sylvain

Le Châtillonnais est riche en orchidées sauvages, certaines que l'on trouve au bord des chemins,d'autres qui sont bien cachées dans les sous bois..
D'humbles orchidées comme les orchis,les ophrys,et d'autres plus prestigieuses comme le magnifique "sabot de Vénus",une espèce très protégée..
C'est à la découverte de cette belle flore que nous a entraînés le jour de la Pentecôte,Sylvain Boulangeot, guide de la Maison de la Forêt de Leuglay...

Sylvain était muni d'une Flore,très bien illustrée...Il pouvait ainsi nous montrer les photos des orchidées en pleine floraison ce qui n'était pas encore le cas sur le terrain.
En effet, les semaines passées, particulièrement froides, n'ont pas permis la floraison idéale !

L'exploration a commencé par le bord des routes, où l'on trouve curieusement de nombreuses espèces comme les orchis dont les pétales ont la forme d'un "bonhomme",certains ressemblent à des militaires , à des hommes pendus !!

Un orchis pourpre aux pétales en forme de "bonhomme de ribambelle"...

D'autres orchidées n'ont pas de chlorophylle et dégagent une odeur peu agréable..en voici une, pas encore fleurie..

Une autre, en simple bouton, à la base  des feuilles..

D'autres orchidées sauvages nous ont été présentées par Sylvain,je n'ai pas retenu tous leurs noms, certains seulement, car ils étaient un peu compliqués !

Cette orchidée  c'est l'ophrys  "mouche",ses pétales sont en forme d'insecte..Merveille de la nature !

Une orchidéee saprophyte sans chlorophylle..

L'orchis " mâle" reconnaissable à ses feuilles tachetées..

Une surprise : une orchidée hybride,mélange de deux variétés..

Après avoir exploré  le bord des routes, nous sommes entrés  dans la forêt, à la recherche de la "star" Châtillonnaise , le fameux "sabot de Vénus"..

Attention nous dit Sylvain: ne pas s'écarter du sentier,regarder où l'on met les pieds pour ne pas écraser les plantes !
Ne pas cueillir non plus le "sabot de Vénus" qui est une fleur protégée...

Voici un sabot de Vénus en bouton,plus loin nous en trouverons de plus avancés..

Qu'elle est belle  et rare cette orchidée,elle mérite d'être bien photographiée !!

Je ne suis pas aussi habile,et le soleil violent se reflétant dans l'écran,je ne voyais même pas ce que je photographiais, alors la photo n'est guère centrée  !
Je préfère vous montrer  le "sabot de Vénus" ( photo de la Maison de la Forêt), en pleine floraison , vous pouvez voir la beauté de cette orchidée sauvage...

Beaucoup d'autres plantes tapissent les sous-bois,nous avons vu des gentianes,et ce joli "sceau de Salomon" que j'aime aussi particulièrement..

Ce fut une promenade enchanteresse, sous un soleil et une chaleur estivale !
Que du bonheur ...
En nous quittant, Sylvain Boulangeot nous a donné rendez-vous en automne pour l'écoute du  brame du cerf et la reconnaissance des champignons dont notre belle forêt Châtillonnaise est si riche.
De bien belles explorations en perspective...

 

 

Après les vendanges,me voilà de retour à Chaumont le Bois chez Sylvain Bouhélier,pour le voir dans son autre métier,celui de distillateur ..
Les marcs de raisins (résidus du pressage,c'est à dire : râfles,peau,pépins)que je vous avais montrés à la sortie du pressoir de Sylvain ,sont toujours en fermentation,ce sont ceux de l'an dernier qui sont bons à être distillés pour en faire du "Marc de Bourgogne"..
Voilà des marcs fermentés:

Et voici le lieu où se passe la distillation:

Devant l'entrée,des tonneaux que lui ont apportés ses clients,tonneaux qui peuvent contenir des prunes,des poires,des pommes,des cerises,des coings ,des prunelles,des framboises..
Les fruits ont été broyés,ou écrasés et mis en tonneaux,ils ont fermenté un an  et sont prêts pour la distillation.
 Sylvain commence par ses marcs de raisins personnels,ensuite il fera la distillation de vin qui donnera la fine de Bourgogne,celle qui lui servira à confectionner le fameux ratafia,puis il passera à la distillation des fruits des clients..le travail durera jusqu'en janvier ...
Lorsqu'on pénètre dans sa distillerie voici ce qu'on voit:

Ces deux alambics sont chauffés au gaz,les marcs qu'on y a introduits vont être portés à ébullition,voici le schéma d'un alambic:

Les deux alambics sont en "petite chauffe",et le liquide recueilli s'appelle "petite eau" il titre un peu plus de 20 degrés..

