Un pic mar visite quotidiennement mon jardin...
Tous les jours il vient se régaler sur les boules de graisse...un plaisir visuel incomparable !
Tous les jours il vient se régaler sur les boules de graisse...un plaisir visuel incomparable !
Sylvain Beuchot m'a envoyé une étude historique sur l'origine de la ferme de "Sèche bouteille", sise à Prusly sur Ource :
http://www.christaldesaintmarc.com/seche-bouteille-une-ferme-isolee-de-prusly-sur-ource-a211688722
Maurice Monsaingeon, qui fut mon collègue plusieurs années, à l'école de Saint Marc sur Seine, a fait ensuite des études universitaires en linguistique, et est devenu Docteur es Lettres.
Il s'intéresse à l'origine des noms de lieux, des noms de famille...
Il a étudié ce que représentait le nom "Sèche bouteille" assez courant dans notre région, quoiqu'on en pense, et en a donc fait une étude linguistique.
Celle-ci est passionnante, merci à lui de me l'avoir offerte !
La ferme de Sèche bouteille située sur le finage de Prusly a été bâtie, d’après Roserot, peu après 1550, soit à la fin d’une phase de reprise économique, juste avant le début des guerres de Religion.
Nom relativement récent donc et par conséquent peu susceptible d’être la transformation d’un nom plus ancien devenu obscur.
Dans le bail cité par Roserot, la construction aurait pris place en un lieu appelé « L’esperonyer ».
(Une parenthèse : n’y aurait-il pas là une mauvaise lecture de « L’esperouyer » autrement dit « L’épruyer », le sorbier qui affectionne les terres calcaires ?).
La ferme a manifestement repris le terroir d’une plus ancienne exploitation appelée « Grange Madame » dont le seul souvenir est un toponyme proche.
Sur le cadastre de 1811, Sèche bouteille est dans un angle de la parcelle appelée « Les Montants de Prusly », c’est-à-dire « Les coteaux de Prusly ».
Tous ces mots ne nous servent à rien pour trouver un sens au nom de cette ferme.
Les toponymes incluant le nom « bouteille » sont souvent expliqués par une référence à des vignes, plus précisément de mauvaises vignes, des parcelles ingrates qui ne remplissent pas les caves ni n’abreuvent les gosiers.
Hélas, autour du Sèche bouteille de Prusly, il est peu probable qu’il y ait jamais eu de vignes.
Le plateau calcaire environnant la ferme ne s’y prête guère ; il ne donne de belles récoltes que depuis peu.
En 1811, les champs alentour étaient classés en 5 e catégorie.
Terres effectivement ingrates donc.
Parlerait-on ici du vent assez fort pour sécher des bouteilles que l’on aurait placées à l’extérieur ? Astucieux, mais le diagnostic est valable pour une éolienne moderne.
Vers 1550, les bouteilles utilisées dans les campagnes étaient plus souvent en cuir ou en terre qu’en verre ; seules les tables aristocratiques accueillaient des modèles en verre, et encore pas toutes.
On peut douter qu’une collection de bouteilles, quelle qu’en fusse la matière, ait été rassemblée là au temps d’Henri II.
Avant d’avancer une autre explication, il convient d’examiner si d’autres toponymes Sèche bouteille existent localement et, en cas de réponse affirmative, de déterminer les particularités liées à leur emplacement.
Une autre ferme de Sèche bouteille est toujours visible dans la région. Elle est située sur la commune de Leuglay, près du hameau de Froidvent.
Elle s’est installée dans une clairière gagnée sur la forêt qui domine la rive gauche de l’Ource.
Sa date de construction est inconnue.
Roserot lui donne comme première attestation la forme « Chausse bouteille » en 1688.
Il faudrait vérifier la sincérité de cette première attestation dans le document cité par Roserot (malheureusement sans cote).
« Chausse bouteille » n’a guère de sens pour nous, même en faisant appel à la pantoufle de Cendrillon.
En patois « chausse » a pu être une souche, mais quel rapport avec bouteille ? La carte de Cassini indique « Seiche bouteille ».
Le terroir est là encore ingrat, la forêt omniprésente.
La ferme a été abandonnée un temps avant d’être restaurée.
En tout cas, pour les vignes, ce n’est vraiment pas le meilleur endroit.
Le trait commun entre ces deux constructions ne semble pas être l’exposition au vent ou le type de culture.
