La maison des Lumières , un très beau musée langrois, consacré à Denis Diderot et à l'encyclopédie
Le musée de Langres appelé "Maison des Lumières", consacré à Diderot et à l'Encyclopédie, est installé dans un très bel Hôtel particulier, construit en 1576 par Sébastien Valtier de Choiseul.
Cet Hôtel particulier appartint au XXème siècle à madame Du Breuil de Saint Germain. Elle le légua en 1923 à la Société Archéologique de Langres. La ville, qui le possède depuis 2008, l'a transformé en "Maison des Lumières".
Une salle du musée rend d'ailleurs hommage à la famille du Breuil Saint Germain.
La première salle que nous avons visitée est celle consacrée à l'Encyclopédie. Au mur, un diaporama rend compte de ce que fut l'aventure intellectuelle de cet ouvrage : ceux qui l'ont créée, qui y ont participé, son contenu, les contraintes qu'elle dut subir...
Le guide de la Maison des Lumières nous présente une encyclopédie complète et son contenu :politique, religion, arts, métiers, histoire naturelle, sciences...
Dans une vitrine on découvre la "Cyclopédia" de Chambers, qui fut à l'origine de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert.
Dans une autre vitrine un des livres écrits par Diderot "Lettre aux aveugles à l'usage de ceux qui voient", ouvrage qui fit scandale et fut une des causes de son emprisonnement à Vincennes.
Ce très beau portrait de la Marquise de Pompadour de Maurice Quentin de la Tour, est une copie de l'original. Ce tableau nous fait comprendre que la Marquise protégea les encyclopédistes. Elle favorisa, en effet la publication des deux premiers volumes de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, pourtant condamnée par le parlement de Paris.
Dans une seconde salle, notre guide nous présente Denis Diderot, non encyclopédiste, mais critique d'art, aussi bien en peinture qu'en musique et en théâtre.
Ce tableau de Jean-Simon Berthélemy (Apollon et Sarpédon, Apollon qui ordonne au Sommeil et à la mort de rendre le corps de Sarpédon à sa famille) a été très vivement critiqué par Diderot qui le trouvait trop froid, plein d'emphase, et mal peint ! la taille des pieds d'Apollon étant, pour lui, trop démesurée !
Par contre ces tableaux de Chardin le ravissaient, comme "le Bénédicité"...
et cette nature morte (ces tableaux ont été prêtés à la Maison des Lumières par le Musée du Louvre, ce qui est exceptionnel !)
Dans une autre salle on peut découvrir, sur un immense écran lumineux, les pages des "planches" de l'encyclopédie, on pourrait rester des heures à les admirer...
Autour de la salle, de très belles vitrines rappellent quelques unes de ces planches.
La porcelaine :
L'impression de l'encyclopédie :
Des oiseaux :
Une autre salle est consacrée à la vie et à la formation de Denis Diderot...
Souvenirs de la coutellerie familiale :
Des maquettes proposées par Bartholdi à la ville de LAngres, pour le monument dédié à Diderot :
La ville telle qu'elle était au temps de Diderot :
J'ai découvert cet autre tableau de Van Loo représentant Denis Diderot... Je le préfère à celui plus connu du même auteur, où Diderot est plus jeune, la plume à la main.
L'Europe des Lumières nous est présentée sur cette belle carte. Denis Diderot voyagea assez peu : en Angleterre dans sa jeunesse, en Russie à Saint Petersbourg où il rencontra, à la fin de sa vie, l'impératrice Catherine II .
Une dernière salle nous présente la découverte du monde au XVIIIème siècle.
Avant de partir, un coup d'œil au plafond d'une des salles de l'Hôtel du Breuil de Saint Germain, sur ces belles poutres décorées...
Et sur l'extérieur...cette échauguette dont la toiture est en plomb
et cette lucarne si délicatement ouvragée datant de 1580.