Le Jardin de l'Arquebuse de Dijon
Voilà un endroit de Dijon que j'apprécie tout particulièrement depuis mon enfance : le jardin de l'Arquebuse....
Je m'y rends régulièrement lorsque je vais à Dijon et que j'ai du temps libre en attendant le bus pour Châtillon, c'est un hâvre de beauté et de douceur incomparable. Et, bien que jouxtant les lignes ferroviaires de la SNCF, ce jardin ne résonne que de chants d'oiseaux ...
Un mécène dijonnais, Bénigne de Legouz Gerland fonda en 1772, un premier jardin botanique. Celui-ci fut ensuite transféré en 1833 sur le terrain contigu à l'Arquebuse. Quelques années plus tard, le Muséum fut aménagé dans le pavillon occupé autrefois par les arquebusiers. Léonard Nodot en fut le premier conservateur.
Le jardin se compose d'une école de botanique conçue dans la tradition classique des jardins à la française : quatre carrés sont subdivisés en plate-bandes rectilignes bordées de buis.
Les plate-bandes sont plantées d'environ trois mille espèces végétales...
Les plate-bandes extérieures sont plantées de fleurs...
Le jardin de l'Arquebuse possède un très bel arborétum qui abrite environ deux mille cinq cents arbres et arbustes.
On y trouve aussi de très belles pelouses, certaines étant devenues des zones de refuge pour insectes pollinisateurs.
Des ruches ont été installées depuis peu dans le jardin...
On peut observer les abeilles derrière des vitres...
Les insectes ont aussi leur abri.
Le Raines est un petit ruisseau qui parcourt le jardin et lui donne sa fraîcheur. Durant la canicule de 2015, qu'il faisait bon au jardin de l'Arquebuse, on pouvait s'y reposer au frais, c'était incroyable !
La roseraie est splendide en mai...Malheureusement lorsque j'y suis allée en juillet, la canicule avait fané les roses. La roseraie, c'était le lieu où l'on photographiait les communiantes au milieu des fleurs, je n'y ai pas échappé !
Au fond du jardin, le Raines forme un bassin où s'ébattent des anatidés. J'ai particulièrement observé une adorable famille de poules d'eau.
Moment de tendresse !
En septembre les oisillons ont bien grandi !
De nombreux éléments décoratifs ornent le jardin...
Un buste du fondateur, Bénigne de Legouz Gerland :
Voici Eugène Piron, poète dijonnais satirique dont cette statue ornait autrefois la place des Cordeliers à Dijon. En effet, en 1909, une fontaine et une statue d’Alexis Piron , œuvre du sculpteur Eugène Piron, homonyme du poète, furent inaugurées sur la place des Cordeliers.
La jeune fille nue qui enlace lascivement le vieux poète aurait beaucoup choqué les regards des dijonnais.
J’ai été photographiée enfant, devant cette statue…Hélas elle a disparu en 1942, car, étant en bronze, elle a été fondue par les allemands à cette date.
La statue elle-même, je l’ai retrouvée avec plaisir au jardin de l’Arquebuse !
Une reproduction du Moïse de Michel-Ange :
Hercule terrassant le lion de Némée :
Le Temple de l'Amour provenant de Bessey les Citeaux :
Une faunesse aux pipeaux :
Aloysius Bertrand vu en hiver...
Le petit cloître de la Chartreuse de Champmol fut démoli, mais on conserva cinq logettes des arcades. Celles ci sont maintenant placées le long des murs de clôture du jardin.
La petite orangerie :
On aperçoit au loin le Muséum d'Histoire Naturelle de Dijon où ont lieu très souvent de belles expositions.
Et devant le Muséum, cet été, on pouvait voir d'étranges animaux venus de très loin !
Michel Lagrange a passé son enfance à Dijon les mêmes années que moi, nous portons le même nom de famille, et bien qu'habitant pas très loin l'un de l'autre nous ne nous sommes jamais rencontrés...ce qui sera fait beaucoup plus tard, avec bonheur, à Châtillon sur Seine !
Il évoque ainsi les statues du jardin de l'Arquebuse dans son si beau livre "Eclats d'enfance" :
Ici et là, au hasard d'une allée, ou le long d'un mur, ou dans la petite île au milieu du Raines, le jardin de l'Arquebuse offre au regard des copies de chefs d'oeuvre. Copies d'antique, a dit son père. Jean ne comprend pas ce que sont des copies dantiques. Le père se fâche de sa stupidité. Il y a Hercule arc-bouté pour terrasser le lion de Némée, et une Vénus callipyge. Son père doit expliquer prudemment le terme "callipyge". Il y a aussi un Moïse d'après Michel-Ange. La pluie a déposé sur les flancs de ces corps des traînées noires et de la mousse en plaques verdâtres. Jean regarde le corps nu d'Hercule ou de la Vénus...Il est ému sans rien avouer. Sans rien comprendre. Ces copies, ce sont des embryons de vraies statues. Comme si elles existaient avant les originaux ! Comme si elles se souvenaient de ce que seront plus tard les travaux des génies...Ainsi Jean se les remémore...