Ce peut être la difficulté d’approvisionnement en eau.
Le Sèche bouteille de Prusly a aujourd’hui une réserve, mais autrefois ? Une citerne ? Un puits ?
Le Sèche bouteille de Leuglay a une source, mais à 250 mètres des bâtiments.
Que devient-elle l’été ?
Si l’on prend pour argent comptant cette hypothèse, le liquide absent ne serait pas le nectar cher à Bacchus, mais la simple flotte si nécessaire à la vie.
Cependant cette question de la rareté de l’eau est récurrente sur les plateaux calcaires du Châtillonnais et on n’y trouve que deux fermes de ce nom.
Plus quelques parcelles non bâties.
Que dire de ces autres toponymes recensés ? Vignes ou pas vignes ? Eau ou pas d’eau ?
Le Sèche bouteille de Courlon n’est pas une construction.
C’est un ensemble de parcelles située le long de la Tille.
Autant dire que le problème ici n’est pas l’absence d’eau ; ce serait plutôt le trop d’eau.
Les prés immédiatement placés le long de la rivière sont classés en 3 e catégorie alors que les terres d’à côté, plus en hauteur, sont en 1 e catégorie.
Des zones marécageuses ? Alors pourquoi Sèche bouteille au bord de l’eau ?
Là encore pour les vignes, c’est raté.
Restent deux autres « Sèche bouteille », à Gomméville et à Messigny-Vantoux.
Cette fois, l’hypothèse d’un mauvais vignoble se vérifie dans les deux cas.
Remarquez que le pluriel est utilisé à Gomméville : on y lit « Es sèches bouteilles » sur l’ancien cadastre ; l’orthographe de 1810 montre que la signification était sans doute oubliée dès cette époque ; « sèche », pour le rédacteur de ce document n’est pas un verbe, mais un adjectif accolé au nom.
Il y aurait eu des bouteilles sèches dans le secteur… Une trouvaille archéologique ?
Cette année-là, il restait encore deux petites vignes sur la parcelle avec tout autour des friches et des mauvais champs.
Dans les siècles précédents, quand le vignoble a connu son extension maximale, il est probable que la vigne occupait une surface bien supérieure.
Ce qui ne rendait pas obligatoirement sa production digne d’un Meursault.
A Messigny-et-Vantoux, Sèche bouteille était en 1810 au cœur des vignes surplombant le village.
Des vignes pas bien estimées si l’on en croit l’état des sections.
Des vignes qui produisaient peu ? Ou bien des vignes qui réclamaient beaucoup de travail et de sueur ? Et en retour un pressant besoin de liquide (eau ou vin) pour compenser la sudation.
D’où ces bouteilles sèches, en fait des gourdes de vignerons qu’il fallait remplir sans cesse ?
Le nom « bouteille » se retrouve également dans la composition « Vide bouteille ».
C’est une ferme d’Oigny, près du hameau des Granges, bâtie peu après 1600.
Une installation venue tardivement et qui n’occupe pas non plus les meilleures terres du secteur.
Linguistiquement, la formation semble comparable à « Sèche bouteille » et son usage renvoie à la même époque et à la même région : le Châtillonnais du 16e siècle.
Il faut noter qu’aucune autre partie du département n’a produit ou en tout cas conservé cette sorte de toponyme.
L’Yonne a par contre des « Moque bouteille » qui étaient des vignes dont la production devait être plus ou moins appréciée.
Une autre ferme nommée "Sèche bouteille" se trouve pas très loin d'Etivey, dans l'Yonne.
Aujourd'hui elle est dans les bois avec piscine et terrain de tennis, plus la ligne TGV à 500 mètres.
Autrefois elle était entourée de bons champs, sans vigne. Pour l'eau : une mare.
Dernière hypothèse : « Bouteille » a été un patronyme local à la fin du moyen âge avec la forme d’alors : « Boutoille ».
Mais aucun des foyers (Mosson, Châtillon-sur-Seine) n’a duré plus que quelques années et il n’y a pas eu transmission.
Cette piste ne mène à rien.
En conclusion :
Retrouver le sens et reconstituer l’histoire d’un toponyme exige qu’on prenne en compte la langue de l’époque qui les a vus naître aussi bien que les conditions environnementales (au sens large) du temps.
Nous ne voyons plus la campagne de la même façon et les conditions du travail de la terre ont évolué considérablement.
