La Salle des Conférences de l'Hôtel de Ville de Châtillon sur Seine, superbement rénovée, a été inaugurée......
Vous rappelez-vous à quoi ressemblait la salle des Conférences de l'Hôtel de Ville de Châtillon sur Seine il y a encore peu de temps ??
Une jolie salle, certes, un ravissant petit "théâtre" avec deux balcons...mais dont les couleurs fanées et l'état délabré faisaient peine à voir.
Quelle a été notre surprise, lors de l'inauguration, samedi 16 février, de voir la magnifique rénovation dont cette salle a bénéficié ! Couleurs douces de très bon goût, lumières indirectes qui les magnifient, jolies chaises confortables, quelle réussite...
Cette rénovation nous dit Hubert Brigand, maire de Châtillon sur Seine, était absolument nécessaire. Elle a été réalisée par des artisans locaux : M Gillet pour les menuiseries, M Bertholle pour les peintures, papier, plâtrerie, l'électricité a été confiée aux services techniques de la Ville.
Tout le fond de la salle a été peint en blanc, ce qui en fait un superbe écran de projection.
Monsieur le Maire a retracé l'histoire de l'Hôtel de Ville de Châtillon sur Seine qui fut abbaye, puis sous-préfecture et Mairie.
Je relaterai cette histoire dans un autre article. Par contre l'histoire de la Salle des Conférences sera visible à la fin de celui-ci, Monsieur le Maire nous ayant remis à chacun un document fort explicatif.
La Municipalité avait invité à cette inauguration tous les représentants des nombreuses associations qui animent la ville. Ces associations seront un jour ou l'autre amenées à utiliser la nouvelle Salle des Conférences (je représentais Châtillon-Scènes, madame la Présidente n'ayant pu être présente).
(Photo cliquable)
Encore un coup d'oeil aux si jolies couleurs de la salle...
et à son lustre qui a retrouvé tout son éclat...
Voici donc quelques indications sur l'histoire de la salle des Conférences :
Plan d'installation des services de la Mairie et de la Grande Salle en 1828 :
Aménagée à l'intérieur de l'Hôtel de Ville, cette salle de spectacles et de réunion a conservé ses deux galeries de loges à la française, construites en bois sur un plan en U : la première est portée par douze colonnes, la seconde par douze fines balustres en double poire dissimulant des supports en fer. Le lustre à lumières étagées, vraisemblablement commandé en 1893 au ferblantier châtillonnais A.Morizot, remplit toujours son office : le mécanisme en bois permettant autrefois de le manœuvrer est encore en place dans les combles. Il est maintenant remplacé par un mécanisme électrique.
Un vestibule à entrée latérale donne accès directement à la salle et un escalier à double volée dessert les deux étages.
Lors des représentations, la salle des mariages actuelle faisait office de foyer du public, tandis qu'une pièce située au dessus des bureaux et du cabinet du Maire (1831) servait de "salle de rafraîchissements". Ce dispositif s'explique par la double vocation de cette salle créée dans un espace limité et née, in-extremis, d'un premier projet qui se proposait simplement d'aménager un vaste local pour la tenue des réunions publiques. Mais, face à l'insistance d'une majorité des habitants réclamant un théâtre, la Municipalité avait obtempéré: l'architecte-voyer, S.Tridon, en fut réduit à modifier son plan.
Pour ce faire, on lui adjoignit un de ses confrères châtillonnais, Roze. Le nouveau projet, daté du 26 décembre 1831, prévoyait une seule galerie, mais au nom de "la régularité et de l'harmonie", on décida le 3 avril 1832, d'en ajouter une seconde, conformément au devis établi par Roze. Il fallut bientôt voter des crédits supplémentaires pour l'achèvement de la salle, sa décoration, l'exécution des décors de scène et de l'acquisition de la machinerie.
Achevé en 1833, le théâtre fut amodié le 1er septembre.
Les devis conservés indiquent que le rez de chaussée comprenait, outre le parterre assis et l'orchestre, une série de loges. Deux pilastres et "un grand cintre" encadraient l'ouverture de la scène, fermée par un rideau peint aux armes de France. Réalisées par Roze, les peintures décoratives de la salle, notamment sur les garde-corps des galeries, associaient draperies, guirlandes, couronnes,attributs, fonds marbrés et dorures.
Suchetet et Carpentier, peintres-décorateurs à Châtillon, les restaurèrent en 1873 en même temps qu'ils décoraient le plafond d'une balustrade en imitation avec pilastres d'angle, surmontés de vases de fleurs, feuilles, rinceaux,rosaces d'angle, moulures et filets. La même année, Alexis Barré, peintre-décorateur à Dijon, restaura les décors de scène exécutés par Roze en 1833 (place publique, palais, forêt, salon rouge, fond rustique...) et exécuta un "salon fermé".
En 1930, le théâtre demeuré intact ne répondait plus aux exigences de confort du public : sur les 378 places disponibles, 114 étaient "totalement ou partiellement impraticables". Le projet de réaménagement établi par l'architecte de la ville, Marcel Trolliet, et un confrère parisien, Henri Guichard n'aboutirent pas, faute de crédits.
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