L'église Saint-Marcel de Vix, un notule de Dominique Masson
Notule d'histoire de Dominique Masson
L'église Saint-Marcel de Vix
(seconde partie)
LE TRANSEPT
La partie suivante est aujourd’hui le transept, large d’environ 4,92 m.
Plusieurs datations ont été proposées pour le transept et le chœur ; on trouve le XVe siècle pour le transept et le XVIe siècle pour le chœur mais, selon les services du Patrimoine, chœur et transept dateraient du XVIe siècle.
Figure 27 : clef de voûte de la partie centrale du transept
La croisée du transept est délimitée par quatre piliers, pentagonaux, ouvrant sur la nef et le chœur d’une part, et sur les bras du transept d’autre part[i].
La voûte d’ogive repose, à l’ouest, sur de petits chapiteaux arrondis, soutenus par des petites piles rectangulaires (27 X 18 cm au sud et 24 X 13 cm au nord), mais la pile au nord ne repose pas sur le sol, mais s’arrête à 1,70 cm du sol; au-dessous, se trouve un curieux culot, presque à ras-du-sol.
Figure 28 : Reste du dosseret sur lequel s'appuie la nervure gothique du transept (en bas, le curieux culot)
Figure 29 : Chapiteau supportant l'arc des voûtes d'ogives accolé au pilier de la quatrième travée.
Figure 30 : Pilier pentagonal du transept
Figure 31 : Pilier droit du transept
Selon le devis de 1750, les chapelles du transept avaient également besoin de réparations (article 5), mais les réparations étaient à la charge des gros décimateurs; ces réparations étaient estimées à 500 £ :
les deux chapelles de la Vierge et de Saint Nicolas sont à côté du chœur, elles sont de même et (de plus) ancienne construction que le sanctuaire et le chœur et messieurs les abbés de Pothières en ont toujours fait faire à leur frais les réparations, au dire des anciens habitants[i]…Le carrelage desdites chapelles est en très mauvais état, il sera aussi relevé en entier, reposé bien de niveau. Il semble que ces travaux aient été finalement exécutés; l’abbé de Pothières avait répondu que les réparations qui seraient constatées être à leur charge ne pouvait être comprise dans ladite adjudication, se soumettant de les faire faire par ouvriers qu’ils choisiront.
Le bras nord ou chapelle Saint Nicolas, est resté intact.
Il était simplement prévu, selon le devis, que les deux piliers butant de la chapelle Saint Nicolas (seront) remaillés aux endroits nécessaires, et la maçonnerie dégradée réparée en chaux sable de rivière, le lézard qui se trouve au pignon sera repris avec moellon …la charpente sera réparée.
Au mur pignon, a été conservé des restes de peintures murales. L’une, dégagée, datée du XVIe siècle et représente le miracle de la lactation.
Figure 32 : peinture murale représentant le "Miracle de la Lactation"
On y voit, à droite, la Vierge Marie tenant son fils et, à gauche, saint Bernard, tenant sa crosse d’abbé avec, derrière lui, une mitre; des gouttes de lait partent du sein de la Vierge pour aller sur les lèvres du saint.
A leurs pieds se trouve le donateur, agenouillé devant un petit meuble portant ses armoiries[i].
Au-dessus de l’autel (un massif en pierre), le vitrail conserve quelques morceaux datant du XVIe siècle et, à sa droite, se trouve une piscine simple; au mur pignon, est aménagé un petit placard (fait en partie avec des morceaux de sarcophage).
Figure 33 :Reste de vitraux du XVIème siècle dans le transept nord
Figure 34 : Piscine simple du transept nord
Mais le bras sud,ou chapelle de la Vierge, a été presque entièrement reconstruit.
Selon le devis de 1750, les murs de la chapelle de la Vierge sont tous trois en fort mauvais état, les murs gouttereaux ayant soufferts de la poussée de la voûte et de la couverture, et le pignon de l’écartement des gouttereaux; le mur gouttereau au levant sera cependant conservé comme le moins endommagé; mais le pignon et le mur gouttereau au couchant seront démolis jusqu’à six pouces au-dessous du rais de terre du cimetière et reconstruit avec moellons et boure … Les deux piliers butant qui seront aussi démolis et reconstruits de même grosseur, seront continués jusque sous l’entablement des murs gouttereaux, afin de leur donner plus de résistance conter la poussée de la voûte et du couvert…Le vitrail sera reposé au pignon et au même endroit où il se trouve Aujourd’hui, il ne reste que la base des piliers; la voûte a été remplacée par un plafond en bois, ce qui a permis de construire les murs gouttereaux sans contreforts (seule une base subsiste à l’extérieur, à l’angle S-W) et l’encadrement du vitrail a été mal reposé.
A l’intérieur, contre le mur pignon, on trouve une piscine double. L’autel en bois, à gradins et tabernacle peintsen faux marbre et retable peint en gris, avec niche à fond bleu étoilé, est daté de la première moitié du XIXe siècle.
Figure 35 : Piscine double dans le bras du transept sud
Figure 36 : Décrochement de la partie supérieure de l'ouverture au mur gouttereau est du bras du transept
Figure 37 : Base du contrefort du bras du transept sud
[i] La peinture murale de Vix fait 1,32 m de haut sur 1,57m. Il existe une peinture murale presque semblable à l’église de Noiron, datée de la fin du XVIe ou du début XVIIe siècle (1,20 m X 1,60 m). La peinture de Vix a été classée le 04/02/1965.
[i] L’abbaye de Pothières avait la totalité des dimes de Vix et 5/6e des dimes d’Étrochey ; l’abbaye de Molesme avait 1/6e des dimes d’Étrochey ; ADCO, C 2007
[i] Les pierres sont différentes de celles de la nef