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Publié par Christaldesaintmarc

Samedi 8 juin 2024, une très belle et émouvante fête va avoir lieu au centre de la ville de Châtillon-sur-Seine.

Cette fête aura lieu sur la place de la Ville du Puy.

Les nouveaux habitants de notre ville sont peut-être surpris de la dénomination de cette place, les anciens, eux savent pourquoi....

Ce nom a été donné à cette place par reconnaissance, après la Seconde Guerre Mondiale.

Le journal "L'Eveil de la Haute Loire" a expliqué très bien l'amitié qui a existé, et qui existe toujours, entre notre ville, la ville du Puy et ses habitants qui se nomment les "ponots", dans un article du 5 août 2016.

Châtillon-sur-Seine, petite ville de 5.500 habitants située dans le nord de la Bourgogne, a été le théâtre d’un terrible bombardement le 15 juin 1940. Les munitions incendiaires de l’aviation allemande, les mêmes que celles utilisées à Guernica, détruisent une grande partie de la cité. Deux-tiers de la population de 4.500 habitants se retrouve sans logement. Quinze ans ont été nécessaires après la guerre pour reconstruire et surmonter cette épreuve.

Une colonie d’enfants de Châtillon au Puy pendant l’été 1943

Au début de l’année 1942, une circulaire du gouvernement de Vichy propose aux communes de zone libre d’en parrainer une de zone occupée, sinistrée par les combats. Le 30 mars 1942, le conseil municipal du Puy choisit d’adopter la ville de Châtillon-sur-Seine, située en Côte-d’Or. Début septembre 1942, le maire du Puy se rend à Châtillon pendant trois jours. Reçu à l’Hôtel de Ville par Gaston Paris, son homologue, il parcourt la ville détruite et rencontre les sinistrés. Ceux-ci font état de leur extrême dénuement, la reconstruction n’ayant pas commencé en dépit des promesses gouvernementales.

Le maire du Puy, Eugène-Gaston Pébellier, ne s’engage pas trop dans les actions à mener, mais précise que l’aide de sa ville « sera plutôt une aide morale, une aide de solidarité » envers sa filleule. « En effet, le Puy est une petite ville de 25.000 âmes, ses ressources sont réduites, mais ses habitants ont du cœur. Ils feront tout leur possible pour soulager et aider les Châtillonnais », déclare-t-il. À l’automne 1942, le conseil municipal ponot vote une première aide financière : 12.500 francs (3.000 € aujourd’hui) sont consacrés à l’envoi de colis aux 125 prisonniers châtillonnais en Allemagne. Pour les fêtes de Noël, un colis de châtaignes est également adressé aux enfants des écoles de la ville.

Un projet plus important se met en place en 1943 : faire venir au Puy, une colonie d’enfants de Châtillon. Le projet est adopté en conseil municipal, le 15 mai, avec un budget de 70.000 Francs (17.500 €). La commune s’engage à recevoir une centaine d’enfants de sinistrés pendant un mois. Elle paie tous les frais du séjour.

L’organisation est réglée dans les moindres détails. Chaque journée se décline de la façon suivante : le matin est dédié à des jeux, l’après-midi à des promenades et la soirée à des spectacles de chants, de danses ou de théâtre. Pour son directeur, M. Martin, la colonie a trois objectifs : « développer le corps, l’intelligence des enfants et leur inculquer quelques préceptes de morales utilitaires ».

Le 5 septembre, le maire de Châtillon, Gaston Paris, accompagné de son premier adjoint M. Boz arrivent au Puy pour visiter la colonie. Après avoir découvert la ville et assisté à un spectacle préparé par les enfants, une réception est organisée en mairie. Dans son allocution, Eugène-Gaston Pébellier rappelle son voyage en 1942, l’émotion qu’il a éprouvé face à la détresse des sinistrés et à l’ampleur des destructions. Quelques jours plus tard, les jeunes Châtillonnais retrouvent leurs familles.