Sylvain vérifie que le degré est atteint..

La "petite eau" est ensuite  transvasée dans le troisième alambic,puis chauffée à ébullition pendant près de deux heures, il en sortira la "goutte" qui titre environ 60° à 65°..

Vérification du titrage de la goutte:

 

La première  chauffe qui donne la "petite eau" dure deux heures environ,et lorsque les marcs ont donné tout leur alcool,on les retire de  la "cucurbite"..

Il faudra emmener les déchets de marcs dans une remorque,on les épandra ensuite dans les champs ou on les compostera...

On devra nettoyer la cucurbite au jet d'eau, avant de la remplir de nouveau de marcs fermentés,auxquels on ajoutera un peu d'eau (plus d'eau encore lorsqu'il s'agira de faire de l'alcool de pommes ou de poires par exemple)..

Et l'alambic sera remis en route..

Qui peut distiller ?

(affiches photographiées à la distillerie)

Les clients se pressent déjà à la distillerie,les fruits ont été très nombreux les années précédentes..

Le distillateur fabrique non seulement de la goutte ou des alcools de fruits,mais doit aussi effectuer un travail de bureau,la fabrication d'alcool de haut titrage est très surveillée par l'Etat et il faut en remplir des papiers !!!

Derniers conseils pour réussir une bonne goutte:

Lorsque son Marc de Bourgogne sera prêt Sylvain le mettra dans des fûts de chêne pendant au moins trois ans,il acquerra un parfum inimitable...
Un dernier coup d'oeil en partant sur cet alambic vieux de 120 ans !

Merci à Sylvain de m'avoir si gentiment accueillie et d'avoir pris le temps de  m'expliquer ce qu'est la distillation...
Et je suis repartie toute environnée de la délicieuse odeur de l'alambic,qui ne contient aucune vapeur d'alcool,rassurez vous !

et j'ajoute la phrase rituelle et obligatoire pour ne pas avoir d'ennuis  :

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé,à consommer avec modération !

Anne Bouhélier,lors de ma visite aux Vignottes de Chaumont le Bois ,m'a parlé de la coutume du "Chien de vendanges" qui clôture la saison de coupe du raisin.

Devant mon étonnement (je ne connaissais pas ces termes),voici ce qu'elle m'expliqua:

Qu’il s’agisse de fin de moisson ou de vendange, la repas traditionnel s’appelais jadis « tue-chien », ou « faire le chien », ou « faire la cagne »
 Cette tradition remonte aux origines mêmes de la civilisation, la fête des récoltes. De tout temps on célébra cette époque heureuse par des festins et des chansons... D'où vient ce nom de « chien » ?

Deux hypothèses ont été retenues :
- La première explique que chez les anciens, l'étoile Canicula (de canis :le chien), était célèbre. Elle présidait aux jours caniculaires, du 24 juillet au 26 août, époque de la moisson et, ce travail terminé, on disait avoir « tué le chien », vaincu la canicule.
Elle pourrait évoquer des temps encore plus éloignés où pour s’attirer la clémence du ciel sur les troupeaux et les récoltes on sacrifiait jadis un chien à Vulcain, dieu des feux.
- Une seconde hypothèse, affirme que dans la fête des moissons, comme dans celle des vendanges, on célébrait la fin d'un labeur pénible auquel étaient assujettis les paysans, véritables « chiens » de la société avant la Révolution, labeur qu'ils avaient eux-mêmes qualifié de « tue-chien ».

J'ai compris ! c'est ce qu'on appelle dans la Côte:la "paulée"

 Chez Anne et Sylvain on fait donc la fête,on décore le camion et on se promène en chantant et riant dans le village,voici donc le défilé!

Et puisque cette année 2009,c'est la vingtième année de vendanges chez les Bouhélier,un magnifique gâteau fut servi à la fin du repas du "chien"..

Et pour parfaire cette belle journée un pressage à l'ancienne fut présenté par Sylvain et son père sur la place du village..

Merci Anne pour vos belles photos,et à bientôt pour la distillation des marcs qui donneront la fine de Bourgogne!

Jeudi dernier,ce fut ma dernière visite aux vendangeurs de Sylvain Bouhélier à Vix..
La première vigne vendangée ce matin-là est celle qui est en dessous de la belle Eglise romane de Saint Marcel..
Dommage,un peu de brouillard voilait le paysage..