Au 16e siècle, un paysan partait travailler aux champs avec sa pioche et sa bouteille.
Cette dernière était ordinairement un récipient en grès contenant sa « boite » (sa boisson) et dans certains cas sa nourriture.
Parfois, la famille ou la domesticité apportait le repas de midi ou un supplément sur place, surtout en période de chaleur.
Cette pratique existait encore dans les années 1950.
Un « Sèche bouteille » a donc pu être un lieu exigeant de l’ouvrier un labeur prolongé et un besoin accru en boisson.
Même le long de la Tille où un faucheur n’a pas dû s’amuser tous les jours en coupant des prés humides.
Si ce toponyme n’a eu qu’un sens, c’est celui-là qui paraît le plus probable, mais on ne peut exclure qu’il en ait eu plusieurs.
Pour les fermes, ce serait le manque d’eau à la saison chaude entraînant des difficultés pour remplir sa bouteille.
Günter Wiesendahl, historien allemand de Hamm (Wetsphalie), qui s'intéresse passionnément à l'histoire de la guerre de 1870, du côté prussien...et du côté français, est aussi un grand collectionneur !
Après avoir admiré sur le blog, la collection ancienne de cartes de vœux que m'a offerte Sylviane, il m'envoie la sienne avec ses commentaires et la traduction des textes imprimés sous les photos.
Merci à lui !
Votre très belle série de cartes commémoratives m'a rappelé une série spéciale de cartes postales dans mes archives familiales
Peu après 1900, une demoiselle (Elisabeth) de ma famille a reçu un flot de cartes de son admirateur (August) avec lesquelles il voulait gagner son amour.
Elle lui a ensuite répondu en 1909 avec une carte de Noël.
Malheureusement, ce qu'elle lui avait écrit entre-temps n'est plus disponible.
(Les cartes postales de la collection de Günter Wiesendahl sont cliquables)
Les cartes d'August envoyées à Elisabeth :
Du bist wie eine Blume.
Betend, dass Gott dich erhalte, so schön, so rein, so hold.
Tu es comme une fleur
Prier pour que Dieu vous garde si jolie, si pure, si belle
Du bist wie eine Blume.
Mir ist’s als ob ich die Hände auf’s Haupt dir legen sollt‘.
Tu es comme une fleur.
J'ai l'impression que je devrais mettre mes mains sur ta tête '.
Es war in einem einzigen Augenblick
Da sich ihre Herzen gefunden,-
Sie dankten oft dem gütigen Geschick
Gemeinsam in trauten Stunden.
C'était en un instant
Depuis que leurs cœurs se sont retrouvés,
Ils remerciaient souvent le destin bienveillant
Ensemble aux douces heures.
Ein Küsschen auf den roten Mund
Solltest Du nicht verwehren,
Du gibst mir Deine Liebe kund,
Ich will Dich des Küssen lehren.
Un baiser sur la bouche rouge
Ne devrais-tu pas refuser
Tu me dis ton amour
Je veux t'apprendre à embrasser.
Im wunderschönen Monat Mai
als alle Vögel sangen,
Da hab ich ihr gestanden,
mein Sehnen und Verlangen.
au beau mois de mai
quand tous les oiseaux chantaient
je lui ai avoué
mes désirs.
Die Linde blüht, die Nachtigall sang
Die Sonne lachte mit freundlicher Lust,
Da küssest du mich und dein Arm mich umschlang,
Da presstes du selig mich an die Brust.
Le tilleul fleurit, le rossignol chantait
Le soleil riait de bon plaisir,
Tu m'as embrassé et ton bras m'a enlacé
Tu as pressé ma poitrine avec bonheur.
Wenn Du ihn heute nicht erhörst
So wird er nicht gesunden
Doch wenn Du jetzt ihm Treue schwörst
Hast Du ein Herz gefunden.
Si tu ne l'entends pas aujourd'hui
Il n'ira pas bien de cette façon
Mais si maintenant tu lui jures allégeance
tu as trouvé un coeur.
La seule carte d'Elisabeth envoyée à August :
Et la dernière photo du couple, prouve que le jeune amoureux a réussi à conquérir sa belle !
Comme vous pouvez le voir, nous avons également adoré écrire des cartes colorées, y compris celles avec des serments d'amour.
Il y avait des séries entières avec lesquelles vous pouviez progressivement améliorer votre parade nuptiale.
Malheureusement, je n'ai que ces quelques exemplaires dans mes archives.
