Autrefois à Esmorots, hameau de Fontaine en Duesmois, existait une ancienne grange cistercienne dépendant de l’Abbaye de Fontenay, datée de 1217.
Il en subsiste une chapelle qui était, il y a quelques années en bien triste état...
Je l'avais photographiée en 2004 :
Depuis très longtemps ce monument était pratiquement à l'abandon.
En 2009, le clocheton était toujours recouvert de tôles rouillées et d’essaules de châtaignier, l'auvent perdait ses tuiles, le toit en laves menaçait de s'effondrer.... quelle tristesse !
Lorsque je me rends au château de Bussy-Rabutin, je passe toujours devant cette chapelle et j'ai vu , avec un grand plaisir, en 2021, que la restauration avait commencé .
La voici donc en pleine restauration :
La voici terminée en 2022 !
Le clocheton a été recouvert d'essaules de châtaignier, le toit de laves, et l'avant-toit de tuiles.
La chapelle d'Esmorots a été enfin ouverte à la visite et présentée par les bénévoles d' "Un jour, une église" et par le maire de Fontaines-en-Duesmois, Christian Demoingeot.
Depuis sa finition, les tuiles, les laves et les essaules se sont un peu patinées....
Les laves du toit voisin (une maison privée), se sont malheureusement très dégradées, cela gâche un peu la vision de cette jolie chapelle, que se passera-t-il pour sa stabilité, si ce toit s'effondre ??
Voici l'histoire de la chapelle Sainte-Anne d'Esmorots, qui nous a été contée par les bénévoles d' "Un jour, une église" :
Le hameau d'Esmorots était, à l'origine, une grange cistercienne, c'est à dire un ensemble de bâtiments agricoles dépendant de l'abbaye de Fontenay, probablement construite dans la seconde moitié du XIIème siècle.
Elle hébergeait des frères convers qui étaient des laïcs chargés principalement des travaux agricoles et manuels.
Ces convers défrichèrent puis mirent en culture 885 journaux* sur les terres des Moraux et de Lucenay.
Après deux siècles, les frères convers furent remplacés par des fermiers.
Le XVème siècle vit le déclin de l'abbaye qui passa de 300 à une cinquantaine de moines. On peut penser qu'à cette époque la communauté villageoise d'Esmorots souhaitait avoir son propre lieu de culte.
Là où se trouvait l'oratoire, dès le XIIème siècle, la chapelle baptisée Sainte-Anne fut restaurée en bout de couvent, vraisemblablement vers 1639.
La fin de la construction date sans doute de 1652.
Jusque dans les années 1975, des messes étaient dites à la chapelle Sainte-Anne et bon nombre d'enfants d'Esmorots y furent enfants de chœur.
Quelques photos de l'intérieur restauré de 2018 à 2021 :
Deux statues de bois représentent sainte Anne éducatrice .
Une piscine où le prêtre procédait à ses ablutions.
Un confessionnal original !
Le bénitier de l'entrée.
Des peintures murales ont été mises à jour lors de la restauration.
Le peintre Eric Pradalié a fait don à la commune, pour la chapelle Saint-Anne, de deux tableaux exposés à l'intérieur.
* Le "journal" (travail qu'un homme peut accomplir en une journée) , avec un cheval pouvait représenter jusqu'à 5 000 m2, soit 50 ares, soit parfois plus.
/image%2F0648625%2F20250507%2Fob_b1a459_ete-coupe.jpg "Chroniques châtillonnaises")
Puis ce fut l'intervention de Jean Millot,président d'"Images en Châtillonnais",ardent collectionneur de cartes postales qui publie d'excellents ouvrages sur la vie ancienne des cantons ,des villages Châtillonnais..
