Les toits en "laves" du Châtillonnais
Dans les villages châtillonnais on voit encore quelques maisons dont le toit est recouvert de "laves".
En Bourgogne, les "laves" sont des pierres plates de calcaire utilisées en couverture de bâtiments.
Les pierres,soigneusement sélectionnées pour leur qualité non gélive proviennent soit des carrières de l’Yonne (calcaire micritique) soit de Côte-d’Or (calcaire à entroques).
Souvent les toits des maisons couvertes en laves tombent en ruine, car les propriétaires n'ont pas assez de moyens financiers pour les refaire à l'identique, le métier de lavier a presque disparu (mais il commence heureusement à renaître)
On remplace alors les "laves" par des tuiles plus économiques, quel dommage...
Une maison à Brion sur Ource :
Une maison à Courcelles les Rangs :
Une maison à Magny-Lambert :
On voit l'énorme empilement des pierres au bord du toit.
Un appentis à Bouix :
Ici la couverture en laves a été refaite.
La lave tient par son propre poids et ce poids la garantit contre le vent et la grêle ; une telle couverture, si la charpente est solide, peut durer très longtemps, à condition que la lave ait été bien choisie, qu'elle soit sèche et bien saine afin d'éliminer les risques d'effritement ou de pourriture.
Les couvertures en "laves" nécessitent de bonnes charpentes en chêne conçues de façon traditionnelle. Ici c'est celle du porche de l'église de Terrefondrée.
En effet, le poids de ce type de couverture peut varier entre 400 et 800 kilos selon les dimensions des pierres.
La pente du toit doit toujours impérativement être au moins égale à 45°. Une telle pente assure la répartition des charges entre le mur gouttereau et la charpente.. Plus la pente est forte, plus la charge supportée par la charpente est faible.
Maison à Villedieu: on a refait la moitié du toit en tuiles, l'autre moitié a conservé ses laves
Maison à Romprey :
Hélas cette toiture est condamnée...
Voici un texte de 1766, intéressant pour comprendre la façon dont on réalisait (et on réalise toujours !) une toiture en laves :
"Des couvertures en lave" par le Marquis de Courtivron »