1870
Les monuments...
Les Prussiens furent aussi nombreux à périr ce 19 Novembre 1870…
Ils furent 14 à perdre la vie.
L’armée d’occupation Allemande éleva un monument dans une concession de 15 mètres sur laquelle on transporta les pierres tombales des soldats.
La colonne fut surmontée d’un aigle.(il n'y est plus actuellement)
Curieusement les deux monuments voisinent au cimetière Saint Jean…
Les combattants de 1870 sont-ils réconciliés pour l’éternité ?
Si vous voulez en savoir plus,je recommande les excellents cahiers du Châtillonnais sur cette époque troublée et méconnue :
1870-1871 :La guerre oubliée dans le Châtillonnais par Michel diey N°151 (une mine !)
Souvenirs de Monsieur Achille Maître ancien Maire de Châtillon sur Seine
19 Novembre 1870 :La surprise de Châtillon (souvenirs d’un Franc-Tireur)
Compléments fournis par Monsieur Jean-Paul Blanchard :
Le 19 novembre 1870 au combat de Châtillon sur Seine des prussiens ont été tués, 14 sont morts, et 2 autres, les jours suivants, des suites de leurs blessures
Pour les prussiens, la ville était simplement une étape où ils laissaient leurs approvisionnements et surtout où ils avaient installé un hôpital de campagne dans lequel sont décédés environ 120 des leurs, de novembre 1870 à mars 1871. Une quarantaine (souvent des officiers supérieurs) furent exhumés à la fin de la guerre et rapatriés en Allemagne.
En 1876 de part la loi du 4 avril 1873, sur ordre du gouvernement français, les 84 corps allemands qui restaient, furent regroupés dans une concession acheté par la France et un monument fut élevé par une souscription allemande (je ne connais pas la date)
Une situation identique a été effectuée pour les 6 francs tireurs français tués le 19 novembre 1870
Léon Vigneron...
Michel Diey,infatigable et extraordinaire mémoire de Châtillon sur Seine et du Châtillonnais me raconta l'histoire tragique de Léon Vigneron,la voici:
Léon Vigneron était meunier à Marac en Haute-Marne.
Il fut arrêté le 11 Décembre 1870 pour avoir tiré deux fois sur un chasseur Prussien.
Il faut dire qu'à cette époque,après la défaite de Sedan, toute la région était occupée par les "casques à pointe" qui opéraient pillages,incendies,réquisitions..
Léon Vigneron fut amené par les Prussiens à Châtillon sur Seine et enfermé dans la prison.
Il fut condamné à être fusillé.On lui donna dix minutes pour écrire quelques lignes d'adieu à sa jeune épouse et pour se confier à un prêtre.
Malgré les supplications des autorités de la ville qui demandaient sa grâce ,il subit son supplice à six heures et demie du matin,le 19 Décembre 1870,sur la promenade le long du cimetière Saint Vorles.
C'est à cet endroit que s'élève le monument que j'ai vu l'autre jour.
on peut y lire:
A LÉON VIGNERON
GARDE NATIONAL
PRISONNIER A MARAC LE 11 DÉCEMBRE 1870
FUSILLÉ ICI PAR LES PRUSSIENS
IL EST MORT EN CHRÉTIEN ET POUR LA PATRIE
QUE DIEU PRÉSERVE A JAMAIS LA FRANCE
DE FRAPPER LE VAINCU DÉSARMÉ
ET DE PUNIR LE PATRIOTISME COMME UN CRIME.
Michel Diey m'apprit que son corps fut enterré au cimetière Saint Jean.J'irai cet après-midi repérer sa tombe et en faire une photo,si je la trouve !
Un complément détaillé sur l'exécution de Léon Vigneron a été publié sur ce blog, à lire cidessous :