaria pinnata (Dentaire pennée). « Il » était peu abondant et la fleur était presque passée.

Sur le bord du ruisseau nous avons trouvé le Skorzonera humilis (Scorzonaire humble) et sous les buissons, le Lithospermum purpureocaeruleum (Grémil pourpre et bleu).

Sur le bord du bois nous avons recueilli l’Orchis militaris (Orchis militaire).

En arrivant à la Combe noire nous avons aperçu avec effroi un aqueduc construit par M. Monnot dans le but d’amener l’eau de la Combe noire à Villiers.

Le marais commençait à se dessécher.

Plaise à Dieu que ce dessèchement ne fasse pas disparaître le rare Cineraria sibirica (Ligulaire de Sibérie).

 

Fernand Daguin, naturaliste Châtillonnais

Nous avons remarqué dans le marais le Cineraria spathulifolia, le Cirsium bulbosum et Eriophorum gracile.

Sur le bord du ruisseau croissait Tetragonolobus siliquosus (Lotier à gousses carrées).

Au-dessus de la Combe noire, dans une clairière, nous avons recueilli Rosa pimpinellifolia (Rosier pimprenelle).

En revenant au monastère, nous avons trouvé dans un pré sur le bord du ruisseau principal, une station d’Ajuga genevensis (Bugle de Genève), variété rose.

Nous sommes revenus à Chamesson par la route forestière ; nous nous sommes arrêtés à une maison de garde ( Maison forestière du centre) située à 12 ou 13 kilomètres de la route de Châtillon à Langres.

Le garde nommé Gradelet a eu l’obligeance de nous conduire à une station de Daphne cneorum (Daphnée camélée ou Thymélée).

 

Fernand Daguin, naturaliste Châtillonnais

Nous avons pris un chemin à côté de sa maison.

On a ce chemin à sa droite quand on revient du côté de Châtillon.

Nous l’avons suivi l’espace de 200 pas environ ; nous avons pris un sentier à gauche et nous avons descendu le Val… ? pendant 25 minutes.

Au bout de ce temps, le bois s’est éclairci et nous avons aperçu dans l’herbe les jolies touffes roses du Daphne cneorum.

En revenant à la maison du garde nous avons été pris par la pluie qui n’a cessé qu’à Châtillon.

Le val dont parle Daguin est sans doute la Combe aux Cerfs qui conduit à la route actuelle des 20 arpents, à peu de distance de Villiers-le-Duc.

C’est sans doute dans les pelouses situées à l’extrémité de cette combe avant sa jonction avec la route des 20 arpents, que se trouve la station de thymélée dont parle Daguin, et qui existe encore de nos jours.

Année 1871 31 août 1871 : Forêt de Châtillon :

« En quittant la maison des gardes, comme pour se rendre à Châtillon par la route forestière, on prend la première ligne que l’on rencontre à gauche ; on finit par tomber dans une ligne perpendiculaire plus large ; trouvé dans cette ligne même l’Iberis durandii (= Iberis linifolia = Iberis intermedia fo durandii – Ibéris à feuilles de Lin) ; rencontré également le Pyrethrum corymbosum (= Tanacetum corymbosum – Tanaisie en Corymbe) ; cette dernière plante est commune dans la forêt de Châtillon surtout le long de la route forestière près de la Combe Chamesson.

Cette plante est encore bien présente sur les bas côtés de la route du monument, près de la maison forestière de la Grande Réserve, où nous en avons vu d’importantes populations, le 7 juillet 2018). »

Année 1879  4 octobre 1879 : Forêt de Châtillon :

« Trouvé le Senecio viscosus (Séneçon visqueux) sur les talus de la route forestière désignée sous le nom de Cordon de Saint-Germain, dans la Combe de l’Homme mort ; la floraison était presque passée. » (La combe de l’Homme mort est la première combe, qui prend à gauche du Cordon de Saint-Germain lorsqu’on se dirige vers Saint-Germain-le-Rocheux, après la route du Val-Thibaut.)

