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Des vaccinations contre le COVID 19 ont été réalisées à Recey sur Ource

par Christaldesaintmarc

 Laurent Schembri, Maire de Recey sur Ource, est très fier des équipes qui se sont mobilisées durant deux jours pour accueillir les habitants dans les meilleures conditions.

90 personnes de plus de 75 ans ont été vaccinées, 50 le vendredi 29 et 40 le samedi 30 janvier.

La convivialité, le plaisir pour beaucoup des aînés de se croiser, de pouvoir échanger, d'être rassurés par les médecins et la présence bienveillante des sapeurs-pompiers ont dédramatisé  le climat pesant de l'épidémie.

Des vaccinations contre le COVID 19 ont été réalisées à  Recey sur Ource

Monsieur le Maire remercie le Dr Guillemette Dufour qui pilote le dispositif à ses côtés avec un très grand professionnalisme, à Coralie Sullerot, interne en médecine, à Amélie, Aline, Marie-Noëlle, Florence, Brigitte et Marguerite les infirmières dynamiques et attentives et à toute l'équipe de bénévoles

Des vaccinations contre le COVID 19 ont été réalisées à  Recey sur Ource

Des vaccinations contre le COVID 19 ont été réalisées à  Recey sur Ource

Des vaccinations contre le COVID 19 ont été réalisées à  Recey sur Ource

Des vaccinations contre le COVID 19 ont été réalisées à  Recey sur Ource

Tous ont été heureux de retrouver aujourd'hui, Ernest, doyen des sapeurs-pompiers volontaires retraités du Centre de bassin de Recey-Leuglay-Voulaines, centenaire en pleine forme !

Laurent Schembri donne maintenant rendez-vous aux volontaires dans un mois pour la seconde injection.

Des vaccinations contre le COVID 19 ont été réalisées à  Recey sur Ource

La deuxième période de primo-injection est prévue les 12 et 13 février. Comme tous les centres de Côte-d'Or il faudra s'adapter  aux contraintes d'approvisionnement de vaccins en fonction des doses de vaccins qui  seront affectées.

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De superbes photos de neige, par Nicole Prévost....

par Christaldesaintmarc

 Nivole Prévost, hélas, n'a pu assister à aucun meeting aérien en 2020, à cause de la crise sanitaire...

Elle a profité de l'épisode neigeux de cet hiver pour réaliser de bien belles photos qu'elle nous offre. Merci à elle !

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

Photos de neige, par Nicole Prévost....

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Aujourd'hui commence le mois de février 2021, avec une très belle photo de Christian Labeaune....

par Christaldesaintmarc

Aujourc'hui commence le mois de février 2021 avec une très belle photo de Christian Labeaune....

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La Fabrique du Millénaire a réalisé de bien beaux projets !

par Christaldesaintmarc

 

La Fabrique du Millénaire a réalisé de bien beaux projets !

Croquez la pomme !

Chers amis, 
 
La Fabrique du Millénaire vous présente ses vœux pour une année différente, plus riche en initiatives et en plaisirs retrouvés. L'année écoulée ne fut vraiment pas comme les autres…  Les forums des solutions ont été suspendus dès le premier confinement et donc notre dernier rendez-vous date du 28 février 2020. Comme par hasard, ce forum portait sur les services de santé dans nos territoires, services qui n’ont jamais été autant sollicités que depuis cette date.

A la fin du premier confinement et dans la volonté d'agir, nous avons décidé de lancer la première édition des Vergers Solidaires. Vous en connaissez maintenant le principe. L’association organise des cueillettes de pommes dans des vergers où les propriétaires mettent à disposition un surplus de production, soit que leur âge ou leur situation personnelle ne leur permet pas de récolter les fruits… Participent aux cueillettes : les bénévoles et bénéficiaires d’Emmaus, des Restos du Cœur et du Collectif solidarité migrants de Châtillon, les adhérents de la Fabrique du Millénaire, les propriétaires, les associations amies… Les pommes à croquer sont destinées aux distributions alimentaires, les pommes à jus au pressage.

