LES ÉCARTS ET AUTRES LIEUX ANCIENS DU CHÂTILLONNAIS.
Dossier réalisé par Gérard Heinzé, grâce au très complet :
« Dictionnaire topographique du département de la Côte d’Or comprenant les noms de lieux anciens et modernes »
Rédigé par Alphonse Roserot, correspondant honoraire du Ministère de l’Instruction Publique en 1924, publié par ordre du ministre de l’Instruction Publique et sous la direction du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, complété d’informations intéressantes relevées dans le « Nomenclature des hameaux, écarts et lieux dits », résultat du recensement effectué par L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), Direction régionale de Dijon, réalisé en 1951.
A cette époque, les écarts désignaient les hameaux, annexes de communes ou lieux dits qui étaient ou furent habités en permanence ou temporairement et qui étaient situés sur le territoire de la commune en dehors de l’agglomération principale, habituellement appelée bourg.
Ces lieux pouvaient comporter des groupes de maisons ou de bâtiments isolés, dépourvus de dépendances de quelque importance (maison de garde-barrière, de garde forestier) ou pourvu, au contraire, de dépendances plus ou moins étendues (briqueteries, fermes écartées, moulins, usines).
Tous mes remerciements à Gérard Heinzé pour son magnifique travail sur notre patrimoine Châtillonnais, que j’ai minutieusement recopié, après son don généreux.
Il me reste à publier un texte d'Alphonse Roserot, non celui d'un village, mais d'une ville : Châtillon-sur-Seine.
Ce sera l'objet d'un article qui paraîtra lundi prochain.
Isabelle, une jeune femme passionnée de recherches anciennes et de généalogie, a déniché une archive très intéressante sur les discussions qui ont eu lieu en 1841, sur le trajet que pourrait suivre le chemin de fer de Paris à Lyon.
Merci à elle pour nous avoir transmis ce document que vous pourrez lire ci-dessous.
Le tableau représentant le Maréchal Marmont, peint en 1798 par Andrea Appiani (1754-1817) est de retour dans la salle Marmont du Musée du Pays Châtillonnais !
Ce tableau qui est une huile sur toile, a été restauré en 2025 avec la généreuse contribution du musée National des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, ainsi que par la société des Amis du Musée du Pays Châtillonnais.
Il a ensuite figuré dans la superbe exposition que les Amis du Musée ont visitée au printemps 2025.
L'association des Amis du Musée du Pays Châtillonnais a proposé à ses adhérents une sortie à Rueil-Malmaison le 27 mars 2025. La matinée fut consacrée à la visite du château de la Malmais...
Mercredi 29 octobre, Jérémie Brigand, Président de la Communauté de Communes du pays Châtillonnais et Cécile Zicot, Directrice du Musée, ont convié les adhérents des Amis du Musée accompagnés par leur Président Djo Lamonica-Fournié, a une cérémonie bien sympathique.
Le Président de la Communauté de Communes a félicité et remercié les Amis du Châtillonnais, représentés par Djo Lamonica-Fournié, d'avoir contribué à la restauration du tableau d'Appiani par Annika Roy, tableau magnifique qui fait la fierté du musée du Pays Châtillonnais.
Ses remerciements sont allés aussi à la Directrice Cécile Zicot et à tout le personnel du musée pour le beau travail réalisé pour sauvegarder les mobiliers si précieux qu'il contient.
Après le cambriolage du Louvre, Jérémie Brigand a rassuré le public : le musée a été doté de caméras de surveillance, à la fois statiques, mais aussi de mouvement, les portes ont été blindées, le personnel a été formé, tout est sécurisé.
Djo Lamonica-Fournié, Président de l'association des Amis du Musée, est heureux de voir que le tableau a repris sa place sur le mur de la salle Marmont du musée. L'association a financé en partie sa restauration qui est magnifique.
Les Amis du Musée, association dynamique, a à cœur d'apporter son soutien au musée, comme elle l'a fait depuis sa fondation.
Cécile Zicot, Directrice du musée est aussi ravie de revoir le magnifique tableau de Marmont à sa place . D'autres restaurations sont prévues tous les ans, les Amis du Musée ne peuvent pas toujours y participer, mais des subventions extérieures sont demandées.