 

 

Fabrice, le Québecois, est, ce jour là, préposé au ramassage des caisses,avec le père d'Annabelle,Marlène et Vincent,musiciens du groupe Akrofolk et de la Lyre..

Sylvain surveille la vendange avec gentillesse et bonhomie..
Chez Sylvain Bouhélier,la vendange ce n'est pas le "bagne" comme dans d'autres exploitations,Auboises en particulier où un "garde-chiourme" fait travailler ses vendangeurs au sifflet !
On sent, ici , une amitié entre tous ces hommes et ces femmes,la vendange c'est dur,mais chez Sylvain elle se passe dans la bonne humeur,c'est en tout cas ce que j'ai ressenti ,moi qui suis une "extérieure"...

Dans cette parcelle,sous Saint Marcel,c'était du Pinot noir que l'on coupait..

Nous voici dans une autre parcelle un peu plus loin,cette fois c'est du Chardonnay que l'on coupe..
Sylvain,bien chargé, distribue les caisses !

on se passe les paniers d'un rang à l'autre..

et on verse le contenu du panier dans la caisse..

dur,dur de faire la vendange,le dos en prend un bon coup...

Une petite pause au bout du rang pour respirer les roses...

ou pour plaisanter...car malgré le travail pénible,on entend les rires fuser dans les rangs...

Les caisses sont entassées sur le camion,elles seront emportées à Chaumont le bois pour la pressée..

 

Et je suis partie sur la pointe des pieds,laissant les vendangeurs à leur travail..
J'ai été vraiment enchantée de faire ces petits "reportages" chez Anne et Sylvain Bouhélier qui m'ont reçue avec une extrême gentillesse, merci à eux de m'avoir si bien accueillie..
Merci aussi aux vendangeurs pour leurs sourires et leur joie de vivre,ce fut pour moi un très grand plaisir de faire leur connaissance !
Alors, si Dieu le veut,..
A l'année prochaine !

 

Après Gommeville et le pressage des raisins Pinot noir,je suis retournée à Chaumont le Bois  chez Sylvain Bouhélier,voir son équipe de joyeux vendangeurs couper le raisin, aux "Vignottes"..
Cette fois ,ce n'est pas le pinot noir que l'on coupe,mais du Chardonnay..

La chenillette utilisée la veille à Gommeville était en panne,c'est donc un autre engin qui a été mobilisé pour transporter les caisses de raisins Chardonnay..

Miss Manhattan sait bien utiliser le sécateur !

Et Fabrice , le Québecois, est toujours d'attaque !

Les cheveux longs ça handicape un peu !!

Au loin,en bas de la vigne,on aperçoit Sylvain qui accueille des visiteurs et un groupe d'enfants de la MJC de Sainte Colombe sur Seine,nous étions un mercredi..

Les vendangeurs sont infatigables et joyeux ! Une très bonne ambiance règne dans l'équipe,on sent la complicité qui les unit ..

L'engin motorisé est au bas de la vigne plein de caisses qu'il va falloir charger sur le camion..

 

 

Les vendangeurs coupent le raisin en remontant la vigne, c'est beaucoup moins pénible pour le dos me confie Anne Bouhélier..
Les voici en haut,une petite pause joyeuse avant de redescendre..

Anne a pris son appareil-photo pour immortaliser la vendange aux Vignottes...
Quel vent en haut de la vigne ce jour-là..

Je suis redescendue moi aussi pour rencontrer les enfants de Sainte Colombe et leurs monitrices.

Eux aussi vont couper le raisin !

Et après leur vendange "Colombine" les voilà partis au pressoir..

Après leur avoir montré le pressoir en action (je n'ai pas repris de photos,puisque je vous avais montré le pressage dans mon dernier article) Sylvain Bouhélier nous présenta sa cuverie..

Les enfants,curieux,regardent à l'intérieur d'une cuve !

Nous avons aussi vu la "gyropalette" qui tourne les bouteilles automatiquement..

Puis Sylvain offrit à tous son délicieux jus de raisin ,celui de la veille,celui que j'avais vu couler du pressoir...

Quel délice ! on en redemande !!

Et avant de partir ,une petite photo-souvenir:visiteurs,enfants monitrices,et les si sympathiques vignerons Anne et Sylvain...

Bien sûr, le temps des vendanges n'était pas fini..
Je suis en effet allée, jeudi dernier, voir les vendangeurs donner les derniers coups de sécateurs dans les vignes de Sylvain, à Vix,au pied de Saint Marcel..
Mais ce reportage final, sera pour la prochaine fois !

