Publié le 26 Mars 2021

Le titre de l'article pourrait faire penser à un poisson d'avril, puisqu'aujourd'hui nous sommes le premier jour de ce mois !!!  

Y avait-il du pétrole dans la Nièvre ?

 

Mais il n'en est rien....

Ecoutons Eulglod, morvandiau passionné, nous conter l'histoire d'un bateau nommé "La Nièvre"....

 Il y avait du pétrole dans la Nièvre et vous ne le saviez pas ?

Oui, c’est vrai !

Mais que tout le monde reste calme ! Ça n’est là qu’un clin d’œil.

 Le pétrole en question se trouvait dans les soutes de « La Nièvre », un pétrolier ravitailleur.

Y avait-il du pétrole dans la Nièvre ?

(La Nièvre)

A la fin de la Guerre 14-18, la marine nationale passa commande de quatre pétroliers aux arsenaux de Lorient.

Ces quatre « ravitailleurs rapides », l’Aube, la Durance, La Rance et la Nièvre, ont été construit entre 1919 et 1922 et avaient pour mission l’approvisionnement en carburant de l’ensemble de la flotte en pleine mer.

La Nièvre fut mise sur cale à Lorient le 5 septembre 1920, lancée le 10 mars 1921 et admise au service actif le 26 mars 1922.

 « La Nièvre » était un navire d’une longueur de 70 mètres pour une largeur de 11,60 mètres, un tirant d’eau de 2,28 mètres et une jauge de 2.800 tonnes.

Son moteur de 1.000 chevaux équipé d’une turbine de type Bréguet, lui permettait de transporter ses 1.500 tonnes de mazout à une vitesse de 10,5 nœuds.

En revanche, son réducteur de vitesse, de type Breguet lui aussi, fut particulièrement délicat à mettre au point.

Une particularité de ces quatre pétroliers était d’avoir été équipé, aussi, sur demande du ministre de la Marine, d’une voilure de 412 m² afin de leur permettre de rester manœuvrant en cas d’avarie machine.

Cette voilure, dont il avait pourtant été préconisé de ne pas en équiper les quatre pétroliers en raison de sa probable faible utilisation, était composée d’un foc de 70 m2, d’une trinquette de 47 m2, d’une misaine goélette de 135 m2, d’une pouillouse de 47 m2 et d’une brigantine de 113 m2.

Il semblerait que la majorité des navires construit à cette époque recevaient quasiment tous les mêmes appréciations :

« La Nièvre est un excellent bâtiment de mer. La stabilité de route en pleine charge est mauvaise, l’homme de barre doit être surveillé. Les compas sont bons mais les déviations changeant avec l’assiette du bâtiment il est important de vérifier souvent la variation. Le bâtiment manœuvre mal et a une puissance en AR si faible que toute manœuvre doit être faite avec le moins d’eau possible et qu’il ne faut jamais hésiter à mouiller les ancres à temps pour éviter le moindre contact avec les bâtiments à ravitailler.

La machine étant très fragile il faut éviter les emballements de l’hélice, par mauvais temps remplir d’eau les citernes nécessaires pour augmenter le tirant d’eau et diminuer la vitesse. »

Ou encore :

« Le bâtiment gouverne très bien vent debout et aux allures voisines. Il embarque beaucoup aux allures plus arrivées que le vent de travers et d’autant plus qu’il est plus léger.

La surface de voilure est trop réduite pour exercer une influence sensible dans la manière de gouverner. Nous n’avons fait aucune traversée avec la voilure seule. »

Essentiellement utilisée pour le ravitaillement des navires de la flotte française,
« La Nièvre » venait précisément de faire le plein des torpilleurs Orage, Ouragan et Bourrasque en mission de protection le long des côtes d’Espagne et remontait vers Brest.

 Hélas, le samedi 22 mai 1937 à 3 heures du matin, en pleine tempête, l’équipage ne voit ni le feu de Penmarc’h ni celui d’Armen et s’échoue sur les roches devant Porstarz en Primelin.

Y avait-il du pétrole dans la Nièvre ?

Ce naufrage ne fit aucune victime, un seul blessé léger sur les 59 membres d'équipage, mais les cuves du pétrolier ont été perforées et les 250 tonnes de mazout restant provoquèrent une marée noire en s’échappant.

Y avait-il du pétrole dans la Nièvre ?

Jugé irrécupérable, le pétrolier est « rayé » le 19 juin 1937 et vendu à la démolition le 22 juillet suivant.

Y avait-il du pétrole dans la Nièvre ?

La coque fut découpée et récupérée au fil des marées.

La courte carrière du pétrolier se termina donc à trois miles à l’Ouest de la baie d’Audierne.

 Retrouvez toute l'histoire de ce pétrolier sur :

http://lochprimelin.canalblog.com/archives/2012/07/05/24706220.html 

- Avec mes remerciements à Hervé pour son aimable autorisation de reprise des éléments et photos.
 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 25 Mars 2021

 Cliquer pour mieux admirer cette photo magnifique !

Le calendrier d'avril, par Christian Labeaune....

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 24 Mars 2021

Aujourd'hui, jour de Pâques, les enfants vont aller à la chasse aux œufs dans les jardins. Les "Dieux aux oiseaux" d'Alésia.....

Parlons donc aujourd'hui d'oiseaux que nos ancêtres Gallo-Romains aimaient tout comme nous... mais peut-être d'une façon plus religieuse.

Dans le dernier envoi de la revue Académia, j'ai  pris connaissance d'une étude sur plusieurs "dieux aux oiseaux" découverts à Alésia.

L'auteur, Pierre-Antoine Lamy, dans la Revue Archéologique de l'Est,t.63-2014,  signale que plusieurs statues représentant un "dieu aux oiseaux"ont été découvertes à Alésia.

Voici ce qu'il nous en dit :

 Aujourd’hui encore le « dieu aux oiseaux » gallo-romain demeure une divinité anonyme.

Si la répartition de ses  figurations indique une certaine popularité auprès des Éduens, c’est bien sûr chez les Mandubiens qu’ont été découverts la plupart des représentations du dieu.

Récemment, un nouveau buste en pierre a été mis au jour au sein d’un sanctuaire  gallo-romain d’Alésia, au lieu-dit « En Surelot ».

Il est alors possible de remettre une image du « dieu aux oiseaux » dans son contexte archéologique et de proposer une datation qui ne soit pas seulement établie sur des critères de style.

En revenant sur le corpus des figurations du dieu, sur les symboles et attributs qui lui sont liés, et en étudiant plus précisément le buste d’En Surelot, il est maintenant possible d’en savoir plus sur une divinité indéniablement populaire

Les figurations en buste répondent toutes à la même organisation : un dieu barbu dont on représente l’encolure et les épaules, sur lesquelles sont juchés deux oiseaux de grande taille.

Les deux têtes en ronde-bosse suivent ce schéma global.

Tous les volatiles dont les têtes sont conservées adoptent une disposition semblable : dominant légère-ment la tête humaine, ils tournent le bec vers elle, comme pour lui adresser la parole.

Enfin, têtes et bustes sont la plupart du temps figurés sans base moulurée, hormis un exemplaire conservé au musée Alésia

Ci dessous, une tête sans figuration du cou d’un dieu barbu aux mous-taches saillantes et aux cheveux courts formant une calotte. Il est entouré de deux colombes figurées sur un même plan et non pas réellement sur ses épaules. Chacune tourne le bec vers lui. L’espace entre le bec et le poitrail n’a pas été évidé. Espérandieu rapporte l’observation de traces de peinture.

(Conservé à la Fondation Flandreysy-Espérandieu, Palais du Roure, Avignon  ) :

Le "dieu aux oiseaux" d'Alésia.....

 Ci-dessous une autre représentation du "dieu aux oiseaux", découvert le 5 novembre 1907 par V. Pernet au lieu-dit « Le Cimetière Saint-Père »  dans le sous-sol d’un habitat gallo-romain de la bordure sud du forum .
Calcaire à entroques local. Haut. 15 cm ; larg. 15 cm ; prof. 25 cm.
Les colombes sont acéphales. Un large éclat a emporté le visage du dieu et le tiers correspondant de la face inférieure.
Buste d’un dieu aux cheveux bouclés couvrant les oreilles. Deux colombes sont juchées en léger retrait sur ses épaules. Le tout est figuré sur un socle quadrangulaire.
Conservé au Musée Alésia, Alise-Sainte-Reine (Inv. 2003.1.28).Cliché D.Geoffroy

Les "Dieux aux oiseaux" d'Alésia.....