L'exposition sur Marc Bohan et les années Dior a un grand succès, elle se prolongera jusqu'à la fin décembre, ainsi que celle de Cévé.
Il y aura l'année prochaine une grande exposition qui se prépare déjà.
Les adhérents présents ont applaudi les participants de cette sympathique réunion, en regardant le beau Marmont avec les yeux de Chimène !
Et ils ont partagé le verre de l'amitié en ayant une pensée pour celui qu'on crut traitre, mais qui ne l'était pas.....
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La prison de Châtillon en 1794, vue par Victorine de Chastenay et son frère, Henri-Louis
En mai 1794, la famille de Chastenay, c’est-à-dire le père, Erard Louis Guy, la mère, Catherine Louise, le fils Henri, et Victoire (dite Victorine), qui étaient à Rouen, durent quitter cette ville, car un décret du 27 germinal an II obligeait les nobles à quitter Paris et les villes maritimes.
Aussi, se décidèrent-ils à retourner en Bourgogne, à Châtillon.
Le 27 juin, le département de la Côte d’Or inscrivit M. de Chastenay, par erreur, sur la liste des émigrés, son certificat ayant été « oublié dix-sept jours dans les cartons du district », et il n’y eut pas moyen d’obtenir un passeport.
Finalement, M. de Chastenay et son fils partirent se cacher dans les bois.
Le lieutenant de gendarmerie de Dijon, arrivé en hâte, ne trouva que Victorine et sa mère dans leur appartement de la rue de Chaumont.
Dans ses Mémoires, parues en 1896, Victorine de Chastenay a raconté, entre autres, comment elle vécut cette période : « On m’envoyait à la prison, maman malade à l’hôpital … Les scellés furent posés au même instant partout ».
Victorine a raconté son séjour en prison, ainsi que les personnes rencontrées là. Son père et son frère furent arrêtés quelques jours plus tard ; son père fut envoyé à Paris pour y être jugé, et arriva dans la capitale le 14 juillet, tandis que son frère était emprisonné à Châtillon avec Victorine.
Là, « le dessin fut la ressource de mon frère. Il fit sur un livret tous nos portraits ressemblants ».
Ce livret, possédé à la fin du XIXe siècle par le président honoraire du tribunal civil à Châtillon, fut en la possession ensuite, au milieu du XXe siècle, du docteur Ronot, lequel dut permettre que les Archives de Côte d’Or en fassent un microfilm (Photo Collin, Dijon, 19 décembre 1951 ; répertorié sous le numéro : ADCO, 1 Mi 2).
Ce livret comporte 31 dessins côtés (plus une ébauche de dessin), et Victorine a écrit, à la fin : « liste des portraits dessinés d’après nature par mon bon frère, à la maison d’arrêt de Châtillon S.S, an 2, 1794 » ; et, en marge : « 29 juillet 1796 ».
Voici l’ensemble des portraits dessinés par Henri, numérotés de 1 à 31. Victorine, à la fin du livret, a inscrit les noms des portraiturés, ainsi qu’un commentaire, mais qui, parfois, est un peu différent de ce qu’elle a écrit dans ses Mémoires (M).
Concernant son portrait, voici ce qu’elle en dit (M) : « « Je m’y trouve avec mon costume, c’est-à-dire mon voile d’organdi , sur un bonnet pareil et plat, et mon grand fichu de linon ».
Quant aux activités en prison, « je fis demander une guitare et j’essayai d’en tirer des accords ; M. Carteret et mon frère faisaient crier leurs flageolets . Le soir, nous chantions tous, comme dans toutes les prisons, la Marseillaise à grand chœur … ».
