La visite de la Saline d'Arc et Senans a beaucoup intéressé les adhérents de l'Association Culturelle Châtillonnaise (ACC) durant leur voyage annuel
Le Conseil d'Administration de l'Association Culturelle Châtillonnaise a proposé à ses adhérents un voyage de découvertes qui a fait suite à deux conférences présentées dans l'année.
La première conférence du professeur Serge Luneau, s'intitulait "Le sel de la vie", elle était consacrée à l'extraction terrestre du sel, la seconde par le Docteur Claude Plassard, nous avait fait découvrir la vie et l'œuvre de Louis Pasteur.
L'histoire du sel nous a donc amenés à visiter la saline royale d'Arc et Senans, et la vie de Louis Pasteur nous a permis de découvrir, à Arbois, la maison où il réalisa de nombreuses expériences.
Après trois heures de route, nous sommes tout d'abord arrivés à la saline royale d'Arc-et-Senans.
Nous sommes entrés dans la saline par un beau bâtiment, précédé par un péristyle de style dorique.
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_519ec5_2.jpg)
Cette entrée est logée dans une grotte qui donne l'impression de pénétrer dans une mine de sel....
Cette composition originale évoque les créations de la Renaissance.
Lorsque l'on entre dans la cour de la saline, on est frappé par la beauté des bâtiments qui l'entourent.
Il s'agit de onze bâtiments indépendants qui forment un demi-cercle autour de la cour.
Ce demi-cercle a 870 mètres de diamètre.
/image%2F0648625%2F20250413%2Fob_7d27de_img-1.jpg)
Chaque bâtiment a une utilisation particulière.
Le long bâtiment de gauche, appelé "berne" (il y en a un semblable à droite de la maison du directeur de la saline) servait à faire chauffer la saumure dans des poêles, durant 48 heures.
La fumée provenant des poêles s'échappait par de hautes cheminées (disparues actuellement), la vapeur sortait par les chiens-assis du toit.
la "berne" de droite :
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_29c054_7bis-copie.jpg)
D'autres bâtiments abritaient des ateliers techniques : la tonnellerie où l'on fabriquait des tonneaux pour transporter le sel, la maréchalerie où l'on réparait les poêles , ainsi que les habitations des ouvriers, appelés "berniers".
Des urnes renversées , d'où s'écoule la saumure en voie de cristallisation, sont les seules décorations de tous les bâtiments.
Notre guide nous a rejoints devant l'entrée de l'ancienne tonnellerie qui abrite maintenant un musée consacré à l'architecte génial qui a conçu ce merveilleux ensemble architectural, Claude-Nicolas Ledoux.
Construite entre 1774 et 1779, la saline royale d'Arc-et-Senans (Doubs), sur des plans approuvés par Louis XV et par Trudaine, est en effet le chef-d'œuvre de Claude-Nicolas Ledoux.
L'ensemble a été conçu comme le théâtre de l'Industrie, édifié à la gloire du progrès et du travail humain.
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_ecc5d8_9.jpg)
Dans ce musée on admire toutes les œuvres conçues par Claude-Nicolas Ledoux, celles qui ont été réalisées, et d'autres restées en projet, présentées sous forme de superbes maquettes .
(Ce sera l'objet d'un autre article)
Après cette visite nous nous sommes dirigés vers le plus beau et le plus majestueux des bâtiments : la maison du directeur de la saline.
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_41f136_10.jpg)
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_d5c5ff_6.jpg)
La façade du bâtiment est dotée d'un péristyle où les colonnes doriques sont composées alternativement de blocs circulaires et cubiques.
Sur le fronton se trouve un oculus par lequel on pouvait surveiller l'ensemble de la saline (le sel étant une matière extrêmement précieuse qui rapportait au roi l'impôt de la gabelle)
C'est dans ce magnifique bâtiment que notre guide nous a expliqué comment l'eau saumâtre des puits de Salins arrivait à la saline, et comment la saumure était débarrassée de son eau pour arriver à la concrétion du sel.
Afin d'approvisionner la saline en saumure depuis les puits de Salins, on construisit un saumoduc, double canalisation réalisée en sapin, longue de 21,25 km.
Des gardes, appelés "gabelous" surveillaient de près le saumoduc pour éviter qu'il se bouche, mais aussi pour éviter le vol de saumure....
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_362a6a_10bis-copie.jpg)
Le saumoduc était formé par des troncs de sapin taillés en forme de crayons pour s'emboîter parfaitement et dont le cœur avait été évidé.
Les tuyaux de bois se fissuraient souvent, aussi ils furent peu à peu remplacés par des tuyaux en fonte.
Lorsque la saumure arrivait à la saline on la faisait passer par un "bâtiment de graduation" (détruit en 1920) qui était composé d'un bâtiment de 496 mètres de longueur et d'une hauteur de 7 mètres.
Dans ce bâtiment on disposait , très serrés, des fagots d'épines qui permettaient à l'eau salée de s' évaporer et d'arriver à un taux de salinité de 24°.
En voici une maquette :
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_55b007_10ter-copie.jpg)
La saumure était ensuite dirigée dans un bassin, puis conduite aux bernes où la chaleur des poêles permettait d'obtenir le précieux sel.
La saline fonctionna jusqu'en 1895 , le sel marin devint un concurrent pour le sel terrestre, et de plus il fut transporté rapidement par le chemin de fer.
La tonnellerie abrite un musée Ledoux...mais la maréchalerie a trouvé elle-aussi un autre emploi.
Elle est devenue un lieu où la cuisine est réalisée par l'équipe de la saline royale mais uniquement pour des événements privés, cocktails et banquets.
Nous y avons partagé un délicieux repas.
/image%2F0648625%2F20250412%2Fob_cca9fd_img-0491-copie.jpg)
Et avant de reprendre place dans le car pour aller visiter la maison de Louis Pasteur, une photo de groupe, avec la présence de notre guide, s'est imposée !