Un temple gallo-romain, dédié à Mercure se dressait au second siècle de notre ère, au sommet du Puy de Dôme
Lorsque l'on grimpe les marches du chemin de ronde qui fait le tour du Puy de Dôme, on aperçoit une construction gigantesque près du sommet.
Une borne ancienne nous renseigne....il s'agit les ruines d'un temple gallo-romain dédié à Mercure.
Le terme "ruines" ne convient plus vraiment à notre époque , car certaines parties du temple sont en reconstruction.
Cette reconstruction est un travail gigantesque qui se réalisera en plusieurs décennies ....et même peut-être plus !
Un petit musée, " L'espace temple de Mercure", situé près de l'observatoire nous présente les Arvernes du IIème siècle de notre ère et permet de nous faire comprendre ce qu'était ce temple dédié au dieu Mercure.
Au premier plan la ville d'Augustonemetum, l'actuelle Clermont-Ferrand. Au loin le Puy de Dôme au sommet duquel les Gaulois du IIème siècle après JC construisirent leur temple.
Avant la conquête romaine, les Gaulois vénéraient à cet endroit le dieu Toutatis, mais les Romains lui substituèrent le culte du dieu Mercure Dumias dont la montagne a gardé l'héritage dans son nom.
En 1872, à l'occasion des travaux entrepris pour la construction d'un observatoire de mesures météorologiques au sommet du Puy de Dôme Emile Alluard, professeur de physique à l'université de Clermont-Ferrand découvrit les premiers vestiges du temple.
En 1875, le temple fut classé Monument Historique et les fouilles furent confiées à Louis-Clémentin Bruyerre, architecte en chef des Monuments Historiques .
Il réalisa de nombreuses aquarelles qui témoignent des vestiges au XIXème siècle, en voici une datée de 1876 :
Les archéologues révélèrent la structure d'un vaste temple en terrasses de 50 mètres de côté, qui paraît avoir été décoré de façon somptueuse, avec une cinquantaine de sortes de marbres différents.
Plusieurs hypothèses de construction furent émises, en témoignent ces deux maquettes :
Hélas, les archéologues ne retrouvèrent aucune trace de la statue géante en bronze de Mercure, que les Gaulois, à en croire les récits de Pline l'Ancien, avaient fait exécuter par le sculpteur grec Zénodore.
« La dimension de toutes les statues de ce genre a été surpassée de notre temps par le Mercure que Zénodore a fait pour la cité gauloise des Arvernes, au prix de 400 000 sesterces pour la main-d’œuvre, pendant dix ans. Ayant suffisamment fait connaître là son talent, il fut mandé par Néron à Rome, où il exécuta le colosse destiné à représenter ce prince. Cette statue, haute de cent dix pieds, est aujourd'hui un objet de culte, ayant été consacrée au Soleil après la condamnation des crimes de Néron. »
Ils mirent tout de même à jour de nombreux objets antiques, comme cette statuette de Mercure.
Mais pour accéder au temple il fallait monter, et monter longtemps !
Voici une superbe "borne milliaire". Ces bornes étaient placées au bord des routes, tous les "milles" ou toutes les "lieues" pour guider les voyageurs vers les principales directions.
On peut admirer cette partie d'un chapiteau corinthien du temple de Mercure :
Un film est projeté, qui nous montre l'histoire du temple et la façon dont il sera reconstruit.
Le projet de reconstruction est financé par le Conseil Départemental du Puy de Dôme, qui a acheté le site : il s'agira de conforter les structures, de reconstruire partiellement les murs d'enceinte et des sanctuaires.
Un travail de très, très longue haleine...
Sur le ticket du Panoramique des Dômes, une vue prise d'avion, montre bien l'immense surface qu'occupait temple de Mercure au sommet du Puy de Dôme :