Et à Dijon, au Musée Archéologique (un lieu que j'apprécie énormément  et qu'il me tarde de visiter de nouveau ) on peut admirer ce magnifique "Dieu aux oiseaux", découvert à Corgoloin :

Stèle à sommet cintré. Dans la niche supportée par des pilastres latéraux est figuré un dieu barbu debout, de face, chaussé et vêtu d’une tunique courte, de braies et d’un manteau attaché sur l’épaule droite et couvrant la poitrine. Sur ses épaules sont juchés deux oiseaux. Il tient de la main droite un bâton posé au sol, devant lequel est assis un chien, et de la main gauche une serpe retenant trois fruits ronds soutenus par un pli du manteau.

Le "dieu aux oiseaux" d'Alésia.....

(Musée archéologique de Dijon. Cl. Fr. Perrodin.

Le texte intégral du travail passionnant de Pierre-Antoine Lamy peut être consulté  en cliquant sur ce lien :

https://journals.openedition.org/rae/8236

Un petit rappel....châtillonnais :

A Châtillon sur Seine, le Musée a présenté une exposition sur la "cave aux oiseaux".

Car si les Mandubiens d'Alésia sculptaient des "Dieux aux oiseaux", les Lingons, dont nous sommes les descendants, peignaient des oiseaux sur des objets.

Monsieur Jean-François Chéreau, en 1970, a fait des fouilles dans le jardin de sa maison de Chamesson.

Il a mis à jour une pièce en sous-sol desservie par un escalier intérieur, qui contenait cinq niches en plein cintre.

Plus tard en 1984, les fouilles ont révélé une seconde pièce en sous-sol qui contenait des fragments d'un enduit peint aux couleurs vives...et des dessins d'oiseaux !

A revoir ici :

 http://www.christaldesaintmarc.com/la-cave-aux-oiseaux-une-bien-jolie-exposition-au-musee-du-pays-chatill-a130513954

Alors,comme nos ancêtres Gallo-Romains, aimons les oiseaux

Le "dieu aux oiseaux" d'Alésia.....

et surtout :

PROTÉGEONS-LES !

Et en cette journée de Pâques , cherchons, dans le jardin, des œufs....en chocolat !

Les "Dieux aux oiseaux" d'Alésia.....

 

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 23 Mars 2021

Ce sont les chardonnerets qui, cet hiver 2020-2021, ont fréquenté le plus  souvent les mangeoires (avec les moineaux bien entendu).

Ce sont des oiseaux magnifiques mais d'un caractère possessif, gare à ceux qui voudraient partager les graines avec eux...

Les moineaux s"y risquent parfois, les petites mésanges jamais !

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

 

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

Les merles et les merlettes  cherchent leur nourriture au sol...

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

Que c'est drôle d'observer un merle s'arc-bouter pour tirer un grand ver de terre de l'herbe mouillée !

D'autres oiseaux ont fréquenté les mangeoires durant cet hiver 2020-2021...

Un couple de merles  est en train de construire son nid dans la haie qui sépare notre jardin de celui de Denis Bourtequoy...

J'espère pouvoir suivre la nichée. et profiter de belles trilles cet été !

Pour l'instant je suis la nidification d'un couple de mésanges bleues dans leur petit chalet...bleu.

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 23 Mars 2021

Après  "La surprise de Châtillon", voici "l'escarmouche d'Autricourt", un passionnant notule de Dominique Masson, sur une guerre totalement oubliée, celle de 1870...

 

Notule d’histoire :

L’ « escarmouche » d’Autricourt, le 29 novembre 1870, et ses conséquences

L’ « escarmouche », c’est le terme qui fut employé par les allemands [i].

Après l’attaque de Ricciotti Garibaldi sur Châtillon, le 19 novembre 1870, le colonel Lettgau, pensant que les garibaldiens allaient revenir en nombre, se retira le lendemain sur Châteauvillain.

Dans sa marche sur la Loire, le général von Kraatz arriva dans cette localité le 21 novembre et ramena le détachement à Châtillon.

Le 18 novembre, quatre compagnies de Landwehr de Soest (1er, 5e et 6e) et  un demi-escadron du 5e hussard de réserve se trouvaient sur les routes de Bologne-Saint Dizier et Bologne-Colombey.

Le 23, ces troupes vinrent rejoindre le général von Kraatz.

La première de ces troupes avait eu une légère rencontre avec une bande de francs-tireurs, près de Plaines (Aube) ; en fait, il semble qu’il y eut deux hommes tués.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 1 : Décès du 23 novembre 1870 "la guerre franco-allemande de 1870-1871" rédigée par la section historique du Grand Etat-Major prussien en 1882

 Mais la troisième compagnie de Soest eut plus de problèmes.

            Voici ce qu’écrivit l’instituteur Onésime Gallimard, en 1888 [ii] :             

Pendant la guerre de 1870, une compagnie de francs-tireurs du Var, commandée par Verdanet eut connaissance qu'une colonne d'Allemands avait quitté Bar sur Seine et remontait le cours de l'Ource [iii].

Dans la matinée du 29 novembre de ladite année le chef de la troupe fit placer ses hommes dans les vignes des Frasses, près du bois de ce nom dominant la route départementale n° 16 et à 400 mètres du village d'Autricourt.

Lorsque la tête de la colonne ennemie arriva au pont établi sur l'Ource proche des habitations, une vive fusillade s'ouvrit sur eux (au lieu-dit « la folie », petit bois surplombant le petit bois le virage et l’ancien pont sur l’Ource, selon madame Pluyaut [iv]).

Les Allemands ripostèrent et le combat dura une demi-heure.

Pendant l'action les balles sifflaient dru sur le village.

La compagnie franche se retira dans les bois emportant un blessé.

Les Prussiens ramassèrent leurs morts et leurs blessés qui étaient relativement nombreux, 50 à 60 ; ils les placèrent dans des fourgons et rétrogradèrent.                                                                          

Côté garibaldien, c’étaient les  tirailleurs garibaldiens du Var sous les ordres du commandant Danilo, faisant partie de la première brigade, sous le commandement du général Jozef  Bossak-Hauké.

Côté allemand, ils faisaient partie des troupes d’étapes de la IIe armée ; c’était la troisième compagnie du bataillon de Soest du troisième régiment de Lanwher de Westphalie.

En fait, il n’y eut que deux soldats morts et trois blessés.                                                

On ne sait si les deux soldats morts, Anton Schürmann, de Waltringen, et Johann Kleine, d’Essen ont été tués le 23 novembre ou le 29.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 2 : décès du 29 novembre 1870 "la guerre franco-allemande" opus cité

Puis les ennemis continuèrent leur chemin, mais l’un d’eux devait être trop sérieusement atteint.

En passant à Grancey-sur-Ource, le régiment le laissa  au château et le commandant déclara que, s’il mourait, le village serait brûlé en représailles. Puis le régiment continua sa route et fut de nouveau attaqué à la Grosse Borne.

A la suite de ce combat, le général prussien von Werder qui commandait à Troyes, fit amener à Bar sur Seine M. Simon, maire d'Autricourt, et voulut lui imposer pour la commune une contribution de 50.000 frs.

M. Simon, par sa fermeté parvint à faite abaisser ce chiffre à 10.000 frs, qui furent payés peu de temps après pour éviter une occupation militaire et soustraire les habitants à la brutalité des soldats ennemis.

Quant à Grancey, le soldat blessé, François Hölter, fut accueilli humainement et reçut les soins de la sage-femme du pays, Marie Elisabeth Eicher, mariée dans le village à Nicolas Garnier.

Cette personne était d’origine suisse et parlait allemand, ce qui lui permit de converser avec le blessé.

Tout en s’occupant de son état, elle lui parla de la grande angoisse des habitants qui s’attendaient à l’incendie annoncé, bien qu’ils ne soient pour rien dans les embuscades des Garibaldiens qui se déplaçaient continuellement dans la région.

Le jeune soldat, qui avait trente ans, se sentait faiblir et parla de son épouse et de ses jeunes  enfants restés dans son village de Prusse.

Il était originaire de Uelde, près de Lippstadt ; c’est une ville de l’arrondissement de Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie [v].

Sa fin approchait, mais madame Eicher fut assez éloquente ; il s’émut et décida de faire grâce au village de Grancey.

