Souvenirs de Pierre Roy : L'eau à Aisey sur Seine au XIXème siècle
L’eau à Aisey sur Seine
La commune d’Aisey sur Seine était approvisionnée en eaux par la source de Gossoin pour le dessus du pays, qui alimentait les abreuvoirs, le lavoir, avec le passage du ruisseau de la fontaine de Chemin, les habitants avec seaux et arrosoirs, venaient puiser de cette eau potable pour les besoins de consommation humaine.
Sur la Voie d’Avril (Via Aprilis) est une source d’eau légère qui remplit un petit lavoir. La Barque est alimentée par une source de la même nappe. En Baon étaient des puits dans la nappe phréatique.
Les eaux de Bonnes Fontaines alimentaient la brasserie et le T.D.C.0.
Près de l’hôtel, la belle source sous roche était captée.
Elle formait une petite réserve qui s’écoulait dans le bassin de lavage du très beau lavoir .
Yvonne à l’âge de 3 ans tomba dedans, en grandes eaux, faillit s’y noyer, j’ai pu la retirer, ramenée chez notre grand-mère, séchée réconfortée, nous ne fûmes pas grondés.
Le bassin de lavage rectangulaire de 4mx2x0,35, tout autour les pierres lisses, inclinées à 25%, une pale en bois retenait l’eau ou vidangeait.
Parfois les vairons et truitelles par grandes eaux remontaient jusqu’à la source. A ce moment-là, l’usage du lavoir n’était plus possible.
Sur le côté droit, les pierres à égoutter le linge, de l’autre un courant d’eau sur dalles qui servait à tordre les draps afin de les essorer au mieux. Pour cela il fallait être à deux personnes, chacun se rendait ce service.
Les lavandières l’utilisaient pour pisser, les femmes écullées (accroupies), les vieilles ayant de la difficulté à se baisser, debout en écartant les jambes. C’était facile avec les culottes ouvertes…certaines de ces personnes avaient des relents d’urine. Les mains dans l’eau froide provoquaient le besoin de s’épancher souvent.
Ces lavandières étaient à genoux dans un « carrosse », les uns coquets faits par le menuisier, d’autres plus modestes avec une ancienne caisse à savon, garnis de paille et d’un coussin.
D’un côté le « tapoir » ou battoir, de l’autre le cube de 0,500kg de savon de Marseille.
Après leurs activités, chacune remettait son carrosse à sa place définie, j’ai vu parfois des disputes avec celles qui ne respectaient pas les us, retrouver le carrosse jeté dans un coin. L’habitude de ces gens de se mettre à une place précise ! Aussi le savaient-elles de ne pas s’installer n’importe où, pour éviter les horions.