Le camion chargé de caisses de raisin pinot noir,coupé à Gommeville, est arrivé devant"l'atelier" de Sylvain Bouhélier à Chaumont le Bois..

Michel Massé me signale que ce lieu n'est pas un "atelier" mais s'appelle une "vinée",merci à lui de sa recherche !

C'est donc dans cette vinée que va s'élaborer le merveilleux Crémant de Bourgogne de Sylvain...

Un employé s'affaire à nettoyer au jet la "maie" qui servira à recueillir le jus de raisin..
Tout doit être impeccable,et le sera..

Voilà le très beau pressoir de Sylvain:un pressoir horizontal mécanique à plateaux..
L'extraction des jus est provoquée par le serrage des raisins entre deux plateaux verticaux montés sur une vis centrale. La rotation de cette vis en sens inverse de celle de la cage, fait gagner du temps et limite l'intervention manuelle. La cage horizontale est ajourée pour permettre l'écoulement des jus.

En haut du pressoir,deux trappes permettent de verser les grappes de raisin..

A l'intérieur on peut voir les résidus de la précédente pressée:les rafles,les pépins  et les peaux des raisins.
Ces restes vont être évacués par le bas du pressoir..

Vous pensez peut être que ces "marcs" vont être jetés ??.
 Autrefois,il y a très,très longtemps,  ils étaient parfois utilisés comme engrais ou même donnés en nourriture au bétail,mais depuis qu'existent les "bouilleurs de cru" on les utilise pour en faire du "marc",chez Sylvain de la "Fine de Bourgogne"...
(Car Sylvain est aussi bouilleur de cru,mais cela fera l'objet d'autres articles !)

Donc,le résidu du pressurage, les pellicules, rafles et pépins seront distillés, après fermentation, pour obtenir cet alcool fort et parfumé que l'on utilisera en le mélangeant à du jus de raisin ,par exemple, pour faire le sublime ratafia de Bourgogne ...

L'intérieur du pressoir a été lui aussi lavé à grande eau,la maie est impeccable,on la roule donc sous le pressoir..
Maintenant il faut approcher du pressoir les caisses remplies de beaux pinots noirs..

Le raisin va être déversé dans le pressoir par ses trappes supérieures..

Puis le pressoir commencera de tourner et le merveilleux jus s'écoulera dans la maie,que c'est beau !

Lorsque la maie sera pleine,elle sera reliée par un tuyau à une cuve..

Un petit coup d'oeil au jus ..

Le premier jus , ou "cuvée" est obtenu par trois presses successives et discontinues.
 Deux nouvelles presses  permettent d'obtenir la quantité complémentaire de jus qui constitue la cuvée de 1000 litres.

 Après ces trois presses, on extrait alors un troisième jus ou "taille"  de 400litres.

 Ce cycle peut comprendre 2 ou 3 presses suivant les raisins.

La cuvée et la taille sont vinifiées séparément

Cuvée et taille pressées, le reste des jus seront directement envoyées en distillerie de l'Etat, et permettront la fourniture d'alcool à laquelle les producteurs de vin sont assujettis par la loi.

Le jus de raisin restera trois jours dans ces petites cuves puis sera transvasé dans les grandes cuves de fermentation.

 

Le lendemain de la visite au pressoir,je suis retournée à Chaumont le Bois,voir la vendange aux "Vignottes",j'y étais avec un sympathique groupe d'enfants de la MJC de Sainte Colombe sur Seine,mais cela , ce sera...pour le prochain numéro !

 

Le 15 Septembre,les vendanges ont commencé au domaine de  Sylvain Bouhélier..

Sylvain et Anne possèdent des vignes à Chaumont le Bois où se situe leur exploitation, mais aussi à Gommeville,Noiron ou encore Vix.

Des vignes dont le raisin donnera ce si délicieux Crémant de Bourgogne Châtillonnais dont nous sommes si fiers !

C'est à Gommeville,à l'invitation des deux viticulteurs , que je me suis rendue mardi dernier..

Voilà Sylvain, toujours souriant , qui vient m'accueillir..

A Gommeville ,ce jour-là on vendangeait le pinot noir...

Des caisses déjà remplies attendent les ramasseurs..

Mais en haut de la vigne,j'aperçois les vendangeurs..

Un jeune homme  a trouvé un siège bien commode...

Ce jeune vendangeur,vient de loin,de très loin faire les vendanges chez Bouhélier...c'est un Québécois !

Quelques Espagnols sont aussi présents !

Et des Français aussi bien sûr, j'ai ainsi reconnu... Miss Manhattan !!!