Il mourut le 2 décembre 1870. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 3 : Décès de François Hölter. Etat-Civil de Grancey sur Ource

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

                                                                                              Selon la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant cette guerre, aussi bien français qu’allemands, sur la demande du préfet, les terrains où se trouvaient des tombes militaires devaient être cédés à l’Etat au prix du tarif en vigueur pour les concessions perpétuelles ; les terrains et les tombes  concédés à l’Etat  devaient être conservés par la commune en bon état d’entretien.

A Grancey, selon le rapport d’Emile de Marcère, en 1878, une concession de 2 mètres fut accordée, le, 30 juillet 1876 [vi].

D’abord enterrés derrière l’église, les restes de François Hölter furent déplacés dans un carré militaire au cimetière (même si un doute peut persister sur cette tombe) [vii].

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 4 : tombe de François Hölter, cimetière de Grancey sur Ource, Cliché Dominique Masson

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 5 : tombe de François Hölter au cimetière de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Les Grancéens virent là une intervention du ciel et de la sainte Vierge, à qui ils avaient dédié leur nouvelle église en 1833.

Ils décidèrent d’élever sur le coteau de Beauregard, au cœur du vignoble, une chapelle d’action de grâce au moyen d’une souscription  et de placer le village à jamais sous la protection de la Vierge. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 6 : La chapelle de Beauregard et l'église Notre Dame de l'Assomption de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

La chapelle fut rehaussée d’une statue de la Vierge, œuvre du sculpteur châtillonnais Lefort.

Elle tient le blé et le raisin, emblèmes des paysans vignerons grancéens.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 7 : la Vierge dominant la chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Elle surmonte une inscription : « A la Vierge Immaculée-Ils m’ont établie gardienne-les habitants de Grancey-1870 ».

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 8 : inscription de remerciement , chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Chaque année, le 15 août, date de l’Assomption de la Vierge, une procession se rendait de l’église à la chapelle en chantant les cantiques de Lourdes.

Puis le prêtre faisait un court office et l’on redescendait à l’église où était encore célébré un salut, suivi de la bénédiction des enfants du village.

Cette procession cessa vers les années 1955 environ.

Le curé Roch Delamaison, décédé en 1874, se fit enterrer au chevet de la chapelle.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 9 : la chapelle de Beauregard à Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Bâtie sur un terrain privé, la chapelle devint la propriété de madame et monsieur Le Charpentier, qui eurent à cœur de l’entretenir et de la protéger.

Finalement, en 1978, madame Le Charpentier en fit don à la commune.

 (Dominique Masson)

 Remerciements à monsieur Günter Wiesendahl, historien à Hamm, en Allemagne, et à monsieur Michel Massé.

 [i] « La guerre franco-allemande de 1870-71, rédigée par la section historique du grand état-major prussien », traduction par E.Costa de Serda ; tome V, 1882

[ii]Gallimard Onésime : « Monographie de la commune d’Autricourt », Cahiers du Châtillonnais, n° 64

[iii] Selon l’ouvrage « la guerre franco-allemande » (op. cit.)…, « une bande se composant de plusieurs centaines d’hommes, réussit à barrer le chemin, près d’Autricourt, à la 3e compagnie de Soest, qui se dirigeait de Bar-sur-Aube vers Châtillon ».

[iv] Goyard-Pluyaut Christiane : « C’est un village de France ; il a nom : Grancey-sur-Ource » ; Cahiers du Châtillonnais, n° 40

[v] Uelde fait aujourd’hui partie de la ville d’Anröchte ; dans le « Westfälischer Anzeiger » du 6 décembre 1870, il est indiqué que le bataillon de Soest avait perdu deux hommes dans une bataille près de Plaines, le 28 novembre. Le militaire Anton Schürmann était porté disparu et le militaire Johann Kleine d’Essen  avait été tué. Renseignements fournis par monsieur Günter Wiesendahl

[vi] « Exécution de la loi du 4 avril 1873, rapport d’Emile de Marcère », 1878. Il est écrit (p. 68 et p. 351) : «  concession de 2 mètres pour un Français », mais aucun français n’a été signalé mort à Grancey.

[vii]« Dossier : 150e anniversaire de la guerre de 1870 », Ministère des Armées ; 2020

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 23 Mars 2021

Après  "La surprise de Châtillon", voici "l'escarmouche d'Autricourt", un passionnant notule de Dominique Masson, sur une guerre totalement oubliée, celle de 1870...

 

Notule d’histoire :

L’ « escarmouche » d’Autricourt, le 29 novembre 1870, et ses conséquences

L’ « escarmouche », c’est le terme qui fut employé par les allemands [i].

Après l’attaque de Ricciotti Garibaldi sur Châtillon, le 19 novembre 1870, le colonel Lettgau, pensant que les garibaldiens allaient revenir en nombre, se retira le lendemain sur Châteauvillain.

Dans sa marche sur la Loire, le général von Kraatz arriva dans cette localité le 21 novembre et ramena le détachement à Châtillon.

Le 18 novembre, quatre compagnies de Landwehr de Soest (1er, 5e et 6e) et  un demi-escadron du 5e hussard de réserve se trouvaient sur les routes de Bologne-Saint Dizier et Bologne-Colombey.

Le 23, ces troupes vinrent rejoindre le général von Kraatz.

La première de ces troupes avait eu une légère rencontre avec une bande de francs-tireurs, près de Plaines (Aube) ; en fait, il semble qu’il y eut deux hommes tués.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 1 : Décès du 23 novembre 1870 "la guerre franco-allemande de 1870-1871" rédigée par la section historique du Grand Etat-Major prussien en 1882

 Mais la troisième compagnie de Soest eut plus de problèmes.

            Voici ce qu’écrivit l’instituteur Onésime Gallimard, en 1888 [ii] :             

Pendant la guerre de 1870, une compagnie de francs-tireurs du Var, commandée par Verdanet eut connaissance qu'une colonne d'Allemands avait quitté Bar sur Seine et remontait le cours de l'Ource [iii].

Dans la matinée du 29 novembre de ladite année le chef de la troupe fit placer ses hommes dans les vignes des Frasses, près du bois de ce nom dominant la route départementale n° 16 et à 400 mètres du village d'Autricourt.

Lorsque la tête de la colonne ennemie arriva au pont établi sur l'Ource proche des habitations, une vive fusillade s'ouvrit sur eux (au lieu-dit « la folie », petit bois surplombant le petit bois le virage et l’ancien pont sur l’Ource, selon madame Pluyaut [iv]).

Les Allemands ripostèrent et le combat dura une demi-heure.

Pendant l'action les balles sifflaient dru sur le village.

La compagnie franche se retira dans les bois emportant un blessé.

Les Prussiens ramassèrent leurs morts et leurs blessés qui étaient relativement nombreux, 50 à 60 ; ils les placèrent dans des fourgons et rétrogradèrent.                                                                          

Côté garibaldien, c’étaient les  tirailleurs garibaldiens du Var sous les ordres du commandant Danilo, faisant partie de la première brigade, sous le commandement du général Jozef  Bossak-Hauké.

Côté allemand, ils faisaient partie des troupes d’étapes de la IIe armée ; c’était la troisième compagnie du bataillon de Soest du troisième régiment de Lanwher de Westphalie.

En fait, il n’y eut que deux soldats morts et trois blessés.                                                

On ne sait si les deux soldats morts, Anton Schürmann, de Waltringen, et Johann Kleine, d’Essen ont été tués le 23 novembre ou le 29.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 2 : décès du 29 novembre 1870 "la guerre franco-allemande" opus cité

Puis les ennemis continuèrent leur chemin, mais l’un d’eux devait être trop sérieusement atteint.

En passant à Grancey-sur-Ource, le régiment le laissa  au château et le commandant déclara que, s’il mourait, le village serait brûlé en représailles. Puis le régiment continua sa route et fut de nouveau attaqué à la Grosse Borne.

A la suite de ce combat, le général prussien von Werder qui commandait à Troyes, fit amener à Bar sur Seine M. Simon, maire d'Autricourt, et voulut lui imposer pour la commune une contribution de 50.000 frs.

M. Simon, par sa fermeté parvint à faite abaisser ce chiffre à 10.000 frs, qui furent payés peu de temps après pour éviter une occupation militaire et soustraire les habitants à la brutalité des soldats ennemis.

Quant à Grancey, le soldat blessé, François Hölter, fut accueilli humainement et reçut les soins de la sage-femme du pays, Marie Elisabeth Eicher, mariée dans le village à Nicolas Garnier.

