"Le Maréchalat du 1er Empire", une conférence de Christian Carli sur les maréchaux Marmont et Davout

Publié le 11 Mars 2025

 

Christian Carli, historien, grand spécialiste de la période du Premier Empire, a proposé, aux châtillonnais, une conférence sur le "Maréchalat" institué par l'Empereur Napoléon Ier.

Tout d'abord le conférencier  nous a fait admirer cette magnifique table appelée "Table des Maréchaux" ou "Table d'Austerlitz".

Cette table est conservée à Rueil Malmaison, et je me réjouis de l'admirer bientôt avec les Amis du Musée .

Au centre, Napoléon est représenté en costume de sacre.

Tout autour on voit les portrait de onze maréchaux et de deux Grands Officiers de la maison de l'Empereur.

Ce sont :

Murat, Augereau, Soult, Mortier, Davout, Marmont, Caulaincourt, Duroc, Bessière, Ney, Lannes, Bernadotte, et Berthier.

Christian Carli a expliqué ensuite à ses auditeurs le sens du mot  "Maréchalat" .

Après le coup d'Etat du 18 et 19 brumaire, le Consulat fut proclamé, Bonaparte devint Premier Consul pour dix ans, puis pour la vie.

Il se proclama ensuite Empereur sous le nom de Napoléon Ier.

Il fallut au nouvel empereur attirer à lui la bourgeoisie, ranger derrière lui l'armée, et faire accepter son régime autoritaire.

Il lui fallut donc, pour se les affider, récompenser les élites , les services, la bourgeoisie, ses proches en leur donnant des récompenses, et des titres nobiliaires.

Tout commença par la Légion d'Honneur, puis continua avec le rétablissement du Maréchalat et la création de la noblesse d'Empire.

Les maréchaux figuraient au premier rang des grands Officiers de l'Empire qui venaient eux-mêmes au cinquième rang derrière l'Empereur et l'Impératrice, la famille Impériale, les grands dignitaires et les ministres.

 Ci-dessous le tableau représentant La Distribution des Aigles, de son vrai nom : Le Serment de l'armée fait à l'Empereur.

  Au Champ de Mars, 5 décembre 1804, l'armée jure fidélité à Napoléon entouré de ses maréchaux.

Le titre de maréchal était une dignité civile donnant la présidence d'un collège électoral ( généralement sur son département de résidence), et un rang à la Cour, et non un grade suprême de la hiérarchie militaire malgré une opinion répandue.

 L'Empereur les appelait "Mon cousin" et on les nommait "Monseigneur" dans la correspondance et "Monsieur le maréchal" dans la conversation .

 Leur nombre maximal fut fixé à seize et ne le dépassera jamais .

 La 1ère promotion (19 mai 1804) des maréchaux titulaires comportait 14 noms énoncés dans cet ordre dont on ne connait pas le critère :

Berthier, Murat, Moncey, Jourdan, Masséna, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davout, Bessière.

À cette promotion furent ajoutés 4 maréchaux honoraires, dits "sénateurs" ayant le titre de maréchaux

Kellermann père (le fils fut général de cavalerie), Lefebvre, Pérignon, Sérurier, qui par leur âge et leurs états de services passés, ne devaient plus être employés ou plus guère.

Huit nouveaux maréchaux titulaires furent encore nommés dans les années qui suivirent :

 Victor (19 juillet 1807), Macdonald, Marmont et Oudinot (12 juillet 1809), Suchet (8 juillet1811), Gouvion Saint-Cyr (27 août 1812) , Poniatowski (16 octobre 1813), qui, trois jours plus tard, trouve la mort en couvrant la retraite de la Grande Armée à la défaite de Leipzig,  et enfin Grouchy (15 avril 1815), les veilles de Waterloo .

À chaque fois, sauf pour Poniatowski et Grouchy , ce fut à l'occasion d'une victoire .

 Au total, 22 maréchaux titulaires furent nommés, mais le nombre des vivants et en activité ne dépassa jamais 16 comme prévu.

 Napoléon couvrit ses maréchaux d'honneurs et d'argent, mais inégalement.

Les maréchaux avaient un uniforme particulier, en campagne comme à la Cour, ils portaient le bâton de commandement, et 14 de leurs portraits en pied grandeur nature, ornaient la salle des maréchaux aux Tuileries ; ce sont les 14 de la 1ère promotion de 1804 .

Tous furent  "grand cordon" - encore appelé - "grand aigle", le plus haut grade de la Légion d'honneur , et, lors de l'organisation des cohortes régionales de la Légion d'honneur en 1804, 14 d'entre elles sur 16, furent distribuées à des maréchaux.