Elle est belle cette grappe de pinot noir  !!

Une chenillette ,conduite par Monsieur Bouhélier-père,remonte les rangs de vigne chargée de caisses pleines de beaux raisins noirs...

Sylvain remonte les rangs à la recherche des grappes oubliées...

Ce rang a été vendangé,on le voit aux quelques feuilles qui jonchent le sol..

La chenillette a fait le plein..
Les caisses vont être chargées sur le camion qui les emmènera à Chaumont le Bois où les raisins seront pressés..

Ça y est, le camion est parti,je le suivrai jusqu'à Chaumont le Bois  où j'assisterai à la "pressée"..
Mais cela je vous le montrerai ...au prochain numéro !

Samedi 20 Août, Sylvain Pluyaut,un enfant de Grancey sur Ource,et son ami Vincent Lhermet , nous ont proposé un magnifique concert dans l'Eglise de Grancey sur Ource.

Sylvain est professeur d'orgue au Conservatoire de Dijon et à celui de Moscou..
Soliste recherché, il a joué avec de grands artistes comme Thierry Caens et avec des orchestres français ou étrangers..

Vincent , accordéoniste classique, est actuellement en seconde année à la prestigieuse Académie Sibélius d'Helsinki en Finlande , cursus qui aboutira à l'obtention du diplôme de Master de musique..

Le concert avait lieu dans la curieuse Eglise de Grancey sur Ource qui fut construite en 1837 sur un plan qui rappelle Notre Dame de Lorette à Paris..

Son originalité vient de la coupole qui surplombe le choeur...

Voici la coupole vue de l'intérieur:

Le choeur est aussi intéressant, les peintures qui l'ornent sont de Monsieur Ronot, un peintre Châtillonnais..

L'orgue de Sylvain était déjà en place,ainsi que l'accordéon de Vincent,mais avant leur arrivée, j'ai posé quelques questions sur l'Eglise à Christiane Pluyaut, la maman de Sylvain, mais aussi membre éminente des "Amis du Châtillonnais"..

Christiane m'a appris que l'Eglise ancienne était sous le vocable de Saint Quentin qui s'arrêta , paraît-il, à Grancey sur Ource..Sa statue est d'ailleurs visible dans l'Eglise.

D'autres jolies oeuvres ont attiré mon attention: par exemple ce saint Nicolas naïf, avec les trois petits enfants sortant du saloir où les avait placés le vilain boucher de la légende !

J'aime beaucoup les "bâtons de procession", et bien à Grancey il y en a beaucoup !

Mais revenons au Concert magnifique donné par Sylvain Pluyaut et Vincent Lhermet..
Les auditeurs étaient nombreux dans l'Eglise..

De petites bougies avaient été allumées dans l'allée centrale..

Voici Sylvain qui nous présente avec humour, le programme de la soirée:

Des oeuvres de Bach, Händel,Corette,Grieg,Glinka,Borodine,Rautavaara..et de lui même, car il compose aussi !

  J'avoue avoir été  fascinée par le « jeu de jambes » du concertiste ! En effet, l'orgue se joue avec les mains, sur trois claviers, mais aussi avec les pieds..
Quelle virtuosité !..

Sylvain nous présenta ensuite Vincent Lhermet, un jeune accordéoniste classique d'un grand talent..

Tous deux jouèrent alors en solistes puis en duo,en alternance..

Je voudrais souligner le travail du jeune" tourneur de pages" , peut-être le fils de l'artiste, qui le seconda très efficacement, bravo jeune homme !

L'orgue et l'accordéon se complétaient merveilleusement bien,les sons souvent étaient voisins,presque semblables,c'était très étonnant !

Ce fut vraiment un magnifique concert sous la coupole,presque bysantine de l'Eglise de la Nativité de la Vierge,son vocable actuel..

Puisque je suis à Grancey sur Ource,je vous montre le bel Hôtel de Ville du Village..

et son si joli Ermitage du Val des Dames où passa Jeanne d'Arc lors de son périple qui la mena à la rencontre du dauphin..

En effet ,il y avait un couvent à cet endroit,mais Christiane Pluyaut me précise:

Ce chalet n'était pas le lieu du couvent, qui se situait dans la ferme du pré avoisinant. Il était un ermitage qui fut dépendant de l'abbaye de Molême ou Molesme, jusqu'à la Révolution Française. L'antique pèlerinage, d'abord païen, puis chrétien se poursuivit jusqu'en 1950 à la source, qui passait pour miraculeuse. La statue qui se trouvait dans la chapelle attenant à l'ermitage, Notre Dame du Val des Dames, se trouve au musée de Villers saint Benoît dans l'Yonne.