Les cartes françaises ont sans aucun doute plus de valeur artistique que la série allemande.
Eh bien non, cher monsieur Wiesendahl, vos cartes allemandes sont ravissantes et leurs textes sont bien plus poétiques que ceux des cartes françaises !
Merci à vous pour cet envoi !
Conférence
Lundi 17 janvier à 14h30 - Salle de la Mairie (Châtillon sur Seine)
L’Europe de 1929 à 1939 : la montée des périls
Lundi 17 janvier à 14h30, dans la salle des conférences de la Mairie, Robert Fries prononcera une conférence sur le thème : L’Europe de 1929 à 1939 : la montée des périls.
Il s’agit du second volet d’une présentation de l’histoire de l’Europe entre les Deux Guerres Mondiales, prévu pour le printemps 2021 et retardé pour cause de pandémie.
Le conférencier mettra l’accent sur les conséquences désastreuses pour l’Europe de la crise financière née aux Etats Unis en 1929 et exportée vers le Vieux Continent.
Il analysera l’implacable et fulgurante montée du nazisme et dressera un tableau de la scène internationale occupée par des dictateurs cyniques et déterminés face aux représentants de démocraties dont les populations ne songeaient qu’à la paix.
Ciprian, 10 ans, est le fils d’un montreur d’ours.
De villes en villes, chassés de partout, les membres de cette famille nomade qui se surnomment "les fils du vent", se battent pour survivre, jusqu’à ce qu’un jour, acculés, ils quittent leur pays et débarquent dans un bidonville de la banlieue parisienne.
Là commence une autre forme de violence pour la famille de Ciprian, qui doit composer avec l’illégalité de leur situation mais aussi avec la dette impossible à rembourser contractée avec les dangereux passeurs.
Un jour, par hasard, au jardin du Luxembourg, Ciprian observe le jeu de joueurs d'échecs ...il entend les joueurs crier "échec et mat", mais lui qui ne maîtrise pas le français, transforme ces mots en "Dchèquématte".
Pouvoir avoir la possibilité de jouer au "dchèquématte", devient son obsession principale...
Il arrive à faire une partie avec une joueuse qu'il nomme affectueusement "madame Baleine".....
....et celle-ci est stupéfaite par l'intelligence de Ciprian qi l'a battue à plate couture !
La vie est dure pour les habitants du bidonville qui vivent de "petits boulots" quelquefois un peu dangereux...
Madame Baleine, qui a vu toutes les possibilités intellectuelles de Ciprian, décide, avec un de ses amis enseignant, d'aller convaincre le père de l'enfant de le mettre à l'école...qui, leur dit-elle, est gratuite en France...
Après beaucoup de conciliabules, les parents acceptent que Ciprian aille à l'école...peut-être, de ce fait, pourront-ils obtenir des papiers pour rester en France ?
Ciprian est très attentif et apprend vite avec l'aide de son maître qu'il appelle "monsieur Araignée"....
Hélas, le bidonville brûle ....
Madame Baleine retrouve Ciprian à l'hôpital...
Madame Baleine et monsieur Araignée viennent lui dire que la demande d'asile est rejetée...non, nous ne voulons pas rentrer crient-ils, en se cachant sous les meubles...
Une autre solution pour rester en France est proposée à Ciprian : s'il s'inscrivait au concours d'échecs, s'il gagnait et devenait un champion, sa famille recevrait peut-être des papiers ?
Ciprian s'est inscrit au concours, n'en doutons pas il va le remporter, et deviendra le champion du "dchèquématte" en permettant (on l'espère) à sa famille de n'être pas expulsée !
Les talentueux jeunes comédiens ont été fort applaudis : en effet, ils étaient seulement quatre pour interpréter une quantité impressionnante de personnages, un bel exploit !
A noter que les décors et les lumières étaient très réussis.
"Dchèquématte" est l'adaptation d'un roman de Xavier-Laurent Petit intitulé "le fils de l'Ursari", que nous avions eu le plaisir de découvrir lors d'une présentation de l'auteur par la Bibliothèque Municipale en 2017 , salle Kiki de Montparnasse.
Xavier-Laurent Petit est venu présenter son livre à la fin du spectacle, à l'invitation de Jean-Michel Flagothier, producteur du spectacle.
Le livre de Xavier-Laurent Petit possède maintenant une nouvelle couverture !