Ci-dessous le bâton de maréchal de Marmont, exposé au musée du Pays Châtillonnais :

Le bâton du Maréchal  Davout, dérobé par les cosaques avec le fourgon des bagages du maréchal pendant la retraite de 1812, se trouve au Musée de l'Ermitage  de Saint-Petersbourg.

Les Maréchaux étaient-ils payés ? et combien ?

Parlons maintenant de l'argent qui accompagnait les titres nobiliaires de nos maréchaux. Les dotations du maréchalat furent très inégalement réparties.

 Sur un total global de 6 millions de francs de l'époque, Berthier, Masséna, Davout et Ney en reçurent plus de 700 000 chacun, Berthier étant le mieux doté avec plus d'un million .

En revanche , huit obtinrent moins de 100 000 francs , et deux ( Brune et Jourdan ) n'eurent jamais rien , ils ne furent jamais anoblis . ( 1 franc 1er Empire équivaudrait 2,07€ ) .

Poniatowski , anobli prince polonais, eut 29 500 francs le 4 juin 1807, inscrit sur le Grand Duché de Varsovie alors sous protectorat de l'Empire français ; fait maréchal d'Empire en 1813 en pleine campagne de guerre en Saxe, il meurt au combat 3 jours plus tard à la bataille de Leipzig ; aucune inscription de dotations ne sera donc faite pour lui...

Avec ces fameuses dotations , il s'agit bien seulement de rentes annuelles du maréchalat ; celles-ci ne prennent pas en compte les traitements de fonctions , les dons en capital , les prêts de l'Empereur et autres largesses dont l'intéressante complexité nécessiterait une étude séparée et difficile .

Il est à noter que ces dotations ne coûtaient rien à la France, en effet elles étaient prises sur le domaine extraordinaire créé par Napoléon et constitué par les lourdes contributions de guerre prises sur les pays occupés ou vaincus en Europe, et étaient versées à nos fameux titulaires de dotations, souvent avec retard , parfois jamais...

En effet , ces fameuses dotations étaient souvent dispersées aux 4 coins de l'Europe , il fallait donc aussi à nos fameux titulaires avoir régisseurs ou administrateurs sur place et lorsque les versements en numéraires étaient envoyés vers la France, nos titulaires y perdaient souvent avec le change .

Napoléon qui avait constitué une Europe très hermétique et plus forte que celle d'aujourd'hui, n'avait pas lui créé l'Euro : à raison ou à tort, il n'en a pas eu le temps...

Pour mémoire :créé le 28 mars 1803 par Bonaparte, le franc germinal sera stable jusqu'en 1914 ,  voici ici une pièce de 1 Franc de 1808 1er Empire.

Après Waterloo, en 1816, dix-neuf maréchaux étaient encore vivants.

 Bessière, Lannes et Poniatowski furent tués au combat, Murat et Ney ont été fusillés, Brune a été assassiné sous la Terreur blanche et Berthier mourut dans un accident, ou un suicide ou un meurtre, le mystère demeure encore, quant à Augereau et Masséna , ils moururent bientôt .

Tous les autres recouvrirent leurs titres et leurs traitements sous la 2ème Restauration de Louis XVIII , sauf Grouchy, nommé pendant les Cent-Jours par l'Empereur, devra attendre 1835 .

Tous les survivants de l'épopée napoléonienne , maintenant ralliés au roi, continuèrent leur brillante carrière.

Gouvion Saint-Cyr et Pérignon furent faits marquis par Louis XVIII, Gouvion Saint-Cyr encore , Jourdan, Macdonald, Mortier, Soult, Victor seront ministres.

Tous les maréchaux seront pairs du royaume de France dont Marmont. Macdonald, Mortier et Oudinot seront grands chanceliers de la Légion d'honneur ; Jourdan, Moncey et Oudinot seront gouverneurs des Invalides.

    Après les premières années troublées de la Restauration, leur dignité de maréchal leur assura une fin de vie glorieuse et fortunée, sauf à Marmont dont les dettes entraînèrent la faillite de ses entreprises industrielles et agricoles , faillite qui l'obligea à vendre son château familial en 1830 .

Et comble du comble d'une année noire pour lui en ce mois de juillet insurrectionnel lorsque par quartier de service, c'est à lui , obéissant aux ordres, et commandant la Garde royale, de réprimer les révolutionnaires et faire tirer sur les barricades.

"Les Trois Glorieuses"  seront pour lui "les trois honteuses " et stupeur ! Le roi Charles X, contraint à l'abdication fut obligé de fuir le pays, Marmont accompagna le monarque déchu...

 Tous deux ne reverront plus jamais la France, Charles X est en plus un des rares souverains français à être inhumé en terre étrangère.(l'autre étant Napoléon III)

Quant à Marmont, son souhait testamentaire fut exaucé:  il repose depuis le 6 mai 1852 au cimetière Saint-Vorles de Châtillon-s/Seine, dans sa ville natale et de cœur,  qui lui rend très souvent hommage, comme en 2024, année de son 250ème anniversaire

Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont est né le 20 juillet 1774 à Châtillon sur-Seine, non en son château, mais dans une maison rue de l'Orme .