Christiane a d'ailleurs écrit plusieurs ouvrages sur Grancey sur Ource ,et en particulier sur Jeanne d'Arc,ils sont en vente aux "Amis du Châtillonnais"..

 

Sylvain Bouhélier, vigneron à Chaumont le Bois, mais aussi guide de pays, nous avait conduit la semaine dernière , à travers les vignes de Noiron,Charrey,Gommeville à la découverte des "cabanes-cadoles" de pierres sèches..

Quelle visite inoubliable !

Une autre délicieuse après-midi , c'est celle qu'il nous a proposée jeudi,  dans le  village où il est viticulteur : Chaumont le Bois.

Avant d'aller nous faire découvrir  sa vigne, Sylvain , dans son si joli musée du Vigneron, a expliqué à ses visiteurs attentifs (étrangers pour la plupart) l'histoire d'amour entre le Châtillonnais et...le vin: le Vase de Vix n'était il pas un immense cratère pouvant contenir 1100 litres de boisson  ?
 Les Romains introduisirent la vigne en Gaule,les moines continuèrent de l'exploiter..
Le Maréchal Marmont, lui aussi, s'essaya à la culture de la vigne avec un certain succès...

Après quelques déboires dûs au ravageur phylloxera, la vigne a repris son expansion en Châtillonnais pour donner des vins rouges,blancs,rosés,mais aussi, et surtout , notre  fameux Crémant , qui n'a rien à envier au Champagne,puisque élaboré avec les mêmes cépages et la même méthode...

Cette fois nous voilà partis  à la rencontre du clos des Vignottes, le nom de la vigne de Sylvain , la bonne humeur est au rendez-vous !

De belles maisons de vignerons en si belle pierre dorée du châtillonnais bordent le chemin...

Nous empruntons un chemin, très escarpé pour monter à la vigne..

Un petit arrêt à mi-parcours pour ...récupérer..et admirer le village de Chaumont le Bois..

Et au loin, dans la brume de chaleur, le mont Lassois où fut découvert le trésor de Vix...(la ligne droite et blanche  , en haut , est celle du terrain  où les fouilles actuelles ont eu lieu cette année..)

et nous repartons..les "tongs" ne sont peut-être pas des chaussures adaptées !!

Nous y sommes..Sylvain nous présente "les Vignottes"..

Des feuilles de "Chardonnay"...

La vigne n'est plus atteinte par le phylloxera,mais par des maladies cryptogamiques comme l'oïdium ou le mildiou dont on voit ici les effets..
Il est donc nécessaire de traiter la vigne tous les 10 jours à la bouillie bordelaise..

En ce moment, c'est la "véraison" c'est à dire le moment de l'année où le raisin gonfle et devient translucide , comme ici cette belle grappe de Chardonnay...
Les vendanges auront lieu vers le 15 Septembre cette année..

Comment reconnaître un plant de Chardonnay d'un plant de Pinot noir, autre variété utilisée  par les vignerons Châtillonnais ?
Et bien par sa feuille: la feuille de Chardonnay n'a pas de limbe, elle est lisse (à gauche), la feuille de Pinot noir est  bullée et possède un limbe (à droite)..

Les grains de la grappe de Pinot noir ne deviennent pas translucides comme ceux du Chardonnay, mais se teintent peu à peu et deviennent violet foncé...

Il y a 100 ans, 170 hectares de vignes étaient plantées à Chaumont le Bois..les sapins et les cultures céréalières les ont remplacées..Pas toutes heureusement !

Puis ce fut la redescente , le long des Vignottes..(plus facile que la montée !!)

Des rosiers sont plantés au pied des vignes: comme ils sont très sensibles aux attaques des maladies cryptogamiques , ils sont un "indicateur" pour le vigneron...

Après la chaleur, près de la vigne, la fraîcheur de la cave nous attend..

Il faut bien baisser la tête en descendant !

Sylvain nous explique la méthode pour obtenir un délicieux Crémant:

Après la vendange manuelle, le pressurage, et la première fermentation , on obtient un "vin de base" que l'on met en bouteilles..

A ce vin de base on ajoute un mélange de sucre et de levure, appelé "liqueur de tirage", puis on laisse fermenter une deuxième fois de 18 mois à 3 ans..
Les bulles apparaissent alors !

Mais  la liqueur de tirage a donné un dépôt dans la bouteille,ce qu'on appelle "les lies".., il faut donc remuer les bouteilles inclinées, un quart de tour chaque jour pendant 10 jours..