Il faut avouer que tous les résultats ont dépassé nos espérances. Vous avez été nombreux à donner du temps pour que cette première manifestation de solidarité prenne une telle envergure. En effet une quinzaine de sites de collectes (Montliot-et-Courcelles, Saint-Broing-les-Moines, Mauvilly, Oigny, Griselles, Pouillenay, Massingy, Molesmes, Aignay-le-Duc… pour ne citer que quelques étapes) ont vu converger (je ne l’ai pas fait exprès) des bonnes volontés venues de tous les horizons. Au total, plus de 5 tonnes de pommes ont été prélevées dont 600 kilos de pommes à croquer pour les distributions des Restos du cœur ainsi que pour deux centres d'accueil pour demandeurs d'asile et un EPHAD.

Grâce à la générosité du Domaine Bouhélier, que nous ne remercierons jamais assez, le pressage et la mise en bouteille nous ont été offert. La Fabrique millénaire s'est chargée de l’étiquetage et de la mise sous carton, de l’achat des bouteilles et des capsules. Restait l’inconnue de la vente des 2084 bouteilles. Elle a pris une ampleur inattendue au point que nous n’avons pas pu satisfaire toutes les demandes !

Nous avons choisi cette année de verser le produit de ces ventes (soit un peu plus de 4000 euros) au collectif Solidarité Migrants de Châtillon-sur-Seine. Le collectif et les bénéficiaires ont participé activement aux cueillettes et à la vente sous la houlette de notre ami et adhérent Jean-Louis Thenail. Ce groupe accompagne aujourd’hui 5 à 7 familles en situation de précarité. Il les aide matériellement, financièrement, dans la recherche de travail pour assurer le quotidien, l’instruction des enfants, l’apprentissage du français… mais aussi dans le domaine administratif pour la mise au point des dossiers de recours afin de pouvoir poursuivre leur vie avec et parmi nous en toute sérénité.

Nous espérons pouvoir organiser très bientôt une réunion-bilan de l’opération pour croiser les idées pour 2021, dès que la Préfecture nous y autorisera. Les Vergers solidaires 2020 nous laissent déjà des souvenirs merveilleux passés au jardin, des rencontres inattendues et de nouvelles amitiés nées sous les pommiers.

Nous ne pouvons toujours pas prévoir de forums. Nous songeons à d’autres initiatives “sur le terrain” comme celle de la remise à jour de petits chemins oubliés qui reliaient nos villages. Quelques sorties sous forme de chantiers participatifs pourraient être envisagés. Vos suggestions sont les bienvenues et notre petite équipe de la Fabrique n’a pas l’intention d’être le seul déclencheur d’actions et encore moins de se les approprier. 

Nous avons perçu une subvention octroyée par le département de Côte-d’Or d’un montant de 190 euros. Même symbolique, cette petite somme sera mise à profit lors d'un prochain forum. Mais comme toujours, seules vos adhésions nous permettent de continuer à avancer. 

Nous allons prendre rendez-vous dans les prochains jours avec le nouveau directeur du parc national de Forêts non seulement pour lui exposer les missions que l’association s’est donnée depuis sa constitution, mais aussi pour lui remettre le dossier de la Maison de l’eau, qui serait la première maison thématique du parc. Nous attendons beaucoup de cette rencontre afin d’obtenir l’aval de la nouvelle direction dans nos actions comme nous l’avions obtenu auparavant avec le GIP du futur parc.
 
Restons proches et solidaires !
Amitiés
L'équipe de la Fabrique du Millénaire

13 rue de la Panchotte 21510 Aignay-le-Duc
info@fabriquedumillenaire.fr
http://www.facebook.com/LaFabriqueduMillénaire/
 

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Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet lors de ses missions à Ceylan (9)

par Christaldesaintmarc

Épisode IX, le dernier...

 Je passai donc l’année à circuler dans mes quatre stations, deux mois ici, trois semaines là, quinze jours ailleurs pour les fêtes patronales, les Premières Communions etc….une vraie vie de romanichel…

Je m’étais habitué à cette vie errante et à tous les moyens de locomotion.

Je connaissais les gens et nous commencions à nous estimer mutuellement quand, le 14 décembre (décidemment c’est toujours en décembre !) Monseigneur m’envoyait une nouvelle  feuille de route.

C’est ça, la vie en missions.

On n’a pas commencé à s’habituer qu’il faut filer.

Cette fois, c’était pour la banlieue nord de Colombo.