Cette personne était d’origine suisse et parlait allemand, ce qui lui permit de converser avec le blessé.

Tout en s’occupant de son état, elle lui parla de la grande angoisse des habitants qui s’attendaient à l’incendie annoncé, bien qu’ils ne soient pour rien dans les embuscades des Garibaldiens qui se déplaçaient continuellement dans la région.

Le jeune soldat, qui avait trente ans, se sentait faiblir et parla de son épouse et de ses jeunes  enfants restés dans son village de Prusse.

Il était originaire de Uelde, près de Lippstadt ; c’est une ville de l’arrondissement de Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie [v].

Sa fin approchait, mais madame Eicher fut assez éloquente ; il s’émut et décida de faire grâce au village de Grancey.

Il mourut le 2 décembre 1870. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 3 : Décès de François Hölter. Etat-Civil de Grancey sur Ource

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

                                                                                              Selon la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant cette guerre, aussi bien français qu’allemands, sur la demande du préfet, les terrains où se trouvaient des tombes militaires devaient être cédés à l’Etat au prix du tarif en vigueur pour les concessions perpétuelles ; les terrains et les tombes  concédés à l’Etat  devaient être conservés par la commune en bon état d’entretien.

A Grancey, selon le rapport d’Emile de Marcère, en 1878, une concession de 2 mètres fut accordée, le, 30 juillet 1876 [vi].

D’abord enterrés derrière l’église, les restes de François Hölter furent déplacés dans un carré militaire au cimetière (même si un doute peut persister sur cette tombe) [vii].

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 4 : tombe de François Hölter, cimetière de Grancey sur Ource, Cliché Dominique Masson

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 5 : tombe de François Hölter au cimetière de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Les Grancéens virent là une intervention du ciel et de la sainte Vierge, à qui ils avaient dédié leur nouvelle église en 1833.

Ils décidèrent d’élever sur le coteau de Beauregard, au cœur du vignoble, une chapelle d’action de grâce au moyen d’une souscription  et de placer le village à jamais sous la protection de la Vierge. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 6 : La chapelle de Beauregard et l'église Notre Dame de l'Assomption de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

La chapelle fut rehaussée d’une statue de la Vierge, œuvre du sculpteur châtillonnais Lefort.

Elle tient le blé et le raisin, emblèmes des paysans vignerons grancéens.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 7 : la Vierge dominant la chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Elle surmonte une inscription : « A la Vierge Immaculée-Ils m’ont établie gardienne-les habitants de Grancey-1870 ».

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 8 : inscription de remerciement , chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Chaque année, le 15 août, date de l’Assomption de la Vierge, une procession se rendait de l’église à la chapelle en chantant les cantiques de Lourdes.

Puis le prêtre faisait un court office et l’on redescendait à l’église où était encore célébré un salut, suivi de la bénédiction des enfants du village.

Cette procession cessa vers les années 1955 environ.

Le curé Roch Delamaison, décédé en 1874, se fit enterrer au chevet de la chapelle.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 9 : la chapelle de Beauregard à Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Bâtie sur un terrain privé, la chapelle devint la propriété de madame et monsieur Le Charpentier, qui eurent à cœur de l’entretenir et de la protéger.

Finalement, en 1978, madame Le Charpentier en fit don à la commune.

 (Dominique Masson)

 Remerciements à monsieur Günter Wiesendahl, historien à Hamm, en Allemagne, et à monsieur Michel Massé.

 [i] « La guerre franco-allemande de 1870-71, rédigée par la section historique du grand état-major prussien », traduction par E.Costa de Serda ; tome V, 1882

[ii]Gallimard Onésime : « Monographie de la commune d’Autricourt », Cahiers du Châtillonnais, n° 64

[iii] Selon l’ouvrage « la guerre franco-allemande » (op. cit.)…, « une bande se composant de plusieurs centaines d’hommes, réussit à barrer le chemin, près d’Autricourt, à la 3e compagnie de Soest, qui se dirigeait de Bar-sur-Aube vers Châtillon ».

[iv] Goyard-Pluyaut Christiane : « C’est un village de France ; il a nom : Grancey-sur-Ource » ; Cahiers du Châtillonnais, n° 40

[v] Uelde fait aujourd’hui partie de la ville d’Anröchte ; dans le « Westfälischer Anzeiger » du 6 décembre 1870, il est indiqué que le bataillon de Soest avait perdu deux hommes dans une bataille près de Plaines, le 28 novembre. Le militaire Anton Schürmann était porté disparu et le militaire Johann Kleine d’Essen  avait été tué. Renseignements fournis par monsieur Günter Wiesendahl

[vi] « Exécution de la loi du 4 avril 1873, rapport d’Emile de Marcère », 1878. Il est écrit (p. 68 et p. 351) : «  concession de 2 mètres pour un Français », mais aucun français n’a été signalé mort à Grancey.

[vii]« Dossier : 150e anniversaire de la guerre de 1870 », Ministère des Armées ; 2020

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 23 Mars 2021

Après  "La surprise de Châtillon", voici "l'escarmouche d'Autricourt", un passionnant notule de Dominique Masson, sur une guerre totalement oubliée, celle de 1870...

 

Notule d’histoire :

L’ « escarmouche » d’Autricourt, le 29 novembre 1870, et ses conséquences

L’ « escarmouche », c’est le terme qui fut employé par les allemands [i].

Après l’attaque de Ricciotti Garibaldi sur Châtillon, le 19 novembre 1870, le colonel Lettgau, pensant que les garibaldiens allaient revenir en nombre, se retira le lendemain sur Châteauvillain.

Dans sa marche sur la Loire, le général von Kraatz arriva dans cette localité le 21 novembre et ramena le détachement à Châtillon.

Le 18 novembre, quatre compagnies de Landwehr de Soest (1er, 5e et 6e) et  un demi-escadron du 5e hussard de réserve se trouvaient sur les routes de Bologne-Saint Dizier et Bologne-Colombey.

Le 23, ces troupes vinrent rejoindre le général von Kraatz.

La première de ces troupes avait eu une légère rencontre avec une bande de francs-tireurs, près de Plaines (Aube) ; en fait, il semble qu’il y eut deux hommes tués.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 1 : Décès du 23 novembre 1870 "la guerre franco-allemande de 1870-1871" rédigée par la section historique du Grand Etat-Major prussien en 1882

 Mais la troisième compagnie de Soest eut plus de problèmes.

            Voici ce qu’écrivit l’instituteur Onésime Gallimard, en 1888 [ii] :             

Pendant la guerre de 1870, une compagnie de francs-tireurs du Var, commandée par Verdanet eut connaissance qu'une colonne d'Allemands avait quitté Bar sur Seine et remontait le cours de l'Ource [iii].

Dans la matinée du 29 novembre de ladite année le chef de la troupe fit placer ses hommes dans les vignes des Frasses, près du bois de ce nom dominant la route départementale n° 16 et à 400 mètres du village d'Autricourt.

Lorsque la tête de la colonne ennemie arriva au pont établi sur l'Ource proche des habitations, une vive fusillade s'ouvrit sur eux (au lieu-dit « la folie », petit bois surplombant le petit bois le virage et l’ancien pont sur l’Ource, selon madame Pluyaut [iv]).

Les Allemands ripostèrent et le combat dura une demi-heure.

Pendant l'action les balles sifflaient dru sur le village.

La compagnie franche se retira dans les bois emportant un blessé.

Les Prussiens ramassèrent leurs morts et leurs blessés qui étaient relativement nombreux, 50 à 60 ; ils les placèrent dans des fourgons et rétrogradèrent.                                                                          

Côté garibaldien, c’étaient les  tirailleurs garibaldiens du Var sous les ordres du commandant Danilo, faisant partie de la première brigade, sous le commandement du général Jozef  Bossak-Hauké.

Côté allemand, ils faisaient partie des troupes d’étapes de la IIe armée ; c’était la troisième compagnie du bataillon de Soest du troisième régiment de Lanwher de Westphalie.

En fait, il n’y eut que deux soldats morts et trois blessés.                                                

On ne sait si les deux soldats morts, Anton Schürmann, de Waltringen, et Johann Kleine, d’Essen ont été tués le 23 novembre ou le 29.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 2 : décès du 29 novembre 1870 "la guerre franco-allemande" opus cité

Puis les ennemis continuèrent leur chemin, mais l’un d’eux devait être trop sérieusement atteint.