 Élevé dans la tradition militaire par son père, le jeune Auguste de Marmont mène ses études au collège de Châtillon puis à celui de Dijon afin de préparer son entrée à l'école d'artillerie de Châlon sur-Marne.

 En 1791 il a 15 ans lorsqu'il reçoit à Dijon la visite de son cousin Lelieur de Ville sur-Arce accompagné de son ami et condisciple de l'école de Brienne, Napoléon Bonaparte, tous deux sous-officiers d'artillerie en caserne à Auxonne.

 En décembre 1793, nommé à l'armée révolutionnaire du midi, il retrouve cet étonnant officier Corse au siège de Toulon qu'il faut reprendre aux royalistes et aux Anglais.

 Une amitié de jeunesse liera les deux hommes, en témoignent deux séjours du jeune général Bonaparte au château des Marmont. Amitié des mêmes origines, amitié d'intérêts .

 Marmont s'illustre en Italie (1796/97), en Égypte et participe à la prise de pouvoir de Bonaparte .

 Ce sera bientôt la grande épopée napoléonienne et Bonaparte devient Napoléon 1er, Marmont s'élève dans l'ombre de l'Empereur jusqu'à la distinction suprême de maréchal d'empire en 1809.

 Il s'illustre encore en 1813 en Saxe puis lors de l'invasion de la France . Sa défection d'alors, il l'explique pour l'intérêt de la France devant la chute irrémédiable de l'Empire , espérant encore jouer un rôle dans l'avenir...

Bien mal lui en a pris : il sera définitivement le paria pour les bonapartistes .

 La chute de Napoléon en 1814 sépare à jamais les deux hommes qui ne se reverront plus.

 En 1815, Napoléon, dans un ultime retour est défait à Waterloo et condamné à l'exil de Sainte-Hélène.

 Marmont, lui, sert la Restauration monarchique jusqu'à la Révolution de 1830 qui voit la chute du roi Charles X, condamnant le Châtillonnais à quitter lui aussi la France.

 La séparation des deux anciens amis voit curieusement leurs fins dramatiques tracer des parallèles émouvants et pathétiques :

Le conférencier a  présenté le blason et le beau  portrait du méréchal Marmont :

Voici l'héraldique  du blason du duc de Raguse :

 Écartelé : aux 1 et 4, d'argent à trois bandes de gueules ; au 2, d'or à l'étendard de gueules bâtonné, posé en bande et chargé d'une croix d'argent ; au 3, parti d'azur à la croix de Lorraine d'or et de gueules à l'épée flamboyante d'argent, posée en pal ; au chef des ducs de l'Empire .

 Les armes anciennes des Marmont étaient :

 D'azur à une croix double et pattée d'or, parti de gueules à une main senestre de carnation sortant d'une nuée d'argent, mouvant de la partition, et tenant une épée flamboyante aussi d'argent .

 Sa devise était  :

 "Patriae totus et ubique" ( Tout pour la patrie et partout )

 Une devise prise peut-être trop à la lettre lors de sa défection d'Essonne de 1814 ....

 Sauver la patrie, la France, abandonner Napoléon...

 Voici une photographie de son hôtel particulier à Paris.

Cinq maréchaux n'eurent pas d'enfants.

La descendance des autres noua généralement de solides alliances avec la noblesse d'Empire ou d'Ancien Régime qui confortèrent leur fortune et leur position sociale.

Les maréchaux sont entrés dans la légende napoléonienne et l'histoire militaire de la France. Les boulevards qui ceinturent Paris portent leurs noms par portions .

Marmont ne figure pas dans ce qu'on appelle communément "le boulevard des maréchaux" , sa défection de 1814 en est la cause...

Christian Carli nous dressa ensuite  une biographie du Maréchal Davout :

 Louis-Nicolas Davout naquit à Annoux, petit village de l'Yonne, dans une maison modeste , sa famille est de petite noblesse et de tradition militaire au service du roi depuis plusieurs générations.

 Il  passa sa petite enfance dans une maison familiale à Étivey, et, lorsqu'il perdit son père , sa mère vendit leurs biens et acquit le château de Ravières où elle installa sa petite famille .

 Louis Nicolas ira étudier au collège des jésuites d'Avallon ; toute une jeunesse dans un cercle d'à peine 30 kilomètres, puis il accéda à l'école des Bénédictins à Auxerre le 1er janvier 1780, cinq ans, et il sera sélectionné cadet gentilhomme .