Mais cette partie de la ville n’a rien de commun avec les beaux quartiers que j’essayais de vous décrire au début de ma lettre.

C’est la banlieue orientale dans toute sa misère : rues sales où grouillent des centaines d’enfants nus et sous-alimentés.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (9)

Toutes les épaves de la grande ville viennent échouer là, tous ceux qui sont venus de tous les coins de l’île attirés par la civilisation, la vie qu’ils croient facile, par les cinémas, par tant d’attractions de la vie moderne…

Pauvres gens qui ne savent pas ce qu’ils mangeront, ni où ils dormiront ce soir.

Ma nouvelle mission est tout près du port et en comprend même une partie : les ateliers de réparation, les cales sèches etc…

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (9)

Nous en recevons copieusement toutes les fumées.

Autrefois, l’église de la mission Saint-André dominait le port.

Malheureusement elle était trop proche des batteries qui devaient défendre le port et dont les détonations la faisait vibrer.

En 1941, avant l’attaque japonaise, les autorités militaires la firent détruire ainsi que la maison des missionnaires et les deux écoles pour une compensation de 60 000 roupies.

Et Monseigneur m’envoyait à Saint-André pour rebâtir une église qui coûtera quelques 200 000 roupies maintenant.

J’ai 600 enfants dans les écoles et 3 000 catholiques, je ne sais pas combien de païens.

Nous célébrons les offices dans une chapelle provisoire où l’on s’entasse et où l’on étouffe.

Dois-je ajouter qu’après la protection de Notre-Dame de Sanka, c’est un peu grâce au sacrifice de la mission de Saint-André que Ceylan a été épargné.

Les aviateurs japonais qui vinrent bombarder Colombo le jour de Pâques 1942, avaient comme point de repère notre église.

Ils devaient larguer là leurs bombes, faire taire ainsi les batteries côtières et préparer le terrain au débarquement des  troupes qui attendaient au large.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (9)

Les avions tournèrent longtemps en rond et ne découvrirent jamais l’église en question, et pour cause.

Ils lâchèrent leurs bombes au hasard et s’en allèrent même tuer des fous dans un asile sur lequel on avait oublié de peindre la Croix-Rouge.

Les gens sont pauvres, mais ont beaucoup de bonne volonté.

Priez pour que nous ayons bientôt notre église. Les travaux auraient dû commencer déjà depuis deux mois.

Malheureusement je suis tombé malade au début de juillet et ai dû entrer à l’hôpital général où j’ai retrouvé les Sœurs Franciscaines et si apprécié leur dévouement.

En trois ans et demi, j’ai attrapé deux ou trois maladies tropicales dont je suis guéri maintenant.

Mais le traitement qui a duré jusqu’au 15 août m’a laissé très faible et le docteur  m’a prescrit un mois de repos dans les montagnes.

J’arrive à la fin de ce séjour et me sens plus fort.

Dans quelques jours je vais rejoindre ma mission et la chaleur de Colombo.

Bien chers amis, je vous demande de prier pour ma pauvre mission.

J’aurais bien évidemment bien d’autres choses à vous décrire, par exemple ma visite à la grande léproserie située à 5 kms environ de chez moi

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (9)

...comment aussi j’ai tué mon premier serpent venimeux au pied de mon lit… et tant d’autres choses.

J’ai voulu simplement en écrivant à la hâte ces quelques pages, vous demander l’aumône de vos prières, spécialement à l’occasion de la journée des missions.

Si vous saviez comme la prière peut beaucoup !

Parfois quelqu’un vient vous voir et vous manifester son désir de devenir catholique, de recevoir le baptême, on ne sait pas vraiment pourquoi.

Il  n’y a pas d’explication humaine à chercher.

La seule explication, elle est dans la grâce de Dieu qui s’obtient par la prière.

Je vous promets en retour que les catholiques et les enfants de Saint-André, avec leur missionnaire,  prieront pour vous, pour tous ceux qui vous sont chers et à toutes vos intentions.

Je reste bien cordialement vôtre en Notre-Seigneur et Marie Immaculée ;

Achille Caillet

Adresse : Reverend Father Achille Caillet

St Andrew’s Church Mutual

Colombo 15

Ceylan

 

Post-Scriptum

Plusieurs d’entre vous m’ont demandé de leur faire connaître la façon de venir en aide à ma mission.