En passant à Grancey-sur-Ource, le régiment le laissa  au château et le commandant déclara que, s’il mourait, le village serait brûlé en représailles. Puis le régiment continua sa route et fut de nouveau attaqué à la Grosse Borne.

A la suite de ce combat, le général prussien von Werder qui commandait à Troyes, fit amener à Bar sur Seine M. Simon, maire d'Autricourt, et voulut lui imposer pour la commune une contribution de 50.000 frs.

M. Simon, par sa fermeté parvint à faite abaisser ce chiffre à 10.000 frs, qui furent payés peu de temps après pour éviter une occupation militaire et soustraire les habitants à la brutalité des soldats ennemis.

Quant à Grancey, le soldat blessé, François Hölter, fut accueilli humainement et reçut les soins de la sage-femme du pays, Marie Elisabeth Eicher, mariée dans le village à Nicolas Garnier.

Cette personne était d’origine suisse et parlait allemand, ce qui lui permit de converser avec le blessé.

Tout en s’occupant de son état, elle lui parla de la grande angoisse des habitants qui s’attendaient à l’incendie annoncé, bien qu’ils ne soient pour rien dans les embuscades des Garibaldiens qui se déplaçaient continuellement dans la région.

Le jeune soldat, qui avait trente ans, se sentait faiblir et parla de son épouse et de ses jeunes  enfants restés dans son village de Prusse.

Il était originaire de Uelde, près de Lippstadt ; c’est une ville de l’arrondissement de Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie [v].

Sa fin approchait, mais madame Eicher fut assez éloquente ; il s’émut et décida de faire grâce au village de Grancey.

Il mourut le 2 décembre 1870. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 3 : Décès de François Hölter. Etat-Civil de Grancey sur Ource

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

                                                                                              Selon la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant cette guerre, aussi bien français qu’allemands, sur la demande du préfet, les terrains où se trouvaient des tombes militaires devaient être cédés à l’Etat au prix du tarif en vigueur pour les concessions perpétuelles ; les terrains et les tombes  concédés à l’Etat  devaient être conservés par la commune en bon état d’entretien.

A Grancey, selon le rapport d’Emile de Marcère, en 1878, une concession de 2 mètres fut accordée, le, 30 juillet 1876 [vi].

D’abord enterrés derrière l’église, les restes de François Hölter furent déplacés dans un carré militaire au cimetière (même si un doute peut persister sur cette tombe) [vii].

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 4 : tombe de François Hölter, cimetière de Grancey sur Ource, Cliché Dominique Masson

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 5 : tombe de François Hölter au cimetière de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Les Grancéens virent là une intervention du ciel et de la sainte Vierge, à qui ils avaient dédié leur nouvelle église en 1833.

Ils décidèrent d’élever sur le coteau de Beauregard, au cœur du vignoble, une chapelle d’action de grâce au moyen d’une souscription  et de placer le village à jamais sous la protection de la Vierge. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 6 : La chapelle de Beauregard et l'église Notre Dame de l'Assomption de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

La chapelle fut rehaussée d’une statue de la Vierge, œuvre du sculpteur châtillonnais Lefort.

Elle tient le blé et le raisin, emblèmes des paysans vignerons grancéens.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 7 : la Vierge dominant la chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Elle surmonte une inscription : « A la Vierge Immaculée-Ils m’ont établie gardienne-les habitants de Grancey-1870 ».

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 8 : inscription de remerciement , chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Chaque année, le 15 août, date de l’Assomption de la Vierge, une procession se rendait de l’église à la chapelle en chantant les cantiques de Lourdes.

Puis le prêtre faisait un court office et l’on redescendait à l’église où était encore célébré un salut, suivi de la bénédiction des enfants du village.

Cette procession cessa vers les années 1955 environ.

Le curé Roch Delamaison, décédé en 1874, se fit enterrer au chevet de la chapelle.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 9 : la chapelle de Beauregard à Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Bâtie sur un terrain privé, la chapelle devint la propriété de madame et monsieur Le Charpentier, qui eurent à cœur de l’entretenir et de la protéger.

Finalement, en 1978, madame Le Charpentier en fit don à la commune.

 (Dominique Masson)

 Remerciements à monsieur Günter Wiesendahl, historien à Hamm, en Allemagne, et à monsieur Michel Massé.

 [i] « La guerre franco-allemande de 1870-71, rédigée par la section historique du grand état-major prussien », traduction par E.Costa de Serda ; tome V, 1882

[ii]Gallimard Onésime : « Monographie de la commune d’Autricourt », Cahiers du Châtillonnais, n° 64

[iii] Selon l’ouvrage « la guerre franco-allemande » (op. cit.)…, « une bande se composant de plusieurs centaines d’hommes, réussit à barrer le chemin, près d’Autricourt, à la 3e compagnie de Soest, qui se dirigeait de Bar-sur-Aube vers Châtillon ».

[iv] Goyard-Pluyaut Christiane : « C’est un village de France ; il a nom : Grancey-sur-Ource » ; Cahiers du Châtillonnais, n° 40

[v] Uelde fait aujourd’hui partie de la ville d’Anröchte ; dans le « Westfälischer Anzeiger » du 6 décembre 1870, il est indiqué que le bataillon de Soest avait perdu deux hommes dans une bataille près de Plaines, le 28 novembre. Le militaire Anton Schürmann était porté disparu et le militaire Johann Kleine d’Essen  avait été tué. Renseignements fournis par monsieur Günter Wiesendahl

[vi] « Exécution de la loi du 4 avril 1873, rapport d’Emile de Marcère », 1878. Il est écrit (p. 68 et p. 351) : «  concession de 2 mètres pour un Français », mais aucun français n’a été signalé mort à Grancey.

[vii]« Dossier : 150e anniversaire de la guerre de 1870 », Ministère des Armées ; 2020

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 23 Mars 2021

Après  "La surprise de Châtillon", voici "l'escarmouche d'Autricourt", un passionnant notule de Dominique Masson, sur une guerre totalement oubliée, celle de 1870...

 

Notule d’histoire :

L’ « escarmouche » d’Autricourt, le 29 novembre 1870, et ses conséquences

L’ « escarmouche », c’est le terme qui fut employé par les allemands [i].

Après l’attaque de Ricciotti Garibaldi sur Châtillon, le 19 novembre 1870, le colonel Lettgau, pensant que les garibaldiens allaient revenir en nombre, se retira le lendemain sur Châteauvillain.

Dans sa marche sur la Loire, le général von Kraatz arriva dans cette localité le 21 novembre et ramena le détachement à Châtillon.

Le 18 novembre, quatre compagnies de Landwehr de Soest (1er, 5e et 6e) et  un demi-escadron du 5e hussard de réserve se trouvaient sur les routes de Bologne-Saint Dizier et Bologne-Colombey.

Le 23, ces troupes vinrent rejoindre le général von Kraatz.

La première de ces troupes avait eu une légère rencontre avec une bande de francs-tireurs, près de Plaines (Aube) ; en fait, il semble qu’il y eut deux hommes tués.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 1 : Décès du 23 novembre 1870 "la guerre franco-allemande de 1870-1871" rédigée par la section historique du Grand Etat-Major prussien en 1882

 Mais la troisième compagnie de Soest eut plus de problèmes.

            Voici ce qu’écrivit l’instituteur Onésime Gallimard, en 1888 [ii] :             

Pendant la guerre de 1870, une compagnie de francs-tireurs du Var, commandée par Verdanet eut connaissance qu'une colonne d'Allemands avait quitté Bar sur Seine et remontait le cours de l'Ource [iii].

Dans la matinée du 29 novembre de ladite année le chef de la troupe fit placer ses hommes dans les vignes des Frasses, près du bois de ce nom dominant la route départementale n° 16 et à 400 mètres du village d'Autricourt.

Lorsque la tête de la colonne ennemie arriva au pont établi sur l'Ource proche des habitations, une vive fusillade s'ouvrit sur eux (au lieu-dit « la folie », petit bois surplombant le petit bois le virage et l’ancien pont sur l’Ource, selon madame Pluyaut [iv]).

Les Allemands ripostèrent et le combat dura une demi-heure.

Pendant l'action les balles sifflaient dru sur le village.

La compagnie franche se retira dans les bois emportant un blessé.

Les Prussiens ramassèrent leurs morts et leurs blessés qui étaient relativement nombreux, 50 à 60 ; ils les placèrent dans des fourgons et rétrogradèrent.                                                                          

Côté garibaldien, c’étaient les  tirailleurs garibaldiens du Var sous les ordres du commandant Danilo, faisant partie de la première brigade, sous le commandement du général Jozef  Bossak-Hauké.