Année 1880 30 mars 1880 : Forêt de Châtillon :

« Trouvé l’Hepatica triloba (= Hepatica nobilis – Anémone hépatique ou Hépatique à trois lobes) en abondance dans les taillis de la forêt de Châtillon, à droite et à gauche du Cordon de Saint-Germain, un peu avant d’arriver aux plantations de pins sylvestres du Bas de Vanne.

Remarqué, quelques instants après, dans la ligne séparative des bois de l’État et des bois de la Grange (Grange Didier), entre le chemin de Voisin à la maison des gardes de Saint-Germain (Maison forestière du Tremblois) et le chemin du champ des Charriots, les feuilles de Pyrola rotundifolia (Pyrole à feuilles rondes).

Sur le bord de la même ligne, vus le Ficaria ranonculoides (Ficaire fausse-renoncule ou Ficaire) et le Scilla bifolia (Scille à deux feuilles) en pleine floraison.

Année 1881 22 mars 1881 : Forêt de Châtillon :

« Remarqué l’Hepatica triloba en pleine floraison, dans les taillis du Tremblois, près des Bas de Vanne (même station que celle indiquée dans l’herborisation du 30 mars 1880.

Dans les lignes avoisinantes, constaté la présence de Pyrola rotundifolia dont les feuilles seules étaient poussées.

Trouvés ça et là, dans le gaulis, sur le même point, le Daphne mezereum (Joli-bois ou Bois-joli)

 

Fernand Daguin, naturaliste Châtillonnais

et le Daphne laureola (Laurier des bois). »

Année 1882 15 mai 1882 : Forêt de Châtillon – Val des Choues :

« Je me suis fait conduire en voiture de Chamesson, par la route d’Essarois, jusqu’à la grande route forestière de la Forêt de Châtillon.

Là, j’ai trouvé dans les clairières du bois, des deux côtés de la route et jusqu’à la lisière du côté des champs du Puiset, les touffes odorantes du Daphne cneorum (Thymélée).

A huit heures et demie du matin, j’ai pris le chemin de traverse qui gagne la ferme du bas-de-Comet (où ce qu’il en restait déjà à l’époque).

J’ai pris à gauche, entre la ferme et le bois, le chemin du Val-des-Choues.

Après avoir traversé un taillis où j’ai remarqué le Galeobdolon luteum (Lamier jaune).

Je suis arrivé à un chemin plus frayé ; j’ai pris à gauche et j’ai contourné une combe profonde ayant à gauche des champs cultivés et à droite sur la déclivité du vallon un rideau de bois me masquant imparfaitement l’enclos et les bâtiments du monastère.

Le chemin s’infléchit ensuite à droite, pénètre dans le taillis et descend dans la vallée, en longeant les murs du jardin du couvent.

Je suis arrivé à la porte principale à neuf heures ; j’ai pris le chemin qui descend le val par la rive gauche : remarqué d’abondantes stations de Convallaria majalis (Muguet) sous le perchis, jusqu’à la lisière du bois.

Traversé le vallon sur la chaussée du petit étang qui est situé à 200 mètres environ en aval du monastère (Etang de l’abbaye).

Pris le chemin qui descend la vallée sur la rive droite (aujourd’hui route Mathey).

A l’entrée du bois, remarqué le Lithospermum purpureo-caeruleum.

Gagné le pont de Lantive, traversé le ruisseau et continué le chemin dans la direction de la vallée de l’Ource.

Atteint à 10 heures, la Combe noire où j’ai déjeuné. Dans la combe, trouvé le cineraria lanceolata (Séneçon à feuilles spatulées) »

 

 Il est difficile d’établir une relation entre les stations visitées par Daguin et celles existantes de nos jours, en raison d’éléments de localisation trop confus.

Dans le vallon du Val-des-Choux, on peut cependant, sans grand risque, identifier les milieux dans lesquels notre juriste a herborisé.

Les relevés portent surtout sur des plantes des milieux humides notamment les marais alcalins.

A l’examen des relevés, on remarque toujours la présence des mêmes espèces, plus d’un siècle et demi plus tard.

Cette continuité semble démontrer que l’exploitation de notre forêt n’a pas affecté le maintien de la biodiversité.

(Marie-Geneviève et François Poillotte)

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