Des liens qui perdurent après la guerre

En 1944, le conseil municipal du Puy vote une nouvelle aide pour les prisonniers de Châtillon et la venue d’une colonie d’enfants pour l’été. Mais la Libération en décide autrement. Ensuite, la ville a continué d’aider financièrement celle de Châtillon en accordant, jusqu’à la fin des années 50, une subvention au bureau de bienfaisance communal. On peut noter aussi qu’à partir de 1945, Le Puy parraine Ouistreham dans le Calavados, détruit par les combats du débarquement. Là, les liens en resteront à une aide financière. Régulièrement, la mairie de Châtillon remercie sa marraine notamment pour les vœux du nouvel an. Ainsi, en 1948, « la municipalité de Châtillon tient à remplir un impérieux devoir de reconnaissance en vous exprimant au seuil de la nouvelle année, ses vœux fervents et ses sentiments de profondes gratitudes. Elle se souvient avec émotion qu’au milieu de ses ruines et dans sa grande détresse, votre cité a été la première à lui offrir le réconfort infiniment précieux de son appui moral et matériel ».

Des occasions de se souvenir

En 1965, un dernier épisode relie les deux cités. À l’occasion de la Semaine fédérale de cyclotourisme organisée au Puy, trois jeunes Châtillonnais âgés de 16 et 17 ans, entreprennent d’y participer malgré les 430 km séparant les deux villes. Daniel Caillot, Serge Godefert et Alain Hérard sont aussi porteurs d’un message d’amitié du maire Gaston Bernard souhaitant relancer les liens avec le Puy. Après cinq jours d’efforts, les trois cyclotouristes arrivent au Puy et remettent au nouveau maire, Célestin Quincieu, l’invitation de son homologue. Au retour à Châtillon, toujours à vélo, ils sont reçus par le maire avec la réponse de M. Quincieu. Toutefois les bonnes intentions réciproques restent lettres mortes. Le souvenir de ces liens s’estompe.

Épilogue

Plus de 60 ans ont passé. La Place de la Ville-du-Puy existe toujours à Châtillon-sur-Seine. Les archives municipales conservent de nombreux documents sur cette période. Ce qui n’est pas le cas au Puy, où les recherches se sont avérées plus difficiles. Plusieurs Châtillonnais ayant participé à la colonie de l’été 1943 et à la Semaine fédérale du cyclotourisme en 1965 sont toujours en vie.

La Municipalité de Châtillon -sur-Seine a voulu, à cette occasion, renouer les liens entre Châtillon-sur-Seine et sa marraine la Ville du Puy.

Une grande fête aura donc lieu samedi 9 juin à 11 heures, fête qui réunira les élus des deux villes, tous les habitants de Châtillon-sur-Seine sont invités à y participer.

Dans les articles  qui suivront, jusqu'au 8 juin, vous découvrirez le journal "La Ruche ponote", réalisé par les enfants de Châtillon qui ont été reçus en colonie de vacances par la ville du Puy.(Les habitants de la Ville du Puy se nomment les ponots)

Ce journal m'a été confié par Dominique Masson que je remercie .

Une bien belle histoire d'amitié entre deux villes : Le Puy et Châtillon sur Seine...

Les textes ont été édités en 1944 par  le journal  "La Tribune de l'Est", basé à Troyes, mais qui avait un bureau rue Marmont.

Il a pu paraître avec de la publicité locale....vous y verrez bien des noms d'habitants et de commerçants que nous avons tous bien connus.

(Comme "La Ruche ponote" comporte beaucoup de pages, je les publierai à deux ou trois par épisode)

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P
Merci pour les numérisations du journal. Régis Protin qui dirigeait l'antenne locale du journal était mon arrière grand-père.
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J
L'Association des Amis du Châtillonnais présenteront une exposition sur l'histoire de la place de la ville du Puy du 15 juin 1940 à nos jours. Nombreuses photos de la place et des 84 enfants de Châtillonen vacances au Puy en août 1943.
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