Beaucoup de mots du patois châtillonnais ont été consignés par Pierre Roy...
Le patois n’est pas une langue, mais la déformation du français, variant d’une région à l’autre. L’instruction primaire devenant obligatoire depuis 1881, l’école devenait laïque, le patois y perdit sa place.
Mes grands-parents avaient à cœur de s’exprimer dans un français avec recherche.
Une parente était allée à Paris un certain temps, un jour elle revint à Aisey.
Se promenant dans le jardin, elle dit à ma grand-mère qui venait de ratisser une « planche » : « Quel est cet engin aratoire ? »
Ma grand-mère surprise ne répondit pas. La parente, par mégarde, mit le pied sur les dents du râteau retourné, celui-ci se redressa comme un ressort, elle reçut le manche violemment sur la figure et s’écria de douleur : « Oh ! charogne de râteau ! » elle avait retrouvé le nom !!
On entend encore dans certains pays quelques mots patois
Aujourd’hui une liste de A à E
Aiguesse :pie
aiguesser :énerver
aimendier : louer un champ
aiteu :aussi
airigueu : souche d’arbre
aiveu-là : avec lui
lé : elle
aj’deu : aujourd’hui
arquotte : râteau de jardin
bailler : donner
bamboche : pantoufle
beugne : coup
beurdoler : secouer
beusenot : maladroit
beutier :pauvre type
bian : blanc
biande : grande blouse
bieute : betterave
bigueu : fourche à fumier
bô : bois
bôre : boire
bremer : quêter
breusiller : mettre en morceaux
chai : chat
chennate : chêneau
chère : tomber
chicleu : morceau de charbonnette
charpeigne : grand panier
con’neu : gorge
couelle : jeune fille
couquess : tétard
couloir : égoutoir à fromages
cotiau : coteau
crauler :secouer les noix
cretou : arrière crâne
crepieu : omelette lait farine
dâré : derrière
devanté : tablier
dégrimoner : déchiré
drépiots : couches de bébé
ébreuquer : bouche édentée
écureu : écureuil
effutiau : habits ridicules
emboquer : mettre en bouche
empiger : embarrasser
épanter : épouvanter
épantiau : épouvantail
esseutte : assieds-toi
est’heure : maintenant
essater : écarter
échauder : faire la vaisselle