Figure 1 : Victorine ; dessin n° 9
A son arrivée en prison, Victorine fut reçue par le concierge, M. Lemoine :
« le concierge … me dit que mon père l’avait autrefois obligé, et qu’il en serait toujours reconnaissant… Je couchais en septième ou huitième dans la petite chambre du concierge ; nous étions : lui, sa femme, leur fils cadet âgé de quatorze ans, enfant rempli de sensibilité, deux prisonnières … La mère Lemoyne, bonne et excellente femme, et les deux compagnes de ma chambrée, m’ont rendu dès le premier instant les soins les plus compatissants ; elles faisaient mon lit, le rangeaient dans le jardin ; elles prenaient pour moi une peine que je ne pouvais réclamer et que, sans l’indifférence où j’étais pour moi-même, je ne leur eusse sûrement pas causée » (M).
Figure 2 : M. Lemoine, concierge, ancien militaire, homme excellent (dessin n° 18)
Figure 4 : Cadet Lemoine, leur 2e fils ; jeune homme aussi bon qu’il était beau. Son frère ainé était alors à l’école de Mars (dessin n° 20)
En prison, Victorine fit d’abord la connaissance de Nicolas Carteret :
« Au milieu de ceux qui remplissaient la chambre au moment où j’étais entrée, j’avais distingué l’accueil plein de pitié et d’intérêt que M. Carteret m’avait fait.
Je ne l’avais jusqu’alors jamais vu. Il m’offrit, au bout de quelques instants, un gros bouquet d’œillets qu’on venait de lui apporter.
Quand je voulus envoyer le concierge Lemoyne à maman, il m’offrit un morceau de son pain, assez beau.
Je demandai du papier pour l’envoyer, et j’en gardai une partie, à tout hasard.
Carteret me donna un crayon pour écrire, et je lui demandai de me laisser, ignorant jusqu’à quel point on pourrait me priver du moyen de communiquer par l’écriture …Cependant, mon nouvel ami voulut me faire connaître tous les détails de notre habitation …
M. Carteret, devenu en peu d’heures le confident de nos vœux à cet égard, me répétait à chaque instant que pour un noble et un Constituant, la fuite était le seul moyen de salut.
Lui-même, dans une situation qui comportait moins de périls, s’était assuré le moyen d’échapper, s’il était mandé à Paris.
Les bois, en y errant un peu, conduisaient sûrement jusqu’en Suisse ; le clair de lune était superbe ; trois jours, et pour de bons marcheurs, la barrière se trouvait franchie.
Ces conversations me firent vivre… Je fis demander une guitare et j’essayai d’en tirer des accords ; M. Carteret et mon frère faisaient crier leurs flageolets » (M).
Figure 5 : M. Nicolas Carteret, négociant, arrêté par l’influence et le crédit du parti, qu’il avait contribué à poursuivre comme hébertiste (dessin n° 12)
Victorine reçut quelques consolations en prison, et elle fut visitée par le commissaire.
« J’ai dit comment était distribué le local de notre prison. L’air y était devenu infect, à cause du nombre de ses habitants et de leur extrême misère. Des jeunes filles que je ne connaissais pas m’apportaient souvent à la grille, ou par faveur du commissaire, de gros bouquets d’aromates et de fleurs. Ce commissaire était le citoyen Rebourceau, boulanger et braseur, homme déjà âgé et devenu jacobin sans qu’on puisse en donner pour cause la vanité, l’ambition ou le dérèglement des mœurs. Le citoyen Rebourceau vivait bien, avec sa vieille épouse et cinq ou six enfants, tous établis ou d’âge à l’être. Aucun ne suivait de carrière politique … Le bon Rebourceau, jacobin, comme je l’ai dit, mais pénétré du sentiment de la justice républicaine, était de la municipalité et visitait la prison chaque jour ; il fut touché de ma position. Mes camarades me mirent sous sa protection spéciale ; dès le second jour on l’appela mon tuteur, et ce titre fit un prétexte aux témoignages qu’il me donna d’une inexprimable obligeance … » (M).
Victorine reçut aussi la visite du commissaire du Club des Jacobins.
Figure 6 : M. Rebourceau, brasseur, officier municipal., commissaire pour la prison ; plein de bonté pour les prisonniers (dessin 21)
Figure 7 : M. Michaut Varennes, perruquier, commissaire du club des Jacobins pour la prison et fort obligeant pour les prisonniers
Figure 8 : Mademoiselle Geneviève Mignard, fille d’un boulanger, et qui venait quelquefois à la prison pour visiter les prisonniers (dessin 24)
Henri dessina également le concierge de l’hôpital, où sa mère avait été admise.