Les jeunes acteurs ont dit leur plaisir et leur émotion d'avoir à interpréter une telle histoire qui les a beaucoup touchés, comme elle a aussi touché les spectateurs....
Adapté du roman de jeunesse "Le fils de l’Ursari" de Xavier-Laurent Petit, Dchèquématte est le premier volet d’un tryptique théâtral imaginé par la metteure en scène, Marie Normand.
« Car demain, les enfants, les adolescents d’aujourd’hui accueilleront les migrants, les rejetteront ou s’abstiendront de réagir.
L’ambition d’un projet artistique comme celui-ci est d’émouvoir, de raconter, de proposer un autre regard, un autre point de vue, de bousculer parfois, de toucher le vrai plutôt que le réel. »
Une vidéo du spectacle :
Texte : Marilyn Mattei
édité par Lansman Editeur
Interprétation : Sarah Glond,
Richard Pinto, Apolline Roy et Gaëtan Vettier
Mise en scène : Marie Normand
Scénographie & costumes :
Sarah Dupont
Musique : Jacques Tellitocci
Notre chroniqueur, Eulglod, évoque pour nous aujourd'hui, les cartes de vœux, merci à lui !
Les cartes de vœux Noël et Jour de l’an.
Les Anglais ont tiré les premiers avec l’invention du timbre-poste… Le premier timbre, le « Penny Black », a été émis en Angleterre le 6 mai 1840.
penny_black
Son invention est attribuée à Rowland Hill (Sir Rowland Hill après son anoblissement).
Initialement, c’était le destinataire qui devait s’acquitter des frais d’expédition, affichant ainsi le prix qu’il accordait à cette correspondance.
Il est fort probable qu’à cette époque, la fiabilité du service pouvait en rebuter quelques uns de payer à l’avance.
De plus, et bien que cela relève « peut-être » du folklore, quelques futés auraient trouvé une solution : quelques signes convenus griffonnés sur la missive en affichaient le contenu, le destinataire les voyant n’avait plus besoin de payer et refusait l’envoi…
C’est surtout la réforme de ce type de prestation qui est à mettre au compte de Sir Rowland Hill.
En effet, le timbre « pré-payé » lui-même, voire les « prêt à poster » que nous connaissons tous étaient déjà utilisés dans les postes Sardes en 1819.
En France, le premier timbre émis fut le 20 centimes noir (Cérès) le 1er janvier 1849
La méfiance légendaire du Français fera que les timbres seront dédaignés jusqu'au 1er juillet 1854, date à laquelle ils trouveront grâce en raison de la "prime à l'affranchissement", le coût passant à 20 centimes, contre 30 centimes dans l’ancien système.
Après l’avènement du timbre-poste la Naissance de la « Christmas Card »
Inventée, ou plutôt découverte par hasard (une sérendipité) en Allemagne à partir de 1796 par Aloys Senefelder, un auteur et acteur dramatique, la lithographie favorisa les envois de cartes de Noël.
Cette technique progressa jusqu’à être mise au point au début du XIXe siècle.
Elle permit la réalisation de nombreuses cartes en couleur, ornées de houx, de gui, de crèches et autres sapins, avec ou sans neige mais en général avec beaucoup de neige.
Elle fut judicieusement utilisée par les Anglais en complément du timbre poste d’où son nom de « Christmas Card ».
Ces cartes étaient généralement envoyées pendant la période de l’Avent et permettaient de souhaiter à l’avance un « Joyeux Noël ».
Peu à peu, vint l’habitude de souhaiter, en même temps, une « Bonne Année ».
Le fait de souhaiter une bonne année avant le 1er janvier est parfois considéré comme portant malheur par quelques superstitieux, en réalité il s’agirait plutôt d’une impolitesse vous désignant comme voulant vous débarrasser rapidement de la « corvée »…
L’envoi de cartes de vœux eut pour effet de quasiment supprimer les « Visites » qui marquaient le respect et la fidélité à l’occasion du 1er Janvier.
L’« importance sociale » des visites se transférait dans l’envoi de cartes.
En revanche, plus d’étrennes, de petits gâteaux ni de « canon » ni de « gnole ».
Les cartes de vœux aujourd’hui
Qu’elles soient de Noël ou de Bonne Année, les cartes de vœux originelles ont radicalement changé.
Les messages électroniques (les e-mails, les mels, les courriels comme vous voulez…) les ont totalement (ou presque) supplantés.
