Nous avons visité le château de Vincennes avec la Compagnie des Gens...
Voici quelques images de cette matinée tellement enrichissante, historiquement parlant....
Nous pénétrons dans le château de Vincennes par la Tour du Village qui était, à l'origine, l'entrée principale du château.
La tour du Village vue depuis la cour.
Le donjon du château de Vincennes est une prouesse architecturale et l'expression d'une volonté politique exceptionnelle. Sa construction a été rapide et coûteuse.
Il s'élève à 50 mètres : c'est le plus haut donjon du Moyen-Âge.
Cette grosse tour carrée, flanquée de quatre tourelles d'angle est divisée en six niveaux de salles dont les voûtes reposent sur une seule et fine colonne centrale.
Chaque étage présente le même plan, avec une vaste salle centrale et des pièces dans les tourelles d'angle.
Notre guide nous a parfaitement expliqué toute l'histoire de cette forteresse où vécut Charles V, et bien d'autres rois qui s'y réfugièrent lors de périodes troublées, puis plus tard beaucoup de prisonniers politiques (Sade, Diderot....)
Le donjon est protégé par une enceinte et un profond fossé , en eau à l'origine. C'est là que périt le duc d'Enghein, assassiné sur les ordres de Bonaparte, Premier Consul.
Nous pénétrons dans le donjon par le châtelet
Sous le passage, une très belle voûte (toutes celles du donjon sont splendides)....
et des sculptures à la base des colonnes.
La cour du châtelet est dominée par la passerelle qui , au Moyen-Âge était le seul accès au donjon.
Nous allons monter dans le châtelet par des escaliers à spirale très étroits...
Nous arrivons dans le chemin de ronde dont la charpente est superbe. Autrefois nous dit notre guide, les murs étaient peints.
Depuis le chemin de ronde on admire la Sainte Chapelle....
et la passerelle...
De belles sculptures ornent le bas des fenêtres du donjon.
Nous pénétrons ensuite dans le donjon par la passerelle.
En se retournant on admire le chemin de ronde...
La première salle où nous pénétrons est la salle du Conseil qui présente aujourd'hui un film retraçant l'histoire du château au temps de Charles V.
C'était à l'origine le lieu des réceptions officielles et des séances de travail du souverain et de ses conseillers.
De superbes sculptures ornent les angles de la salle...
Dans une pièce qui jouxte la salle du conseil, on admire des peintures murales qui ont été réalisées par un prisonnier, Monseigneur de Boulogne, confesseur de Napoléon Ier, emprisonné sur ordre de ce dernier.
Mirabeau y fut aussi enfermé pendant trois années.
La chapelle attenante est elle-aussi, peinte...
La voûte est superbe, comme toutes celles du donjon d'ailleurs.
On reconnait Venise....
Au dessus de la salle du Conseil, se trouve la chambre du Roi, somptueuse par ses motifs peints sur les nervures des voûtes.
Le pilier central de la chambre du Roi est superbe:
et les clefs de voûtes magnifiques...(j'ai un faible pour les clefs de voûte que souvent personne ne regarde !)...
Dans cette vitrine on peut admirer deux des sculptures de prophètes qui se trouvaient sur la façade du troisième étage du donjon du côté de l'entrée.
La très belle cheminée de la chambre du Roi :
Quelle finesse dans le décor...
Une autre pièce adjacente, dans la tourelle nord-ouest, était le lieu de dépôt des sacs d'or et des plus belles pièces d'orfèvrerie de Charles V. C'était la Salle du Trésor.
La pièce de la garde robe où le linge du roi était "serré" dans des coffres, abrite à présent des sculptures qui proviennent des faces externes du donjon.
Elles représentent des musiciens.
En appuyant sur un bouton, on peut entendre le son des instruments et ainsi les reconnaître.
L'ange à l'orgue portatif :
L'ange à la vièle à roue :
L'ange jouant de la cornemuse :
La restauration du donjon a été l'occasion de relever les graffiti laissés par les détenus des XVIIe, XVIIIe et XIXème siècles. On en trouve à tous les étages.
Le rez de chaussée abrite un puits d'origine.
Les portes de bois cloutées sont impressionnantes...