Figure 9 : Le portier de l’hôpital venu en commission à la prison (dessin n° 26)
Ensuite, Victorine décrit un certain nombre de détenus avec elle, et les raisons de leur incarcération.
Il y a d’abord M. de Fresne.
« Je vois encore cet homme excellent, toujours vêtu et se tenant avec propreté et décence. Deux fois seulement, je crois, l’excès de la chaleur lui fit quitter sa petite redingote et l’obligea de paraître en gilet, dans la foule que nous composions. Ancien et brave militaire, il jouissait, lors de la Révolution, de la considération que lui méritaient ses récits des campagnes d’Amérique. Il avait une jolie fortune, une belle maison, et menait une vie pleine d’aisance avec son frère, ancien marin, le chevalier de La Roncière. L’émigration enleva ce dernier ; M. de Fresne, resté pour veiller aux intérêts communs, vit démembrer cette fortune, arrondie et réglée à force d’ordre et de soin. Il lui fallut prouver lui-même sa non-émigration ; un certificat de séjour à Luxeuil inculpait de faux un certificat de résidence non interrompue, qu’il avait obtenu à Châtillon, et le malheureux, soumis, quand je le vis, à une procédure criminelle, attendait un jury d’accusation et peut-être une condamnation aux galères… M. de Fresne fut toujours bon pour moi ; je n’oublierai jamais qu’il me dit une fois : « Si, le jour où je serai envoyé aux galères, j’apprends que votre père est sauvé, je bénirai le ciel de mon sort » (M).
Figure 10 : M. le baron de Fresne, détenu pour une prévention révolutionnaire criminelle.
Il n’était jamais sorti de France ni de Châtillon, hors pour une saison aux eaux de Luxeuil ; or, il avait produit un certificat de résidence, comme n’étant point sorti de Châtillon depuis 1739, et un autre de la résidence de Luxeuil pendant trois semaines.
Un des deux certificats devait donc être faux .
Victorine parle également de M. Rouhier : « Un autre de mes compagnons, M. Rouyer, receveur de l’enregistrement, était un père de famille, honnête, probe, intéressant » (M).
Figure 11 : M. Rouhier, receveur d’enregistrement et suspect (dessin 13)
- Parmi les prisonniers, se trouvent aussi des personnes de condition modeste :
« Il s’y trouvait une cuisinière d’un vieux chevalier d’Argenteuil, et le beau-frère de cette femme, suspect comme elle. Ils ont été détenus treize mois, et la nouvelle du 9 thermidor apprit seulement à Fanchon le nom même de Robespierre. Fanchon fut excellente pour mon frère et pour moi » (M).
Figure 12 : Madame Fanchon Sauvageot, cuisinière d’un vieux chevalier d’Argenteuil, qui habitait Thouart . Mr Sauvageot, arrêté avec sa femme, était à l’hôpital pour cause de maladie.
Sauvageot, jardinier, de Thouart, dont le portrait est plus bas, était le beau-frère de madame Sauvageot, laquelle a passé plus de quinze mois à la prison (dessin 5)
Figure 13 : M. Sauvageot, jardinier à Thouart, suspect (dessin 10)
« Je couchais dans la petite chambre du concierge (nous étions 6). J’y eu aussi, une partie du temps, Mme Petit, femme d’un bon laboureur, prisonnière dix jours pour avoir dit le rosaire, et un homme qu’on a cru depuis avoir subi avant cette époque quelques années de galère » (M).
Figure 14 : Madame Petit, de Bure, incarcérée durant huit à dix jours, pour avoir dit son chapelet à la porte de l’église de Bure (dessin 2)
Tout était prétexte à être mis en prison. -
« Je vis passer un homme au désespoir ; il avait vendu de la poudre de chasse moins cher à prix d’argent qu’au prix des assignats ; dénoncé, il fallut qu’il passât en jugement. J’ai su qu’il s’en était tiré, mais il dut comparaître à Dijon … Ce malheureux avait sept enfants et s’écriait à chaque instant, d’un ton que je crois entendre encore : « Serais-je donc guillotiné ? » … J’ai vu MM. Gris, perruquier, Michâteau, honnête procureur, et un autre, en prison pour un fait semblable ; il s’agissait seulement de poudre à poudrer, leurs amis arrangèrent l’affaire » (M).