De la carte faite maison, scannée ou envoyée via des services spécialisés, avec message vocal, musique ou effets spéciaux, la panoplie est vaste.
Et que dire des applications qui permettent de vous mettre immédiatement en liaison vidéo ?
La carte de vacances elle-même qu’il paraissait évident d’écrire et de poster se voit remplacée par une photo et un message personnels envoyés par e-mail.
(800 millions de cartes étaient vendues en 1914 contre 320 millions en 2011).
Et si beaucoup paraissent toujours préférer la carte postale, la choisir et s’investir dans son écriture, cela changera sans doute encore avec l’amélioration de la couverture téléphonique.
Le progrès a tracé son sillon et a emporté avec lui le charme désuet de la « vraie » carte postale…
Bientôt saurons-nous encore acheter et coller un timbre ?
Pire, ce changement s’est accompagné de nouvelles « coutumes » : Les vacances et les sports d’hiver.
La conséquence la plus marquante de cette évolution est sans aucun doute la disparition des « Visites » que la carte de vœux avait déjà battues en brèche et qui ont lieu maintenant à une autre occasion... quand elles ont encore lieu... Sémantique Pour ceux qui ont la fâcheuse et désagréable manie de « souhaiter leurs meilleurs vœux », sachez qu’un souhait est synonyme de « vœu » et que cela revient donc à « souhaiter ses meilleurs souhaits ».
Même si cela part d’un bon sentiment, c’est plutôt moche non ?
En résumé, « présenter ses vœux » convient parfaitement…
Les cartes humoristiques
« Cette année, Noël est annulé, il paraît que tu as dit au Père Noël que tu avais été sage… Il en est mort de rire… »
Voilà bien le type de carte de vœux qui n’avait pas cours jadis.
Elles étaient toutes, images et textes, sérieuses, romantiques, tendres, respectueuses… et plus encore…
Aujourd’hui ce sérieux, probablement bien inutile, a fait place à une palette infinie de dessins humoristiques et de bons mots, pour le plus grand plaisir de tous.
Une occasion pour moi de vous souhaiter (en reprenant Philipe Geluck) : " …tout ce que l’on vous a déjà souhaité, mais en mieux"
Une exposition pleine de beauté et de couleur qu'il fallait admirer à l'Office du Tourisme du Pays Châtillonnais !
Si vous ne l'avez pas vue en voici des extraits...
Et des objets réalisés à partir de vieux disques, et aussi de chambres à air, c'est superbe !
Bread and roses de Ken Loach.
Le cœur gros, Maya a laissé sa mère a Cuernavaca pour émigrer aux Etats-Unis.
Après bien des péripéties, elle arrive a Los Angeles ou vit depuis longtemps sa sœur ainée Rosa.
Energique et décidée, Maya décroche un premier job de serveuse dans un bar de nuit puis obtient de Rosa, employée dans une entreprise de nettoyage, qu'elle la présente à son directeur, Perez.
Devenue femme de ménage, Maya se retrouve au milieu d'une armée d'employées de toutes les nationalités, qui travaillent dans des conditions inacceptables.
Maya refuse de se soumettre.
Un film efficace par son authenticité et son sens social profond.
En espérant vous revoir nombreux à la première séance de cette nouvelle année.
Après ses "trompe-l'œil" :
ses paysages :
Jean-Pierre Loget nous présente des "natures-mortes" fleuries avec une petite touche de trompe-l'œil ....du grand art, bravo !
Sylvain Beuchot, historien de Prusly sur Ource, fait des recherches sur le patrimoine de son village et sur le Châtillonnais.
Aujourd'hui il nous dévoile l'origine de cette ferme isolée de Prusly sur Ource, au nom surprenant, de "Sèche-Bouteille".
On ignore l'origine de ce curieux nom.
Mademoiselle Augusta Hure publia une étude sur la signification de quelques noms de lieux du département de l'Yonne en 1934 et propose cette explication :
"Ces climats étaient considérés comme de ceux que la vigne ne rémunérait pas le vigneron de ses fatigues et de ses dépenses".
Une autre explication indique qu'il pourrait s'agir simplement d'une ferme où l'on séchait les bouteilles de vins lavées car la ferme située en hauteur était très ventée.