Les lies se trouvent alors dans le col de la bouteille, il faut les retirer ..mais comment ?

Il faut refroidir  très rapidement le col de la bouteille, le dépôt de lie se trouve congelé, puis rapidement expulsé et remplacé par un beau bouchon de liège ..
N'est ce pas magique ??

Après l'exposition , très argumentée par Sylvain, de la méthode qui permet d'élaborer son délicieux crémant, (c'est la méthode dite "Champenoise"), nous remontons de la cave, attention la tête !

Une petite visite dans le "Musée du Vigneron" que je vous montrerai demain..

Et ce fut la dégustation..
Une rencontre surprise avec Daniel,le chanteur du groupe de Rock Châtillonnais "No Name Rock" venu accompagner des amis..

Anne, l'épouse de Sylvain, faisait déguster les Crémants, mais aussi de délicieux jus de raisin élaborés à la propriété..

Une sympathique famille Anglaise, ravie de découvrir les charmes du Châtillonnais !!

Pour ma part j'ai acheté cette magnifique bouteille de la cuvée...Eponine !!
Anne Bouhélier, elle aussi guide de Pays, nous avait si bien raconté l'histoire d'Eponine et de Sabinus, lors de la visite de Griselles, que je n'ai pu résister !!! (voir le chapitre consacré à Griselles)

Et ce jus de raisin de Sylvain Bouhélier , acheté la veille dans une grande surface de Châtillon sur Seine, est tout aussi délicieux...

Toutes ces balades dans le Châtillonnais: à Griselles, à la découverte des cabanes-cadoles, à Meulson et à Chaumont le Bois furent des moments de plaisir intense..

Hélas la saison est finie, mais j'attendrai avec impatience l'année prochaine !

Mais avant, il y a ...la vendange chez Sylvain Bouhélier, et j'ai la promesse d'y être invitée par ce si sympathique couple de viticulteurs !

Demain, la visite de leur si joli musée !

Le site de Sylvain et Anne Bouhélier:

http://www.bouhelier-vigneron.com/accueil/index.html

Quelle jolie promenade-découverte nous a offerte mardi 11 Août Sylvain Bouhélier, guide de pays, sur le territoire de plusieurs villages viticoles du Châtillonnais !

Après la si agréable visite guidée proposée par Anne,son épouse,du village de Griselles,c'est à la découverte des cabanes de pierre sèches ( que je m'entête à appeler des "cadoles") que nous entraîna Sylvain..

Sylvain Bouhélier est viticulteur à Chaumont le Bois,mais il possède une vigne à Noiron.
Avec son ami Michel Massé,il s'est attaché à découvrir toutes les "cabanes" de pierres sèches qui servaient autrefois d'abris aux vignerons..et Dieu sait s'il y en a sur le territoire de cette commune et sur celles des communes voisines..

Le rendez-vous avait lieu devant la mairie de Noiron

Comme nous étions en avance nous avons admiré le joli lavoir de la commune..

 Sylvain Bouhélier nous présente le circuit qu'il va nous faire parcourir,en nous promettant une surprise à mi-parcours...

Et nous voilà partis sur un chemin escarpé  qui va nous mener aux vignes...

Les voilà justement les premières vignes,au flanc du coteau,ces vignes qui donneront notre si délicieux Crémant Châtillonnais,aussi bon et même meilleur que le Champagne,je l'affirme haut et fort !...

Sylvain nous explique qu'autrefois il n'existait pas d'appellation "Champagne",tous les vignerons de la Marne,de l'Aube et du Châtillonnais élaboraient la même délicieuse  boisson pétillante..

Mais dans les années 20,les Marnais exigèrent qu'eux seuls puissent revendiquer l'appellation "Champagne".

Les Aubois se révoltèrent violemment et obtinrent cette appellation ,mais la guerre de 14 éclata et les revendications légitimes des Châtillonnais à demander l'appellation furent mises en "veilleuse" et après l'armistice c'était trop tard..

Notre délicieux breuvage ,élaboré de la même manière que le Champagne ne put que s'appeler...Crémant..

La vigne a souvent des maladies..Autrefois ce fut le phylloxéra,puceron tueur de la vigne,maintenant ce sont des maladies cryptogamiques  comme le mildiou qu'il faut combattre..

et bien sûr, il faut traiter la vigne,nous avons rencontré cet enjambeur qui sulfatait ...