Figure 15 : M. Michateau, détenu pendant plusieurs jours pour avoir acheté ou cédé quelques livres de poudre à poudrer, en numéraire. M. Michateau n’était point marchand (dessin 22)
Figure 16 : M. Gris, perruquier, détenu aussi pendant plusieurs jours, pour la même cause (dessin 23)
« Le nommé Malgras, cabaretier à Vaurois, fut prisonnier plus de quatre mois comme complice de Pitt et Cobourg ; il avait lu le journal tout haut, devant sa porte, un jour que ces mots s’y trouvaient : « Un particulier a été arrêté au spectacle pour avoir crié : Vive Pitt ! vive Cobourg ! » (M).
Figure 17 : M. Malgras, cabaretier à Vaurois. Il avait lu le journal à sa porte ; on y racontait qu’un particulier avait été arrêté, criant : vive Pitt et Cobourg. On l’accusa lui-même d’avoir proféré ce cri. Il n’est sorti de prison que deux mois après le 9 thermidor (dessin 27)
« J’ai vu M. Huguenin, ferblantier, condamné à dix jours de prison pour avoir mis son habit des dimanches le dimanche. Il entra en prison revêtu de la pièce probante, un bel habit de drap vert-pomme, avec de beaux boutons de ancre : « Ce n’est pas moi qui suis en prison, disait-il, c’est mon habit » (M).
Figure 18 : M. Huguenet, cafetier, détenu pendant huit ou dix jours, pour avoir mis son habit des dimanches le dimanche et non pas le décadi (dessin 29)
Enfin, dans les causes curieuses ayant entrainé la séquestration, on trouve le cas de M. Jouette.
Figure 19 : M. Jouette, détenu pendant quelques jours, pour avoir étant gris, selon son habitude journalière, parcouru quelques rues de la ville, monté sur un âne, un drapeau tricolore à la main, en disant qu’il était un cavalier jacobin (dessin n° 11)
Des prêtres se trouvaient dans cette foule de prisonniers. -
« Nous avions un vieux curé tout à fait respectable, que l’on avait appelé M. Veto. C’était le curé de Villedieu, et son crime était d’avoir dit : « Il vous faudra un roi, ne fût-il pas plus grand que le petit bout du doigt ».
« Le curé de Montigny était un honnête homme, qui avait fait dans sa jeunesse un congé dans un régiment ; sa qualité de prêtre était son crime. Sa malle me servait de siège, quand j’avais à écrire ».
« Le curé de Louesme était vieux et bon homme. Mes camarades le tourmentaient un peu, à cause de sa simplicité. A tout il répondait d’un accent mécontent : « qu’est-ce que ça vous fait ? ». - « Nous avions le frère Jean, ancien ermite d’Aignay »
« Un ancien moine, renégat et fort bête, était l’objet de la mésestime de tous ; il était assez doux ». (M).
Figure 20 : M. Bertaux, ancien curé de Villedieu, accusé d’avoir dit : « Il faudra un roi, ne fut-il pas si grand que le pouce » (dessin 16)
Figure 22 : L’ancien curé de Louesme, arrêté parce qu’il était curé (dessin 8)
Figure 23 : « Lhermite » d’Aignay. Il avait failli, avant la Révolution, être victime d’un assassinat et cette affaire n’avait pas, je crois, été bien éclaircie (dessin 28)
Figure 24 : M. Putiot, ancien religieux de Pothières, et qui semblait en avoir totalement abdiqué le caractère (dessin 15)
Enfin, il y avait des « hébertistes », appelés aussi, les « exagérés », dont les principaux membres furent guillotinés le 24 mars 1794 ; cette faction était représentée dans le Châtillonnais par Mongin.