Dans cette pièce du rez de chaussée, dominée par une belle voûte, on peut prendre connaissance du passé carcéral du donjon.
Dans une vitrine on voit des lettres adressées à sa femme par Donatien Alphonse François Marquis de Sade (1740-1817)
Dans le donjon, qui devint prison d'Etat sous Louis XI, furent enfermés de très nombreux personnages : Henri II de Condé, le Cardinal de Retz, Nicolas Fouquet (intendant des finances de Louis XIV), René Diderot, Jean-Henri Latude, Mirabeau, Monseigneur Boulogne évêque de Troyes, Barbès, Blanqui, Raspail... et sans doute bien d'autres moins connus.
Finalement le donjon de Vincennes valait bien la Bastille ! Heureusement, comme il avait une vocation militaire, il a été préservé, quel bonheur pour les visiteurs d'aujourd'hui !
En sortant du donjon, pour nous rendre à la Sainte Chapelle, nous passons près d'un beau puits.
La Sainte Chapelle du château de Vincennes a été fondée par Charles V en 1379 sur le modèle de la Sainte chapelle du palais de la Cité à Paris, afin d'y abriter les reliques de la Passion du Christ.
L'édifice commencé sous Charles V fut élevé sous Charles VI et achevé sous le règne d'Henri II.
Les sculptures du portail témoignent de la maîtrise de l'art de la sculpture au début du XVème siècle, ce sont de vraies "dentelles de pierre" !
L'élément le plus remarquable de la nef était l'ensemble de verrières offert par Henri II. Il a été commandé par Philibert Delorme, le maître d'œuvre, au célèbre vitrailleur parisien Nicolas Beaurain.
Dans la verrière centrale du chœur, à la place d'honneur, on voyait le roi en prière flanqué de deux trophées aux armes de France, tourné vers une Vierge à l'Enfant trônant - dont l'original est aujourd'hui au Louvre et que toutes ces figures semblent regarder.
Deux superbes verrières éclairent la nef :
On admire les très belles clefs de voûte :
La cloche originale de l'horloge du campanile du châtelet est exposée dans la Sainte Chapelle.
Cette horloge était située au dessus du cabinet de travail du Roi, et au même niveau que sa chambre. Elle rythmait la vie du Roi, puisqu'elle lui rappelait les offices quotidiens consacrés à la prière.
Le linteau de la porte de l'oratoire de la Reine :
Le linteau de la porte de l'oratoire du Roi :
Ici nous sommes au pied du tombeau de Louis Antoine de Bourbon-Condé, duc d’Enghien (Chantilly, 1772 – Vincennes, 21 mars 1804), prince du sang français, exécuté dans les fossés du château de Vincennes.
Le duc d’Enghien, accusé à tort d’un complot royaliste contre le Premier Consul fut fusillé dans les fossés de Vincennes le 20 mars 1804, puis enterré sur place.
En 1816, Louis XVIII fit exhumer les restes, qui seront déposés dans la Sainte Chapelle.
La conception du tombeau fut confiée à Pierre Louis Deseine (1749-1822), sculpteur du prince de Condé (grand père du duc d’Enghien).
De style néo-classique, il ne sera achevé qu’après la mort de l’artiste qu’en 1825.
Il fut d’abord placé dans la Sainte Chapelle, contre la mur du chevet, puis fut déplacé en 1852 dans le petit oratoire du roi, selon
la volonté de Napoléon III, qui l’aurait bien volontiers détruit pour oublier les conditions troubles de l’exécution du duc d’Enghien et effacer cet épisode gênant de l’Histoire qui mettait en cause son oncle Napoléon Ier !
Dans une salle annexe on voit un buste de Mazarin.
Après les enrichissantes visites du donjon et de la Sainte Chapelle du Château de Vincennes, les amis de la Compagnie des Gens se sont réunis et sont partis pour la Cartoucherie de Vincennes, les uns à pieds, d'autres avec la navette.
C'est à la Cartoucherie de Vincennes, au Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, qu'ils allaient assister à la pièce de théâtre éblouissante de Robert Lepage : Kanata-la-controverse.
Le compte rendu du spectacle :