Les membres de la Société Mycologique du Châtillonnais, ont découvert plusieurs sites intéressants de Haute-Marne, lors de leur sortie annuelle, le samedi 3 juin 2023.
Tout d'abord nous nous sommes rendus dans un petit musée fort intéressant, à Rivière-les Fosses, appelé "La Maison du Houblon".


Le long du mur on peut admirer de beaux pieds de houblon :


Notre guide nous a informés sur le houblon dont cinq variétés différentes étaient cultivées autrefois à Rivière les Fosses.
La terre argilo-calcaire irriguée en sous-sol de la Commune était propice à cette culture.
Le houblon est une plante vivace qui peut vivre jusqu'à 50 ans, il était planté dans des lieux abrités du vent (son grand ennemi !) et ensoleillés.
Les tiges du houblon s'enroulent autour d'un support à l'aide de petits crochets, ses fleurs sont coniques et contiennent de la lupuline.
La lupuline contient des acides Alpha et Beta mais surtout des huiles essentielles qui ont un goût amer.
Nous avons goûté des meringues réalisées avec du houblon....évidemment nous y avons retrouvé le goût de...la bière !

Puis nous sommes entrés dans la maison qui était autrefois celle d'un huilier.

La pièce où nous nous trouvons, et celle attenante, était l'habitation du huilier, son atelier était adjacent, nous le verrons à la fin de la visite.

Sur une table, de belles fleurs séchées de houblon, c'était ainsi que les houblonniers les vendaient aux brasseries.

C'est dans le grenier de l'huilier qu'a été installé la Maison du Houblon.
En le parcourant notre guide nous expliqué la culture du houblon de A à Z.
Tout d'abord les supports autour desquels on le faisait pousser .

On pouvait le faire pousser sur des "cabres".

Ou sur des perches qui formaient une houblonnière .

Il existait aussi des houblonnières sur fils :

Les perches étaient en sapin que l'on coupait au moment où la sève monte, on les plongeait dans un bain de vitriol.
La sève monte en absorbant le vitriol et ainsi le bois est définitivement protégé contre le pourrissement.
Pour planter une perche on utilisait le "plantou" sorte de piquet en fonte, et pour l'arracher au moment de la récolte on se servait de "l'arrachou".

On rapportait les perches recouvertes de houblon à la ferme, et on enlevait les fleurs une par une.

Les fleurs du houblon devaient ensuite être séchées très doucement.
Autrefois on utilisait des claies.

Le progrès arrivant on utilisa un calorifère, fabriqué sur mesure.
Les fleurs de houblon étaient étalées sur un tamis métallique, sur une quinzaine de centimètres d'épaisseur.

Le houblon était régulièrement et délicatement remué avec un râteau et une pelle, afin que la plante perde environ 60% de son humidité, il fallait environ 3 à 4 heures de séchage.
La chaleur ne devait pas dépasser 60°, elle était répartie dans des tuyaux disposés sous le tamis

En octobre on mettait le houblon en balles de 30kg environ. On le poussait délicatement et à moitié du remplissage un homme descendait dans le sac pour le tasser.

Le sac était ensuite cousu en laissant deux "oreilles' pour le soulever plus facilement, et ensuite pesé.

A la fin de la visite, un film, où d'anciens houblonniers et leurs épouses racontent avec leurs mots et leur accent des anecdotes de leur vie, nous a été présenté.

Après cette visite passionnante, nous sommes entrés dans l'atelier de l'ancien huilier qui devait faire partie des 142 fabriques à huile de l'arrondissement de Langres.
Nous avons pu découvrir la meule de pierre.

La cuvette de la meule pèse 3,3 tonnes, son diamètre est de 1,25m, son épaisseur de 33 cm.
La meule verticale pèse 2 tonnes, a un diamètre de 1,25m, et est épaisse de 40cm.
Les roues d'engrenage sont en fonte munie de crans en bois actionnées par un cheval tournant en rond.

On bouchait les yeux du cheval avec des œillères pour qu'il n'ait pas le "vireux" qu'on appelle aussi "le tourni"

La chaudière, qui était portée à 40°, recevait la pâte d'oléagineux écrasée par la meule de pierre.
Il fallait que cette pâte soit remuée par un mélangeur qui était actionné par le cheval, pour éviter le "collage".
La pâte chaude arrivait ensuite dans le bac de réception de la presse, tapissé de plaques trouées et d'un "coussin" fait de crins de cheval pour assurer la filtration du liquide.

Le pressurage terminé, le résidu compact formait le tourteau qu'on donnait en nourriture aux bovins.

Les clients récupéraient leur huile dans des récipients à bec verseur.
Puis ils réglaient le prix fixé par l'huilier pour sa façon.

Riviere-des Fosses réserve une surprise à ses visiteurs en leur proposant deux musées au lieu d'un , la Maison du Houblon et l'atelier de l'huilier. Deux visites passionnantes où nous avons appris beaucoup de choses.
Avant de partir visiter la très moderne brasserie-bio de Rivière-les Fosses, "la Lingone", faire un superbe déjeuner à l'Auberge des Trois Provinces de Vaux sous Aubigny et acheter des fromages à la laiterie Germain de Vaux sous Aubigny, il y a eu bien sûr la photo-souvenir...(à cliquer)