« Le curé de Bure ne manquait pas d’esprit ; il était là comme monginiste et non comme prêtre, car il avait pris le parti de se marier. … Je faisais chaque matin ma prière dans le jardin, et quand il y descendait à ce moment, jamais il ne me troublait ni ne me disait un mot qui eût pu me faire de la peine » (M).
Figure 25 : Mr Meuzi, ancien curé de Bure et marié ; il avait été arrêté en même temps que M. Agnus et pour la même cause
« Une espèce de roulier, appelé Agnus, se trouvait arrêté comme complice de Mongin. Cet homme avait une fille de six ans, qui n’avait jamais voulu le quitter. La pauvre petite est devenue sourde à l’excès ; elle est servante à Saint-Marc et me comble toujours de joie et d’amitiés lorsque j’y passe. Le pauvre Agnus est mort à peu près fou » (M).
Figure 26 : M. Agnus, de Saint Marc, voiturier. Deux partis s’étaient formés, dans les clubs de l’époque. Celui qui l’emporta, pendant un moment, dénonça ses adversaires comme hébertistes, plusieurs furent incarcérés. Mr Agnus fut du nombre, mais bientôt leurs ennemis arrêtés eux-mêmes partagèrent leur captivité
Victorine complète ces descriptions de détenus en mentionnant : -
« Nous avions des laboureurs, plus ou moins riches, et en assez grand nombre. Ils n’avaient pas fourni leurs réquisitions aux marchés ; pendant qu’on les retenait et qu’on menaçait leurs vies, leurs femmes cachaient le peu de blé qu’ils possédaient encore » (M). -
Et : « Nous eûmes un maire de village qui, dans un moment de délire, ayant voulu profaner une hostie, crut lui voir exprimer du sang. L’affaire de cet homme eût été des plus graves, il me paraît qu’on l’étouffa » (M).
Outre les prisonniers français, la prison hébergeait des prussiens, que découvrit Victorine en arrivant en prison. « Il y avait sous la fenêtre une cour étroite et profonde, occupée par vingt-deux Allemands déserteurs, et alors prisonniers pour vols ou autres fautes légères. On leur fit un signal et j’entendis un chant d’une tristesse remarquable, à quatre parties distinctes. Je ne puis exprimer l’effet que me fit éprouver cette musique … ».
Et Victorine conclut par ces mots :
« Je ne saurais nommer, sans me louer de tous sans réserve, un seul des nombreux et divers camarades que j’eu alors ; tous, jusqu’aux Prussiens de la cour basse, étaient plein d’intérêt pour moi. On m’appelait mademoiselle, du haut en bas de la maison ; la complaisance de tous pour la demoiselle était extrême ».
On trouve dans les dessins d’Henri les portraits de deux femmes, incarcérées pour des motifs ne semblant pas politiques.
Figure 27 : une marchande passante, prisonnière, pendant quelques jours, mais sans vrais motifs politiques (dessin 4)
Figure 28 : Madame Sebille, boulangère, détenue pendant plus de quinze jours, à cause, il me semble, de quelque incident arrivé dans sa maison et sans motifs vraiment politiques (dessin 7)
Le livret comprend en plus un croquis sans légende, deux croquis ne concernant pas les prisonniers et une esquisse de dessin.
Figure 29 : sans légende (dessin n° 25)
Figure 30 : Ce dessin, le premier du livre, n’est point un portrait, il a été fait de mémoire après une rencontre à la promenade (dessin n° 1)
Figure 31 : M. Bourceret, meunier à Essarois. Ce portrait a été fait après la sortie de prison et M. Bourceret n’avait jamais été prisonnier (dessin n° 31)
Figure 32 : ce dessin est à la fin du livret, sans numéro et sans légende
( Dominique Masson )
(Nous remercions vivement les Archives départementales de Côte d’Or de nous avoir permis de reproduire ce microfilm, en particulier M. Edouard Bouyé, directeur des Archives, et M. Frédéric Petot, photographe des Archives)
C'était un article historique de Dominique Masson
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"Un Musée pour Toutes" , une visite proposée au Musée du Pays Châtillonnais, par le Zonta-Club de Châtillon-sur-Seine, a permis de donner à des femmes éloignées de la culture la possibilité d'aborder le monde de l'Art, ses techniques, ses sensibilités .
