Souvenirs de Pierre Roy : les activités économiques à Aisey sur Seine au XIXème siècle (1ère partie)
Au XIXème siècle, Aisey sur Seine possédait de nombreuses activités économiques.
La Brasserie
Ses propriétaires successifs furent Huguenin, Clerc, Bornot.
Aisey avait de la bonne eau, produisait du houblon, de l’orge, tout pour faire de la bonne bière.
Abandonnée en 1905 elle fut utilisée pour la fécondation des œufs de truites fario, élevage des alevins qu’on déversait dans les bassins de la pisciculture de la Chouette. Sans techniques, les résultats étaient décevants.
Tout fut de nouveau abandonné. Amédée Voisot reprit les lieux, il aménagea des chais pour le commerce des vins,entrepôt de bières puis l’activité s’arrêta.
La Tuilerie
Leclerc, le propriétaire fabriquait des tuiles plates, romaines. L’activité s’arrêta en 19OO.
Il subsiste deux grands réservoirs d’eau qui alimentaient la brasserie puis la gare T.D.C.O.. une chute d’eau faisait tourner une roue à aubes et fournissait la force pour les besoins de la tuilerie.
La Pisciculture-Anciennes forges
Le fer venait des fourneaux de Nod, Rochefort.
La forge employait 20 ouvriers, 16 bûcherons et 10 manœuvres.
On fabriquait des pelles, exportées sur Paris, des fers de charrue (pas les socles), des feuillards pour les fers à chevaux.
La forge périclita à la suite des nouveaux procédés de production de fabrication d’origine anglaise (1840).
En 1785 il existait plus de 50 forges en Côte d’Or.
La propriété fut reconvertie en 1900/1910 par monsieur Longueville, tomba en désuétude, fut reprise par messieurs Gossiot, Schaller, Carrière puis Jeunet.
La pisciculture est bien installée,car elle possède un grand étang dans lequel il y a des truites, carpes, écrevisses, alimenté par le Brevon qui serpente le long du bois, avec de vastes bassins d’élevage depuis l’alevin jusqu’à la truite-portion demandée par les restaurateurs.
La pisciculture ne donna satisfaction qu’avec son dernier propriétaire monsieur Jeunet (Suisse) qui connaissait la biologie de la truite, il introduisit une espèce particulièrement résistante et prolifique : l‘Arc en Ciel nommée ainsi pour les reflets sur sa robe.
L’espèce Fario (sauvage) est néanmoins supérieure pour les gastronomes, elle existe toujours dans le Brevon et la Seine à l’état libre.
La Scierie
Sa vocation première fut un moulin à grains, auquel jouxtait une huilerie, graines de navette, de lin, le colza n’étant pas récolté ici.
Elle eut ses difficultés, sombra puis fut reprise par la famille Millerot Arsène, ses enfants, petits enfants et un arrière petit fils l’exploite.
La scierie avait des activités diverses : sciage de grumes, poutres, charpentes, solives, liteaux, menuiseries diverses : voitures bréardes, grumiers, calèches, brouettes, roues cerclées, forges, ferrures.
Les machines-outils étaient actionnées par la force produite par une roue à aubes avec un arbre de transmission de 30 mètres traversant sous la rue.
Cette roue est entraînée par la chute d’eau du bief, lui-même formé par un vannage contre le pont qui fait une retenue d’eau de plus de 300 mètres.
Une autorisation royale de 1623 permettait de lever les vannes suivant le débit de la Seine, en période de crue pour éviter de provoquer des dommages aux riverains.
Un large passage à chaque rive en amont du pont était utilisé par les éleveurs de moutons de la région, Puits, Coulmier le Sec,Chemin, pour les laver à la cendre de bois sur les bords de l’eau. Les laveurs les poussaient, ainsi shampouinés dans la rivière pour les faire traverser à la nage afin de les rincer. Ils regagnaient l’autre rive sur un pierrier au fond de l’eau (côté lavoir). Ils étaient regroupés et reprenaient le chemin de leurs métairies, où ils arrivaient tout propres et secs pour être ensuite tondus par monsieur Pasdeloup de Puits.
Les laines du Châtillonnais étaient achetées par des marchands lombards dès 1786 et partaient pour Rome. Ces toisons d’une grande propreté donnaient une qualité supérieure de finesse, d’où leur recherche.