Le tremplin idéal pour rentrer enfin à la grande école militaire à Paris d'où il sortit en février 1788 avec en main son brevet de sous-lieutenant

Sur sa demande, il commença sa carrière de sous-officier dans la cavalerie au Royal Champagne dans lequel son père avait servi .

La Révolution dont il épousa les idéaux va l'aspirer au travers les guerres et lui faire gravir tous les grades . Il est général de brigade lorsque Bonaparte l'emmène dans l'exotique campagne d'Égypte en 1798 , puis  général de division le 3 juillet 1800 .

Les deux hommes ne vont pratiquement plus se quitter .

 Sa réputation de fin stratège et d'organisateur n'est pas usurpée ; selon l'Empereur, il était un de ses lieutenants les plus capables . Il fut de toutes les grandes opérations militaires de l'Empire et ne fut jamais vaincu. S'il se couvrit de gloire à la tête de l'aile droite de la Grande Armée à Austerlitz, il remporta lui-même de nombreuses batailles dont la plus fameuse fut celle d'Auerstaedt, le jour même où, de son côté, Napoléon battait les Prussiens à Iéna (14 octobre 1806).

 Davout y méritait bien là, son surnom de : "maréchal ou duc de fer"  car les 26 000 hommes et les 44 canons du duc , tinrent en respect et battirent les 66 000 Prussiens et les  230 canons du roi Guillaume III de Prusse.

La confiance de l'Empereur ne le quitta jamais, même si elle se teintait d'un peu de retenue devant cet homme froid, cultivé et capable de contredire ' le maître ' avec raison .

 Exemple : à la bataille de la Moskowa, Davout proposera un autre plan d'attaque que celui de l'Empereur, il avait la possibilité de déborder l'aille gauche Russe et ainsi atteindre la victoire plus rapidement et avec moins de pertes ; Napoléon s'entêta dans une attaque brutale et frontale, résultat : la victoire et la retraite des Russes bien sûr... Mais avec des pertes énormes qui allaient compter cher quelques mois plus tard lors de la terrible retraite .

 Gouverneur de la Prusse vaincue , défenseur du duché de Varsovie, commandant un corps d'armée pendant la campagne de Russie, il résista héroïquement à l'ennemi en Allemagne pendant les campagnes de 1813 et 1814. Aux Cent-Jours, il fut encore ministre de la Guerre, retenu à Paris, et ne put apporter sa haute compétence lors de la campagne de Waterloo.

 Homme d'honneur, Davout témoigna en faveur de Ney lors du procès qui fut intenté au Brave des Braves pour trahison au roi et ralliement à Napoléon en 1815, ce qui valut à Davout la disgrâce de Louis XVIII .

Voici la photo de sa dernière demeure à Savigny-sur-Orge.

Davout mourut en 1823, à l'âge de 53 ans, d'une terrible phtisie pulmonaire,  et fut enterré  au cimetière  du Père Lachaise à Paris dans le carré des maréchaux.

 On ne compte plus les statues, les plaques, les bâtiments militaires, les rues, boulevards et lieux publics qui entretiennent le souvenir des maréchaux .

Mais Davout est le seul à avoir indirectement un phare à son nom.

 La marquise de Blocqueville née Adélaïde Louise Davout d'Eckmühl, fille du maréchal, finança, en effet, par testament un phare de 63 m de hauteur sur le plateau de Penmarc'h en Bretagne.

 Les travaux durèrent quatre ans et le phare fut inauguré le 18 octobre 1897.

 Comment mieux terminer cette communication que par ce symbole pérenne !

 

 Une statue en hommage à Davout se trouve dans le phare d'Eckmühl à Penmarc'h.

 La même statue se trouve dans le parc commémoratif au parc boulevard Davout à Auxerre , ici lors d'un hommage de reconstitueurs en uniforme de l'époque napoléonienne.

L'originale, modèle en plâtre de ces statues, est exposée au musée de Semur en Auxois où est conservé le legs du sculpteur Augustin Dumont .

 Pour terminer : deux plaques de rues , l'une pour Davout à Auxerre et surprise pour les Châtillonnais : celle du maréchal Marmont à Viry Châtillon ; une Avenue qui fait pratiquement toute la liaison entre un échangeur autoroutier et le centre ville de la localité...

Quelques ouvrages  à consulter :

 

Je n'ai pas pu reproduire la totalité du texte que m'a fort aimablement donné Christian Carli,  je n'ai pu en citer que quelques paragraphes...

Ce texte passionnant, qui  fourmille de faits, de détails, sera visible dans son intégralité, dans le bulletin de la Société Archéologique et Historique du Châtillonnais (SAHC) de 2026.

Vous pourrez vous le procurer gratuitement  en adhérant à la SAHC.

Merci à Christian Carli pour son magnifique texte, et à sa fille pour les illustrations.

Rédigé par Christaldesaintmarc

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article