Côté allemand, ils faisaient partie des troupes d’étapes de la IIe armée ; c’était la troisième compagnie du bataillon de Soest du troisième régiment de Lanwher de Westphalie.

En fait, il n’y eut que deux soldats morts et trois blessés.                                                

On ne sait si les deux soldats morts, Anton Schürmann, de Waltringen, et Johann Kleine, d’Essen ont été tués le 23 novembre ou le 29.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 2 : décès du 29 novembre 1870 "la guerre franco-allemande" opus cité

Puis les ennemis continuèrent leur chemin, mais l’un d’eux devait être trop sérieusement atteint.

En passant à Grancey-sur-Ource, le régiment le laissa  au château et le commandant déclara que, s’il mourait, le village serait brûlé en représailles. Puis le régiment continua sa route et fut de nouveau attaqué à la Grosse Borne.

A la suite de ce combat, le général prussien von Werder qui commandait à Troyes, fit amener à Bar sur Seine M. Simon, maire d'Autricourt, et voulut lui imposer pour la commune une contribution de 50.000 frs.

M. Simon, par sa fermeté parvint à faite abaisser ce chiffre à 10.000 frs, qui furent payés peu de temps après pour éviter une occupation militaire et soustraire les habitants à la brutalité des soldats ennemis.

Quant à Grancey, le soldat blessé, François Hölter, fut accueilli humainement et reçut les soins de la sage-femme du pays, Marie Elisabeth Eicher, mariée dans le village à Nicolas Garnier.

Cette personne était d’origine suisse et parlait allemand, ce qui lui permit de converser avec le blessé.

Tout en s’occupant de son état, elle lui parla de la grande angoisse des habitants qui s’attendaient à l’incendie annoncé, bien qu’ils ne soient pour rien dans les embuscades des Garibaldiens qui se déplaçaient continuellement dans la région.

Le jeune soldat, qui avait trente ans, se sentait faiblir et parla de son épouse et de ses jeunes  enfants restés dans son village de Prusse.

Il était originaire de Uelde, près de Lippstadt ; c’est une ville de l’arrondissement de Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie [v].

Sa fin approchait, mais madame Eicher fut assez éloquente ; il s’émut et décida de faire grâce au village de Grancey.

Il mourut le 2 décembre 1870. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 3 : Décès de François Hölter. Etat-Civil de Grancey sur Ource

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

                                                                                              Selon la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant cette guerre, aussi bien français qu’allemands, sur la demande du préfet, les terrains où se trouvaient des tombes militaires devaient être cédés à l’Etat au prix du tarif en vigueur pour les concessions perpétuelles ; les terrains et les tombes  concédés à l’Etat  devaient être conservés par la commune en bon état d’entretien.

A Grancey, selon le rapport d’Emile de Marcère, en 1878, une concession de 2 mètres fut accordée, le, 30 juillet 1876 [vi].

D’abord enterrés derrière l’église, les restes de François Hölter furent déplacés dans un carré militaire au cimetière (même si un doute peut persister sur cette tombe) [vii].

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 4 : tombe de François Hölter, cimetière de Grancey sur Ource, Cliché Dominique Masson

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 5 : tombe de François Hölter au cimetière de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Les Grancéens virent là une intervention du ciel et de la sainte Vierge, à qui ils avaient dédié leur nouvelle église en 1833.

Ils décidèrent d’élever sur le coteau de Beauregard, au cœur du vignoble, une chapelle d’action de grâce au moyen d’une souscription  et de placer le village à jamais sous la protection de la Vierge. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 6 : La chapelle de Beauregard et l'église Notre Dame de l'Assomption de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

La chapelle fut rehaussée d’une statue de la Vierge, œuvre du sculpteur châtillonnais Lefort.

Elle tient le blé et le raisin, emblèmes des paysans vignerons grancéens.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 7 : la Vierge dominant la chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Elle surmonte une inscription : « A la Vierge Immaculée-Ils m’ont établie gardienne-les habitants de Grancey-1870 ».

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 8 : inscription de remerciement , chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Chaque année, le 15 août, date de l’Assomption de la Vierge, une procession se rendait de l’église à la chapelle en chantant les cantiques de Lourdes.

Puis le prêtre faisait un court office et l’on redescendait à l’église où était encore célébré un salut, suivi de la bénédiction des enfants du village.

Cette procession cessa vers les années 1955 environ.

Le curé Roch Delamaison, décédé en 1874, se fit enterrer au chevet de la chapelle.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 9 : la chapelle de Beauregard à Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Bâtie sur un terrain privé, la chapelle devint la propriété de madame et monsieur Le Charpentier, qui eurent à cœur de l’entretenir et de la protéger.

Finalement, en 1978, madame Le Charpentier en fit don à la commune.

 (Dominique Masson)

 Remerciements à monsieur Günter Wiesendahl, historien à Hamm, en Allemagne, et à monsieur Michel Massé.

 [i] « La guerre franco-allemande de 1870-71, rédigée par la section historique du grand état-major prussien », traduction par E.Costa de Serda ; tome V, 1882

[ii]Gallimard Onésime : « Monographie de la commune d’Autricourt », Cahiers du Châtillonnais, n° 64

[iii] Selon l’ouvrage « la guerre franco-allemande » (op. cit.)…, « une bande se composant de plusieurs centaines d’hommes, réussit à barrer le chemin, près d’Autricourt, à la 3e compagnie de Soest, qui se dirigeait de Bar-sur-Aube vers Châtillon ».

[iv] Goyard-Pluyaut Christiane : « C’est un village de France ; il a nom : Grancey-sur-Ource » ; Cahiers du Châtillonnais, n° 40

[v] Uelde fait aujourd’hui partie de la ville d’Anröchte ; dans le « Westfälischer Anzeiger » du 6 décembre 1870, il est indiqué que le bataillon de Soest avait perdu deux hommes dans une bataille près de Plaines, le 28 novembre. Le militaire Anton Schürmann était porté disparu et le militaire Johann Kleine d’Essen  avait été tué. Renseignements fournis par monsieur Günter Wiesendahl

[vi] « Exécution de la loi du 4 avril 1873, rapport d’Emile de Marcère », 1878. Il est écrit (p. 68 et p. 351) : «  concession de 2 mètres pour un Français », mais aucun français n’a été signalé mort à Grancey.

[vii]« Dossier : 150e anniversaire de la guerre de 1870 », Ministère des Armées ; 2020

 

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Publié le 23 Mars 2021

Après  "La surprise de Châtillon", voici "l'escarmouche d'Autricourt", un passionnant notule de Dominique Masson, sur une guerre totalement oubliée, celle de 1870...

 

Notule d’histoire :

L’ « escarmouche » d’Autricourt, le 29 novembre 1870, et ses conséquences

L’ « escarmouche », c’est le terme qui fut employé par les allemands [i].

Après l’attaque de Ricciotti Garibaldi sur Châtillon, le 19 novembre 1870, le colonel Lettgau, pensant que les garibaldiens allaient revenir en nombre, se retira le lendemain sur Châteauvillain.

Dans sa marche sur la Loire, le général von Kraatz arriva dans cette localité le 21 novembre et ramena le détachement à Châtillon.

Le 18 novembre, quatre compagnies de Landwehr de Soest (1er, 5e et 6e) et  un demi-escadron du 5e hussard de réserve se trouvaient sur les routes de Bologne-Saint Dizier et Bologne-Colombey.

Le 23, ces troupes vinrent rejoindre le général von Kraatz.

La première de ces troupes avait eu une légère rencontre avec une bande de francs-tireurs, près de Plaines (Aube) ; en fait, il semble qu’il y eut deux hommes tués.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 1 : Décès du 23 novembre 1870 "la guerre franco-allemande de 1870-1871" rédigée par la section historique du Grand Etat-Major prussien en 1882

 Mais la troisième compagnie de Soest eut plus de problèmes.

            Voici ce qu’écrivit l’instituteur Onésime Gallimard, en 1888 [ii] :             

Pendant la guerre de 1870, une compagnie de francs-tireurs du Var, commandée par Verdanet eut connaissance qu'une colonne d'Allemands avait quitté Bar sur Seine et remontait le cours de l'Ource [iii].

Dans la matinée du 29 novembre de ladite année le chef de la troupe fit placer ses hommes dans les vignes des Frasses, près du bois de ce nom dominant la route départementale n° 16 et à 400 mètres du village d'Autricourt.

Lorsque la tête de la colonne ennemie arriva au pont établi sur l'Ource proche des habitations, une vive fusillade s'ouvrit sur eux (au lieu-dit « la folie », petit bois surplombant le petit bois le virage et l’ancien pont sur l’Ource, selon madame Pluyaut [iv]).

Les Allemands ripostèrent et le combat dura une demi-heure.

Pendant l'action les balles sifflaient dru sur le village.

La compagnie franche se retira dans les bois emportant un blessé.

Les Prussiens ramassèrent leurs morts et leurs blessés qui étaient relativement nombreux, 50 à 60 ; ils les placèrent dans des fourgons et rétrogradèrent.                                                                          

Côté garibaldien, c’étaient les  tirailleurs garibaldiens du Var sous les ordres du commandant Danilo, faisant partie de la première brigade, sous le commandement du général Jozef  Bossak-Hauké.

Côté allemand, ils faisaient partie des troupes d’étapes de la IIe armée ; c’était la troisième compagnie du bataillon de Soest du troisième régiment de Lanwher de Westphalie.

En fait, il n’y eut que deux soldats morts et trois blessés.                                                

On ne sait si les deux soldats morts, Anton Schürmann, de Waltringen, et Johann Kleine, d’Essen ont été tués le 23 novembre ou le 29.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 2 : décès du 29 novembre 1870 "la guerre franco-allemande" opus cité

Puis les ennemis continuèrent leur chemin, mais l’un d’eux devait être trop sérieusement atteint.

En passant à Grancey-sur-Ource, le régiment le laissa  au château et le commandant déclara que, s’il mourait, le village serait brûlé en représailles. Puis le régiment continua sa route et fut de nouveau attaqué à la Grosse Borne.

A la suite de ce combat, le général prussien von Werder qui commandait à Troyes, fit amener à Bar sur Seine M. Simon, maire d'Autricourt, et voulut lui imposer pour la commune une contribution de 50.000 frs.

M. Simon, par sa fermeté parvint à faite abaisser ce chiffre à 10.000 frs, qui furent payés peu de temps après pour éviter une occupation militaire et soustraire les habitants à la brutalité des soldats ennemis.

Quant à Grancey, le soldat blessé, François Hölter, fut accueilli humainement et reçut les soins de la sage-femme du pays, Marie Elisabeth Eicher, mariée dans le village à Nicolas Garnier.

Cette personne était d’origine suisse et parlait allemand, ce qui lui permit de converser avec le blessé.

Tout en s’occupant de son état, elle lui parla de la grande angoisse des habitants qui s’attendaient à l’incendie annoncé, bien qu’ils ne soient pour rien dans les embuscades des Garibaldiens qui se déplaçaient continuellement dans la région.

Le jeune soldat, qui avait trente ans, se sentait faiblir et parla de son épouse et de ses jeunes  enfants restés dans son village de Prusse.

Il était originaire de Uelde, près de Lippstadt ; c’est une ville de l’arrondissement de Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie [v].

Sa fin approchait, mais madame Eicher fut assez éloquente ; il s’émut et décida de faire grâce au village de Grancey.

Il mourut le 2 décembre 1870. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 3 : Décès de François Hölter. Etat-Civil de Grancey sur Ource

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

                                                                                              Selon la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant cette guerre, aussi bien français qu’allemands, sur la demande du préfet, les terrains où se trouvaient des tombes militaires devaient être cédés à l’Etat au prix du tarif en vigueur pour les concessions perpétuelles ; les terrains et les tombes  concédés à l’Etat  devaient être conservés par la commune en bon état d’entretien.

A Grancey, selon le rapport d’Emile de Marcère, en 1878, une concession de 2 mètres fut accordée, le, 30 juillet 1876 [vi].

D’abord enterrés derrière l’église, les restes de François Hölter furent déplacés dans un carré militaire au cimetière (même si un doute peut persister sur cette tombe) [vii].

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 4 : tombe de François Hölter, cimetière de Grancey sur Ource, Cliché Dominique Masson

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 5 : tombe de François Hölter au cimetière de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Les Grancéens virent là une intervention du ciel et de la sainte Vierge, à qui ils avaient dédié leur nouvelle église en 1833.

Ils décidèrent d’élever sur le coteau de Beauregard, au cœur du vignoble, une chapelle d’action de grâce au moyen d’une souscription  et de placer le village à jamais sous la protection de la Vierge. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 6 : La chapelle de Beauregard et l'église Notre Dame de l'Assomption de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

La chapelle fut rehaussée d’une statue de la Vierge, œuvre du sculpteur châtillonnais Lefort.

Elle tient le blé et le raisin, emblèmes des paysans vignerons grancéens.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 7 : la Vierge dominant la chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Elle surmonte une inscription : « A la Vierge Immaculée-Ils m’ont établie gardienne-les habitants de Grancey-1870 ».

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 8 : inscription de remerciement , chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Chaque année, le 15 août, date de l’Assomption de la Vierge, une procession se rendait de l’église à la chapelle en chantant les cantiques de Lourdes.

Puis le prêtre faisait un court office et l’on redescendait à l’église où était encore célébré un salut, suivi de la bénédiction des enfants du village.

Cette procession cessa vers les années 1955 environ.

Le curé Roch Delamaison, décédé en 1874, se fit enterrer au chevet de la chapelle.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 9 : la chapelle de Beauregard à Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Bâtie sur un terrain privé, la chapelle devint la propriété de madame et monsieur Le Charpentier, qui eurent à cœur de l’entretenir et de la protéger.

Finalement, en 1978, madame Le Charpentier en fit don à la commune.

 (Dominique Masson)

 Remerciements à monsieur Günter Wiesendahl, historien à Hamm, en Allemagne, et à monsieur Michel Massé.

 [i] « La guerre franco-allemande de 1870-71, rédigée par la section historique du grand état-major prussien », traduction par E.Costa de Serda ; tome V, 1882

[ii]Gallimard Onésime : « Monographie de la commune d’Autricourt », Cahiers du Châtillonnais, n° 64

[iii] Selon l’ouvrage « la guerre franco-allemande » (op. cit.)…, « une bande se composant de plusieurs centaines d’hommes, réussit à barrer le chemin, près d’Autricourt, à la 3e compagnie de Soest, qui se dirigeait de Bar-sur-Aube vers Châtillon ».

[iv] Goyard-Pluyaut Christiane : « C’est un village de France ; il a nom : Grancey-sur-Ource » ; Cahiers du Châtillonnais, n° 40

[v] Uelde fait aujourd’hui partie de la ville d’Anröchte ; dans le « Westfälischer Anzeiger » du 6 décembre 1870, il est indiqué que le bataillon de Soest avait perdu deux hommes dans une bataille près de Plaines, le 28 novembre. Le militaire Anton Schürmann était porté disparu et le militaire Johann Kleine d’Essen  avait été tué. Renseignements fournis par monsieur Günter Wiesendahl

[vi] « Exécution de la loi du 4 avril 1873, rapport d’Emile de Marcère », 1878. Il est écrit (p. 68 et p. 351) : «  concession de 2 mètres pour un Français », mais aucun français n’a été signalé mort à Grancey.

[vii]« Dossier : 150e anniversaire de la guerre de 1870 », Ministère des Armées ; 2020

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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Publié le 23 Mars 2021

Après  "La surprise de Châtillon", voici "l'escarmouche d'Autricourt", un passionnant notule de Dominique Masson, sur une guerre totalement oubliée, celle de 1870...

 

Notule d’histoire :

L’ « escarmouche » d’Autricourt, le 29 novembre 1870, et ses conséquences

L’ « escarmouche », c’est le terme qui fut employé par les allemands [i].

Après l’attaque de Ricciotti Garibaldi sur Châtillon, le 19 novembre 1870, le colonel Lettgau, pensant que les garibaldiens allaient revenir en nombre, se retira le lendemain sur Châteauvillain.

Dans sa marche sur la Loire, le général von Kraatz arriva dans cette localité le 21 novembre et ramena le détachement à Châtillon.

Le 18 novembre, quatre compagnies de Landwehr de Soest (1er, 5e et 6e) et  un demi-escadron du 5e hussard de réserve se trouvaient sur les routes de Bologne-Saint Dizier et Bologne-Colombey.

Le 23, ces troupes vinrent rejoindre le général von Kraatz.

