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Publié par Christaldesaintmarc

 Lorsque j'étais lycéenne à Dijon, je rendais souvent visite à une de mes amies qui demeurait rue Félix Trutat.

Le nom sur la plaque de rue indiquait seulement "peintre né en 1824, décédé en 1848 à Dijon". Je n'ai jamais cherché à savoir qui était ce peintre mort à seulement 24 ans.

Ce n'est que peu de temps avant le confinement, lorsque je me suis rendue au Musée des Beaux Arts rénové de Dijon, que j'ai découvert avec admiration certaines œuvres de ce peintre.

Notamment ce portrait romantique de 1845, qui m'a attirée par la finesse du teint du personnage et par son regard...

Il s'agit du portrait du peintre Pierre-Paul Hamon avec lequel Félix Trutat s'était lié d'amitié dans l'atelier de Cogniet à Paris où ils se formaient tous les deux.

Pierre-Paul Hamon et sa femme logeaient Félix Trutat chez eux, rue des Batignolles, où il peignit leur portrait à tous deux.

Félix Trutat, un peintre dijonnais oublié...

Le  portrait suivant est celui de madame Hamon, épouse du peintre Pierre-Paul Hamon.

L'artiste a peint un portrait touchant de la jeune femme avec son chat. C'est le second portrait connu qu'il a réalisé de son amie.

Félix Trutat, un peintre dijonnais oublié...

J'ai été frappée, en regardant le portrait qui suit, par la modernité du personnage : il a tout à fait l'allure d'un adolescent d'aujourd'hui avec son vêtement à capuche et son air gouailleur !

Félix Trutat a réalisé ici le portrait de son ami Joseph Carré qui lui était très cher. Il l'a peint d'ailleurs trois fois, à différentes étapes de sa vie.

Félix Trutat, un peintre dijonnais oublié...

Quelques extraits de la biographie de Félix Trutat :

Né à Dijon, Félix Trutat fut reçu à l’âge de treize ans à l'école des beaux-arts de Dijon, dirigée par Anatole Devosge.

Après l'obtention d'une bourse, il partit à Paris et devint élève dans l'atelier du peintre Léon Cogniet puis de Pierre-Paul Hamon à l'École des beaux-arts de Paris.

Il subit l'influence des peintres vénitiens, qu'il a copiés au musée du Louvre.

 Il a notamment été remarqué par Théophile Gauthier lors du salon de 1846 pour son "autoportrait avec sa mère", son œuvre eu enfin une certaine reconnaissance et reçu les éloges des critiques d'art.

 Exposé au salon de 1848, ce double portrait connut en effet un grand succès.

A cette date, Félix Trutat vivait à Paris, loin de sa ville natale.

Le visage mélancolique de sa mère préfigura  presque la triste fin de l'artiste, qui, atteint de tuberculose, mourra deux ans plus tard.

(le tableau était exposé à la lumière, il a été difficile à photographier, excusez donc sa mauvaise qualité)

Félix Trutat, un peintre dijonnais oublié...

 Félix Trutat laissa principalement des portraits et des nus, par lesquels il se rapprochait  de Gustave Courbet dans une veine réaliste.

Femme nue (1844)

Félix Trutat, un peintre dijonnais oublié...

Tête d'homme endormi :

Félix Trutat, un peintre dijonnais oublié...

Ce peintre prometteur doté d'une maturité précoce tout autant que d'une santé très fragile, mourut à Dijon le 7 mars 1848 d'une tuberculose pulmonaire (phtisie) sans laisser de descendants.

Quel dommage que son grand talent ne se soit pas plus exprimé, car c'était manifestement un peintre exceptionnel qui aurait sans doute connu un grand succès s'il avait vécu plus longtemps.

Un peintre oublié que j'ai voulu mettre en valeur, il le mérite bien...

 

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E
Merci pour ces commentaires. J'ai découvert ce peintre il y a peu au musée de Dijon. J'ai été frappé par la Bacchante dont Manet s'est inspiré. Et par le double portait mère fils, quasi photographique. Slts
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J
Merci de nous faire connaitre ce talentueux peintre, artiste méconnu ou inconnu qui mérite une reconnaissance.
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