Les anciens "Bains-Douches" de Châtillon sur Seine vont devenir une "Maison de la Musique"
René Drappier, fidèle collaborateur du blog, a réalisé une enquête sur la transformation des anciens "Bains-Douches" de la rue de Seine en "Maison de la Musique".
Il m'envoie son article. Merci à lui !
Une vieille entreprise Châtillonnaise toujours d’actualité et toujours en activité, l’Entreprise Lecoq maçonnerie.
C’est cette entreprise qui a été retenue par la ville afin de transformer les anciens bains douches de la ville en « Maison de la Musique » : où l’Ecole de Musique et les différentes sociétés musicales pourront se perfectionner.
Ce sont MM. Pierre Lecoq et son fils André qui en 1933 qui construisent le bâtiment, tous les corps de métiers châtillonnais participent aux différents travaux.
Aujourd’hui c’est Christian Lombaert l’arrière petit-fils qui participe aux travaux de transformation des bains douches en Maison de la musique en 2014
LES BAINS DOUCHES
Michel Diey, avec gentillesse, nous explique l'histoire des bains-douches à Châtillon sur Seine.
L'an dernier j'ai guidé plusieurs visites de ville avec des groupes d'enfants. Alors que nous nous trouvions rue du Perthuis et que j'expliquais la destination du bâtiment à petites fenêtres que l'on peut voir en face de l'ANPE, j'ai eu la surprise de constater que les jeunes châtillonnais, dans les différents groupes, ignoraient complètement le terme "Bains-Douches". Les immenses progrès dans le domaine de l'hygiène corporelle et du confort, qui ont été faits depuis une trentaine d'années, ont sans doute contribué à faire disparaître cette expression du vocabulaire des plus jeunes.
Mais il n'en est pas de même pour les générations nées avant les années 1970/1980 qui ont connu et pratiqué ces institutions.
Je vais donc tenter de dresser l'historique des divers établissements que Châtillon a connus dans le passé.
Le mot "bain" qui vient du latin balneum est apparu dans la langue française vers 1080. Il désignait tout d'abord l'action d'immerger le corps ou une partie du corps dans un liquide, un gaz, à des fins hygiéniques ou thérapeutiques. Puis il désigna ensuite "l'établissement public où l'on prend les bains".
Douche est apparu beaucoup plus tard dans notre vocabulaire, vers 1588, selon le Larousse : jet d'eau dirigé sur le corps à des fins hygiéniques . Ce n'est qu'au cours du XXème siècle qu'il prit le sens "d'établissement où l'on peut prendre une douche".
C'est au cours de ce même XXème siècle que les deux mots furent associés.
Les premiers établissements de bains de Châtillon semblent avoir été installés dans les années 1850/1860. Il y en avait deux : l'un impasse de l'Arquebuse (on en voit encore les fenêtres, côté Seine, depuis le pont du boulevard Morizot, proche de la pizzeria), l'autre (qui a motivé cet article) rue du Perthuis avec une seconde entrée rue du Sonsois. Etant donné leur caractère privé, on n'en trouve pas trace dans les archives Municipales, mais la gravure de Nesle, ci-dessous, de 1860, qui représente le second, confirme ces dates.
On remarque la passerelle d'accès (démolie dans les années 1950 lors de la reconstruction) et seul le mot "Bains" figure sur le mur. Ce n'est qu'au XXème siècle qu'on trouvera le mot "Douches" écrit en dessous et en plus petits caractères.
Le précieux Indicateur Châtillonnais nous donne les propriétaires successifs de ces établissements:
-Pour celui du Perthuis, il est tenu en 1887 par Coquet, en 1890 c'est Fauconnier-Voisot, en 1905 la veuve Fauconnier-Voisot jusqu'en 1921 où elle est remplacée par madame Michel. En 1924 le fond est cédé à Madame Marguerite Noël qui sera suivie de Disle en 1932.
-Pour l'impasse de l'Arquebuse, on trouve Stabat en 1887, puis la veuve Stabat de 1890 à 1920. En 1920 c'est Lejeune et en 1932 c'est Raunet.
C’est aujourd’hui la 4ème génération de maçons qui travaille dans les "Bains-Douches" de la rue de Seine ( qui ont succédé, en 1933, aux anciens, décrits par Michel Diey.)
MM Pierre Lecocq et son fils André (construction en 1933). M Bernard Lombaert (1958) gendre d'André Lecocq. M Christian Lombaert, petit-fils de Pierre Lecocq, petit-fils d'André Lecocq et fils de Bernard Lombaert.Après des études assez élevées dans le Génie Rural, Christian entre dans l'entreprise familiale en 1992, prend la succession de Bernard et poursuit dans la même voie.
Anecdote de famille :Notre grand-père Antoine, notre père Jean, notre oncle Jacques (Paganessi) ont fait carrière dans cette entreprise depuis MM Pierre et André Lecocq et Bernard Lombaert. Une bien belle lignée de maçons.
Guidé par Christian Lombaert, j’ai pu visiter cette grande bâtisse de la cave au grenier et marcher à la suite des anciens maçons. Ici, au sous sol, un mur dit des premières pierres :
La salle d'audition :
L'acoustique :
Ce qui restera des bains-douches: ce placard de rangement des vêtements :
La charpente :
Le système d'aération :
La cage d'ascenseur :
Christian Lombaert ne m'a pas caché la joie et l'honneur qu'il avait de travailler sur les pas de ses ancêtres.
(L'entrée que nous avons tous connue ne sera pas modifiée)
Plan des travaux: