Le patrimoine de la chapelle de l'hôpital d'Alise-Sainte-Reine, dévoilé lors d'un colloque proposé par l'association Desnoyers-Blondel
Après les conférences de la matinée du samedi 9 novembre, lors du colloque organisé par l'association Desnoyers-Blondel...
les participants se sont retrouvés dans la superbe chapelle de l'hôpital Saint-Reyne.
Ils ont été accueillis par madame Lamarre et monsieur Marc Le Clanche, Directeur du Centre Hospitalier de Haute Côte d'Or.
"Gabriel de Roquette et Bussy Rabutin, l'évêque et le libertin"
par Daniel-Henri Vincent, fondateur de la Société des Amis de Bussy-Rabutin
Monsieur Daniel-Henri Vincent a intitulé sa conférence "Tartuffe et don Juan".
Don Juan, c'était Le comte de Bussy Rabutin...
Tartuffe c'était Gabriel de Roquette, qui finit sa carrière en devenant évêque d'Autun.
Furent-ils amis ??
Ces deux-là se connaissaient puisque l'Auxois faisait partie du diocèse d'Autun.
En effet, en tant qu'évêque d'Autun, Gabriel de Roquette eut le titre de Comte de Saulieu, de seigneur d'Alise-Sainte-Reine, et il fut Président perpétuel des Etats de Bourgogne.
Bussy et Roquette avaient un intérêt bien compris, puisqu'ils appartenaient tous deux au Parlement de Bourgogne.
Bien de "grands esprits" (à dent dure) considéraient Gabriel de Roquette comme un grand hypocrite, Saint-Simon disait de lui " Ce grand béat, c'est sur lui que Molière prit son Tartuffe, et personne ne s'y méprit."
La Grande Mademoiselle le voyait comme " un tracassier, homme de mauvaise foi, bien avec tout le monde"
Bussy le décrivit longuement, et pas en mal, dans une lettre de 1689 adressée au confesseur du Roi, le père de la Chaise.
L'évêque d'Autun fit construire un superbe séminaire dans sa ville. Après la Révolution, celui-ci devint le lycée Militaire d'Autun, la maison des enfants de troupes français.
Une figure d'administrateur : Jean Chevignard (1669-1750) ou les Lumières du Saint-Sacrement"
par Bernard Chevignard, professeur honoraire des Universités
Bernard Chevignard porte le même nom qu'un ancien administrateur de l'hôpital Sainte-Reyne, il nous conta son histoire.
La superbe grille qui sépare la nef du chœur de la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne a été offerte par Jean Chevignard.
Bernard Chevignard se demande si c'est le nom de son homonyme qui a été découpé, à la Révolution, sur le fronton de la grille après "DON DE..."
En plaisantant, il a dit un jour vouloir monter sur une échelle (à ses risques et périls ! ) pour pouvoir examiner la base des lettres qui subsistent !
"De sainte Philomène à sainte Reine, redécouverte d'une tapisserie dans les collections du musée intercommunal d'Etampes"
par Sylvain Duchêne, Conservateur délégué des Antiquités et Objets d'Art de l'Essonne
Les œuvres qui ornent la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne, et qui représentent la vie, le martyre de sainte Reine, et son culte, ne sont pas vraiment des tableaux...En effet, ce sont des "cartons" qui devaient servir de modèle au tissage de tapisseries.
Ces tapisseries, on savait qu'elles avaient existé, puisqu'elles avaient été commandées par la confrérie Sainte-Reine, installée à l'église Saint-Eustache de Paris, entre 1620 et 1645, mais elles avaient été perdues.
Or l'une d'elle a été retrouvée il y a peu, en la comparant au "carton" (à gauche), qui se trouve dans la chapelle, on voit bien qu'il s'agit de la même représentation.
Cette tapisserie se trouvait dans l'église Saint-Eustache, mais tout le monde pensait qu'elle montrait une messe dite à la mémoire d'une autre sainte, sainte Philomène !!
Les détails du "carton", se retrouvent très précisément sur la tapisserie.
La tapisserie n'est pas en très bon état, elle a donc dû être restaurée.
"Que nous apprend la restauration des tableaux du cycle de sainte Reine ? "
par Sarah Monier, Conservatrice -restauratrice de peintures (couche picturale).
Voici les "cartons" qui ont été restaurés par Sarah Monier qui a expliqué sa fine technique de retouches.
Il reste quelques cartons qui sont en restauration dans l'atelier de madame Monier.
La naissance de sainte Reine :
Le baptême de sainte Reine et son éducation :
La charité et la fuite :
Le martyre de sainte Reine :
La sépulture de sainte Reine et la dévotion à cette grande sainte :
L'invention des reliques de sainte Reine :
La translation à Flavigny :
La dévotion à cette grande sainte :
"Que nous apprend la restauration de la tapisserie ?"
par Michel Huet, Conservateur-restaurateur de peintures (entoilage)
Cette tapisserie que nous avons pu admirer avec ravissement, car elle était exposée, rien que pour nous, en cette journée de colloque, est tissée de lin et de chanvre, composée de plusieurs lés, on remarque l'induction d'un coloris rouge.
La restauration est loin d'être terminée, elle est très délicate.
On ne sait s'il y a d'autres tapisseries réalisées d'après les autres cartons de la vie de sainte Reine, si oui, peut-être les retrouvera-t-on un jour ? qui sait....
En tout cas cette "merveille" a été fort admirée par les participants de ce colloque, ce fut une belle surprise finale !
Merci à l'association Desnoyers-Blondel d'avoir initié ce magnifique colloque qui nous a appris tant de choses sur la merveilleuse histoire de sainte Reine, encore si vivace dans l'esprit des gens de l'Auxois, puisque son "mystère est encore célébré tous les ans avec un grand succès.
Avant de quitter la chapelle de l'hôpital Sainte-Reyne, nous avons pu admirer les différentes châsses conservées précieusement dans une armoire.
Ce "buste-reliquaire" en bois doré a été offerte par la reine Anne d'Autriche le 6 mars 1665.
(A l'origine ce métacarpe avait été offert à l'hôpital dans un reliquaire d'argent qui disparut en 1792, seule la relique provenant de Flavigny fut conservée)
Dans une cour de l'hôpital, un petit clin d'œil au buste de Jean Desnoyers, un des créateurs de l'hôpital Sainte-Reyne :
Un ami qui rédige un superbe blog sur le Morvan, m'envoie le lien d'un site très intéressant consacré à l'Hôpital Sainte-Reyne, à consulter absolument :