Depuis qu'un jour, au printemps, nous avons vu apparaître 4 pieds de magnifiques orchis pyramidaux  au milieu du gazon, pas encore tondu, nous avons décidé de ne pas couper l'herbe durant le printemps et l'été 2021, et de faire une expérience : laisser notre petit jardin devenir un lieu de biodiversité, un refuge LPO.

Dès l'instant où nous avons rangé la tondeuse, nous avons vu qu'une incroyable quantité de de plantes et d'insectes avait  pris possession du terrain.

Plus de trente espèces de plantes (dites abusivement mauvaises herbes) se sont mises à y pousser comme : la pimprenelle, la bourse à pasteur, le coquelicot, le bleuet vivace, l'euphorbe, le trèfle incarnat, le gaillet gratteron, la luzerne, la renoncule, le  silène-compagnon blanc, la crapaudine, le géranium herbe à robert, l'achillée millefeuille, le sainfoin, l'agrostis, le pâturin des prés, le séneçon, le cinéraire, le dactyle pelotonné, le plantain, la véronique, deux sortes de chardons dont le chardon de Marie aux feuilles marbrées, le gratteron, le liseron, l'aigremoine eupatoire, la picride fausse épervière, la raiponce orbiculaire, le cirse des champs, le sisymbre officinal ....

Et dernièrement fin août, de jolis tournesols issus des graines tombées des mangeoires des oiseaux, nous ont offert un vrai feu d'artifice de fin d'été !

Mais l'un des chardons dont je signale plus haut l'existence , était étrange...

Elancé et gracieux, il possédait des fleurs jaunes, alors qu'en général les chardons ont des fleurs violettes ou bleues.

J'ai alors cherché à savoir quels étaient les chardons qui avaient des fleurs jaunes, il n'y en avait que deux sortes : le Scolymus Hispanicus (Scolyme d'Espagne) et le Centaurea Benedicta (Chardon Béni) tous deux cantonnés habituellement dans les régions méditerranéennes

Impossible que ce soit le Chardon Béni qui a des poils laineux

Il ne restait donc  plus que le Scolyme.

Or le Scolyme ne pousse pas en Châtillonnais, mais en Afrique du Nord (on utilise ses feuilles pour faire du couscous, ses racines comme légumes !) et sur le pourtour méditerranéen .....

Pourquoi pousse-t-il donc chez moi à Châtillon sur Seine ?

Résultat du réchauffement climatique ??...

Ou graines apportées par les vents de sable que nous subissons de temps en temps ?? (il y en a eu une très forte au printemps 2021)

En tout cas, il a pris racine dans mon jardin, il a fleuri tout l'été, inutile de dire que je l'ai chouchouté et admiré mon beau Scolyme....

Maintenant il est presque en fin de vie, ses boutons sont pleins de graines...

 J'espère donc avoir l'an prochain d'autres scolymes, même s'ils sont envahissants comme le sont beaucoup de chardons...

A la fin de l'automne, nous passerons la tondeuse comme le conseille la LPO, et au printemps nous laisserons de nouveau la nature reprendre ses droits...avec peut-être de jolis petits scolymes à la clef, en tout cas c'est ce que j'espère...

 En 2016, paraissait la première édition de l'ouvrage de Cécile Waligora "Faune utile des bords des champs", l'auteur était venue le présenter au Cabinet des Z'uns possible de Chamesson.

http://www.christaldesaintmarc.com/cecile-waligora-a-presente-son-ouvrage-faune-utile-des-bords-des-champ-a148275044

Dans son nouveau livre intitulé "Régénérer la biodiversité", Cécile Wialigora revient sur  les spécificités de l'écosystème, mais cette fois elle s'intéresse à l'agrosystème.

Comment les cultivateurs peuvent-ils régénérer la biodiversité dans leurs cultures, biodiversité qu'ils ont, il faut bien le dire, malmenée depuis que l'agriculture est devenue intensive ?