Cette opération s'est faite en partenariat avec la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais.
Claire Floriet, référente socio-culturelle du Musée, a tout d'abord, fait découvrir aux jeunes femmes présentes l'exposition-phare de notre musée pour 2025 "Marc Bohan, les années Dior".
Les visiteuses , accompagnées par Colette Roussel, adjointe aux Affaires Sociales de la Municipalité, ont manifestement été très intéressées par les superbes robes créées par Marc Bohan, génie de la Mode.
Elles ont posé des questions, traduites par leur interprète, auxquelles Claire a répondu avec sa gentillesse et sa bienveillance habituelles.
Par l'approche esthétique de ces œuvres, elles ont pu retrouver confiance en elles et se réapproprier leur propre image .
Après la visite de l'exposition sur Marc Bohan, les jeunes femmes ont découvert avec un grand intérêt les salles du Musée consacrées à l'archéologie, dont celle présentant le Vase de Vix, qui a suscité leur admiration.
Ce fut une superbe après-midi de découvertes , merci au Zonta-Club de Châtillon-sur-Seine pour cette belle initiative !
Leny se prépare actuellement au sx junior 2026, une compétition extraordinaire et passionnante.
Le supercross se déroule sur des circuits d obstacles établis, souvent en intérieur, où les pilotes s'affrontent sur des sauts , des virages serrés et des sections techniques.
Contrairement au motocross , qui se pratique sur des terrains naturels et plus variés, le supercross propose un environnement plus contrôlé , ce qui rend les courses encore plus spectaculaires .
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C'est à l'occasion d'Octobre Rose que Josie Amizet, Présidente locale du Zonta Club, accompagnée de Yolande Vincens, Trésorière, et de Dominique-Andrée Royer, Secrétaire, a remis un chèque de 500 euros à Lydie Martin, référente de la Ligue contre le Cancer pour le Châtillonnais.
Cette somme provient des bénéfices que le Zonta a réalisé lors de la représentation théâtrale au Théâtre Gaston Bernard de Châtillon-sur-Seine, de "Kalarash".
Lydie Martin a remercié chaleureusement le Zonta Club pour ce don généreux, et a précisé que la somme serait partagée en deux : une partie ira à la Ligue contre le Cancer, l'autre partie sera utilisée pour les malades Châtillonnais et leurs accompagnants.
Encore une belle action du Zonta Club envers les femmes, bravo le Zonta !
Le château de Taisne, aux Riceys-Bas a accueilli pendant deux jours des artisans d'Art et des producteurs du Terroir.
Plusieurs artisans du Châtillonnais étaient présents, c'est pour eux que je me suis rendue à cette Fête de l'Automne 2025, mais j 'ai aussi rencontré beaucoup d'autres artisans de grande valeur qui m'ont impressionnée par leur beau travail.
Tout d'abord, honneur aux Châtillonnais :
"Dé Créations", créatrice de vêtements, costumière, artisan d'Art, de Châtillon-sur-Seine :
Benoît Ploffoin, tourneur sur bois, de Thoires :
"Ctoutencarton", cartonnière, artisan d'Art, de Châtillon-sur-Seine :
Laurence Petit, potière, de Prusly-sur-Ource :
"Les délices de tante Dédette", de Molesme, pâtes de fruits artisanales :
on en mangerait, n'est-ce pas ??
Voici maintenant les artisans d'autres départements :
"O'Boud'Verre", artiste verrier, Cormont (10) :
"Clo M", céramiques et kokédama, Troyes (10) :
"Maroquinerie en liège" :
"La danse des senteurs", bougies et produits parfumés, personnalisation, Ruvigny (10) :
"Champêtre", prêt à porter, concept aubois :
Certains stands se tenaient dans le cellier du château, quelle beauté !
