Le marais tufeux des Brosses
Près de Recey sur Ource on trouve un joli marais tufeux, très agréable à parcourir, facile d'accès , c'est le marais des Brosses.
En arrivant au marais des Brosses on remarque le tuf gris qui s'est déposé le long du ruisseau qui s'écoule du marais.
La formation du tuf est la particularité des marais châtillonnais.L'eau qui s'infiltre depuis le sommet des plateaux se charge en calcaire. Stoppée par le niveau imperméable des marnes, l'eau jaillit à mi-pente et dépose le calcaire sur les mousses et végétaux formant ainsi une roche friable qu'on appelle le tuf.Ce dépôt calcaire construit des petits bassins suspendus.
On parcourt le marais des Brosses sur des passerelles de bois sur pilotis, très esthétiques...C'est aussi un sentier botanique. Les panneaux explicatifs n'étant pas très nets, j'ai préféré recopier en bleu les indications qu'ils contiennent, plutôt que de les photographier.
La molinie bleue est l'espèce la plus représentée dans ce marais.Elle peut atteindre 1,50m, ses épis qui fleurissent de juillet à septembre ont souvent une teinte légèrement violacée.La tige raide et dressée est dépourvue de feuilles sur sa partie supérieure. La molinie fournissait autrefois un maigre pâturage aux vaches qui venaient paître dans le marais.
La lysimaque commune agrémente de ses grappes de fleurs jaunes les bords des ruisseaux, des étangs, des marais. Elle mesure de 50 à 120cm et fleurit de juin à août.
La plante fut utilisée autrefois pour guérir les contusions d'où son vieux nom de chasse-bosse.
Les feuilles du choin noir sont filiformes et ses épis brun-noirs. Une espèce très proche se trouve également dans ce marais, c'est le choin ferrugineux beaucoup plus rare et à tendance montagnarde.Le choin noir a, lui, une aire de répartition plus vaste et on le trouve jusque sur le littoral méditerranéen.
L'eupatoire chanvrine croît volontiers dans les zones humides, aux bords de fossés, dans les marais, jusqu'à 1 700 mètres d'altitude. Ses grandes tiges rougeâtres dressées peuvent atteindre 1,50m, elles portent de nombreuses feuilles opposées. Leur forme rappelle celles du chanvre d'où son nom.
La parisette à quatre feuilles n'est pas vraiment une plante de marais, c'est une plante forestière de mi-ombre, des sous-bois frais sur sol calcaires jusqu'à 2 200 m d'altitude.Son fruit est toxique.
L'érable sycomore est un montagnard à l'égard du climat (jusqu'à 1800m) mais il descend à basse altitude dans les stations fraîches. Feuilles et rameaux sont opposés par deux.L'écorce est d'abord lisse puis se fissure en larges plaques écailleuses.Utilisations : bois très apprécié : placages, ébénisterie, lutherie, tournerie. Les fleurs du sycomore sont très visitées par les abeilles.
Le genévrier est le seul résineux indigène de la région. Il affectionne particulièrement les terrains pauvres, mais il est très exigeant en lumière. ses fruits sont d'abord verts puis bleu-noirs. Ils sont commercialisés sous le nom de baies de genièvre.
Utilisations d'autrefois :tournerie, sculpture, crayons, chauffage des fours, fumaison des jambons
La fougère aigle n'aime d'habitude que les sols acides, or elle pousse près des marais tufeux châtillonnais au sol calcaire, particularité que notre guide nous avait fait remarquer lorsque nous avions parcouru le Marais du Cônois.
On voit très bien ici que l'eau de cette source descend par des petits bassins suspendus, de petites vasques formées par le tuf.