L'exposition sur la Déportation, réalisée par les Amis du Châtillonnais a rappelé le courage des résistants de notre région, envoyés dans les camps de concentration nazis

Publié le 25 Avril 2025

Jenry Camus, Président des Amis du Châtillonnais, a présenté aux visiteurs l'exposition réalisée par Jean-Louis Belin sur les souvenirs que la Déportation,  par les nazis, a laissés lors de la deuxième guerre mondiale, dans notre région.

Devant les personnalités présentes au vernissage : le Maire de Châtillon-sur-Seine, le Président de la Communauté de Communes, les Conseillers Départementaux, le Député de la Circonscription, Jean-Louis Belin a prononcé un discours plein d'émotion sur l'une des atrocités commises par les nazis sur des Résistants, des Juifs et d'autres catégories de personnes qu'ils jugeaient dégénérés: la Déportation.

Ce discours, Jean-Louis a eu la gentillesse de me le remettre, je l'en remercie infiniment, le voici.

En janvier 1945 , la population européenne apprenait, en même temps que son existence, la libération du camp d’Auschwitz par les soviétiques et découvrait  les horreurs abominables qui avaient été infligées aux détenus .

Petit à petit, au fur et a mesure de l’avance des alliés au cœur de l’Allemagne, d’autres découvertes, tout aussi horribles étaient faites .

Au printemps 194, il y a 80 ans, c’est avec angoisse , que les parents des disparus sans laisser de trace, se mirent a espérer le retour des êtres chers , et tous les soirs on pouvait voir une foule nombreuse, attendre sur la place, l’arrivée du car Citroën , qui, peut-être, ramenait le mari, le père, le frère, ou tout simplement un ami, dont on était sans nouvelles,  depuis de nombreux mois, même plusieurs années pour certains .

Tous les jours, des exilés rentraient, des prisonniers, des déportés du travail, et plus rares, des déportés politiques .

Avec stupéfaction, avec horreur, on  découvrait ces hommes et ces femmes qui avaient subi des persécutions, des privations que l’on croyait d’un autre âge.

 Ils étaient tous amaigris, tristes et joyeux à la fois .

On avait de la peine à reconnaître la plupart des déportés, véritables spectres, certains étant encore vêtus de leur costume de bagnards.

 Les déportés ne savaient pas ce qui les attendait aux camps nazis .

 Ils servirent de main d’œuvre à bon marché pour les industries de guerre nazis dans des conditions que l’on a peine a imaginer, la faim, le froid, les privations de toutes sortes, les coups, la mort appliquée sans jugement et suivant l’humeur de leurs tortionnaires .

De nombreux résistants et résistantes du Châtillonnais  eurent à subir ce sort impensable, une statistique, malheureusement incomplète, nous donne 89 déportations dont 6 femmes.

40 ne sont pas revenus, ainsi que les 12 juifs hommes , femmes , et enfants établis dans la ville depuis des décennies et qui furent arrêtés en 1942, 1943, aux lois du gouvernement Pétain .

Le premier résistant arrêté semble être Henri Chambon de Montigny-sur-Aube père de 5 enfants, arrêté le 7 octobre 1941 .

Il était passeur de prisonniers évadés et membre d’un réseau de renseignement de l’organisation civile et militaire de Paris.

 Son martyre durera plus de trois ans, puisque son décès est survenu en janvier 1945 .

 Une rafle importante fut opérée sur toute la Côte-d’Or concernant les francs tireurs partisans françaises à Châtillon le 16 et 19 mars 1943, madame Germaine Tupin, monsieur Edmond Quesnot.

Monsieur Maurice Billotte, madame Madeleine Billotte, monsieur René  Billebault,  les frères Drouin, monsieur Paul Galland, monsieur Louis Hézard,  notamment, ont été  arrêtés à cette époque, puis une dizaine d’autres en octobre 1943 .

 Raymond Terrillon fut arrêté le 7 octobre 1943, il était avec Henri Camp, à Châtillon sur Seine, en mission de liaison avec les chefs de groupe de la région .

Il fut arrêté en pleine rue par les hommes de la gestapo et transféré a la prison de Dijon ( Henri Camp averti à temps , réussit a échapper à la souricière), décédé le 8 février 1945 au kommando de Dora camp de Buchenwald .

Puis une dizaine d’autres en octobre 1943, après la destruction du maquis Valentin-Balzac  .

Certains, comme André Blondeau furent pris en tentant de forcer un barrage de la police allemande en motocyclette le 29 octobre 1943.

Il fut transféré a la prison de Dijon, puis déporté le 27 janvier 1944 au camp de Buchenwald, et libéré le 20 mai 1945 .

Des arrestations individuelles eurent aussi lieu jusqu’en juillet 1944  comme pour les abbés Garnier de Rochefort et Van Hecke de Saint-Marc, arrêtés le 31 juillet 1944.

D’autres encore ne revinrent pas et disparurent a jamais laissant leurs familles dans une indicible douleur .

La haine doit  nous abandonner mais pas le souvenir .   

Beaucoup de visiteurs sont venus découvrir cette exposition très émouvante sur la Déportation, quelques classes primaires l'ont fait, merci à leurs enseignants.

Quant aux  élèves du  collège et du lycée, personne n'est venu. C'est pourtant à l'âge de ces élèves que l'on évoque la Seconde Guerre Mondiale....

Des documents, des photos nous ont permis de nous souvenir, ou de découvrir pour les plus jeunes, ce que fut cette atrocité.

 

Les tenues de déportés d'André Blondeau et d'Edmond Quesnot étaient présentes, pieusement conservées par leurs épouses.

 

 

Un drapeau en souvenir de tous ceux qui sont morts dans les nombreux camps nazis....

mais aussi des médailles, des livres...

et une arme d'époque étaient exposés dans des vitrines.

Une bien belle exposition qu'il ne fallait pas manquer !

Rédigé par Christaldesaintmarc

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B
Super et merci
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J
Merci d'avoir reproduit le discours émouvant de Jean-Louis Belin et de l'illustrer par différents aspects de l'exposition. Un souvenir de mémoire qu'il ne faut surtout pas oublier, surtout dans notre monde actuel si fragile à cause de quelques fous qui gouvernent.
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J
Merci pour ce beau reportage de référence
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