
La Ligue des Droits de l'Homme, Section de Châtillon sur Seine a proposé, le 23 novembre, une conférence-débat, dont le thème était "l'identité, c'est quoi ?".
Le débat faisait suite à une représentation donnée au TGB sous l'égide de l'Association Châtillon-Scènes, d'une pièce de théâtre écrite par Jean-Michel Baudoin "C'est quoi ton nom ?"
http://www.christaldesaintmarc.com/c-est-quoi-ton-nom-un-spectacle-propose-par-chatillon-scenes-a57547659
Cette conférence avait été organisée par Bernard Marmorat, le Président de la Section. Châtillonnaise.
Il avait invité l'auteur de la pièce , Jean-Michel Baudoin, et un membre parisien de la LDH, Alain Bondeelle.


Jean Michel Baudoin a expliqué au public pourquoi , dès son enfance, il s'est intéressé à "l'identité" : à la sienne tout d'abord à cause de problèmes familiaux et de territoire, et plus tard à celle des autres, à la suite d'un voyage accompli dans l'ancienne Yougoslavie, avec sa troupe théâtrale.
En Yougoslavie, il a visité la Serbie, la Croatie , la Bosnie-Herzegovine et a rencontré beaucoup de personnes dont il s'est fait des amis.
Lorsque la guerre a éclaté et qu'il a su les horreurs qui ont été perpétrées dans l'ex-Yougoslavie, il a pensé à ses ami(e)s...et lui est venue l'inspiration pour écrire sa pièce de théâtre "C'est quoi ton nom".
Dans cette pièce on voit un jeune homme demander assidûment son nom à une jeune fille , et cette dernière ne veut pas le dire... On comprend peu à peu qu'elle a été victime de viols, qu'on l'a dépossédée de son nom (Yasmina) pour lui en donner un autre (Irina), et un autre lui a encore été donné en France, où elle s'est réfugiée (Isabelle)...
Problème d'identité, énorme donc, pour cette jeune fille...


Alain Bondeelle a ensuite pris la parole pour nous rappeler que la République s'est construite sur l'idée que les hommes sont d'abord des "citoyens", qui est, bien sûr, une notion abstraite. En 1791 on a en effet supprimé les corporations et les congrégations, les Français ne furent plus catalogués comme catholiques, protestants ou juifs, mais seulement comme des citoyens.
Mais depuis une quarantaine d'années, nous sommes en France dans la difficulté face au pluralisme, à l'arrivée de personnes qui ont du mal à intégrer cette notion de citoyenneté parce qu'elles mettent plutôt en avant leur religion.
Le rôle de l'école est parfois défaillant, elle ne fait pas assez surgir en chaque enfant la part de "génie" qu'il a en lui, et ne lui donne pas assez l'idée de citoyenneté.
Chaque individu doit se construire en gardant sa personnalité, mais doit rester avant tout un citoyen. Il nous faut accepter l'autre, et il faut que l'autre nous accepte, et nous devons restaurer la fraternité.
Chacun doit avoir son identité propre mais être soucieux de celle des autres.

La conclusion d'Alain Bondeelle fut qu'il nous faut pratiquer une empathie avec les autres, mais une empathie exigeante.
Le débat s'est prolongé avec les auditeurs de façon très enrichissante.
Le conférencier nous a proposé la lecture de deux ouvrages.
"Les identités meurtrières" d'Amin Maalouf
-Et le livre de WG Sebald, "Les Emigrants"
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