"La lune curieuse", atelier artisanal, abat-jours, décors textiles (Chaume-et-Courchamp 21) que nous verrons de nouveau au Marché de Noël du Musée du Pays Châtillonnais :
"Cléo Bois", planches à découper et billots , Pressigny-les-Pins (45):
"Sylvie Art Design" créatrice de luminaires, sculptures upcyclés , Pressigny-les-Pins (45):
"Atelier Terre", poterie, de Tonnerre (89) :
"Juste une histoire", Artisan de bijoux et accessoires, pièces uniques, de Géraudot (10) :
"Atelier Rénovation Tendance", Artisan création peintre sur mobilier, décors personnalisés, Troyes (10) :
"Les perles de Delphine" :
et ses thés :
"Gourmandises by Carole", Bar-sur-Seine (10) :
Pierre Duriez, accordeur de pianos, Percey-le-Grand (70) :
"L'Ebénisterie de l'Ebauchoir" , Rouvray (21)
"La coque d'Or", escargots, Quincy-le-Vicomte (21) :
"Anaïs Mérat", costumière (10):
"Atelier du Fil à retordre", tapissier , Bar-sur-Seine (10):
"N D", broderie d'Art, Bagneux-la-Fosse (10) :
"Au point du jour", matériel artistique, encadrements restauration de tableaux, Troyes (10):
Marion Hugerot, restauratrice de tableaux , Chaumont (52)
"Atelier de Mamita", cartonnage, encadrements , Normier (21):
(Origine des sources principales consultées et citées par alphonse Roserot : abbaye de Molesme.Commanderie d’Epailly. Val-des-Ecoliers (Haute-Marne). Archives de Haute-Marne. Archives nationales.Roserot : R^ples. Abbaye de Longuay (Haute-Marne). Etat-major. Dictionnaire des Postes)
En 1789, le bourg dépendait de la province de Champagne, en partie du bailliage de Chaumont et en partie de celui de Langres, élection de Langres.
Son église, sous le vocable de saint Pierre-ès-Liens, était le siège d’une cure du diocèse de Langres, doyenné de Châtillon, à la présentation de l’abbé du Val-des-Ecoliers (Haute-Marne) et anciennement à celle de l’abbé de Molesme.
L’évêque de Langres possédait la seigneurie. (A.Roserot 1924)
LES ÉCARTS
-Bellevue, ferme (A.Roserot 1924)
-Chantemerle, métairie détruite (A.Roserot 1924)
1602 métairiede Chantemerle (Archives de Haute-Marne)
-Fée, ferme3km à l’est-nord-est, 1 feu, 10 habitants (Insee 1951)
1602 Fer Haut (Archives de Haute-Marne)
An IV (1795-1796) ferme de Féchauts (Nomenclature, 41)
19ème siècle Fée (Etat-major)
-Gare Veuxhaulles 0,8km au sud-sud-est 6 feux,12 habitants (Insee 1951)
L’Association Culturelle Châtillonnaise de l'Université pour tous de Bourgogne propose
Marcel Proust - la création d'un univers romanesque
Conférence de Daniel CLAUSTRE
Lundi 3 novembre 2025
Pour répondre à la question comment lire A La Recherche du Temps Perdu ? Daniel Claustre a proposé des stratégies d’approche’ : écouter, lire des extraits, faire des détours.
Une seconde conférence avait été consacrée aux détours par l’art, la peinture principalement.
Cette troisième et dernière conférence dédiée à Marcel Proust est plus littéraire, elle aborde la construction d’un univers romanesque ; Daniel CLAUSTRE présentera les lieux et les personnages du grand roman proustien, et surtout comment ils sont traités pour constituer « A la Recherche du temps perdu » en chef-d’œuvre de la littérature.
Biographie
Daniel CLAUSTRE est Maître de Conférences en Littératures Comparées, retraité. Spécialités : littérature du 19ème siècle, littérature de voyage.
Consultant auprès du Ministère de l’Education des Emirats Arabes Unis (jusqu’en 2019).
Actuellement Président de la Société des Amis du Musée Denon (Chalon-sur-Saône).
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date : lundi 3 novembre 2025
lieu : Salle des conférences - Mairie de Châtillon-sur-Seine (entrée : Rue du Président Carnot)
tarif : adhérent 7€ / non-adhérent 9€
contact : accutb21@gmail.com ou 06.83.89.36.00
les conférences commencent à 14h30 précises : ouverture des portes 14h15