"Louise Michel, ou Louise Maboul"par la Compagnie "le Rocher des Doms"
"Louise Michel, Louise Maboul" est une très belle création de la Compagnie "le Rocher des Doms", dont le metteur en scène Sylvain Marmorat a longtemps vécu à Châtillon sur Seine.
Seule, au crépuscule de sa vie. Louise Michel se parle et raconte pourquoi elle écrit ses mémoires pour la troisième fois , et comment elle a brûlé le premier manuscrit.
« Mais qui peut dire où finit la vie, où commence la mort : tout n’est-il pas au contraire vie et transformations éternelles. »
Un conférencier passionné par son sujet nous livre ses recherches.
Ses supports sont des vidéos...
mais aussi des textes de Jules Vallès, de George Sand, des écrits de Xavière Gauthier...
La parole passe de l’un à l’autre.
Louise se raconte et nous offre les moments forts de sa vie.
Nous découvrons son enfance en Haute-Marne, ses débuts d’institutrice à Audeloncourt, son combat pendant la Commune...
Elle chante la Marseillaise...
Elle raconte son procès, son désespoir lors de son emprisonnement à Auberive et enfin son voyage sur le "Virginie" qui l’emmène en Nouvelle Calédonie où elle est déportée.
Dans son exil, elle échangera beaucoup de courriers avec Victor Hugo...
Mais au soir de sa vie, Louise conservera absolument tous ses idéaux de justice, de liberté, de fraternité, de générosité, de confiance dans le genre humain. Et elle les criera toujours haut et fort....
« Ma vie est pleine de souvenirs poignants, je les raconterai souvent au hasard de l’impression ; si je prends pour ma pensée et ma plume le droit de vagabondage, on conviendra que je l’ai bien payé. »
Et la surprise finale de ce très beau spectacle ce fut l'écoute du "rap" d'Esotériq , composé sur les paroles de la "manifestation de la paix", poème de Louise Michel ...
Le long des boulevards, disant : la paix ! la paix !
Dans l’ombre on est guetté par les meutes serviles.
O liberté ! ton jour viendra-t-il jamais ?
Et les pavés, frappés par les lourds coups de canne,
Résonnent sourdement, le bandit veut durer ;
Pour rafraîchir de sang son laurier qui se fane,
Il lui faut des combats, dût la France sombrer.
Maudit ! de ton palais, sens-tu passer ces hommes ?
C’est ta fin ! Les vois-tu, dans un songe effrayant,
S’en aller dans Paris, pareils à des fantômes ?
Entends-tu ? dans Paris dont tu boiras le sang.
Et la marche, scandée avec son rythme étrange,
A travers l’assommade, ainsi qu’un grand troupeau,
Passe ; et César brandit, centuple, sa phalange
Et pour frapper la France il fourbit son couteau.
Puisqu’il faut des combats, puisque l’on veut la guerre,
Peuples, le front courbé, plus tristes que la mort,
C’est contre les tyrans qu’ensemble il faut la faire :
Bonaparte et Guillaume auront le même sort.
Les acteurs Laurence Boyenval et Sylvain Marmorat ont été très applaudis.
Mise en scène et jeu : Sylvain Marmorat et Laurence Boyenval
Costumes : Louisa Breysse
Lumières et régie : Léa Pierre
rap : Esotériq
Montage vidéo : Vincent Rabout
Affiche : Vincent Marziali