Memb'oo ! une chorégraphie, théâtrale, acrobatique qui fait réfléchir sur le sort des personnes handicapées...
Memb'oo !! est une chorégraphie, théâtrale, acrobatique qui met en jeu le corps et les représentations que nous en avons, concernant ces êtres "à part", que sont les personnes âgées, et les personnes handicapées physiques.
L'aide d'une tierce personne est parfois la bienvenue...
Puis la pièce met en scène et interroge leurs attributs particuliers : fauteuil, déambulateur.
Ce sont leurs outils-partenaires de vie. Ces véhicules qui dérangent, leur sont pourtant indispensables et vitaux.
On voit des corps contraints, coincés, cassés, prisonniers de l'objet indispensable, de l'âge, de la situation sociale, de la solitude et surtout de l'image qu'ils véhiculent...
Un, puis deux, puis plusieurs personnages emblématiques se laissent entraîner par la musique, le son des duos s'engagent... Armature d'acier et contact charnel …
Au-delà des interdits et des limites, ce sont des histoires d'évasions, où les "jambes de substitution" deviennent camarades de jeu, partenaires de danse, le temps d'un mambo...
Mais, parfois, la solitude et le besoin vital d'un fauteuil devient odieux...
Et le souffrant en a "marre" au point d'arracher les roues du fauteuil avant de s'écrouler, vaincu...
La danseuse Aurore Castan-Aïn et le circassien Rémi Benard ont été très applaudis pour leurs performances.
Tous deux sont descendus de la scène et ont dialogué avec les spectateurs. Beaucoup de questions ont fusé.
"Memb'oo"!!" a joué sur des figures, des corps emblématiques, pour nous inviter à aller au-delà des apparences., ce fut une soirée pleine d'émotions, car "Memb'oo"!!" a tenté d'interroger par une histoire simple, nos sociétés soi-disant tolérantes, ouvertes, (grâce notamment aux nouveaux modes de communication et d'échanges).
Est-ce réellement le cas ? N'avons-nous pas remplacé des normes par d'autres ?
La personne handicapée ou âgée, échappe-t-elle réellement à la performance, à l'esthétique et aux idéalisations collectives ?
Quelle place un monde de rapidité et de jeunisme leur laisse-t-il ?
Où en sommes-nous vraiment face à l'intime, à l'existence du hors norme ?
Pourquoi la question, de l'intimité et de la sexualité chez les personnes handicapées ou âgées, reste-t-elle tabou ? Est-ce parce qu'elle nous renvoie à nos propres tabous, nos propres fantasmes ?
L'amour, le désir sont des droits et des besoins fondamentaux,vitaux. Ils peuvent s'exprimer sous diverses formes, alors que signifie cette notion de "personnes empêchées" ?