Plusieurs m’ont envoyé des revues, images, médailles, chapelets qui m’ont permis de faire beaucoup d’heureux et je les en remercie bien sincèrement.

Depuis quelque temps, j’ai un appareil de projections fines qui me rendrait de grands services ….

Si j’avais des films en nombre suffisant, car vous ne sauriez imaginer combien les enfants raffolent d’images.

Cela m’aiderait à en attirer davantage et à leur enseigner le catéchisme d’une façon plus vivante.

Je pourrais même aller montrer ces films aux lépreux ou aux orphelins ou à tant d’autres auditoires qui attendent la Lumière.

Ceux donc qui voudraient  m’aider à l’occasion de la journée des missions peuvent envoyer leur obole à l’adresse suivante, en mentionnant sur le mandat « pour la mission du Révérent Père Caillet »

Révérent  Père Leteur, Procureur

75, rue de l’Assomption

Paris (16ème)

Le Révérent Père Leteur se chargera de l’achat et de l’expédition des films. D’avance et du fond du cœur, à tous merci

R .P. Achille Caillet

Voici comment se présente le document de 13 pages que madame Nicole Bléret m'a si généreusement envoyé  (cliquer pour mieux lire et utiliser la touche Ctrl))

Première page :

Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet lors de ses missions à Ceylan (9)

Dernière page :

Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet lors de ses missions à Ceylan (9)

Cette magnifique lettre vous pourrez la relire, dans l'ordre des parutions, en cliquant sur le chapitre "Le Père Caillet, missionnaire à Ceylan" dans la colonne de gauche à la rubrique "Personnalités".

J'ai remis le document original au Père Houdart qui a photocopié toutes ses pages pour lui permettre de laisser une trace dans les archives de la paroisse.

Le Père Houdart l'a ensuite emporté et remis aux archives diocésaines à Dijon.

Merci encore à Nicole Bléret de me l'avoir offert !

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Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet lors de ses missions à Ceylan (8)

par Christaldesaintmarc

Épisode VIII

 Pays étrange en vérité. Pays de lutte.

Les gens portent cela sur leurs traits et dans leurs mœurs  plutôt rudes.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (8)

Au début plutôt renfermés et soupçonneux, ils finirent par se livrer et devinrent plus communicatifs.

C’est d’autant plus difficile de les changer qu’ils sont en grande majorité illettrés.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (8)

Aussi mon principal souci fut de les convaincre d’envoyer leurs enfants à l’école.

Ce ne fut pas facile, car dès qu’un garçon a 11 ans, on l’enrôle pour la pêche.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (8)

Dès qu’une petite fille peut aider la maman à préparer le riz, on la retire de l’école.

Je prêchai, je discutai, j’encourageai, je me mis à aller appeler les enfants dans leurs cabanes, je les attirai en leur donnant des images, en leur montrant des revues que certains d’entre vous m’envoyaient de France.

Bref, je passai une grande partie de mon temps à changer cette mentalité.

A la fin de l’année, il y avait un progrès et j’apprends que cela continue.

Une autre difficulté était la division dans le village.

Autrefois une partie du village devint schismatique, au temps su schisme de Goa.

Maintenant tous sont revenus à l’unité, mais les deux factions subsistent  et il faudra beaucoup de temps encore pour faire disparaître les vestiges de ces divisions qui ont été un crève cœur pour tous les Pères qui sont passés par là.

Mais je n’avais pas seulement à m’occuper de ce village, j’en avais encore trois autres ayant chacun leur église.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (8)

 

Dans l’un de ces villages peu éloignés, je ne pouvais me rendre qu’à pied dans le sable où l’on n’avance pas et je maudis un jour ce sable qui vous empêche d’avancer, quand en dépit de mes efforts, j’arrivai trop tard pour une extrême-onction.

Une autre église (c’était plutôt une école-chapelle si pauvre, si abandonnée) ne pouvait être abordée qu’en pirogue.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (8)

J’y suis allé bien des fois dire la messe, faire le catéchisme, voir les gens etc…

Les enfants étaient si heureux de me lorgner du rivage et de me regarder ramer, car il m’arrivait souvent de manœuvrer la pirogue moi-même.

Puis quand j’abordais, les plus grands sautaient dans l’eau et entraînaient la barque pour l’attacher.