Pour arriver à un bon résultat, Cécile Waligora a évoqué quelques pistes importantes.

La première est celle d'arrêter l'érosion dramatique de l'habitat naturel, qui ne permet pas l'existence de zones de liberté et de brassage génétique entre espèces.

La seconde celle de diminuer le plus possible les produits chimiques si néfastes pour la faune utile, ne plus labourer en profondeur et donc réaliser la bénéfique "couverture des sols".

Cécile Waligora est bien consciente que se passer totalement de produits chimiques est impossible, mais les diminuer fortement ça peut se faire.

La troisième est d'arrêter les plans de chasse aberrants : savez vous qu'un renard peut capturer 3 000 campagnols en une année ?

Aucun animal n'est nuisible, la terre a besoin de prédateurs qui sont garants de l'écosystème.

Il faut donc restaurer les haies qui seront un refuge pour les animaux tant oiseaux que mammifères  et ....insectes.

Car les insectes peuvent aussi être les auxiliaires du cultivateur ! (chrysopes, coccinelles etc....)

L'auteur a surpris les auditeurs en leur présentant le cas d'un insecte, le carabe, qui se nourrit de limaces . Hélas la distance maximale qu'il peut parcourir n'est  que de 75 mètres...si les parcelles cultivées étaient plus petites et séparées par des haies, le carabe pourrait agir plus facilement !

Cécile Waligora a convaincu les auditeurs de l'urgence de la régénération de la biodiversité.

Il lui faut maintenant convaincre le monde agricole du bien fondé de ses idées, mais ça avance, même dans notre Châtillonnais de jeunes agriculteurs ont sauté le pas, comme Philippe Houdan de Marigny les Châtillon, et pratiquent la conservation des sols, plantent des haies, utilisent des huiles essentielles etc......

Donc, rien n'est perdu, soyons optimistes !

Cécile Waligora a ensuite vendu son livre et l'a dédicacé avec beaucoup de gentillesse.

Et nous lui donnons rendez-vous, dans quelques années, pour la parution d'un troisième livre sur le sujet qui lui tient tant à cœur: la biodiversité.

L'une des conférences avait lieu le matin, elle s'intéressait à l'origine des fruits et des légumes que nous mangeons. Jean Ponsignon l'avait déjà présentée à Châtillon sur Seine, sous l'égide des Amis du Châtillonnais :

http://www.christaldesaintmarc.com/de-l-origine-des-fruits-et-des-legumes-que-nous-mangeons-une-conferenc-a126096426

Je n'ai pu assister qu'à la seconde sur la vie des insectes du Châtillonnais  qui avait lieu l'après-midi.

 Jean Ponsignon est passionné par la vie des insectes, il a passé des jours et des jours à les photographier.

Il en a tiré un livre magnifique et une conférence où ses clichés font merveille.

Jean Ponsignon a situé dans le temps l'arrivée des insectes sur terre...bien avant l'homme ! Au temps des dinosaures existaient déjà des libellules géantes ! les insectes ont ensuite diminué de taille, pour arriver à celle que nous connaissons aujourd'hui.

Les insectes sont beaux, ils sont très utiles, d'ailleurs toute espèce vivante est utile à notre planète terre !

Le diaporama que nous a projeté Jean Ponsignon a été un enchantement.

Les insectes se reproduisent....

se logent...

Les insectes ont des capacités stupéfiantes, ils volent et certains produisent de la lumière...

Nous avons ensuite observé les représentations de chaque ordre...

Certains insectes ont des ailes, d'autres n'en ont pas.

Ceux qui  ont des ailes en ont deux, d'autre quatre.

En tout cas tous les insectes ont six pattes, alors que l'araignée qui est un arachnide en a huit.

Jean Ponsignon voue une admiration sans fin aux araignées: la  confection de leur toile est ahurissante, mathématiquement et chimiquement.

