L'église Notre Dame de Dijon
L'église Notre-Dame de Dijon est un chef d'œuvre de l'art gothique bourguignon.
Elle fut construite dans le second quart du XIIIème siècle.
La façade de cette église est unique en son genre, difficile à photographier faute de perspective.
Sur la façade, devant le mur, s'élèvent deux étages d'élégantes arcatures encadrées de gargouilles, dont la plupart ont été restaurées en 1881.
Ce sont de fausses gargouilles, l'eau n'y pénétrant pas.
Une tête de diable se trouve sur la façade.
Au dessus de la façade, s'élève l'horloge de Jacquemart. En 1383, Philippe le Hardi décapita le beffroi de Courtrai et le ramena à Dijon. Il n'y avait qu'un automate, le Jacquemart, pour frapper la cloche, ce n'est qu'au cours des siècles derniers qu'on ajouta les trois autres, sa femme Jacqueline et ses deux enfants Jacquelinet et Jacquelinette.
Les trois portails ont été malheureusement martelés à la Révolution.
Mais il reste ce charmant petit ange qui soutient l'architrave du portail gauche....
L'église Notre-Dame est longue de 47,50 mètres,elle est donc de dimensions modestes, et pourtant elle donne l'impression d'un édifice majestueux. Les voûtes s'élèvent à 18,30mètres.
Le chœur possède une abside à cinq pans et quatre étages : un soubassement orné d'arcades tréflées aveugles, puis un niveau de fenêtres en lancettes, puis un triforium, percé au XVII ème siècle de sept grands oculi, et un dernier niveau de fenêtres hautes.
Une fresque murale représentant le Calvaire subsiste dans le croisillon nord.
La rose du croisillon nord représente la Création du monde, elle est l'œuvre d'Edouard Didron
Un curieux vitrail en grisaille, de Didron, également.
La rose du croisillon sud, toujours de Didron, représente le Jugement Dnier
La chapelle absidiale nord est celle de Notre-Dame de Bon-Espoir.
On a longtemps cru que cette Vierge en bois, du XIème ou XIIème siècle, vénérée des dijonnais, était une Vierge Noire, il n'en est rien. Au XVIe ou au XVIIe siècle, la statue fut peinte en noir, pour une raison inconnue. En 1945, cette couche de peinture fut retirée, révélant la polychromie d'origine.
Un premier orgue existait sur la tribune dès le XVIe siècle. Jean-Philippe Rameau joua sur cet instrument de 1709 à 1713. En 1874, la restauration de la tribune nécessita le démontage de l'orgue. Un nouvel instrument fut construit en 1893 et inauguré en 1895. Sa partie mécanique et sonore, réalisée par le facteur dijonnais d'origine belge Jean-Baptiste Ghys, est installée dans un buffet néogothique.
La tapisserie Terribilis représente la Vierge protégeant les habitants de Dijon.
On attribue à Notre-Dame de Bon-Espoir plusieurs miracles. En septembre 1513 les armées suisses assiégeaient et bombardaient Dijon, dont la situation semblait désespérée. Le 11 septembre des Dijonnais firent, dans le quartier de Notre-Dame, une procession au cours de laquelle ils portèrent la statue de la Vierge. Deux jours plus tard, les Suisses levèrent le camp de manière inattendue. Les Dijonnais virent dans cette libération l'intervention de la Vierge. Une tapisserie fut tissée vers 1515 pour commémorer l'événement. Elle orna Notre-Dame jusqu'à la Révolution, époque à laquelle elle fut vendue. Le maire de Dijon la racheta en 1803 et la déposa à l'hôtel de ville, d'où elle passa au musée des Beaux Arts de Dijon
En septembre 1944, Dijon était occupé par l'armée allemande, qui semblait vouloir résister à l'avancée des troupes françaises. Le 10 septembre, lors d'une cérémonie à Notre-Dame, l'évêque de Dijon demanda publiquement à Notre-Dame de Bon-Espoir de protéger la ville des ravages redoutés. Dans la nuit du 10 au 11 septembre, les Allemands quittèrent Dijon, et les Français y entrèrent le 11, jour anniversaire de la procession de 1513. À nouveau, les croyants y virent un miracle. À l'initiative de particuliers dijonnais, une tapisserie évoquant les deux délivrances de 1513 et de 1944 fut commandée à Dom Robert. Confectionnée de 1946 à 1950 à la manufacture des Gobelins, elle prit place en 1950 à Notre-Dame, où elle est actuellement exposée sous l'orgue.
Au revers du trumeau du portail central est sculptée une tête de démon percée aux commissures des lèvres de deux trous qui servaient de gâche aux anciens verrous des deux vantaux de la porte. Ce diable, un anneau entre les dents signifie que le mal reste enchaîné à l'entrée de l'église.
La nef est divisé en trois étages: arcades, triforium, hautes fenêtres.
Les piliers cylindriques sont à crochets.
Dans la rue de la Chouette, voie piétonne qui longe le côté nord de l'église et le chevet, une pierre d'une chapelle de Notre-Dame porte une marque singulière. À l'angle d'un contrefort d'une chapelle est sculpté un oiseau que les Dijonnais appellent la chouette. Sa signification est inconnue. Pour certains, la chouette pourrait être une signature laissée là par un tailleur de pierre.
On dit qu'il faut la caresser de la main gauche, car elle porte bonheur.
Cette chouette n'est pas l'originale, un vandale l'ayant cassée à coups de marteau il y a quelques années. Heureusement un moulage en avait été fait, ce qui a permis de la restaurer.