La quatrième de mes églises était beaucoup plus distante.

Je m’y rendais sur mon vieux clou de vélo qu’il fallait d’ailleurs  que je porte à certains endroits, par des chemins de terre couverts d’eau à la saison des pluies.

A Pâques, il avait plu pendant des jours entiers, et comme il sait pleuvoir à Ceylan.

Après une Semaine-Sainte épuisante, j’étais parti le Samedi-Saint à trois heures de l’après-midi pour entendre les confessions de ces pauvres gens si abandonnés.

Je quittai le confessionnal à 7h15 et il faisait nuit noire déjà.

J’avais promis aux trois Sœurs de l’école qui résident là-bas sans messe, sans consolation, d’aller bénir leur petite habitation.

J’allai donc la bénir, puis je repartis vers huit heures du soir sans lampe (que j’avais oubliée), sans une étoile au ciel.

Rien que des ornières, de la boue et d’immenses flaques d’eau jaunâtres, grandes comme des mares.

Je roulais lentement, cherchant le chemin et me guidant d’après les troncs de cocotiers. L’eau giclait de tous les côtés et m’inondait jusqu’aux genoux. La pluie recommença et soudain, me voilà à terre, ou plutôt pataugeant dans l’eau.

Que s’était-t-il passé ? Je pense que j’avais dû heurter une souche de cocotier invisible sous l’eau. J’étais frais, je vous assure. Ma pauvre soutane blanche ! mon pauvre vieux vélo !

Mais à quoi bon se lamenter ? Et puis il n’y avait vraiment pas de quoi. Il fallait bien payer tant de joies pascales et missionnaires, tant de confessions, de communions….

Je repartis donc, mais n’eus pas à aller loin. Une grande lumière, celle de deux phares puissants balaya l’étendue d’eau qui couvrait le chemin.

C’était une camionnette militaire qui faisait le service des voyageurs dans cette région. Mais je n’en avais jamais su l’horaire, car il n’y en a pas. On  la prend quand elle passe.

N’empêche que le conducteur était un brave homme et, quand il me vit en si piteux état, il m’embarqua avec mon vélo et un quart d’heure après j’étais au terminus, c'est-à-dire pas très loin de Duwa.

J’ai toujours  cru que c’étaient vos bonnes prières qui m’avaient envoyé à point cette aide inattendue.

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Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet lors de ses missions à Ceylan (7)

par Christaldesaintmarc

Épisode VII

 Un beau matin de janvier 1948, j’arrivai donc, avec armes et bagages, au bord d’une lagune qui me séparait de ma nouvelle mission, Duwa.

A ma droite l’océan indien grondait. En face, une ligne de cocotiers, de l’autre côté de la lagune. C’était là-bas…  

Je fis une ardente prière, car on m’avait averti que ces gens-là n’étaient pas faciles à mener, puis montai courageusement dans la pirogue à balancier.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (7)

 

Le vent soufflait terriblement, je dus attacher la jugulaire de mon casque pour ne pas le voir s’envoler. Le batelier, tout en manœuvrant  la pirogue et en mâchant sa  chique de bétel ,me lorgnait du coin de l’œil.

Quelques femmes qui étaient allées vendre le poisson avaient pris place également dans la pirogue et, elles aussi, m’étudiaient silencieuses.

Avec ces gens à la vie rude, toujours en lutte contre l’océan, plutôt défiants, c’était à moi de faire le premier pas. Je leur adressai quelques mots , leur demandai comment allait la pêche etc…

Et je compris qu’il me faudrait beaucoup de patience pour les gagner et les conquérir.

En débarquant et en traversant le pauvre hameau où vivent entassés 2 000 pêcheurs, dans la saleté, dans la misère, l’isolement du reste du monde, je pensai avec joie qu’en fait de vie missionnaire on ne pouvait pas souhaiter mieux et… j’entrai à l’église, ma foi, dédiée à Notre-Dame du Bon Voyage, tout au bord de la mer et veillant sur la flotte de voiles qui croise là-bas.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (7)

La maison du Père est encore plus proche de la mer et aux jours de tempête, les vagues qui s’écrasent sur les rochers envoient des paquets  jusque dans les vitres.

Jadis, la moitié du village a été engloutie dans un assaut furieux des flots et la conquête lente continue aujourd’hui.