La création en 1533 d’une ferme au finage de Crépan pour remplacer une ferme en ruine (un texte parle de Grange Madame) suite à un incendie, au lieu-dit "En l'Espronyer" 1, commune de Prusly-sur-Ource, a eu pour origine un bail à trois vies fait le 24 avril 1533 par François de Chandio, seigneur d'Origny, de Bussy-les-Forges, de Rochefort-sur-Brevon et de Crépan, et par Antoine de Chandio, son frère, qui s'engagèrent, moyennant certaines charges imposées par un bail à cens 2 au preneur, M. Morillot, à construire une grange avant la Saint Remi 3, et une seconde à côté, avant Pâques charnel 4 suivant.
Comme toutes les fermes isolées de Prusly, elles étaient la propriété des seigneurs de Crépan.
Rapidement les deux édifices furent construits.
En premier une grange située dans le clos actuel, le second comme le bail le prévoyait, avec une habitation juste à côté.
Pour se protéger des loups, on édifia un grand mur, dont une grande partie est toujours en place.
La grange située dans le clos fut détruite par le feu vers 1868.
Il n'en reste rien même si certains experts voient encore des traces sur la photographie aérienne de 1997.
Michelle Morillot, femme de Nicolas Drouin, céda à Guillemin Morillot son frère, tous ses droits sur la ferme de Sèche Bouteille, laquelle avait été amodiée 5 à trois vies à leur père en 1533 par François de Chandio seigneur de Crépan.
En 1641, l'abbaye du Puits d'Orbe est située entre Verdonnet et Asnières en Montagne 6.
Sous l'abbesse Angélique d'Estrées,les mœurs des bénédictines se dégradèrent.
L'abbesse Rose Bourgeois de Crespy lui succéda et y organisa la débauche des religieuses.
Les sœurs durent s'installer à Châtillon sur Seine et y créèrent un couvent intra-muros (qui devint la mairie actuelle de Châtillon-sur-Seine).
Les deux dernières ailes ne furent jamais créées par manque de financement (la reine Anne d'Autriche qui finançait le projet est décédée avant la fin de la construction qui resta inachevée).
Elles achetèrent la ferme de Sèche-Bouteille en 1714 et certainement la ferme de la Pidance à Châtillon sur Seine pour y pratiquer la culture de la terre et subvenir à leurs besoins.
Pour éviter de nouvelles débauches, un des portails de la ferme de Sèche Bouteille fut condamné pour en limiter les entrées.
A partir de 1788 on commence de retrouver naissance et mariage à la ferme.
Tout laisse à penser que les sœurs ont loué la ferme à la famille Larrey (ancêtres de Madame Larrey Jeanne qui vendit le terrain du cimetière actuel, ainsi que de la famille Lombaert qui occupa les lieux jusqu'en 2020).
La ville de Châtillon avait proposé aux bénédictines le rachat de cette ferme en 1790 mais au final les biens seront vendus à des particuliers après le 31 mars 1792 (le couvent de Châtillon est vendu le 12 messidor An V soit le 20 juin 1797 à M. Ligerot et Sèche Bouteille à la famille Larrey).
La ferme est la dernière à rester habitée et en bon état avec la ferme de la Chassaigne.
La ferme de la Colombière a disparu totalement depuis de nombreuses années.
Les ruines de Grange Madame ont servi pour renforcer les chemins.
Enfin, la ferme de la Parisotte est en ruine dans les bois.
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1 Espronyer : mot venant d'éperon.
L'ancienne ferme a pu être utilisée par un maréchal-ferrant pour s'occuper des chevaux du seigneur de Crépan.
2 Bail à cens : Sous l'ancien régime, le paysan n'est qu'un tenancier qui paie chaque année au seigneur le cens (location).
Le bail à cens ne s'éteint jamais.
Il est aboli à la révolution.
3 Saint Rémi fut évêque de Reims au VIème siècle et célébra le baptême du roi Clovis ainsi que 3 000 de ses guerriers francs le 25 décembre 496 ou 497.
Dans son diocèse de Reims, on fête la Saint Rémi le 1er octobre conformément à une tradition locale remontant à la fin du VIe siècle.
4 Pâque est fêté le 7 avril en 1554.
5 Amodier: Louer à quelqu'un une terre moyennant une redevance.
6 Le monastère d'Asnières dont l'enclos abbatial de plus de 3 hectares était ceinturé de murs de quatre mètres de haut est aujourd'hui en ruines.
On en trouve encore la porte d'entrée ainsi que des pans de murs percés de brèches.