La première de ces troupes avait eu une légère rencontre avec une bande de francs-tireurs, près de Plaines (Aube) ; en fait, il semble qu’il y eut deux hommes tués.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 1 : Décès du 23 novembre 1870 "la guerre franco-allemande de 1870-1871" rédigée par la section historique du Grand Etat-Major prussien en 1882

 Mais la troisième compagnie de Soest eut plus de problèmes.

            Voici ce qu’écrivit l’instituteur Onésime Gallimard, en 1888 [ii] :             

Pendant la guerre de 1870, une compagnie de francs-tireurs du Var, commandée par Verdanet eut connaissance qu'une colonne d'Allemands avait quitté Bar sur Seine et remontait le cours de l'Ource [iii].

Dans la matinée du 29 novembre de ladite année le chef de la troupe fit placer ses hommes dans les vignes des Frasses, près du bois de ce nom dominant la route départementale n° 16 et à 400 mètres du village d'Autricourt.

Lorsque la tête de la colonne ennemie arriva au pont établi sur l'Ource proche des habitations, une vive fusillade s'ouvrit sur eux (au lieu-dit « la folie », petit bois surplombant le petit bois le virage et l’ancien pont sur l’Ource, selon madame Pluyaut [iv]).

Les Allemands ripostèrent et le combat dura une demi-heure.

Pendant l'action les balles sifflaient dru sur le village.

La compagnie franche se retira dans les bois emportant un blessé.

Les Prussiens ramassèrent leurs morts et leurs blessés qui étaient relativement nombreux, 50 à 60 ; ils les placèrent dans des fourgons et rétrogradèrent.                                                                          

Côté garibaldien, c’étaient les  tirailleurs garibaldiens du Var sous les ordres du commandant Danilo, faisant partie de la première brigade, sous le commandement du général Jozef  Bossak-Hauké.

Côté allemand, ils faisaient partie des troupes d’étapes de la IIe armée ; c’était la troisième compagnie du bataillon de Soest du troisième régiment de Lanwher de Westphalie.

En fait, il n’y eut que deux soldats morts et trois blessés.                                                

On ne sait si les deux soldats morts, Anton Schürmann, de Waltringen, et Johann Kleine, d’Essen ont été tués le 23 novembre ou le 29.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 2 : décès du 29 novembre 1870 "la guerre franco-allemande" opus cité

Puis les ennemis continuèrent leur chemin, mais l’un d’eux devait être trop sérieusement atteint.

En passant à Grancey-sur-Ource, le régiment le laissa  au château et le commandant déclara que, s’il mourait, le village serait brûlé en représailles. Puis le régiment continua sa route et fut de nouveau attaqué à la Grosse Borne.

A la suite de ce combat, le général prussien von Werder qui commandait à Troyes, fit amener à Bar sur Seine M. Simon, maire d'Autricourt, et voulut lui imposer pour la commune une contribution de 50.000 frs.

M. Simon, par sa fermeté parvint à faite abaisser ce chiffre à 10.000 frs, qui furent payés peu de temps après pour éviter une occupation militaire et soustraire les habitants à la brutalité des soldats ennemis.

Quant à Grancey, le soldat blessé, François Hölter, fut accueilli humainement et reçut les soins de la sage-femme du pays, Marie Elisabeth Eicher, mariée dans le village à Nicolas Garnier.

Cette personne était d’origine suisse et parlait allemand, ce qui lui permit de converser avec le blessé.

Tout en s’occupant de son état, elle lui parla de la grande angoisse des habitants qui s’attendaient à l’incendie annoncé, bien qu’ils ne soient pour rien dans les embuscades des Garibaldiens qui se déplaçaient continuellement dans la région.

Le jeune soldat, qui avait trente ans, se sentait faiblir et parla de son épouse et de ses jeunes  enfants restés dans son village de Prusse.

Il était originaire de Uelde, près de Lippstadt ; c’est une ville de l’arrondissement de Soest, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie [v].

Sa fin approchait, mais madame Eicher fut assez éloquente ; il s’émut et décida de faire grâce au village de Grancey.

Il mourut le 2 décembre 1870. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 3 : Décès de François Hölter. Etat-Civil de Grancey sur Ource

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

                                                                                              Selon la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant cette guerre, aussi bien français qu’allemands, sur la demande du préfet, les terrains où se trouvaient des tombes militaires devaient être cédés à l’Etat au prix du tarif en vigueur pour les concessions perpétuelles ; les terrains et les tombes  concédés à l’Etat  devaient être conservés par la commune en bon état d’entretien.

A Grancey, selon le rapport d’Emile de Marcère, en 1878, une concession de 2 mètres fut accordée, le, 30 juillet 1876 [vi].

D’abord enterrés derrière l’église, les restes de François Hölter furent déplacés dans un carré militaire au cimetière (même si un doute peut persister sur cette tombe) [vii].

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 4 : tombe de François Hölter, cimetière de Grancey sur Ource, Cliché Dominique Masson

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 5 : tombe de François Hölter au cimetière de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Les Grancéens virent là une intervention du ciel et de la sainte Vierge, à qui ils avaient dédié leur nouvelle église en 1833.

Ils décidèrent d’élever sur le coteau de Beauregard, au cœur du vignoble, une chapelle d’action de grâce au moyen d’une souscription  et de placer le village à jamais sous la protection de la Vierge. 

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 6 : La chapelle de Beauregard et l'église Notre Dame de l'Assomption de Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

La chapelle fut rehaussée d’une statue de la Vierge, œuvre du sculpteur châtillonnais Lefort.

Elle tient le blé et le raisin, emblèmes des paysans vignerons grancéens.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 7 : la Vierge dominant la chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Elle surmonte une inscription : « A la Vierge Immaculée-Ils m’ont établie gardienne-les habitants de Grancey-1870 ».

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 8 : inscription de remerciement , chapelle de Beauregard, cliché Dominique Masson

Chaque année, le 15 août, date de l’Assomption de la Vierge, une procession se rendait de l’église à la chapelle en chantant les cantiques de Lourdes.

Puis le prêtre faisait un court office et l’on redescendait à l’église où était encore célébré un salut, suivi de la bénédiction des enfants du village.

Cette procession cessa vers les années 1955 environ.

Le curé Roch Delamaison, décédé en 1874, se fit enterrer au chevet de la chapelle.

"L'escarmouche d'Autricourt" le 29 novembre 1870 et ses conséquences, un notule d'histoire de Dominique Masson

Figure 9 : la chapelle de Beauregard à Grancey sur Ource, cliché Dominique Masson

Bâtie sur un terrain privé, la chapelle devint la propriété de madame et monsieur Le Charpentier, qui eurent à cœur de l’entretenir et de la protéger.

Finalement, en 1978, madame Le Charpentier en fit don à la commune.

 (Dominique Masson)

 Remerciements à monsieur Günter Wiesendahl, historien à Hamm, en Allemagne, et à monsieur Michel Massé.

 [i] « La guerre franco-allemande de 1870-71, rédigée par la section historique du grand état-major prussien », traduction par E.Costa de Serda ; tome V, 1882

[ii]Gallimard Onésime : « Monographie de la commune d’Autricourt », Cahiers du Châtillonnais, n° 64

[iii] Selon l’ouvrage « la guerre franco-allemande » (op. cit.)…, « une bande se composant de plusieurs centaines d’hommes, réussit à barrer le chemin, près d’Autricourt, à la 3e compagnie de Soest, qui se dirigeait de Bar-sur-Aube vers Châtillon ».

[iv] Goyard-Pluyaut Christiane : « C’est un village de France ; il a nom : Grancey-sur-Ource » ; Cahiers du Châtillonnais, n° 40

[v] Uelde fait aujourd’hui partie de la ville d’Anröchte ; dans le « Westfälischer Anzeiger » du 6 décembre 1870, il est indiqué que le bataillon de Soest avait perdu deux hommes dans une bataille près de Plaines, le 28 novembre. Le militaire Anton Schürmann était porté disparu et le militaire Johann Kleine d’Essen  avait été tué. Renseignements fournis par monsieur Günter Wiesendahl

[vi] « Exécution de la loi du 4 avril 1873, rapport d’Emile de Marcère », 1878. Il est écrit (p. 68 et p. 351) : «  concession de 2 mètres pour un Français », mais aucun français n’a été signalé mort à Grancey.

[vii]« Dossier : 150e anniversaire de la guerre de 1870 », Ministère des Armées ; 2020

 

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Rédigé par Christaldesaintmarc

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