La place est mesurée dans la presqu’île étroite. De temps en temps, un cocotier tombe à la mer et je connais telle maison qui en fera bientôt autant en dépit des sacs de sable et des pierres qu’on accumule pour la protéger.

Le gouvernement a essayé d’arrêter cette érosion et a fait placer par des éléphants de gros blocs de granit sur lesquels viennent se briser les assauts des flots, mais ces blocs disparaissent lentement dans le sable et, à certains points, on ne les voit déjà plus.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (7)

A certaines époques de l’année, et à certaines heures du jour (je n’ose pas dire la marée, car elle est insignifiante ici) une ligne de rochers sous-marins émerge : c’est l’ancienne limite des terres.

A d’autres époques, au mois d’août exactement, le mouvement des eaux dans l’immense baie apporte de notre côté des centaines et peut-être des milliers de mètres cubes d’un beau sable blanc.

C’est ainsi qu’en rentrant de faire ma retraite à Colombo, je me trouvai propriétaire d’une magnifique plage d’une centaine de mètres de long sur 20 à 50 de large. Elle resta là trois semaines, puis disparut en 48 heures.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (7)

 

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Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet lors de ses missions à Ceylan (6)

par Christaldesaintmarc

Épisode VI

Après quelques mois d’étude je pus me lancer à entendre les confessions des enfants en cingalais et aider le Père Merret un peu plus.

J’attendis plus longtemps pour commencer à prêcher . D’ordinaire on commence par dire ou par lire quelques phrases soigneusement préparées et qu’on a répétées des dizaines de fois. Cela je l’avais fait à partir du mois d’avril quand je m’en allai résider tout seul dans une église voisine dont le Père missionnaire était mort  subitement.

Mais pour mon premier sermon, j’avais à cœur de préparer quelque chose de bien et de l’adresser aux orphelines pour leur exprimer ma reconnaissance ainsi qu’aux Sœurs.

J’attendis  jusqu’au 8 décembre. Ce jour-là, grand-messe au couvent.J’étais très ému, je vous assure, quand je me retournai après l’Evangile et vis les trois nefs pleines de Sœurs, novices, postulantes, institutrices de l’école normale et mes orphelines. Les Sœurs de l’orphelinat  m’avouèrent ensuite qu’elles aussi étaient très émues et avaient prié pour moi.

De fait, la Sainte Vierge m’aida et je débitai mon long sermon sans hésitation. Après la messe je posai quelques questions aux orphelines et je vis d’après leurs réponses qu’elles avaient compris.

J’aurais bien voulu rester encore un an à Bolawalana pour approfondir mes connaissances qui, malgré tout restaient sommaires. Quoiqu’on dise, une langue orientale ne s’apprend pas tout seul.Car cela ne suffit pas d’apprendre à écrire 52 lettres bizarres et des mots encore plus drôles, mais il faut arriver à penser en cingalais, si j’ose dire, et bâtir des phrases comme les indigènes  les bâtissent , c'est-à-dire pratiquement commençant par la fin. Et croyez-moi, ce tour de force n’est pas l’œuvre d’un jour.

L’ennui c’est que nous n’avons pas le temps d’étudier méthodiquement et pendant longtemps. A cause du manque terrible de prêtres, Monseigneur se voit obligé de nous jeter dans la bataille dès que  nous savons quelques bribes de la langue.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (6)

C’est ce qui m’arriva et, le 14 janvier 1948, le Père Merret rentrait de Colombo avec deux feuilles de route. Lui s’en allait au sud de Colombo et moi pas très loin de Bolawalana, mais dans un secteur si différent à tous points de vue qu’on croit entrer dans un autre monde.

Le Père Merret qui comptait 16 ans de Ceylan sans vacances, ne tint pas  longtemps dans sa nouvelle mission. Au bout de deux mois, à la suite d’un refroidissement, il attrapait une paralysie  faciale, passait deux mois et demi à l’hôpital et finalement était  envoyé en France par avion.

C’était un admirable compagnon et nous nous entendions comme deux frères. Je lui suis reconnaissant de m’avoir fait profiter de sa longue expérience. Après 18 mois de séjour en France, il va rentrer à Ceylan en décembre, mais je doute fort qu’il soit complètement rétabli….