Saviez vous que Louis XIV a porté un habit tissé avec du fil d'araignée ? à l'époque on espérait pouvoir se passer de la soie....

Que les pilotes de chasse ont un casque doublé d'un tissu confectionné en fil d'araignée qui absorbe la transpiration de leur tête ?

Que dans certains pays les mygales sont considérées comme des "doudous" pour les enfants, tant les poils de leur corps et de leurs pattes sont doux ?

Nous avons pu aussi admirer des insectes de pays lointains comme ce merveilleux papillon.

Beaucoup d'applaudissements ont salué les superbes photos et les explications  de Jean Ponsignon...photos qu'il prend pourtant avec un Appareil Photo Numérique de la plus grande simplicité.

Colmier le Haut est un joli village, situé entre Recey sur Ource et Auberive, en Haute Marne, à l'intérieur du périmètre du nouveau Parc National de Forêts.

Son maire, EricTribouley, est aussi responsable de l’unité territoriale de l’ONF de Châtillon sur Seine.

Il a organisé une journée de découverte de son village et de son environnement.

J'aurais aimé me rendre sur le site du marais tufeux de la Fontaine aux chèvres, participer à la présentation de l'analyse paysagère du village, mais le temps était trop court pour moi qui voulais assister aux conférences de Jean Ponsignon et de François Poillotte...

Comme Colmier le Haut se situe dans le périmètre du Parc National, de nouvelles visites seront j'espère, programmées sur ces sites dans les mois à venir....

Plusieurs stands étaient présents à la fête :

Celui de la Société Mycologique :

 Celui du Parc National de Forêts :

On pouvait y trouver un stand relatant l'histoire locale :

et un autre rassemblant  des photographies de Colmier le Haut  au cours des temps :

Deux écrivains régionaux dédicaçaient leurs ouvrages :

Jean Ponsignon présentait ses livres :

Voici le dernier paru à gauche :

et son sommaire bien alléchant :

Des produits de la ruche étaient aussi présents :

Dans la salle de la mairie on pouvait admirer une exposition relative à l'histoire de l'organisme des "Eaux et Forêts", depuis sa création, et aussi celle de la louveterie qui se pratiquait autrefois. dans l'immense forêt d'Auberive.

 L'église de Colmier le Haut était ouverte...

On pouvait y voir deux vitraux superbement restaurés, et suivre sur écran cette restauration..

Et les visiteurs  pouvaient aussi se restaurer, d'une façon plus  prosaïque,  avec  les bons  produits du stand des " Cocottes", munis du pass sanitaire bien sûr.

Trois conférences furent fort appréciées :

celles de Jean Ponsignon (je n'ai vu que la deuxième, un petit aperçu ci-après) et celle de François Poillotte sur les empoisonnements célèbres avec une intervention très intéressante sur la toxicité de l'amanite phalloïde par un habitant de Cour l'Evêque , Patrick Boiron (compte rendu dans quelques jours)

Ce fut une bien agréable journée appréciée de tous les visiteurs...et le soleil a été de la partie !

Je n'ai pu me rendre au Forum des Associations qui s'est tenu le 12 septembre 2021 sur le site de la Douix, car j'étais à Colmier le Haut où mes amis mycologues tenaient un stand et présentaient une conférence , et où Jean Ponsignon présentait  lui-aussi une conférence et vendait son nouvel ouvrage.

René Drappier, grand collaborateur du blog, s'y est rendu et m'a rapporté de belles photos que j'ai le plaisir de présenter ici.

Comme depuis bien des années déjà, Dimanche 12 septembre avait lieu sous les ombrages de la Douix le forum organisé par l'OMS et la ville de Châtillon.

Ce forum réunit toutes les associations de la cité afin de montrer  que  l'on a de quoi ce distraire dans nos murs et ce qui est également important dans cette manifestation, c'est l'occasion de se retrouver entre sportifs et association diverses dans une ambiance très fraternelle.