Les vignes doivent aussi être protégées d'autres prédateurs :
les sangliers qui fouissent, l'hiver, entre les rangs de vigne, et les chevreuils qui broutent les premiers bourgeons ,empêchant  la venue du raisin !
Sylvain a donc été obligé d'électrifier les clôtures de ses vignes,c'est une de ces clôtures que nous enjambons..

Et voilà notre première cabane de pierres sèches..

Adossée à un "meurger",les cabanes-cadoles sont construites à partir des pierres enlevées par les vignerons au cours de leur travail..
Contrairement à ce que l'on pense ,elles ne sont pas anciennes,un siècle au plus,car elles sont fragiles et beaucoup n'ont pas résisté au temps..

en voilà justement une autre qui n'a pas résisté au temps...

Un petit coup d'oeil sur la vallée de la Seine,on aperçoit le village de Charrey.

Et la surprise me direz vous ?
Et bien la surprise ce fut la rencontre avec un Châtillonnais , originaire de Gommeville, qui  a repris une ancienne vigne familiale depuis qu'il est en retraite..
Son vin n'est qu'un vin de consommation familiale:en effet ses plants de vigne sont des plants américains  plantés pour éviter le ravageur phylloxéra,il ne peut donc pas avoir l'AOC..
Il nous attendait à mi-parcours,Monsieur François Méligne !

Il nous attendait avec quelques bouteilles dont il voulait nous faire déguster le vin...

François nous expliqua qu'il cultive sa vigne en bio, et nous montra de vieilles photos de ses ancêtres vignerons...

Et oui autrefois,c'étaient les chevaux que l'on employait pour le travail de la vigne !
François nous concocta ensuite une "trempée"...

Sylvain coupait de belles tranches de pain de campagne pour les imbiber du mélange de vin et de sucre qu'avait préparé François..

C'était la" trempée" qui donnait un petit coup de "pep" au vigneron au milieu de sa dure journée !

Quelques courageux s'y sont essayés !!

Alors, c'est bon ? sans doute puisque ce monsieur en a repris !!

Quel intermède réjouissant au milieu de la promenade,quelle ambiance festive et bon enfant,un souvenir qu'on n'oubliera pas, François Méligne,merci à vous !

Et nous repartons en admirant le superbe paysage Châtillonnais..Au fond les vignes de l'Aube qui donneront le Champagne...

en passant, un coup d'oeil à ce magnifique arbre pyramidal,un néflier  dont les fruits sont dits "cul de chien"....

Et nous voilà près de cette superbe cabane-cadole...

Couverte de laves,le plus beau, c'est ...l'intérieur !

 

Admirez ce sublime plafond,percé d'un trou d'où séchappait la fumée..
Car , en effet , si la cabane servait pour s'abriter des intempéries,pour "serrer" sa nourriture, on pouvait y faire aussi un feu pour s'y réchauffer..

(le terme "serrer" est un mot de vieux français utilisé dans toute la France,et donc en Bourgogne, encore au siècle dernier,il signifie "mettre à l'abri,ranger",ma grand-mère bourguignonne l'utilisait couramment,il me parait donc judicieux de l'employer ici,entre guillemets bien évidemment))

L'arrière de la cabane comportait une petite étable où deux boeufs pouvaient s'abriter.
Malheureusement elle est éboulée..

Une autre cabane,dans le ravin,bien cachée au milieu des ronces..

les courageux s'y sont risqués..(photos Michel Massé)

Une autre cabane, éboulée, si l'on en juge par les pierres tombées à l'intérieur
la voilà photographiée par Michel Massé :

Puis ce fut la descente sur Gommeville et sa jolie Eglise...

Un chemin dans les champs nous ramena de Gommeville à Noiron..
Au premier plan Gommeville,au fond Mussy dans l'Aube...

Nous arrivons au charmant village de Noiron,retour au point de départ, où nous attendait une seconde surprise...

En passant nous avons admiré ce superbe frêne...sans doute beaucoup plus que centenaire.

Sylvain et Anne Bouhélier nous avaient préparé une jolie surprise:la dégustation de leur délicieux crémant accompagné d 'un non moins succulent pain d'épices !

Ce fut une merveilleuse après-midi au pays du Crémant Châtillonnais,un souvenir qui restera inoubliable..

J'ai publié dans la rubrique "le Châtillonnais" un chapitre intitulé "les cadoles" où se trouvent de magnifiques photos de cabanes-cadoles  réalisées par l'enfant de Noiron,Michel Massé, qui les a fait connaître à Sylvain Bouhélier.
Merci de consulter ce chapitre,vous y verrez les cabanes-cadoles tellement mieux photographiées que par moi !!