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Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet lors de ses missions à Ceylan(5)

par Christaldesaintmarc

Épisode V

Le 17 décembre 1947, un coup de téléphone  m’appelait chez Monseigneur Cooray, notre nouvel archevêque, le premier archevêque cingalais à occuper le siège de Colombo.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (5)

Il a été élève à Saint-Joseph’s College pendant quelques années, puis a été envoyé à Rome pour ses études.

Il est très gentil pour nous et nous parle souvent français .

Il connaît, en outre l’italien en plus de l’anglais, du cingalais et du tamoul.

Ce soir-là, il m’appelait pour m’envoyer dans une mission cingalaise à Bolawalana, environ 32 kms au nord de Colombo tout près de la côte.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (5)

( une église de Bolawalana)

Le Père Merret, un breton en charge de la mission m’accueillit à bras ouverts. Bolawalana comptait 3 églises et 6 000 catholiques.

De plus, s’y trouve la maison-mère des Sœurs de Saint-François Xavier, Sœurs indigènes dirigées par trois sœurs belges du Bon-Pasteur d’Angers.

Ce couvent est immense et comprend le noviciat et le postulat, une école de tissage, un orphelinat de 185 petites filles et une école normale pour 1OO institutrices  cingalaises.

Enfin, les Sœurs ont la charge des écoles de filles de la mission.

Ce couvent possède une très belle chapelle à trois nefs disposées en éventail. La nef centrale est réservée à l’école normale, une autre aux Sœurs novices et la troisième aux orphelines.

C’est là que j’allai dire la messe chaque matin pendant les treize mois que j’ai passés à Bolawalana, de plus, j’assistais le Père Merret dans tout ce que je pouvais faire : confessions en anglais, baptêmes, funérailles, etc…

Mais comme l’immense majorité des gens parlaient cingalais, mon premier souci était évidemment d’apprendre la langue.

La Mère Supérieure du Couvent me donna toute liberté d’aller parler avec les orphelines qui étaient fières d’avoir un Père comme élève.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan (5)

Je crois qu’elles se souviennent encore de ces leçons : elles ont ri bien des fois de mes fautes et elles se sont donné bien de la peine pour m’apprendre la prononciation correcte et si aujourd’hui je sais  un peu de cingalais  c’est à elles que je le dois en grande partie.

Tout le monde est d’accord pour reconnaître que c’est des indigènes , et tout spécialement des enfants que l’on apprend la bonne prononciation .

Il y avait, parmi ces orphelines de toutes petites, et notamment  une petite Patricia qui atteignait ses deux ans quand j’arrivai pour la première fois.

Cette pauvre petite avait perdu son père le 24 décembre 1945, deux jours avant sa naissance (26 décembre) et sa mère était morte le 30 du même mois.

Elle aimait beaucoup venir près de moi, et quand elle me voyait arriver, elle criait, m’appelait et essayait de venir me rejoindre sous l’arbre  nous étudiions, mais comme elle ne pouvait pas descendre les escaliers, j’envoyais les plus grandes la chercher et elle gazouillait près de nous.

Elle aura bientôt 5 ans et va à l’école attachée à l’orphelinat.

Elle m’a envoyé récemment une « lettre », c'est-à-dire une feuille de papier couverte de lettres cingalaises.

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Souvenirs de la vie du Père Achille Caillet à Ceylan (4)

par Christaldesaintmarc

Épisode IV

 Le 11 janvier au matin, Mgr. Masson m’envoie au collège saint-Joseph situé au beau milieu de la ville avec consigne d’apprendre le plus d’anglais possible.

Saint-Joseph est un immense collège catholique fondé par Monseigneur Bonjean, mais qui doit tout son rayonnement au Père Le Goc, un Breton qui le dirigea pendant un quart de siècle.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan

Le Père Le Goc, qui était un savant, a fait une impression profonde  sur tous les milieux à Ceylan et même aux Indes.

Et quand il mourut, tué net dans un accident d’auto le 16 mars 1945, ce fut un deuil national.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan

(Le Père Maurice Le Goc)

Les funérailles furent un triomphe et, comme il était officier de la Légion d’Honneur, c’est sur les épaules des marins français du « Richelieu », alors en rade à Colombo, qu’il traversa la foule énorme de toutes races et de toutes religions, venue le pleurer.

Quand j’arrivai au collège, je fus impressionné par la belle ordonnance des bâtiments disposés autour d’un grand terrain de sports et d’une seconde cour de récréation.

La chapelle aux lignes modernes, d’une conception très originale occupe le centre…

Le Père qui avait étudié à Rome et dans les universités anglaises pendant de longues années, m’accueillit en me parlant français.

Tous les 11 Pères, les 70 ou 80 professeurs et les 1 600 élèves étaient Ceylanais. J’étais donc le seul blanc.

Comme les Pères étaient beaucoup trop peu nombreux, on me confia la surveillance des internes, section des petits, ce qui me prenait 6 heures par jour et réduisait d’autant le nombre d’heures que je pouvais consacrer à l’étude de l’anglais.

De plus, la prononciation de l’anglais par les Ceylanais est loin d’être la prononciation correcte, mais je réussis à les comprendre assez vite et 5 semaines après mon arrivée , je pus entendre les premières confessions en anglais.

Ce fut en une occasion mémorable, à l’occasion de la proclamation de la Sainte Vierge comme Reine de l’île, sous le titre de Notre-Dame de Sanka, titre reconnu et approuvé par le Saint-Père.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan

50 000 personnes étaient présentes pour rendre grâce à Notre-Dame d’avoir sauvé l’île de l’invasion japonaise.

Les messes se succédèrent à la grotte de Tewatte à partir de 4 heures du matin et je distribuai la Sainte Communion pendant plus de 2 heures.

Monseigneur Masson m’avait promis, à Lourdes, que j’assisterais à cette cérémonie et, quelques jours avant le 15 février 1947, il envoya une lettre spéciale au Père Supérieur pour lui dire de m’envoyer à Tewatte.

La vie du Père Caillet, missionnaire à Ceylan

(La basilique de Notre-Dame de Sonka à Tewatte)

Ce bon Monseigneur Masson fut constamment plein d’attentions pour moi et je lui serai toujours reconnaissant des encouragements et des conseils qu’il me prodigua.

Quand arrivèrent les vacances de Pâques, il insista pour que j’aille passer 3 semaines dans les montagnes du centre de l’île avec les autres Frères.

Aussi sa mort soudaine, au matin du 28 juillet 1947 fut une peine personnelle pour moi et me surprit douloureusement.

Et maintenant encore, quand je passe à la cathédrale où il repose, je prie pour lui qui était si imposant, si majestueux et en même temps si bon.

La vie de collège continua.

Je sentais que je devenais « anglais » un peu plus chaque jour, que je m’intéressais au cricket, ce jeu qui n’aurait guère de succès en France et qui est, à mon avis, avec le commerce, le seul lien entre les pays si divers du Commonwealth britannique.

Le Père Supérieur qui aimait beaucoup le basket-ball m’encourageait à l’enseigner aux élèves et nous avions ensemble beaucoup de plaisir.

Mais c’est un sport qui n’est pas fait pour les tropiques. Le volley-ball connaît à juste titre, beaucoup plus de succès.

Le sport occupe une place importante en Angleterre et dans les dominions et Saint-Joseph’s Collège en a une plus qu’honorable parmi les collèges de l’île.

Au point de vue religieux, environ 800 élèves sur 1 600 étaient catholiques.

Je ne voudrais pas comparer la piété des Orientaux avec celle des Occidentaux.

Extérieurement, pour ce qui est des démonstrations de piété, ils nous en remontrent, mais je me demande si leur religion ne s’arrête pas là…

Dans le domaine intellectuel, je crois que dans l’ensemble les Ceylanais sont plus portés vers les sciences mathématiques, physiques etc… que vers les Lettres.

Le collège prend les enfants à partir de l’école maternelle aux mains d’une dizaine d’institutrices et les conduit à l’examen d’entrée à l’Université.

On y enseigne, avec l’enseignement religieux (après trois mois on me confia 2 classes) toutes les sciences, la dactylo, les langues orientales : tamoul, cingalais, pali, sanscrit.

Un grand collège Saint-Bridget’s Convent, tenu par les Sœurs du Bon-Pasteur d’Angers, remplit pour les jeunes filles  le même rôle que Saint-Joseph pour les garçons. Elles sont environ 850 élèves.

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